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1963

DURAND LE JEUNE

DURAND DE S AINT-POURC.AIN

1964

le neveu de Guillaume Durand l’Ancien, avec lequel plus d’une fois on l’a confondu. D’abord archidiacre de son oncle dans le diocèse de Mende, la mort du titulaire, survenue en cour de Home, in curia, permit au pape Boni face VIII d’élever l’archidiacre sur le siège de Mende, le 18 décembre 1296. On retrouve son nom parmi ceux des [’ères du concile creuménique de Vienne, 1311-1312. On le retrouve aussi parmi ceux des membres de la commission élue pour instruire le procès des Templiers. Peut-être même est-ce l’évêque de Mende qui a suggéré au pape Clément V l’idée de prononcer, comme il l’a fait, l’abolition de l’ordre du Temple, « non par sentence juridique, mais par ordonnance pontilicale, en vue du bien général. » Jungmann, Diss. sel. in hist. eci ; l., t. vi, p. 110-112. Chargé par le pape Jean XXII et par le roi de France, Charles le Bel, d’une mission à la cour du sultan des Turcs, Durand le Jeune revenait en Europe, lorsqu’il mourut dans l’île de Chypre, en 1328.

Il avait composé dès 1307 pour le concile de Vienne, à la demande peut-être de Clément V, son célèbre Traclalus de modo concilii generalis celebrandi el corruptelis in Ecclesia reformandis. Tableau attristé des désordres de l’Eglise, en même temps que vaste recueil de décisions conciliaires et de sentences patristiques, à l’effet de réprimer les abus dans les divers états, nolammentdans le clergé. L’ouvrage sera publié, Paris, 1515, à l’occasion de la convocation du concile île Trente, par un jurisconsulte de Bourges, Philippus Probus, qui le dédiera au pape Paul III et à tous les prélats zélés’pour la réforme des mœurs ; il y en a eu, depuis, nombre de rééditions. Sous le nom du même auteur, Bzovius, Annal, eccl. ad ann. 131i, cite plusieurs extraits d’un autre ouvrage inédit, De rébus in concilio Viennensi definiendis ; mais on n’y reconnaît pas la main de Durand le Jeune.

Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1906, t. H, col. 5 ! 15, noie 2 ; Kraus, Hist. de l’Église, nouv. édit. franc., Paris, 1902, t. II, p. 348, 458 ; Kirchenlexikon, 2’édit., t. iv, col. 46-47.

P. Godet.

4. DURAND Jean, oratorien français, né à Vire en 1036, mort vers la fin du XVIIe siècle. Il publia outre un Panégyrique funèbre d’Anne a" Autriche, 1667, les Caractères des saints pour tous les jours de l’année, Rouen, 1678, qu’il projetait de développer en douze volumes dont il ne donna que le mois de janvier, en 1684, 2 in-8°.

Batterel, Mémoires, t. iii, p. 328.

A. Ingold.

5. DURAND Ursin, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, né à Tours le 3 mai 1682, mort à Paris le 31 août 1771. Il lit profession à l’abbaye de Marmoutier le 23 février et bientôt fut envoyé à Saint-Germain où dès l’an 1709 il devint le compagnon et le collaborateur de dom Martène. Ensemble ils publièrent : Thésaurus novus anecdotorum, 5 in-fol., Paris, 1717 ; Voyage littéraire de deux religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur, 2 in-’i", Paris, 1717 et 1721 ; Veterum scriptorum et monumenlorum historicorum, dogmaticorum et moralium amplissima collectw, 9 in-fol., 1721. A cause de son ardente opposition à la bulle Unigenilus, dom Ursin Durand fui envoyé en 1731 comme sous-priedr â Saint-Eloi de Xoyon. Toutefois il ne resta que peu de temps éloigne de Paris. L’année suivante, grâce aux démarches d’un de ses parents, premier président au parlement de Houen, il était appelé au monastère des Blancs-Manteaux où il mourut. Dom Durand travailla à l’édition des lettres des papes de dom Constant, et avec dom Clémencet et dom Dantine fit paraître en 1750 la première édition de l’Art île vérifier les dates,

Dora Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de SaintMaur, in-’r, Bruxelles, 1770, p. 550 ; Ziegelbauer, Bistoria rei

literarim ord. S. Benedicli, 4 in-fol., Augsbouig, 17. r >4. t. i, p. 444 ; t. iv, p. 95, 96, 226, 227, 329, 456 ; [dom François], Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoit, in-4", Bouillon, 1777, t. i, p. 269 ; Ch. de Lama, Bibliothèque des écrivains de laconyrégalion de Saint-Maur, in-12, .Munich et Paris, 1882, p. 147, 161 ; H. Williem, Nouveau Supplément à l’histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, in-8° Paris, p. 196.

B. Heurtebize. DURAND DE MAOLLANE Pierre-Toussaint, né le

!’' novembre 1729 à Saint-Rémy (Provence), mort â

Aix le 15 octobre 1811, canoniste gallican, un des pères de la constitution civile du clergé, comme membre du comité ecclésiastique de l’Assemblée nationale, dont il lit l’histoire, in-8°, 1791. Son Dictionnaire du droit canonique, 2 vol., Avignon, 1761, 1770 et 1776, est une compilation où il y a peu de lui, mais est très utile pour la connaissance de l’ancien droit ecclésiastique français. Il a écrit aussi : Les libertés de V Eglise gallicane, 5 in-l°, Lyon, 1771.

A. Ingold.

7. DURAND DE SAINT-POURÇAIN. - I. Vie. II. Ouvrages. III. Opinions.

I. Vie.

Cuillaume Durand, un des grands noms du troisième Age de la scolastique, naquit vers la fin du xiiie siècle, au village de Saint-Pourçain, dans le diocèse de Clermont en Auvergne. Il entra fort jeune chez les dominicains de Clermont, poursuivit à Paris, non sans un particulier éclat, ses éludes philosophiques et théologiques, y prit même en 1313 le bonnet de docleur. Du Boulai, Hist. univ. Paris., t. iv, p. 951. Le pape Clément V, l’ayant appelé presque aussitôt après à la cour d’Avignon, lui confia la charge de maître du sacré-palais, et avec elle la tâche d’expliquer l’Ecriture sainte. Le successeur de Clément V, Jean XXII, maintint Durand dans ses fonctions et lui témoigna la même faveur. Il l’élevaiten 1318 sur le siège du Pny-en-Velay, et le transférait en 1326 sur le siège de Meaux. Durand y mourut le 10 ou le 13 septembre 1332. Sa perspicacité dans l’étude des problèmes difficiles et son habileté à résoudre les objections les plus compliquées lui ont mérité, selon l’usage du moyen âge, le surnom de docteur très résolu, doctor resolutissimus. On avait gravé, parait-il, sur son tombeau l’élrange épitaphe que voici :

Duius Durandus jacet hic sub marmore dure, An sit salvandus ego nescio, nec quoque euro.

II. Ouvracks.

Indépendamment de nombreux ouvrages inédits — Somme, Quodlibela (1), Questions théologiques (16), Notes sur l’Évangile, etc. — Guillaume Durand a laissé : l n Un commentaire des Sentences en quatre livres, / » Sententias Iheologicas Pétri Lombardi commentariorum libri IV, œuvre ébauchée dès sa jeunesse, remaniée et complétée dans son âge mur, et dont Ger-ona chaudement recommandé l’étude. Ce commentaire, résumé des polémiques et des propres idées de l’auteur, fut imprimé d’abord à Paris, 1508 ; Lon, 1533 ; Anvers, 1566 ; Venise, l.*>7l, et a eu depuis plusieurs éditions. — 2 n Un traité de droit canonique, De origine jurisdir.tionum sive de jurisdictione ecclesiastica el de legibus, Paris, 1506, où Durand de Saint-Pourçain, malgré son dévouement au saint-siège, ne laisse pas de montrer quelque hardiesse. — 3° t’n traité, aujourd’hui perdu ou du moins inédit, sauf l’extrait qui se retrouve dans les Annules d’Ordéric Raynald, an. 1333, n. 49, Traclatus de slatu animarum sanctarum, postquam résolûtes sunt a corpore. L’auteur y combat l’opinion de Jean XXII sur la béatitude des (’lus après leur mort et avani la résurrection, tenant au contraire que les élus, aussitôt après leur mort, voient Dieu face à face cl sans voile. Voir t. ii, col. 665. — l" l’n autre opuscule. Statut a synodidiœcesanæ Aniciensis anno Î320 célébrâtes, imprimé dans l’ouvrage du P. Gissey, intitulé :