CLÉMENT XI
le 22 juillet 1640 Ipri - de solides étudei i Urbin 1 1 -"i
collège romain, il prit son doctoral en l’nn et l’autre
droit, c-t lit < : i carrière dana l’adminiatration dee Étala
romains ; référendaire dei deux lignaturee, conaulteur
de la Congrégation consistoriale, gouverneur de Rieti et
de Spolète, vice légal d Urbin, vicaire et juge de l
Saint-Pierre, il B’acquil dana cea différentes chargea la
confiance « l Innocent l qui, en 1687, < la mort du savant
cardinal Sluai, le nomma secrétaire dea brefi aecrets.
Cette charge importante le mil en rapport avec toutea
les coure européi nnea ; on le voil en 1687 chargé par la
reine Christine < l * - Suède mourante de traiter auprès du
pape lea intérêts des gens de sa maison ; le.’i février
1600, Alexandre VIII le nomme cardinal-diacre en lui
conservant ses fonctions ; en cette qualité il rédige la
bulliqu Alexandre VIII promulgua de son lit de
mort contre l’assemblée de 1(>82 et ses doctrines. Voir
Alexandre VIII. t. i, col. 748. Sous Innocent XII, il
compose la bulle contre le népotisme, qui excita de
violentes irritations dans la cour romaine (lfi’Jl) ; il
négocie la réconciliation de la France et du saint-siège,
en obtenant des membres de l’assemblée de 1682 que le
roi avait nommés à des évéchés une lettre au pape où
ils regrettaient de lui avoir déplu et affirmaient n’avoir
rien voulu décréter. Il est chargé’de recevoir et de
secourir les Anglais catholiques partisans de Jacques II,
que le triomphe de Guillaume d’Orange avait forcés de
s’exiler à Rome (1604) ; à la mort de Jean III Sobieski,
roi de Pologne, il soutient de toutes ses forces, au nom
d’Innocent XII, la candidature de Frédéric-Auguste,
électeur de Saxe, qui venait d’embrasser le catholicisme
(1008). En juin 1700, Charles II d’Espagne ayant envoyé
consulter Innocent XII sur l’affaire de sa succession,
dans le conseil réuni par le pape pour préparer sa réponse,
le cardinal Albani se déclara avec force en
faveur des droits du duc d’Anjou, et le pape répondit en
ce sens au roi d’Espagne ; jamais l’Autriche ne pardonna
cette attitude à Albani. Reboulet, Histoire, 1. 1, p. 39. 40.
Albani n’était pas encore prêtre ; au moment où la faiblesse
d’Innocent XII annonçait sa fin prochaine, le
cardinal se décida à prendre le sacerdoce à la suite
d’une retraite à la maison de Saint-Lazare, à Rome ; il
célébra sa première messe le 6 octobre 1700 ; le pape
venait de mourir et le conclave allait s’ouvrir.
On s’attendait à ce que ce conclave, composé de cinquante-huit cardinaux, fût long et orageux. La nouvelle de la mort de Charles II décida les électeurs à se hâter pour que le nouveau pape pût intervenir dans les terribles complications qu’amènerait la succession d’Espagne ; en quatre heures les suffrages se réunirent sur le nom d’Albani ; trois jours celui-ci résista, se rendant compte mieux que personne des difficultés qui l’attendaient ; il ne céda qu’à une consultation de quatre théologiens pris dans divers ordres religieux, qui lui fii nt une obligation de conscience d’accepter la tiare ; le 23 novembre 1700, l’élection se lit dans les formes ; le 30, le cardinal de Bouillon, évêque de Porto, sacra évêque le nouvel élu ; le 8 décembre, eut lieu le couronnement à Saint-Pierre. Reboulet, Histoire, t. i, p. 40 sq.
Clément M ne changea rien aux habitudes de piété, de mortification et de bienfaisance, qui l’avaient rendu cher au peuple de Rome dès le temps de son cardinalat. Malgré les épineuses affaires qui remplirent son pontificat, il trouvait chaque jour le temps de deux méditations, et récitait son office à genoux. Il aimait à remplir en personne ses devoirs d’évéque de Rome, prêchant et confessant à Saint-Pierre, et officiant ponlilicalement aux grandes fêtes, Les homélies prononcées par lui dans ces circonstances ont été’conservées. Sa vie était si mortifiée qu’il dépensait à peine quinze baloques (seize sous de France) pour sa table chaque jour. Lalilau, Vie, t. il, p. 281. Il tint à se conformer strictement à la constitution d’Innocent XII sur le népotisme, dont il avait été
l’inspirateur, ef la Fortune modeste ( ! x ne
i ut de lui BU( un M pjj.<. il i. ii dans leurs diocèseï les prélats dont la ;
" i’it pai Rome et stimula leui / p <r
de fréquentes inspections des év< de - 1 1 mon* liens. Il veilla toujours soigneusement au bon onlr la ville de Rome, faisant
1 1 ij tion il Innocent XI contre lea fraie ambassades, établissant de nouveaux règlements : lice, et surveillant de près la conduite de ses officii magistrats ; le premier mardi de chaque mois était consacré à une audience où chacun pouvait librement apporter ses plaintes. Reboulet, Hiitoire, t. i. p pape, si modeste dans ses goûts, -- montrait magnifique lorsqu’il s’agissait de secourir les pauvres ou d encour les lettres et bs arts, trie congrégation spéciale fut instituée pour assurer les approvisionnement Home et de l’État pontifical, et des greniers crèV - n 17(1.") pour les pauvres de la ville ; lors de la peste (le Marseille, en 1720. le pape secourut j ment BV 1 zunceenlui envoyant 2000 charges de blé, avec un bref très élogieux pour son héroïque conduite. Opéra, i. iv, p. 2411. Cf. Lafitau. lie, t. n. p. ->iC. On doit à ment XI l’établissement au Capitole d’une Académie des beaux-arts, et de nombreux encouragements donnés aux peintres et sculpteurs de son temps ; il porta une défense d’enlever de Rome les objets antiques sans une permission pontificale. Cf. Reumont, Getchiekte, t. iii, p. 773. Surtout il envoya en Syrie et en Egypte Elie-Joseph Assémani et plusieurs autres savants maronites qui firent pour la bibliothèque du Vatican les plus fructueuses récoltes de manuscrits orientaux. Lafitau. t. il. p. 258. Clément XI mourut pieusement le I’.' 1721. en la fête de saint Joseph, pour lequel il avait toujours eu une grande dévotion.
IL Poi.itic.iie. — A peine élu, le nouveau pape envoya des brefs à l’empereur, et aux rois de France et d’Espagne, pour les supplier de régler pacifiquement la succession de Charles II ; il s’offrait à prendre en sa garde, et sous son séquestre, les Ftats d’Italie qui appartenaient à l’Espagne, jusqu’à ce qu’un accord eut été conclu à leur sujet ; repoussé des deux côtés, il s’efforça du moins, sans plus de succès, de sauvegarder la neutralité de l’Italie par une ligue des princes italiens qui empêcheraient les compétiteurs de faire passer des troupes â Naples ou dans le Milanais ; malgré ses protestations, les troupes impériales envahirent le duché de Ferrare. En même temps Philippe V et l’archiduc Charles sollicitaient à la fois du pape l’investiture du royaume de Naples ; Clément XI se contint d’abord dans la plus stricte neutralité ; comme aux approches de la fête de saint Pierre, en 1701. les ambassadeurs des deux compétiteurs se préparaient a présenter au Vatican la i vance que les rois de Naples payaient tous les ans comme feudataires du saint-siège, il prit le parti de refuser la douille ambassade, et pour empêcher que ce refus ne tirât à conséquence pour l’avenir, le 25 juin, il publia un décret par lequel il renvoyait à uneépoque indéterminée la réception de l’hommage du chaque année aux p par les rois de Naples, sans que ce délai put apporter aucun préjudice aux droits de l’Église. » Reboulet, Histoire, t. I, p. 70.
Pour les évéchés qui vaqueraient dans le royaume de Naples, Clément convint avec Philippe V qu’ils seraient pourvus sur les propositions secrètes du roi. de telle sorte que l’initiative clés choix semblerait venir du pape. Ibid., p. SU. Clément XI. qui avait toujours penché du côté des Bourbons, fut vivement irrité par l’acte de l’empereur Léopold qui. pour obtenir l’appui de l’électeur de Brandebourg, avait érigé en royaume la Prusse ducale, donnant ainsi une nouvelle force aux protestants allemands ; le pape protesta dans une allocution a : toriale, et s’efforça vainement d’obtenir des princes es-