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CLÉMENT IX

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La lettre des quatre évêques parvint a Rome au milieu de septembre. Clément IX, poussé par l’ambassadeur de France qui demandait au plus vite la conclusion de la paix, tint une congrégation le 28 septembre 1668 ; il y lit approuver un projet de bref à Louis XIV dans lequel il prenait acte g de ce que les quatre évêques s étaient engagés sous la caution du roi à signer et faire signer le formulaire purement et simplement (simplici ac pura subscriptione) et se félicitait d’une soumission et d’une obéissance (obedientiam et obsequium) qui le dispensaient de recourir à la rigueur » . Gérin, Louis XIV, t ii, p. 305, 306. Le bref du pape arriva à Pans le 10 octobre, et fut rendu public le 11. Ce fut une joie générale dans tout le camp janséniste ; le 13 octobre, Arnauld et Nicole furent présentés au nonce Bargellini qui leur lit bon accueil ; le 24 octobre, le roi, les princes et les ministres les recevaient ; le 31, Saci quittait la

Bastille…

Cependant les nouvelles commençaient a se répandre de ce qui s’était passé aux synodes d’Alet et de Pamiers-Abelly, évêque de Rodez, avait presque aussitôt dénonce à Rome le manque de sincérité des quatre prélats et de leurs protecteurs. Rapin. Mcmoires, t. iii, p. 461 sq. Clément IX, avant de répondre à la lettre de soumission, demanda des explications au nonce Bargellini ; celui-ci s’adressa à Vialart, évêque de Chàlons, le seul des évêques médiateurs qui fût alors à Paris. Vialart ne craignit pas d’envoyer l’attestation suivante : « Les quatre évêques et les autres ecclésiastiques ont agi de la meilleure foi du monde ; ils ont condamné et fait condamner les cinq propositions avec toute sorte de sincérité, sans exception ni restriction quelconque, dans tous les sens que l’Église les a condamnées… Et quant à l’attribution de ces propositions au livre de Jansénius, évêque d’Ypres, ils ont encore rendu, et fait rendre au saint-siège, toute la déférence et l’obéissance qui lui es : due. comme tous les théologiens conviennent qu’il la faut rendre au regard des livres condamnés, selon la doctrine catholique soutenue dans tous les siècles par tous l^s docteurs, et même en ces derniers temps par les plus grands défenseurs de l’autorité du Saint-Siège, telsqu’oiil été les cardinaux Baronius, Bellar , „in, de Richelieu, Pallavicin, el’Sirmond. Le grand Ara

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Clément IX répondit aux quatre évêques. Son I donné le 19 janvier 1669, ne laissait aucun doul sens qu’il attachait a leur soumission. Le pa| clarait heureux que les prélats aient ment et fait souscrire le formulaire contenu lettres du pape Alexandre VII… Et quoique, a : de certains bruitqui avaient couru, nona devoir aller pins lentemi nt en cette aflain n’aurions jamais admis à cet égard niei triction quelconque, étant tn aux

constitutions de nosdits pred ment

toutefois, après les assurancenouvell râbles qui nous sont venues de liane-, de I parfaite obéissance avec laquelle vous avez s, ; souscrit le formulaire, outre qu’ayant condar aucune exception ou restriction 1rs cinq proposit. selon tous les sens dans lesquels ell condam nées par le siège apostolique, vous êtes infiniment éloignez de vouloir renouveller en cela les erreurs que ce même siège j a condamnées…, nonavons voulu vous donner ici une marque de notre bienveillance paternelle » . Relation, t. n. p. 441.

Quelques jours après cet acte, les religieuses de Port-Royal qui. plus lieres et plus franches que leurs docteurs, avaient longtemps hésité à souscrire une formule calquée sur celle des quatre évêques, s’exécutèrent a leur tour ; Arnauld avait triomphé de leurs résistances en leur faisant observer qu’elles ne devaient pas demeurer « dans une route aussi écartée que celle que vous suivriez si, sans consulter aucun prêtre ni aucun évêque, vous vous engagiez dans une résolution qui serait improuvée généralement de tous les pasteurs de l’Église » . Sainte-Beuve, Port-Royal, t. iv, p. 401 ; le 18 février, l’interdit qui pesait sur le monastère fut

levé.

Il semble que vers cette époque le pape ait eu connaissance du texte même des procès-verbaux des synodes tenus par les quatre évêques. Au dire du Père Ra] Mémoires, t. iii, p. 474 sq.. ce texte avait été envoyé au Père Annat. confesseur de Louis XIV. par des ecclésiastiques d’Alet et de Pamiers. Le Père le fit passer au cardinal Alhiz/i qui le mil sous les yeux du pape ; Clément IX réunit une congrégation de douze cardinaux qui constatèrent la fraude des quatre évêques, mais jugèrent plus prudent de laisser dormir l’affaire pour ne pas irriter le roi de France. Rapin, Mémoires, t. iii, p Wl sq Les dépêches de Lionne menaçaient « d un schisme formel et très considérable dans l’Eglise le pape manifestait de nouvelles exigences. Cf. Dubois, Gondrin, p. 254 s,, . Du moins Clément I dans une dernière lettre à Louis XIV (26 février 1669), affirma de nouveau qu’il n’avait pardonné aux quatre évêques que parce qu’il avait reçu deux i une sincère obéissance » , et se refusa absolument à supprimer le formulaire d’Alexandre VII. Gérin. Louis XIV, t. ii, p. 309 sq.

On le voit. Clément IX n’a pas pense autrement que ses prédécesseurs sur la distinction fameuse du droit et du fait ; et il est étrange de voir un des auteurs quj ont étudié le plus sérieusement cette époque conclure ainsi son récit : e Le roi de France et le pape, éclaires enfin sur les intentions de Port-Royal, et pour un moment à l’influence des jésuites, cessèrent d’insister sur le fait de Jansénius, et se contentèrent du silence respectueux. » Gazier, Dernières années, p 146. Clément XI, quelques années plus tard, appréciait tout