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DUNSTAN — DUPANLOUP


l’objet d’une enthousiaste vénération. « Il ne fallut pas moins qu’un héros comme Thomas Recket pour que la gloire de Dunstnn fût, à la fin, éclipsée. » Stubbs, Introd., p. ix. l’n certain nombre de fragments liturgiques à son honneur ont été recueillis par Stubbs, Memorials, p. 440 sq.

Plusieurs ouvrages ont été faussement attribués à saint Dunstan : tels le Tractatus de lapide philosophorum, Cassel, 1619 ; la Regularis concordia, imprimé par Dugdale dans son M onasticon anglicanttm, Londres, 1817 sq., t. i, p. xxvn-xi.v ; et un commentaire sur la règle bénédictine conservé au British Muséum. La démonstration de l’inauthenticité de ces ouvrages a été faite par Stubbs, Introduction aux Memorials, p. cixsq. De l’archevêque de Canterbury il semble ne subsister qu’un recueil de divers extraits de l’Écriture et d’auteurs classiques ou contemporains actuellement conservés à la Bodléienne, sa copie du commentaire de saint Augustin sur l’Apocalypse, et un recueil de canons compilé peut-être par lui ou par son ordre. Stubbs, Introd., p. cxii. Il est possible que ! e magnifique manuscrit du x c siècle, possédé par la Bibliothèque nationale (ms. lat. 913), et connu sous le nom de Pontifical de saint Dunstan, lui ait appartenu. Stubbs, ibid., p. cxin.

Sourcks. — Stubbs, Memorials of S. Dunstan (Rolls séries), Londres, 1874 (vies de saint Dunstan, lettres et fragments liturgiques qui se rapportent à lui) Wilkîns i irtiiJ ;’a J ? >i£esic anglicans, Londres, 1787, t. I, p. 225 sq, donne les canons d’Eadgar et le pénitentiel attribué à saint Dunstan.

Ouvrages. — Pour plus du détails, cf. les articles de Hahn et Hunt ; Green, Conquest of England, Londres, 1883 ; Halin, art. Dunstan, dans Realencyclopàdie, t. v, p. 75 sq. ; Hefele, Histoire des conciles, Paris, 1871, t. VI ; Hook, Lives of the archbishops of Canterbury, Londres, 1860 sq., t. i ; V. Hunt. art. S. Dunstan, du Dict. of nat. Biogr., t. xvi, p. 221 sq. ; Lingard, lltstory and antiquities of tha Auylu Saxon Church, Londres, 1815, t. n ; Robertson, Historical Essays, Edimbourg, 1872 ; Schrôdl, art. S. Dunstnn, du Klrchenlexikon, t. iv, p. 22 sq. ; Stubbs, Introduction aux Memorials ; Wright, art. S. Dunstan, de la Biographia litteraria, Londres, 1842.

J. Dli LA. SERVIÈRE. DUPANLOUP Félix, né le 3 janvier 1802, à SaintFélix, dans la Savoie alors française ; levé à Paris du petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet, et ensuite de Saint-Sulpice, fut ordonné prêtre le 18 décembre 1823. Vicaire à l’Assomption, l’abbé Dupanloup fut l’un des aumôniers de la dauphine, Marie-Thérèse de France ; catéchiste du duc de Bordeaux et du prince de.loinville, il créa à l’Assomption cette Académie de Saint-Hyacinthe qui exerça sur la jeunesse d’alors une si bienfaisante influence. Après avoir passé de l’Assomption à la Madeleine, achevée et livrée au culte, il devint, en 1836, vicaire à Saint-Roch ; il avait inauguré en 1833 à Notre-Dame l’œuvre des conférences, que Lacordaire devait reprendre avec tant d’éclat. M. Dupanloup fut nommé en 1837 supérieur du petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet qu’il dirigea jusqu’en 1815. Il reçut en 1838 la rétractation et la suprême confession de Talleyrand, ancien évêque d’Autun. MB’Lagrange, Vie de Ml’Dupanloup, t. i, c. xiv, xv ; Cognât, M. Renan hier ri aujourd’hui, p. 22 ; Dupanloup, La mort de Talleyrand, dans la Revue îles deux mondes, du 1° mars 1910, p. 112-146. Sous la direction de M. Dupanloup, Saint-Nicolas du Chardonnet, dont les circonstances avaient fait presque un collège mixte, obtint les plus rares succès. E. Renan, qui en fut élève, a nommé son ancien maître un éducateur incomparable. « Tous les jours, dit-il, (M. Dupanloup) se mit directement en rapport avec la totalité de ses élèves par un entretien intime, souvent comparable pour l’abandon et le naturel aux homélies de Jean Chrysostome dans la Palsea d’Antioche… Pour tirer de chacun de ses élèves le summum de mouture qu’il pouvait donner,

personne ne l’égalait. » Souvenirs d’enfance ri de jeunesse, Paris, 1883, p. 178-179. L’ouvrage magistral sur l’éducation, qui parut de 1850 à 1863, a été le fruit d’une aptitude merveilleuse et d’une expérience consommée. Cet ouvrage comprend deux parties, la I re, Dr l’éducationen général, 3 vol. ; la II e, Dr la haute éducation intellectuelle, 3 vol. Trois petits volumes : Le mariage ; L’enfant ; Conseils aux jeunes gens sur l’élude de la philosophie, en ont été extraits. — Le supérieur de Saint-Nicolas s’associa aux luîtes pour la liberté d’enseignement par ses deux lettres au duc V. de Broglie : l’une traitait de la situation intellectuelle et religieuse du clergé ; l’autre, des petits séminaires ; par son important ouvrage : De la pacification religieuse ; par un écrit publié en mars 1847, Etat de la question, dans lequel il réclamait l’organisation sérieuse et sincère de l’enseignement libre à côté de l’enseignement officiel ; et, au mois d’avril suivant, par une critique du projet de loi que M. de Salvandy avait présenté aux chambres. Deux brochures suivirent ; Les petits séminaires, ht écrite simple su,’cette question : Les associations religieuses, le véritable état de la question. Chanoine de Notre-Dame depuis 181."), vicaire général de.M’i r Alfre, professeur d’éloquence sacrée à la Sorbonne, prédicateur renommé en France et hors de France, directeur de l’Ami de la religion qu’il avait pourvu de collaborateurs éminents, l’abbé Dupanloup entra en 1849 dans la commission chargée par M. de Falloux de préparer la loi qui devait assurer à la France, pendant un demi-siècle, la liberté de l’enseignement secondaire.

L’abbé Dupanloup avait refusé en 1845 un évéchéetla direction de l’Instruction publique que lui offrait le roi de Sardaigne, Charles Albert ; au mois d’avril 1849, vaincu par les instances du P. de Ravignan et du cardinal Giraud, archevêque de Cambrai, qui l’eût demandé’comme coadjuteur dans ses nouvelles fonctions, s’il avait été nommé primicier du chapitre de Saint-Denis, Capelle, lie ilu cardinal Giraud, IIIe partie, c. xi, il accepta l’évêché d’Orléans. Falloux, Mémoires d’un royaliste, c. xiii. Il fut sacré ^Notre-Dame le il décembre 1819. Évoque, .M " Dupanloup déploya pour la formation du clergé, pour l’éducation de la jeunesse, pour la sanctification de tous, un zèle industrieux et infatigable. Admirateur fervent des chefs-d’œuvre de l’antiquité classique, il en défendit l’étude contre les assertions du Ver rongeur de l’abbé damne, dans une Lettre aux

professeurs île son petit séminaire, 1852. Cette lettre avant été combattue dans [’Univers, l’évéque d’Orléans interdit aux professeurs de ses petits séminaires tout abonnement à ce journal ; de concert avec les archevêques de Besançon et de Paris, il rédigea une déclaration qui visait moins la question des classiques que l’ingérence de la presse dans les affaires ecclésiastiques. Le 9 novembre 1851, M : e Dupanloup fut reçu à l’Académie française ; le 8 mai 1855, il prononça dans sa cathédrale le panégyrique de Jeanne d’Arc (il devaiten prononcer un autre en 1869), el le F’mars 1858, à Saint-Sulpice, l’oraison funèbre du I’. de Ravignan. L’année 1839 amena la guerre d’Italie et les premières spoliations du saint-siège ; à partir de cette date jusqu’aux spoliations finales de 1870, l’évéque d’Orléans fut l’inlassable champion du pouvoir temporel. Il publia, des le début, une protestation indignée ; il réfuta la brochure fameuse ; Le pape et le congrès, et cette autre brochure : La France, Rome el l Italie ;’écrivit sa lettre à M. G-randguillot, laquelle lui valut un retentissanl procès d’où il sortit vainqueur, assisté par Dufaure et par Berryer. Il réunit en un volume : La souveraineté pontificale, des articles publiés d’abord dans l’Ami de la religion ; il prononça l’oraison funèbre des martyrs de Castellidardo, et, en 1865, celle de Lainoricière. Il célébra la victoire de