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DOXOPATRIS — DRACONTIUS


nos, peut-être aussi à une autre somme, éditée par Mai, Nova Patrum bibliotheca, Rome, 181i, t. ii, p. 597662.

Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, Munich, 1897, p. 209-210, 386-388, 401-463.

S. Vailhé.

2. DOXOPATRIS Nil, archimandrite grec, d’origine sicilienne, écrivit en 1143, à la demande de Roger II, roi de Sicile, une Nutilia episcopatuum des cinq patriarcats, ri ?’. ; tcov uarpiapytxdiv flp&vwv. G. Parthey, Hieroclis Synecdemus et Notitiæ grsecae episcopatuum, Berlin, 1866, p. 263-308. Il écrivit aussi un commentaire sur des poésies de saint Grégoire de Nazianze, surtout sur l’alphabet parénétique qui nous est venu sous le nom de ce Père ; cet écrit est conservé dans les codices Mutin. 11A2 et Vindob. hist. gr. 64, fol. 125-153. On attribue à cet auteur diverses pièces hymnographiques, composées soit à Palerme, où il vécut longtemps, soit à Constanlinople, où il fut notaire et protosyncelle du patriarcat. II y a un Nicolas Doxopatris, auquel on attribue une synopsis de droit ecclésiastique, laquelle est d’Alexis Aristène, qui pourrait bien ne pas différer de notre archimandrite Nil, les Grecs ayant l’usage, lorsqu’ils embrassent la vie religieuse, de prendre un nom monastique commentant par la même lettre que leur nom de baptême.

K. Krumbaclier, Gescliichte der byzantinischen Litteratur, Munich, 1897, p. 415 sq., 463 ; K. Zacliariæ von Lingenthal, dans les Monatsbcr. Berl. Aide », 1887, p. 1159 sq.

s. Vailhé. DOYAR (Pierre de), ou DEDO Y AR, né à Herwalle sous-Argenteau (Belgique) le 28 février 1728, entra dans la Compagnie de Jésus le 29 septembre 1760. Après la suppression de son ordre (1773), il employa son zèle surtout dans la controverse contre les innovations en matière ecclésiastique, que l’empereur Joseph II s’efforçait d’introduire en Belgique. Voici les principales publications, presque toutes anonymes, qu’on sait être sorties de sa plume : Éclaircissement sur la tolérance ou entreliens d’uni’dame elde son curé, in-8°, Bouen (Liège), 1782 ; in-12, 1783 ; Lettres d’un chanoine pénitencier de la métropole de’" sur les araires de la religion, in-12, s. 1., 1785 ; le titre de la 20 édition de ces Lettres ( « la seule qui ait été exécutée sous les yeux de l’auteur, 1790, chez Tutot à Liège »), porte en outre : Contenant des observations relatives ù un grand nombre d’articles des Réclamations Belgiques, et serrant d’appendice et de complément à cette intéressante collection, in-8°, 1790 ; /, es pourquoi ou questions sur une grande a/faire, pour ceux qui n’ont que trois minutes à y donner, in-8°, s. 1., 1787, en français et en flamand ; Développement du petit catéchisme, qui est en usage dans les diocèses de Cambrai, de Liège et de Namur, in-12, t. i, Mæstricht, 17b8 ; t. ii Mons, 1791 ; plusieurs fois réimprimé à Namur ; Culloquia doctnris Ingolsladiensis de rébus ad Ecclesiæ doctrinam et disciplinant pertinentibus, in-8°, Dusseldorf, 1789 ; Réponse aux observations de M’S. P. Emet, curé d’Afden, sur la déclaration exigée des ministres des cultes en vertu de la loi du 7 vendémiaire an 4, in-8°, s. 1., 1797, signé « P. Dedoyar » ; cette réponse est dirigée contre le serment de haine à la royauté, condamné par Pie VI et les évêques de Belgique, et que néanmoins le curé Ernst et d’autres prêtres s’étaient imaginé pouvoir prêter en conscience ; au même sujet se rapporte : Précis de ce qui s’est pa*sé dans la Belgique relativement au serment exigé par la République française, avec les brefs du souverain pontife et d’autres pièces justificatives, in 8°, « A Venise », 1800. Dedoyar publia aussi un journal hebdomadaire, qui s’appela d’abord L’ami des Belges, puis Le vrai Brabançon, enfin, en flamand, Den Wæren Vaderlander, et qui parut du 14 mai 1790 jusqu’en 1792. Dedoyar

mourut à Cleaiuont (province de Liège), le 5 novembre 1806.

De Backer-Sommervogel, Bibliotltvquede la C" de Jésus, t. iii, col. 164-169, et Addenda, p. in ; t. ix, col. 240 ; Reusens, dans Biographie nationale publiée par l’Académie royale de Belgique, t. VI, col. 157-158.

J. Brucker. DOZENNE Pierre, né à Falaise (Calvados), le 11 mars 1625, entré en 1643 dans la Compagnie de Jésus, où il remplit les plus hautes charges, mort à Paris le 19 janvier 1709, a composé, outre plusieurs ouvrages ascétiques, La morale de Jésus-Christ, in-4°, Paris, 1686 (sans nom d’auteur) ; réédité en 1876 par le chanoine E. Redon, in-16, Avignon ; La divinité de Jésus-Christ par ses œuvres, in-12, Paris, 1688.

De Backer-Sommervogel, Bibliothèque de la (.’" de Jésus, t. III, col. 169-170 ; t. IX, col. 242.

J. Brlcker. DRACONTIUS. — I. Vie. II. Poésies.

I. Vie.

Blossius.Emilius Dracontius, le poète le plus distingué peut-être et le plus intéressant de l’Afrique chrétienne, était né sur les confins du V et du VIe siècle, au sein d’une famille opulente, qui avait su, malgré la conquête des Vandales, conserver ses biens. Le jeune Dracontius reçut l’éducation libérale du temps ; de l’école des grammairiens il passa dans celle des rhéteurs, et finit par embrasser la carrière du barreau. Tout dans la vie lui souriait, lorsque la colère du roi des Vandales Gonlhamond (484-496) éclata soudainement sur lui. La faute en était, de l’aveu de Dracontius, Satisfactio, ». 93 sq., 105, 106, à une pièce de vers où l’imprudent poète, sans soufller mot de la maison rojale des Vandales, avait exalté la puissance d’un prince étranger, de l’empereur d’Orient apparemment. Les conquérants se déliaient avec raison du prestige de Constanlinople et de ceux qui en gardaient le souvenir ; on le fit bien voir à Dracontius. La confiscation de ses biens réduisit sa femme et ses enfants à la misère ; il fut lui-même jeté en prison et roué de coups, à la Vandale. Ibid., v. 312. Nonobstant ses supplications humbles et réitérées, et quelle que fût d’ordinaire la douceur de Gonthamond envers ses sujets catholiques, le prisonnier ne sortit pas si aisément de son cachot. En est-il jamais sorti’.’On ne sait. La nuit s’est faite sur les dernières années de Draconlius et n’en laisse plus rien paraître.

II. POÉSIES.

L’œuvre entière de Dracontius, empreinte fortement de rhétorique, atteste la connaissance des poètes de la Borne impériale aussi bien que celle de la sainte Ecriture. Virgile, Ovide, Lucain, Stace, le monde de la mythologie sont (’gaiement familiers à Dracontius. Le souci réel de la versification ne l’a pourtant pas toujours garanti, ni dans la prosodie ni dans la grammaire, des influences de la langue du peuple, lingua rustiea. Mais les deux poèmes principaux de Dracontius, animés d’un profond sentiment religieux et vibrants d’un accent tout personnel, doivent nu mélange des effusions lyriques et du récit didactique un caractère à part et un charme puissant ; ils ont été l’un et l’autre vécus. Dracontius les écrivit tour à tour dans son cachot, après une longue détention. Ibid., v. 120. De ces deux poèmes le premier en date parait bien être l’élégie de 158 distiques ou 316 hexamètres, intitulée : Satisfactio Draconlii ad Guthamundum regem Gundalorum, et dont le titre indique assez l’objet ; le poète y célèbre d’abord la bonté et la clémence de Dieu, puis il conjure Gonthamond d’imiter Dieu, en pardonnant comme lui. L’évêque de Tolède, Eugène II, sur le désir du roi des Wisigoths (612-649), a revisé la Satisfactio, au nom de l’art littéraire et de la théologie, non peut-être sans quelques préoccupations politiques ; et, sous le titre de Dracontii Elegia, P. L., t. lxxxvii, col. 383-388, cette révision à