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DU FOUR — DUGUET


où il lui annonce que les quatre éditions de son livre ont été enlevées aussitôt ; 2° Lettre d’un théologien on il est démontré que l’on calomnie grossièrement saint Thomas, quand on l’accuse d’avoir enseigné qu’il est quelquefois permis de tuer un tyran, et d’avoir posé des principes contraires à l’indépendance des rois, etc., in-12, en France, s. 1., 1761. Un écrit anonyme avant paru, intitulé : Lettre d’un homme du monde ù un théologien, au sujet des calomnies qu’un prétend avoir été avancées contre saint Thomas, Dufour répondit par : 3° Seconde lettre d’un théologien, où l’on achève de mettre en évidence la calomnie élever contre saint Thomas au sujet du tyrannicide et de l’indépendance des souverains, contre les vaines allégations d’un anonyme, in-12, s. 1. n. d. ; 4° Dufour sur le même sujet écrivit encore une Lettre à un magistrat où l’un examineles vicesd’un écrit intitulé : Lettre d’un homme du monde à un théologien, in-12, s. 1., 1762 ; ô" Bref île N. S. P. le pape Benoit XIV, aiuv doyens et aux autres professeurs de la faculté de théologie de Toulouse avec des observations, in-8°, 1754 ; 6° L’autorité de saint Augustin et de saint Thomas dans l’Eglise catholique, établie par la tradition du témoignage perpétuel rendu à leur doctrine, ouvrage publié en français, conformément au traité latin d’un théologien de Vienne en Autriche, in-12. Francfort-sur-le-Mein (en réalité Toulouse), 1773 ; Paris, 1776 ; 7° en 1764, le 12 août, Dufour fit soutenir par un jeune religieux du même ordre que lui, Fr. Benoit Caussanel, dans l’église du couvent de Toulouse une thèse qui fut publiée en même temps sous ce titre : Augustissimo Senatui Tolosano de ecclesiastica potestate regum ac principum imperio nequaquam meluenda, cunctisque hominibus veneranda et amanda, ad normam solemnis Declarationis quant edidil clerus gallicanus anno 168*2. Asserliones dogmaticas, metaphysîcas, historicas, apologelicas, ad sacerdotii et imperii jus publicum spectanles, FF. Prsedicatores Tolosani DD. 1)1). DD., in-4", Toulouse, 1764. Ces thèses furent examinées et approuvées par quatre membres du Sénat et autant de l’Académie ; même celle-ci décida le 19 août 1761 de les faire soutenir. Cependant elles avaient excité une vive opposition de la part des jésuites. Un libelle leur fut opposé ; il était intitulé : Lettre d’un jeune écul iodes soi-disans au B. le très R.F.Pierre-Joseph Dufour, dominicain, prof esseur Royal de théologie, au sujet de la thèse dédiée au Parlement séa)it à Toulouse, …soutenue tant bien que mal, le 12 août 1164, par Benoit Caussanel aussi dominicain, après Vêpres (chantées à la hâte dans l’église des FF. Prêcheurs de Toulouse), in-12 de 219 pages. Ce libelle fut supprimé et même déchiré et brûlé par la main du bourreau le 11 mai 1765. Néanmoins les thèses furent condamnées par le SaintOffice le 9 mai 1765. Files furent traduites en français à Paris, in-12, 1766. Elles avaient aussi paru en abrégé dans le Journal historique de Verdun, novembre 1764, p. 355-358. — 8° Doctrina seplem prxsulum vindi. cala, seu epislola Romani theologi ad seplem Gallise prxsules. De iniquo Animadversore qui catholicam doclrinani in Breviario ab ipsis recens promulgato consignalam notare ausus est, in-8°, 31 octobre 1772 ; cet ouvrage est anonyme ; 9° Mémoire « consulter pour les professeurs conventuels de la faculté de théologie en l’université de Toulouse, etc., contre les professeurs séculiers^ perpétuels de la même faculté, etc., in-4°, Paris, 1786 ; 10° Valicinia duo, Jacobi unum, alterum T)anielis, in christ/anse religionis præsidium vindicata disserlalio, in-8 », Paris, 1785 ; 11<> JJissertalio inqua spinosianumsystema exponitur et Spinosæ alheismus una cum stoicorum et sinensium litteralorum commentis profligatur, in-8 », s. 1. n. d. ; 12 » Disserlalio de Scripturse sacrée archetyporum exemplarium et interpretalionum auctorilale, in-8 », s. 1. n. d. ; 13° Expo DICT. DE THÉOL. CATHOL.

silion des droits des souverains sur les empêchements dirimans de mariage et sur leurs dispenses, in-12, Paris, 1787, œuvre posthume. Par cet ouvrage, en particulier, on voit la funeste influence des principes du gallicanisme sur des esprits d’ailleurs distingués. Malgré sa science théologique profonde, Dufour y soutient que le pouvoir séculier a le droit de créer des empêchements dirimants au mariage, ce que l’Eglise repousse. Malgré qu’il soit posthume, cet ouvrage est bien du P. Dufour comme on peut le voir dans le catalogue des livres du P. Fabricy, son ami, où, p. 79, il le signale avec cette mention : « Par feu le P. Dufour, dominicain. »

Jacques Villnnueva, Bibliotlieex scriptorum ordinis prxdicatorum continuatio, ras. in-fol., p. 190-191 [Arch. gén. de l’ordre, RomeJ ; Gabr. Fabricy, Catalogua librurum quitus utitur, etc., ms. [ibid.], p. 79, 86 ; Liber consiliorum S. Jacobi Paris, Arch. nat., LL. 1531 ; R. Goulon, ait. Concina ; Dionysii Sandelli Patavini, De Danielis Concinx vita et seriptis, in-4° Brescia, 1767, p. 112-114 ; Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, in-8°, Paris, 1822, n. 1386, 6388, 13592, 11090, 11209, 6329, 20281 ; Dôllinger-Reuscb, Gescliichte der Moralstreitigkeilen, etc., in-8°, Nôrdlingen, 1889, t. i, p.307, note 4 ; Hurler, Nomenelator, Inspruck, 189.">, t. iii, col. 459.

I ! . Coulox. DUGUET Jacques-Joseph naquit à Monlbrison le 9 décembre 1649 et mourut à Paris le 25 octobre 1733. Après avoir fait ses études à l’Oratoire de son endroit natal, il entra au noviciat de l’Oratoire de Paris en septembre 1667, puis étudia en théologie à Sanmiir, professa la philosophie à Troyes, résida à Notre-Damedes-Yertus, puis à Saint-Magloire où il reçut le sacerdoce en 1677 et lit des conférences de théologie positive qui eurent un succès éclatant. L’assemblée générale de l’Oratoire de 1681 ayant obligé tous les oraloriens à signer un formulaire de soumission à la condamnation du jansénisme, le P. Duguet s’y refusa et quitta la congrégation en février 1685, pour se retirera Bruxelles auprès d’Arnauld. En 1690, il revint à Paris où il babil ; » jusqu’à sa mort l’hôtel de son ami, le président de Ménars. Quelque opposé qu’il fût à la constitution TJnigenitus, dit un de ses biographes, il parut toujours fort modéré dans ce qu’il en dit. On connaît sa lettre au sujet des Nouvelles ecclésiastiques qu’il regardait comme un libelle très contraire à l’esprit de l’Évangile et à celui de la charité. Il fut également oppose aux convulsionnaires. « De sa plume aussi ingénieuse que chrétienne, dit Feller, sont sortis un grand noinhn d’ouvrages écrits avec pureté, noblesse et élégance. Les principaux roulent sur l’exégèse et la morale. Ses Pensées d’un magistrat sur la déclaration qui doit être portée au Parlement ont été mises à l’Index, le 15 janvier 1725.

Parmi ses œuvres exégétiques citons : les Bègles pour l’intelligence des Saintes Écritures, Paris, 1716, 1732, 1775 ; 13 volumes de commentaires sur les livres historiques de l’Ancien Testament, dont le plus remarquable est le premiersurle Pentateuque, réédité encore en 1758, par.M. tUSacy ; 22 volumes sur Job, les Psaumes, le Cantique, la Sagesse, Isaïe, Jonas et Habacuc ; enfin 14 volumes sur la passion de Noire-Seigneur. « Dnguel s’attache moins, dit encore Feller, à lever les difficultés de la lettre… qu’à faire connaître la liaison de l’Ancien Testament au Nouveau et à rendre attentif aux figures qui représentaient les mystères de Jésus-Christ et de son Église. »

Parmi ses ouvrages de morale, les plus importants sont : le Traité des scrupules, Paris, 1717, 1718, 1732 ; les Traitez sur la prière publique et sur les dispositions pour offrir les saints mystères et y participer avec fruit, Paris, 1708, mis à l’Index, donec corrigantur, le 20 janvier 1711 ; la Conduite d’une dame chrétienne pour vivre saintement dans le monde, Paris, 1725, 1731, 1732, 1749, 1839, 1856 ; l’Explication des qualités ou des

IV.

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