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DUNS SCOT


in Gencsini ; Commentaria in Evangelia, in Epistolas Pauli ; Sermones de tempore ; Sermones de sanctis ; Tttactatus deperfectione atcUuum.CL Scriptore&ordinis minorum, p. 203 ; Scoti opéra umnia, t. i, p. 35-42. Dans

l’exposition qui va suivre, seuls les ouvrages imprimés prendront place, d’après l’ordre qu’ils occupent dans l’édition de Lyon, 1639.

1° G rammatica spéculât ira seu Traclalus de modis significandi, t. 1, p. 45-76. L’authenticité de cet ouvrage a parfois été mise en doute : on l’a attribué à Albert de Saxe mort en 1390, qui enseigna à Paris vers 13501360, 50 ans après la mort de Duns Scot. Le doute ne parait pas fondé et l’attribution est fantaisiste. En différents passages de ses Quæstiones in logicam, œuvre de sa jeunesse, le docteur subtil reproduit textuellement les doctrines contenues dans la Grammatica. Ce petit traité se compose de 54 chapitres qu’on peut grouper ainsi : 1. généralités sur La signification et ses modes ; 2. modes communs et particuliers des huit parties du discours : nom, pronom, verbe, adverbe, participe, conjonction, préposition, interjection ; 3. manières diverses dont ces modes concourent à la formation, la régularité et la perfection du langage. Il constitue une sorte d’introduction aux commentaires sur la logique et demeure comme un souvenir typique des travaux des « modistes » au moyen âge.

2° Quæsliones in universam logicam, t. i, p. 87-G30. Duns Scot est, de tous les grands docteurs, celui qui a le plus écrit sur la logique. Il a laissé des commentaires sur Ylsagoge de Porphyre et sur tous les livres d’Aristote, à l’exception des Topiques. Ces commentaires ne sont point des exposés littéraux du texte du Stagyritc, mais des quæsliones dont les définitions, les divisions et les affirmations les plus saillantes ou les moins claires de Porphyre et d’Aristote fournissent ordinairement le thème. Il y a ainsi, sur Ylsagoge, 36 questions ; sur les Prœdicamenla, 44 ; sur le Periliermenias, 2 traités : opus I nm, 22, et opus ll" iii, 8 ; sur les lib. Elenchorum, 56 ; sur les lib. Anahjlicorum priorum, iô, posteriorum, 60. Ces quæsliones, d’une authenticité incontestée, sont résolues en général suivant le procédé pédagogique, introduit dans l’École par le franciscain Alexandre de Halès et qui comprend : le videtur quod non, ou quod sit, les arguments ad oppositum et le dicendum quod, suivi de la solution des objections. Quelques libertés dans l’exposition, l’amour de la subtilité et L’obscurité du style, qui n’a pu se débarrasser encore des influences saxonnes, nuisent un peu à la valeur de cet important ouvrage.

3° Expositio et quæstiones in Vlll libros physicorum Arislotelis, t. ii p. 1-480. Duns Scot a écrit sur la Physique. Dans ses Quæsliones in metapliysicam, à deux reprises, 1. V, q. ix ; 1. IX, q. xiv, il renvoie ses lecteurs à un ouvrage qu’il a composé sur la Physique d’Aristote. Cet ouvrage est-il celui que Wadding a inséré dans son édilion ? L’annaliste des mineurs ne le croit pas : la doctrine moins orthodoxe, le style plus limpide, la méthode plus claire et le manque de nerf dans les raisonnements le font douter et lui dictent finalement cet arrêt, spurium pulo. Cf. Censura hujus operis. L’ouvrage compose’1 par Duns Scot, si on l’en croit lui-même, répond avec assez d’exactitude au texte imprimé par Wadding. Ce texte comporte deux parties : une expositio texlus et des quæsliones. Or, dans les passages cités des Quæstiones in metaphysicam, Duns Scot renvoie à une exposition du texte d’Aristote : Quære in exposilione illius textus, In metaphys., 1. IX, q. xi v, et ailleurs à des quæstiones. In metaphys., I. V, q. ix. Il y a donc là une assez forte présomption d’authenticité. La plus forte objection est tirée de l’attribution à Jean Marsile Inguen (-|1396) du texte que Wadding a édité. L’expositio texlus porte le titre de Abbrcviatio libri ji/tysicorum sans autre indi cation, et les quæsliones se présentent avec cette mention : Intpressæ Lugduni per honeslum virum. Joli. Marion. A. D. MCCCCXV1I, die XV ! julii. Quoi qu’il en soit de cette controverse, il est absolument certain que Duns Scot a écrit un commentaire sur la Physique d’Aristote.

4° Quæstiones super libros Aristolelis de anima, t. ii, p. 480-583. Ce traité incomplet ne contient que 23 questions. Les dix premières sont relatives à la sensation, les treize suivantes à l’intelleclion. Il faut chercher dans les autres ouvrages de Duns Scot ce qu’il enseigne touchant la nature de l’âme, la distinction des facultés et la volonté. Ce travail complémentaire, fait par Mac-Caghwell, a été annexé par Wadding au texte authentique, mais incomplet, du docteur subtil, t. ii p. 583-662.

Opuscules.

Le t. m des œuvres de Duns Scot contient sept opuscules, dont les noies qui suivent indiqueront les traits les plus caractéristiques.

1. Meteorologicorum libri IV, en supplément, p. 130. Wadding regardail cet opusculecomme un chef-d’œuvre : Traclatus ille doctus est, curiosus et perulilis, neque ullum vidi in hoc génère ab antiquis potiori aut ampliori studio exaralum. Censura hujus libri. Ce jugement porté au commencement du xvnie siècle ne serait plus approuvé aujourd’hui dans sa première partie, mais la seconde n’en reste pas moins exacte.

2. De rerum principio, p. 1-206. La plupart des questions traitées dans ces pages ont été écrites pendant que Duns Scot commentait les Sentences de P. Lombard, à Oxford. Presque toutes sont d’ordre métaphysique. En voici un aperçu : existence, imité, immutabilité, liberté et puissance du premierprincipe, q. i-vi ; les substances spirituelles et leur composition substantielle, q. vii-ix ; l’Ame sensitive et son mode d’existence dans le corps, q. x-xii ; la connaissance intellectuelle, q. xin-xv ; le nombre et l’unité numérique, q. xv-xvin ; la durée et le temps, q. xvin-xxiv. Les deux dernières questions, incomplètes d’ailleurs, sont purement théologiques : de l’unité du Christ, de la capacité de la créature par rapport à la grâce. Le De rerum principio, dont l’authenticité est sérieusement établie, est d’une importance capitale pour la connaissance de la philosophie scotiste.

3. De primo rerum omnium principio, p. 209-259. Ce petit traité, « qui n’est pas et ne saurait être contesté à Duns Scot, » Renan, Histoire littéraire de la France, t. xxv, p. 482, jette dans l’œuvre doctrinale du docteur subtil, un peu sèche, comme celle de tous les docteurs du moyen âge, une note de piété affectueuse et révèle, dans son auteur, les sentiments du plus délicieux mysticisme. Le De primo rerum principio comprend quatre chapitres seulement. Le fils de saintFrançois s’arrache à la tyrannie des méthodes et laisse parler à la fois son intelligence et son cœur. Chacun des chapitres commence par une prière et le traité se termine par une longue élévation de l’âme vers le premier Principe. Les pensées sublimes sont un peu obscures. Duns Scot essaie de faire la lumière en préparant, aux c. i et ii les éléments de sa démonstration. Au c. ni, il attribue au premier Principe la triple priorité d’éminence ou perfection, de cause finale et de cause efficiente et comme conséquence, au c. iv, la simplicité, l’infinité et l’intelligence. Pour tout esprit non prévenu, qui sait dépasser l’écorce du texte, iste tractatus vere aureus est. Wadding, Censura lui jus libri.

4. Theoremata, p. 261-338. Hugues Cavelle présente cet ouvrage velut speculaliva p/iaretra, ad évincentdam occurrentium quæslionum veritalem. Prsefalio ad lectorem. Ce n’est donc qu’un recueil de maximes et de principes généraux usités dans les sciences spéculatives. Il comprend 23 chapitres. Dans les sept premiers on ne trouve qu’une ou deux maximes. Il y en