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DRACONTIUS — DREXELIUS


été souvent réimprimée, avant que le docte Arevalo, S., ! ., dans son édition de Draconlius, in-i°, Rome, 1791, p. 367-402, nous eût rendu le texte original. P. L., t. i. col. 901-932.

Le repentir du poète ne désarma pas le roi. Sans perdre courage. Dracontius, toujours prisonnier, composa, sous le titre de Laudes Dei ou de Deo, un second et plus long poème en hexamètres, consacré à chanter la miséricorde quetas) de Dieu ; les manuscrits l’onl attribué faussement à saint Augustin. G. Meyer, Die Berliner (lenlones der Laudes Dei des Draconlius, dans les Silzungsber. der kgl. preuss. Akad. der Wissensch. lu Berlin, 1890, p. 257, 296. Les Laudes Dei se divisent en trois livres. Arevalo, le premier, op. cit., p. 117, 366, en a donné le texte à peu près complet. P. L., t. i.x, col. 679-902. Il avait dû se contenter d’un seul manuscrit, YUrbiuas Valic., n. 352. Le cardinal Pitra, ayant rencontré un second manuscrit dans la bibliothèque de Bruxelles, en a relevé les variantes. Analecta sacra, Paris, 1888, t. v, p. ix, 176-180. Les deux derniers livres du poème ont été publiés depuis par Gheser, dans deux programmes du gymnase Frédéric de Hreslau, 1813 et 1847. De ces trois livres le premier (754 vers), qui est le chefd’œuvre de l’auteur, après un préambule inspiré par les circonstances, v. 1-115, célèbre la bonté divine dans l’œuvre de la création du monde. Le IL— livre (808 vers, édit. Arevalo ; 813 vers, édit. Gla ser) chante la persistance et l’épanouissement de la bonté divine dans la conservation de l’univers, et plus encore dans la mission de Jésus-Christ. Dracontius enfin, dans le IIIe livre (682 vers, édit. Arevalo ; 699 vers, édit. GIseser) nous exhorte, à grand renfort d’exemples empruntés de l’histoire biblique et de l’histoire romaine, souvent avec une chaleur pénétrante, à payer de retour l’amour de Dieu, en lui témoignant une conliance inébranlable. Le I e’livre, à partir du v. 116, circula de bonne heure, dans une édition à part, sous le titre d’Hexuemeron creationis mundi, et lit oublier le reste du poème ; saint Isidore de Se vil le, De vir. ill., c. xxiv, ne connaît rien de Dracontius que VHexæmeron. Eugène II, de Tolède, en publia vers OiO une recension nouvelle, moins corrigée toutefois que celle de la Satisfaction, avec un appendice de son crû (35 vers) louchant le septième jour. P. L., t. i.xxxvii, col. 371-381, 388.

Les poésies profanes de Dracontius datent, les unes de sa jeunesse, les autres, plus nombreuses peut-être, de sa captivité, lUieinisclies Muséum, 1891, p. 493-194, et nous attestent la vitalité des traditions scolaires romaines en Afrique, sous la domination des Vandales. Ces poésies profanes, presque toutes en vers hexamètres et de longueurs très inégales, étaient plus connues au vie siècle qu’on ne le pense généralement. Elles consistent en petits poèmes mythologiques, tels que la fable d’IIylas, celle de Médée, l’enlèvement d’Hélène ; en trois de ces déclamalions versiliées qu’on entendait dans les écoles des rhéteurs, Verba Herculis cum viderel Ilydræ serpentis capila pullulare post cxdes, Controversia de statua viri forlis, Delibcrativa Achillis an corpus Iiecloris vendat ; en deux épithalarries semi-chrétiens, semi-païens, qui portent bien le caractère du temps, etc. Elles ont été pour la plupart éditées par F. de Duhn, sous le titre de Draconlii carmina minora, Leipzig, 1873, en même temps qu’une collation nouvelle du manuscrit du Vatican découvert et publié par Arevalo. La tragédie d’Oreste (971 hexamètres), qui aussi bien n’a d’une tragédie que le nom, et qui a passé dans le moyen âge pour une œuvre d’Horace ou de Lucain, trahit visiblement par la langue, par la prosodie, par le faire, la main de Dracontius. La dernière édition est celle de R. l’eiper, Rreslau, 1875.

A. Kbert, Histoire yénérale de la littérature du moyen âge

en Occident, trad. franc., Paris, 1883, t. i, p. 408-418 ; C. Rossberg, In Draconlii Carmina minora et Orestis trageediam ubservationes, Stade, 1878 ; Id, De Dracontio, Goettingue, 1880 ; ld., Dracontiana, dans les Commentât ioncs Wœlffiinianse, Leipzig, 1891, p. 63-68 ; Teulîel-Sclnvabe, Gcsch. der rœmischen Litteratur, 5° édit., Leipzig, 1800, p. 1220-1224 ; Bardenbewer, Les l’i-res de l’Église, nouv. trad. franc., Paris, 1905, t. iii, p. 153-156.

P. GODKT. DRAPIER, DRAPPIER Guy, théologien, né à Beauvais, mort dans cette ville le 2 décembre I711i, après avoir été pendant 59 ans curé de la paroisse Saint-Sauveur. Partisan des doctrines jansénistes, on lui attribua certains écrits contre la bulle Unigenitus et en faveur des Réflexions morales de Quesnel. Parmi les ouvrages de cet ecclésiastique nous mentionnerons : Règles très importantes Urées de deux passages, l’un du concile de Florence, et l’autre de Glaber, rapportés par M. de Marca, archevêque de Toulouse, pour servir d’éclaircissement à l’examen du livre de P. Bagot : Défense du droit épiscopal, in-4°, s. L, 1656 ; 2e édit., s. L, 1658. Cet ouvrage a été condamné par le Saint-Office, le jeudi HO janvier 1659, ainsi que le suivant. M. de Marca se plaignit de cet ouvrage et Drapier répliqua par l’écrit suivant : Lettre de l’auteur des Régies très importantes à Monseigneur de Marca, archevêque de Toulouse. Pour servir de réponse à la réponse qu’il a faite de cet écrit en l’assemblée du clergé le premier février 1651, in-4°, 1657 ; Traité des ablations, in-12, Paris, 1685 ; Tradition de l’Eglise touchant V extrême-onction où l’on fait voir que les curés en sont les ministres ordinaires, in-12, Lyon, 1699 ; Gouvernement des diocèses en commun par les évêques et les curés, 2 in-12, Bàle (Rouen), 1707. On attribue à Drappier : La défense des abbés commendataires et des curés primitifs contre les plaintes des moines et des curés pour servir de réponse à l’Abbé conimendalaire, 1655 : c’est en réalité une violente diatribe contre les uns et les autres. Cet ouvrage a été mis à l’Index le 10 janvier 1689.

Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xviir siècle. 7 in-8’, Pans, 1853-1859, t. I, p. 424 ; Hurler, Nomenclator, 3— édit., 1910, t. iv, col. 778.

B. Helrtebize. DREXELIUS, dont le nom original est DRECKSEL Jérémie, célèbre prédicateur allemand, était né à Augsbourg, le 15 août 1581, de parents luthériens ; ayant suivi les cours du collège des jésuites, il connut et embrassa la religion catholique, et, à dix-sept ans, en 1598, il demanda et obtint son admission dans la Compagnie de Jésus. Après avoir enseigné pendant plusieurs années les humanités et la rhétorique, il fut choisi, en 1615, par l’électeur de Bavière, Maximilien I er r pour prédicateur de la cour, et remplit cette charge pendant 23 ans, avec le plus grand succès. Il mourut à Munich le 19 avril 1638. Vénéré par le peuple connu.’un saint, le P. Drexelius a été célébré’dans une ode latine parle poète alsacien Balde, qui prit la chaire de la cour électorale après lui. Après avoir pronono discours, Drexelius les remaniait pour les publier en petits volumes latins : vingt ont paru de son vivant, neuf après sa mort. Tous ces volumes ont eu de nombreuses éditions, et, dès 1640, la vente des exemplaires sortis des seules presses de.Munich atteignait le chiffre de 170000. Les œuvres du P. Drexelius ont été aussi réunies, d’abord en un in-4°, 1628 et 1629, puis en2 in-’i ou in-fol., 1635 et souvent après. Et il y en a des traductions dans presque toutes les langues de l’Europe. Nous n’indiquerons que les principaux ouvrages avec leurs titres en abrégé, où l’on pourra déjà oir que le prédicateur-ascète, sans préjudice de la solidité du fond, sacrifiait, dans le style, au goût de son temps pour les emblèmes et pour les développements même excessifs d’érudition : De mlernilale ; .Kleruilalis prodromus mortis nuntius ; Tribunal Christi seu… judicium ;