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DU VERGIER — DUVOISIN


Royal des Champs, Nous, 17 : î3 ; Sainte-Beuve, Port-Royal, 5’édit., 7 in-12, Paris, 1888, t. i, n ; Fuzet, Les jansénistes et leur dernier Installai, in-8° Paris, 1870 ; D’Hermann Reuchlin, Geschiclite von Port-Royal…, in-8° Hambourg, Gotha, 1839, t. i ; A. Maulvault, Répertoire alphabétique des personnes et des choses de Port-Royal, in-8°, Paris, 1902 ; Pierre Varin, La vérité sur les Arnauld, 2 in-8 Paris, 1847 ; Guillaume Dali, Lu mère Angélique, in-12, Paris, 1893 ; Monlaur, Angélique Arnauld, in-8°, Paris, 1901 ; Strowsld, Saint François de Sales, in-8’, Paris, 1898 ; Pascal et son temps, in-18, Paris, 1907, t. n.

C. Constantin.

DUVOISIN Jean-Baptiste, évêque de Nantes, né â Langres le 19 octobre 1744, mort â Nantes le 9 juillet 1813. D’une origine modeste, il lit ses études au collège des jésuites de Langres, puis il entra à Saint-Sulpice grâce â son évêque M. de Montrnorin. Professeur de philosophie et de théologie au séminaire SaintNicolas du Chardonnet, professeur à la Sorbonne, promoteur de l’oflicialité de Paris, censeur royal, chanoine d’Auxerre, vicaire général de Laon et enfin prieur de Gahard au diocèse de Rennes, il est au moment de la Révolution un des personnages les plus en vue du clergé’de France. Ce clergé l’a même chargé d’extraire des conciles et synodes la discipline traditionnelle de l’Église gallicane. Vint la Révolution. Réfractai re, déporté en 1792, il s’exila d’abord en Angleterre, puis à Rruxelles et enfin se fixa à Brunswick, où il vécut en donnant des leçons de sciences et en faisant des cours de belles-lettres. Rentré en France à la fin de 1801, nommé évêque de Nantes, le 19 germinal an X, il fut sacré le 1 er août 1802. Administrateur habile, il réorganisa et pacilia rapidement son diocèse. Dans la nouvelle Église de France, il eut un grand renom de savoir et d’habileté. « Il était un des oracles de la chrétienté-, » a dit de lui Napoléon. Mémoires, t. i, p. 121. Il avait fait paraître, en effet, de nombreux ouvrages, entre autres une Dissertation critique sur la vision de Constantin, in-12, Paris, 1774, dont il soutient la réalité historique ; un traité De l’autorité des livres du Nouveau Testament contre les incrédules, in-12, Paris, 1775 ; un autre intitulé ; L’autorité des livres de Moyse établie et défendue contre 1rs incrédules, in-12. Paris, 1778 ; il y soutient l’origine mosaïque et la vérité’historique du Pentateuque ; un Essai polémique sur la religion naturelle, in-12, Paris, 1780 ; un traité De vera religionead usum iheoloijise candidatorum, 2 in-12, Puis, 1785 ; ce sont ses cours de Sorbonne ; un Examen des principes de la Révolution française, in-8°, Brunswick, 1795 ; réédité à Londres en 1798 ; et à Leipzig en 1801, sous ce titre : Défense de l’ordre social eoulreles principes de la Révolution française ; enfin un Essai sur la tolé rance, in-8°, Rrunsvick, 1798, où, en matière de religion, il blâme la contrainte et à la fois l’indifférence, au sens où l’entendra Lamennais. Ce livre, plusieurs fois réédité, devint, à la 5e édit., une Démonstration évangélique suivie d’un essai sur la tolérance, Rrunswick’, 1800 ; et Paris, 1805 ; 6e édit., 2 in-8 », Paris, 1821 ; 7e édit., in-8°, Paris, 1826. Cf. Migne, Theologise cursus completus, t. VI et xvi. Sous l’Empire, il se distingua par son attachement à Napoléon et par le rôle qu’il joua dans les nouvelles luttes du sacerdoce et de l’empire. Il ne négligea rien pour répondre aux vues de l’empereur et il est loin, par exemple, de l’attitude de l’abbé Émery ou de l’évêque de Gand, Maurice de liroglie, mêlés aux mêmes événements ; mais il fit tout poureviterleschisme.il fut l’un des neuf membres du Conseil ecclésiastique de 1809 et, si l’on en croit Napoléon, lue. cit., il en fut « l’âme ». Ce fut lui, d’après Talleyrand, Mémoires, t. ii p. 71, qui rédigea les réponses du Conseil aux questions du gouvernement, sur les alfaires de l’Église de France et sur le Concordat. Il se retrouve dans le Conseil ecclésiastique de 1811. à l’issue duquel il fit accepter de l’empereur l’envoi à Savone, pour négocier avec Pie VII, de trois membres du Conseil ecclésiastique. Il fut l’un de ces trois, auxquels sera adjoint le patriarche de Venise, mai 1811. A peine revenu de Savone, il prit part au concile national de 1811. L’empereur comptait sur lui pour obtenir du concile ce qu’il voulait. Mais si Duvoisin fut élu membre du bureau, membre de la commission de [’Adresse, il fallut d’autres moyens que son influence et son habileté pour dominer l’opposition. Il fit ensuite partie de la commission d’archevêques et d’évêques, choisis par le concile, sur la désignation de l’empereur, pour reprendre les négociations avec Pie VII, et qui ourdirent avec quelques cardinaux et les fonctionnaires impériaux « l’intrigue de Savone ». Enlin il est le principal agent de Napoléon dans la négociation du Concordat de Fontainebleau. Le 9 juillet 1813, il mourait à Rennes, en suppliant l’empereur de rendre la liberté à Pie VII. Il était baron de l’empire, conseiller d’État, officier de la légion d’honneur, etc. Il avait refusé l’archevêché d’Aix en 1810.

En dehors des Mémoires déjà cités de Napoléon et de Talleyrand, de Barrai, archevêque de Tours, Fragments relatifs à l’histoire ecclésiastique, in-8° Paris, 1814 ; de Pradt, Les quatre Concordats. 2 in-8° Paris. 1818 ; Artaud, Vie de Pie Y II, 2’édit., 2 in-8° Paris, 1837 ; Pingenet, Notes sur la vie et les œuvres de J.-B. Duvoisin, évêque de Nantis, in-8° Langres, 1881 ; M »’Ricard, Le concile national de ISll, in-12, Paris, 1894 ; Welschinger, Le pape et l’empereur, in-8° Paris, 1905 ; L’épiscopat [ramais déliais le Concordat jusqu’à lu séparation (1802-1903),’in-8% Paris, 1907.

C. Constantin.