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CLÉMENT XII

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Picot, Mémoires, t. il, p. 318 sq. ; Fabronius, De vita, p. 48 sq. En 1734, le roi de Portugal exigea que le patriarche de Lisbonne fût de droit cardinal, aussitôt après sa promotion à ce siège ; le pape accorda simplement qu’il aurait le premier chapeau à la nomination du Portugal qui viendrait à vaquer.

De nombreuses conversions de luthériens en Saxe consolèrent le pape ; pour leur faciliter le retour, il leur concéda la propriété des biens d’Église dont leurs ancêtres s’étaient emparés lors de la réforme (janvier 1732). Guarnacci, Vitæ, p. 581.

L’agitation janséniste continuait en France où les folies des convulsionnaires sur la tombe du diacre Paris avaient été signalées dans des mandements de M. de Vintimille, archevêque de Paris. MM. de Colbert, évoque de Montpellier, et de Caylus, évêque d’Auxerre, ayant donné des mandements en faveur de certains miracles du diacre Paris, qu’ils disaient avoir canoniquement constatés, ces mandements furent condamnés par deux brefs de Clément XII (19 janvier et Il octobre 1731). Cf. Picot, Mémoires, t. H, p. 308, 317 sq.

En 1733, les jansénistes de France ayant pris occasion du bref Verbo Dei de Clément XII, qui louait la doctrine de saint Thomas d’Aquin et concédait diverses fiveurs aux dominicains, pour soutenir que les opinions de l’école dominicaine devaient être suivies par tous, et qu’elles étaient contraires à la bulle Uniganitus, le pape donna, le 2 octobre, le bref Apostolicse providenlim, où il flétrissait ceux qui soutenaient « avec une obstination intolérable que la doctrine de saint Augustin et de saint Thomas sur l’efficace de la grâce divine a été frappée de censure par la constitution Unigenitus » . Cependant, ajoutait le pape, « connaissant pleinement les intentions de nos prédécesseurs, nous ne voulons pas que les louanges données par eux ou par nous à l’école thomiste, louanges que nous approuvons et conlirmons de nouveau, soient en aucune manière préjudiciables aux autres écoles catholiques, qui ont des sentiments différents de ceux de cette école dans la manière d’expliquer l’efficace de la grâce divine, et qui ont aussi rendu à ce siège apostolique des services importants. » Bullarium, t. xxiii, p. 541. Cf. Picot, Mémoires, t. ii, p. 359 sq.

L’archevêque d’Utrecht, Barchman, étant mort le 13 mai 1725, les prétendus chanoines de cette Église lui donnèrent pour successeur Théodore Van der Croon (28 octobre 1734) ; le 27 février 1735, Clément XII excommunia le nouvel archevêque, Varlet son consécrateur, les chanoines électeurs et leurs adhérents. Picot, ibid., p. 374. Les mêmes peines atteignirent en 1739 Mandarlz, successeur de Van der Croon, également consacré par Varlet. Ibid., t. iii, p. 33.

La Tour d’Auvergne, archevêque de Vienne, et Guérin de Tencin, archevêque d’Embrun, puis de Lyon, tous deux déclarés contre les jansénistes, reçurent de Clément XII le chapeau. Ibid., p. 37.

En janvier 1740 furent condamnées VHisloire du livre <fes ré/lexions morales sur le Nouveau Testament et l’édition française de VHisloire du concile de Trente de Sarpi par Le Cou rayer. Bullarium, t. xxiv, p. 664, 665. Enfin, le parlement de Paris ayant, le 21 avril 1739, supprimé des lettres épiscopales qui privaient des sacrements les prêtres ou fidèles mourant sans rétracter leur appel contre la bulle Vnigenitus, l’arrêt fut condamné par un bref du 26 janvier 1 7 10. Bullarium, t. xxiv, p. 667. Cf. Picot, Mémoires, t. iii, p. 40 sq.

Les missions étrangères attirèrent souvent l’attention du pape. Le patriarche d’Alexandrie et 10 000 coptes revinrent à l’unité’romaine pendant son pontificat. Il envoya au Thibet une mission de capucins, fonda des collèges en Calabre pour les jeunes ecclésiastiques du rite grec uni, et à Naples pour les missionnaires des Jndes. Fabronius, Dcvila, p. 61 sq.

Des abus s’étant produits dans la discipline de l’Église maronite, Clément envoya au Liban, en 1736, comme ablégat le savant Assémani ; celui-ci obtint du patriarche Joseph-Pierre Gazeno la convocation d’un concile où figurèrent, sous la présidence du patriarche et la direction effective de l’ablégat, quatorze archevêques ou évêques maronites, deux syriens, deux arméniens et plusieurs abbés de monastères ; le concile tint huit sessions, du 30 septembre au 13 octobre 1736 ; ses actes et règlements, rédigés par Assémani, furent confirmés en 1741 par Benoit XIV. Voir Maronites. Clément XII retira les permissions accordées par Mezzabarba sous Clément XI au sujet des cérémonies chinoises. Voir t. ii, col. 2387.

Le 10 janvier 1731, Clément XII publia la constitution Pastorale of/iciuin qui réglait que le cardinal doyen serait le plus ancien des cardinaux présents en

cour de Borne lorsque le titre viendrait à vaquer. Un

cardinal, absent de la curie temporairement et pour une mission du souverain pontife, pourrait aussi prér tendre à cette dignité ; il n’en irait pas de même s’ft résidait dans une église étrangère dont il aurait gardé le gouvernement en vertu d’un induit ; diverses prescriptions relatives à la bonne administration des évêchés suburbicaires terminent cette constitution. Bullarium, t. xxiii, p. 221.

Le 5 octobre 1732 parut la célèbre constitution Apostolatus offtcium qui établissait plusieurs des] règles encore actuellement suivies pour le conclave. Après avoir confirmé les décrets de ses prédécesseurs sur la même matière, le pape limite les pouvoirs des cardinaux pendant la vacance du siège, prescrit au trésorier général de présenter ses comptes au nouveau pape dans l’intervalle d’un mois après son élection, définit le rôle des cardinaux chefs d’ordres, des gardiens de la clôture, ordonne le secret absolu de toutes les délibérations, recommande la simplicité et la frugalité dans les repas, fixe le nombre des serviteurs du conclave, les pouvoirs du grand-pénitencier et du cardinal-vicaire, les consignes données au commandant du palais où se tient le conclave et à ses officiers ; diverses charges sont supprimées, d’autres déclarées gratuites. Les cardinaux présents à Borne signèrent cette pièce avec le pape. Bullarium, t. xxiii, p. 413. Un chirographe rédigé en italien le 21 décembre 1732 donnait de nouveaux détails. Ibid., p. 456.

Le 23 avril 1738, le pape promulgua la première constitution apostolique dirigée contre la franc-maçonnerie. Elle blâmait « ces hommes de toute religion et de toute secte, qui, sous le spécieux prétexte de l’accomplissement des devoirs de l’honnêteté naturelle, s’unissent par des engagements étroits et occultes, selon les statuts qu’ils se sont donnés eux-mêmes, et, soit par des serments qu’ils prêtent sur les Livres saints, soit par l’exagération de peines rigoureuses qu’ils s’engagent à subir, s’obligent à garder un secret inviolable » . Elle interdisait aux fidèles sous peine d’excommunication, encourue par le fait même, et réservée au souverain pontife, « de s’agréger aux sociétés désignées, de leur donner asile ou de leur prêter concours en aucme façon. » De plus les évéques et les inquisiteurs devaient sévir contre eux comme fortement suspects d’hérésie. Bullarium, t. xxiv, p. 366. Cf. Picot, Mémoires, t. III, p. 20 sq.

Clément XII créa en 1731 l’évêché de Dijon, détaché de Langres, et lui donna pour cathédrale l’église Saint-Étienne. Bullarium, t. xxiii, p. 270. On lui doit les béatifications de Catherine de Bicci (1 er octobre 1732) et de Joseph de Léonissa (19 juin 1737), Bullarium, t. xxiii, p. 412 ; t. xxiv, p.287 ; les canonisations de saint Vincent de Paul, saint Erançois Bégis, sainte Catherine de Fiesque, sainte Julienne Falconieri (16 juin 173*). Bullarium, t. xxiv, p. 232 sq. Le parlement de Paris