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CLEMENT XI

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par l’intermédiaire Je l’ambassadeur de France, que justice lût rendue aux catholiques ; une mission fut envoyée en Perse. Opéra, t. iv, p. 172, 286, 314, 474, 718, 1847, 1934, 2356.

En 1711, de sérieuses négociations furent engagées pour faire rentrer les coptes et les Abyssins dans la communion romaine ; la mort du roi Dodemanus, favorable à l’union, rompit les négociations. Reboulet, Histoire, t. il, p. 16. Cf. Opera, . iv, p. 206, 642, 1631. L’année suivante, un schisme éclata chez les maronites dont une partie, accusant de crimes énormes le patriarche Jacques, l’avait déposé et élu à sa place Joseph Raifunensi, évéque de Sidon. Les deux partis en appelèrent à Rome ; la Propagande donna raison à Jacques, l’ancien patriarche. Un franciscain de Jérusalem, Laurent de Saint-Laurent, se rendit au mont Liban au nom de Clément XI et obtint la soumission des schismatiques. lbid., p. 21, 22. Cf. Opéra, t. iv, p. 1684, 1866, 1995. Le même moine ramena à l’union le patriarche d’Alexandrie, Samuel Capazalis, venu en pèlerinage à Jérusalem ; Samuel envoya à Rome en 1713 sa soumission, et le pape le confirma dans sa dignité ; le patriarche persévéra jusqu’à la mort dans la communion catholique. lbid., p. 52 sq. Cf. Opéra, t. iv, p. 643, 1633. Clément XI confirma en 17Il la règle desMekhitaristes, ou règle de saint Benoit appliquée aux Arméniens unis par Pierre Manoug surnommé Mekhitar. Chénon, L’Église catltoliijue, p. 275.

C’est en Chine surtout où les missions catholiques étaient alors dans toute leur prospérité, que Clément XI dut intervenir pour régler la grave affaire des rites chinois. Sous Innocent XII, de violentes controverses s’étaient de nouveau élevées entre les jésuites et les franciscains d’une part, les dominicains et les prêtres des Missions étrangères de Paris de l’autre, sur le sens de certaines formules chinoises que les uns considéraient comme idolâtriques, les autres comme orthodoxes, et aussi sur le culte rendu aux ancêtres et à Confucius, toléré par les uns, interdit par les autres. Voir Chinois (Rites), t. ii, col. 2364-2375. Clément XI fit continuer l’examen du différend et envoya comme visiteur en Chine, avec les facultés de légat a latcre, le Piérnontais Thomas Maillard de Tournon, qu’il sacra lui-même patriarche d’Antioche (1701). Le Saint-Office condamna l’opinion des jésuites, et interdit l’emploi des formules chinoises incriminées, et le culte rendu aux ancêtres et à Confucius ; Clément XI approuva le décret le 20 novembre 1701, et l’envoya en Chine. Bullarium, p. 204 sq. Tournon, qui connaissait le sens de cette décision, avait donné à Nanking un mandement dans le même sens (25 janvier 1704) ; les jésuites et les franciscains en appelèrent du légat au pape, auquel l’empereur Kang-Hi avait envové une ambassade pour lui donner des explications sur les usages condamnés. Tournon fut exilé à Macao par Kang-Hi, et les Portugais le jetèrent en prison comme ayant, par sa légation, lésé les droils de patronage de leur roi sur les missions de Chine. Clément XI ordonna que le mandement de Tournon sur les cérémonies chinoises fùlexactementobservé..# ! (/ta>-iwm, p. 419-434 ; Opéra, t. iv, p. 125, 359, 367, 2262, 2366. Quand ces actes pontificaux parvinrent ; ’! Macao, Tournon était mort (8 juin 1710) des mauvais traitements dont les Portugais l’avaient accablé ; le pape rendit un éclatant hommage à sa mémoire en consisfoire, louant « la fermeté invincible, la force sacerdotale, avec lesquelles, bien qu’on le fit vivre de pain de douleur et d’eau d’affliction, il n’avait jamais cessé de faire son devoir » . Opéra, t. i, p. 58 ; t. iv, p. 1500, 1590.

Massez nombreux missionnaires de divers ordres, trouvant les actes pontificaux insuffisamment promulgua-, continuaient leurs anciennes pratiques, Pour couper court à ces désobéissances, Clément XI en 1715, par la constitution Ex illa die, Bullarium, p. 670, renouvela

les condamnations précédentes et imposa à tous les missionnaires présents en Chine, et à ceux qui y aborderaient dans la suite, la signature d’un formulaire contenant le serment de se soumettre aux décisions données par le Saint-Office en 1704. Cette constitution ne rétablit pas l’unité de vues et de pratiques. Le pape envoya en Chine un autre légat, Jean-Ambroise Mezzabarba, référendaire des deux signatures, qu’il créa patriarche d’Alexandrie, avec les pouvoirs de légat a latere pour les Indes Orientales. Opéra, t. i, p. 162. Mezzabarba, débarqué à Canton en octobre 1720, trouva l’empereur Kang-Hi décidé à ne rien céder sur la question des cérémonies chinoises, et la plupart des chrétiens résolus à faire schisme si les prescriptions de Rome étaient maintenues ; devant cette opposition, le légat concéda le maintien de plusieurs des usages condamnés. Ces permissions donnèrent lieu dans la suite à de nouvelles discussions, qui ne furent terminées que sous Benoit XIV. Voir t. il, col. 2375-2389. Cf. Reboulet, Histoire, t. i, p. 144 sq., 196 sq., 272 sq. ; t. ii, p. 207 sq. ; Lafitau, Vie, t. i, p. 2Il sq. ; Launay, Histoire générale, t. i, p. 381 sq., 466 sq.

V. Actes divers.

En 1703, le Code Léopold, promulgué par Léopold-Joseph, duc de Lorraine, fut dénoncé par l’évêque de Toul comme contenant de nombreuses propositions contraires à la doctrine de l’Église sur la juridiction ecclésiastique et l’autorité du siège apostolique ; Clément XI le fit examiner par une congrégation de cardinaux et de théologiens, et le résultat fut une condamnation qui frappa ce code et les arrêts rendus en vertu de ses lois. Bullarium, p. 99 sq. Après une lutte de plusieurs années, le duc de Lorraine se décida à modifier les articles condamnés. Cf. Opéra, t. iv, p. 179, 218, 346, 728 ; E. Martin, Histoire des diocèses de Toul, de Nancy et de Saint-Dié, Nancy, 1901, t. ii, p. 398-413. Clément XI a promulgué les canonisations, faites par plusieurs de ses prédécesseurs, de saint Isidore le laboureur, saint André Corsini, saint Philippe Béniti, saint François de Borgia, saint Laurent Justinien, saint Jean de Capistran. Il a canonisé lui-même Pie V et André Avellin (22 mai 1712), Bullarium, p. 506, 518 ; béatifié François Régis (8 mai 1716), ibid., p. 704, et composé l’office de saint Joseph inséré au bréviaire romain. Reboulet, t. ii, p. 240. Il a statué que la fête de la Conception de la sainte Vierge serait de précepte dans l’Église universelle (6 décembre 1708), Bullarium, p. 338, et enrichi d’indulgences la récitation du chapelet dit de sainte Brigitte, lbid., p. 626.

I. Sources.— Bullarium romanum, Turin, 1871, t. xxr ; démentis XI pontifiais maximi opéra omnia, édit. du cardinal Albani, 4 in-fol., Francfurt, 172’J : t. i, Vrationes consistoriales, p. 1-183 ; t. ii, Homilix in Evangelia, p. 1-75 ; t. iii, Bitllarium, p. 1-1283 ; t. IV, Epistol : v et brevia selectiora, p. 1-2423 ; L. Mention, Documents relatifs aux rapports du clergé avec la royauté, Paris, 1893, p. 103 sq. ; Procès-verbaux des assemblées du clergé de France, Paris, 1774, t. VI.

II. Travaux.

Artaud de Montor, Histoire des souverains ponti/es, t. vi, p. 283 sq. ; Audisio, Histoire des papes, t. v, p. 138 sq. ; BaudriUart, Philippe Y et la cour de France, Paris, 1890 sq. ; Bliard, Dubois cardinal et premier ministre, Paris, 1903, t. n ; Bower, History of tlia roman popes, t. x b, p. 233 sq. ; Brosch, Geschichte des Kirchenstaates, t. il, p. 29 sq. ; Chénon, L’Église catholique au xviiie siècle, dans l’Histoire générale de Lavisse et Rambaud, t. vii, c. xviij de Crousaz-Crétet, L’Église et l’État au xviif siècle, Paris, ls.93 ; Guarnacci, Yitse et res gestX, t. II, p. 1 sq. ;.hingmann, Dissertationes selectse in hist. ceci., Ralisbonne, 1887, t. vii, p. 290 sq. ; Lafitau, Vie de Clément XI, Padoue, 1752 ; Id., Histoire de la constitution UnigenitttS, Avignon, 1737 ; Le Roy, Le gallicanisme au xviir siècle, la France et Rome de 1100 à l~ /.">. l’aris, 1892 ; Muratori, Annali d’Italia, Milan, 1749, t. xi, p. 448 sq ; Petrucelli délia Gattlna, Histoire diplom. des conclaves, t. iii, p.’iin sq. ; Polidorl (anon.), De vita ei rébus gestis Clem< ntis.M, Drbin, 1727 ; Pometti, Studii sut pontificale di Clem. M. dans Archivlo d<-iia sue. Romana, Rome, 1898, t. xxi ; Ranke, Dis rômiseken Pàpste, t. iii, p. 120 si). ; Reboulet, Histoire de Cle-