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DROUIN — DU CHESNE


silions, extraites de livres des jésuites ; cetle censure avait été prononcée à la requête de l’évéque de Baveux, l>. de Lorraine. Ses adversaires profitèrent d’un refus du s

dic de délivrer à un étudiant, peu assidu aux leçons, le certificat d’usage, pour le dénoncer au conseil royal. Par ordre, Drouin fut requis de délivrer le certificat demandé.. Il s’y refusa énergiquement et pour se justifier écrivit un Mémoire qu’il fit imprimer. Le ministre, André-Hercule de Fleury, qui n’était encore qu’évéque de Fréjus, mais tout dévoué à la Compagnie de Jésus, lit répondre au Méritoire de Drouin par une lettre de cachet (172-2), qui lui enjoignait de quitter Cæn le même jour et le diocèse de Liayeux dans la semaine. Ses adversaires n’avaient pas manqué de l’accuser de jansénisme et de quesnellisme. Il répondit à ces accusations par une Apologie. Sur ces entrefaites, le roi de Sardaigne, Victor-Amédée II, invita Drouin à venir occuper la chaire de théologie à l’université de Chambéry ; pour se soustraire à ses ennemis, il accepta. En 1730, Victor-Amédée ayant abdiqué, Drouin quitta l’enseignement et se retira à Ivrée. S’étanl rendu à Padoue pour y voir son oncle, Hyacinthe Serry, le cardinal dominicain Ferrero, évêque de Verceil, essaya de le retenir en lui oll’ranl une chaire au séminaire Eusébien ; de même à la mort de Serry (1738), le conseil de l’université de Padoue voulut ollrir à Drouin la chaire de son oncle, mais sur les instances du général de l’ordre, Thomas Kipoll, on s’abstint. Il craignait les adversaires du théologien. Drouin mourut à Ivrée le 30 septembre 1740 (et non en 1742, comme on l’a souvent écrit) à l’âge de soixante ans. Outre l’Apologie, dont nous avons déjà parlé, Drouin composa plusieurs t rai lés théologiques : 1° De baplisnio in solius Jesu Christi nomme nunquam consecrato, advcrsus II. /’. Josephum Auguslinum Orsi ord. prsed., Romarin collegio Casanatensi S. théologies professèrent, contrariée sententiiv assertorem, disserlatio reciproca, in-4°, Padoue, 1734 ; 2° De re sacramentaria contra perduelles heereticos libri décent, duobus tontis contprehensi : quibus omnia et singula legis evangeliac sacramentel consensione, ttnirersilate adstruuntttr, defenduntur, vindicantttr ; simut et graviores r/iieestiones ad disciplinant, historiam et ntoralem pertinentes, ilemque Iheologorum prsacipuir contentiones scholarum methodo ad mentent prwceploris Angelici expenduntur, discutiuntur, explicaniur, etc., 2 infol. , Venise, 1757. Dans le t. i, p. 227-284, se trouve une nouvelle édition de la dissertation précédente. Cet ouvrage du P. Drouin eut plusieurs éditions, in-fol., Venise, 1751, avec notes et additions de Patuzzi ; infol. , Venise, 1756 ; in-fol., Venise, 1772 ; 10 in-12, Paris, 1773-1775, avec noies de Patuzzi et de Louis Richard, 0. P. ; 4 in-4°, Venise, 1789, avec notes de Patuzzi ; 3° Trac talus de stimnto ponti/icc, encore, inédit, de 259 pages, dix chapitres, autrefois aux archives de Saint-Dominique de Turin. Il ne se trouve rien dans les œuvres de Drouin qui permette de le ranger sûrement parmi les appelants de la huile Unigenitus, mais la chose ne serait pas impossible.

Jos. Hyac. Trivieri, lu fastoi provincix D. Pétri Martyris S. O. Prxd., ms. in-fol., 1751, t. i, p. 2tïl [aux Archives générales de l’ordre à Home| ; Journal des savants, t. civ, p. 253204 ; t. CXI, p 21)3-273, 535-538 ;.Suite des Nouvelles ecclésiastiques, 6 mai 1742, oi’i se trouve un extrait de la letlre du prieur d’Ivrée sur la mort de Drouin : elle commence ainsi : Cecidit corona capitis nostri ; V. Banal, Dictionnaire historique, littéraire et critique, s. 1., 1758, t. II, p. 110 ; Id, Appelans célèbres, in-12, 1753, p. 518, 524 ; Richard et Giraud, Dictionnaire. .. des sciences ecclésiastiques, Paris, 1760, t.n ; d’autres auteurs tels que Michaud, Biographie universelle, etc. ; Keller, niet. historique, etc. ; Nouvelle biographie générale (Dldot), n’ont fait ipie copier Barrai ; H.Hurter, Nomenclator, 3e édit., fa pruck, 1910, t. iv, col. 1405-1400, 1509.

R. Coii.on.

    1. DRUZBICKI Gaspar##


DRUZBICKI Gaspar, prédicateur et écrivain ascétique très estimé, né à Sieradz (Pologne), le 6 janvier 1590, entra dans la Compagnie de Jésus le 20 août 1609, y remplit les fonctions de maître des novices, de recteur et de provincial, et mourut, avec la réputation d’un saint, à Posen, le 2 avril 1662 (ou 1660 ?). Ses ouvrages, en latin et en polonais, publiés la plupart après sa mort, ont été réunis en 2 in-fol., qui ont paru à Kalisch et à Posen en 1086-1691, et réédités avec des additions à Ingolstadt, en 1732. Signalons, parmi les plus considérables : Exercilia tironum religiosorum ïnduodecim ntenses distributa ; Votareligiosaseu tractatus de votis religiosis in communi et parliculari ; Lapis Lijdius boni spirilus sive considéra don es de solidilate verse virtnlis ; Sublimitas perfeclionis religiosee i.sxtx discursibus e.rplicala.

l’awlowski, Vita P. Gasp. Druzbicki, in-12, 1670, et en tête de la première collection des œuvres ; De Backer-Sommervogel, Bibliothèque île la C’de Jésus, t. iii, col. 212-224 ; t. nr, col. 246-251 ; Hurter, Nomenclator, t. III, col. 1217-1218 ; Kirchenlexilcon, t. iii, col. 2090.

J. BRUCKER.

    1. DUBOIS Girard##


DUBOIS Girard, oratorien français, né à Orléans en 1629, mort à Paris le 15 juillet 1696. Il édita le VIIe et dernier volume des célèbres Annales ecclesiastici du P. Le Cointe, son ami, avec un abrégé de la vie de l’auteur, et composa une Éistoria eccle&iee Parisiensis, 2 in-fol., 1690 et 1710, dont le second volume parut après sa mort par les soins du P. Desmolets, ouvrage de grande valeur, mais qui ne va que jusqu’en 1364.

Batterel, Mémoires domestiques, Paris. 1905, p. 114-119 ; Ingold, Supplément à la bibliographie oratorienne.

A. Ingold.

    1. DUBOS Charles-François##


DUBOS Charles-François, né à Dubos, en Auvergne, en 1657, mort en 1724 à Lu y on où il était doven de la cathédrale. C’est en cette qualité qu’il rédiga 22 volumes des célèbres Conférences de Luçon, et une Vie de Barillon, évêque de Luçon, Delft, 1700, le saint prélat qui l’avait attiré dans cette ville.

A. Ingold, Archives de l’évêché de Luçon, 1885.

A. Ingold.

DU CHESNE Jean-Baptiste, se nommait PHILI POTEAU, mais il est connu sous le nom de Du Che’sne, qu’il prit à son entrée dans la Compagnie de Jésus. Né à Sy (Ardennes), le 21 décembre 1682, il se lit jésuite le 27 août 1700 ; après avoir enseigné les belles-lettres et la philosophie et gouverné comme recteur divers collèges, il fut pendant deux ans chargé de l’éducation des infants d’Espagne : de retour en France, il remplit encore d’importanles fonctions dansson ordre, et mourut à Reims, le 24 janvier 1755. Il s’est fait remarquer dans les controverses relatives au jansénisme, surtout par deux ouvrages d’histoire théologique : Le prédestinianisnte ou les hérésies sur la prédestination et la réprobation. Traite historique et théologique, où l’on expose la naissance, le progrès, les révolutions, les dogmes, et les sectes diverses des prédestinatiens, avec des dissertations sur des points import ans, et un sommaire de la doctrine que l’Eglise oppose à ces sectes, in-4°, Paris, 1724 ; et Histoire du baianisme, ou de l’hérésie de Michel Raius, avec des unies historiques, chronologiques, critiques, etc., suivie d’éclair cissemens théologiques, et d’un recueil de pièces justificatives, in-4°, Douai (Paris), 1731. Le second a été mis à l’Index, le. Il août 1733, sans doute à cause de quelques jugements excessifs et de ses attaques contre l’orthodoxie de quelques théologiens catholiques. Le dominicain Pierre Soto, en particulier, chez qui Du Chesne avait cru trouver le baianisme en germe, a élé défendu contre lui par le P. A. Orsi, depuis cardinal, et par Dilluart. Voir Rails, t. ii, col. 63. Les jansénistes Coudrette et Nicolas le tiros prêt. m dirent aussi relever plusieurs erreurs dans’Histoire