Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée

85

CLÉMENT VIII

CLÉMENT IX

86

rieur, de la connaissance des fautes qu’ils auront acquise par la confession. » Voir la bulle d’Urbain Mil qui la confirme, Bullarium, t. xiii, p. 212. Le 19 juin 1591, Clément interdit aux réguliers de faire à leurs amis ou protecteurs des présents de quelque valeur. Ibid., t. x, p. 146. Le 22 février 1590, il édicta diverses mesures contre les religieux exempts qui commettraient en debors de leurs monastères des fautes notoires et les supérieurs qui ne les puniraient pas. Ibid., t. x, p. 219. Le 15 mars -1596, il établit dans quelles conditions les supérieurs pourraient donner des dimissoires à leurs inférieurs pour recevoir les ordres sacrés de l’évêque diocésain, ou d’un autre à son défaut. Bullarium Bemdicli XIV, t. il, p. 178.

Le 25 juillet 1599, il promulgua la célèbre « Série des décrets généraux pour la réforme des réguliers tant moines que mendiants, de tout ordre et de tout Institut » . Bullarium, t. x, p. GG2 sq. Les principaux points signalés sont l’office du chœur, les études, surtout de casuistique et d’Écriture sainte, diverses applications du vœu de pauvreté, la règle du socius, la clôture, la visite des cellules par les supérieurs ; le pape entre dans les plus grands détails sur l’aménagement intérieur des monastères et des cellules dont les fenêtres donnant sur la rue « doivent être tellement obstruées qu’il soit impossible de voir ce qui se passe au debors » . Le document se termine par diverses règles sur l’élection des supérieurs, l’approbation des lecteurs en théologie, prédicateurs et confesseurs ; les réguliers reçoivent la défense de venir à Rome, si ce n’est avec permission de leur général, ou du moins du provincial, pour une cause concernant le bien général de la province. Voir RÉGULIERS. Le 19 mars 1603, une constitution apostolique porta des « décrets généraux pour la réception, l’instruction et l’éducation des novices » . Bullarium, t. x, p. 708. Le 7 décembre 1001, furent établies les formes que les ordres religieux devaient garder pour agréger les fidèles à leurs congrégations et confréries, et leur communiquer leurs indulgences. Ibid., t. xi, p. 138.

Il est peu d’ordres qui n’aient dû à Clément VIII une réforme ou des faveurs. Il sépara définitivement les carmes déchaussés, institués par sainte Thérèse, des carmes mitigés, et leur donna des supérieurs spéciaux. Ibid., t. x, p. 92. Il approuva la nouvelle congrégation bénédictine fondée en Lorraine sous le nom de Saint-Vanne et Saint-llvdulphe, et lui conféra tous les privilèges accordés au mont Cassin. Ibid., t. xi, p. 64. Il ramena à la règle la plus stricte les frères de Saint-Jean de Dieu, les mineurs de l’observance et les ministres des infirmes, ibid., t. x, p. 295, 299, 035, et créa des congrégations de trinitaires et d’augustins réformés. Ibid., p. 529, 518, 580 ; t. xi, p. 128.

Les Églises étrangères et les missions.

En 1595,

Clément eut la joie de recevoir les délégués du métropolitain de Kiev et de Bept évéques ruthènes, qui vi liaient traiter de leur réunion avec Rome ; ils admirent les décrets du concile de Florence, et le pape concéda au métropolitain de consacrer lui-même des évéques pour les sièges qui viendraient à vaquer ; seulement, tout nouveau métropolitain élu devrait demander la confirmation de Rome. Ibid., I. x, p. 239, 251. La même année, le patriarche copte d’Alexandrie, Gabriel, envoya des députés à Rome porter au pape son obédience. Ciaconius, Vitse, t. iv, p. 252. Une intéressante constitution du 31 août 1595, Bullarium, t. x, p. 211, trancha diverses controverses qui s’étaient élevées parmi les Grecs de l’Italie du sud au sujet de leurs rites et coutumes spéciales.

Une terrible persécution avait éclaté en 1597 contre les rnissi >ns du Japon. Pour venir au secours de cet chrétientés désolées, Clément VIII permil à toutes les iaiiiilles de réguliers d’y envoyer des missionnaires.

Jusque-là les jésuites avaient eu le périlleux honneur de les évangéliser. Ibid., t. x, p. 031.

I. Sources.

Bullarium romanum, Turin, 1805. t. ix-xi ; cardinal d’Ossat, Lettres, Amsterdam, 1708 ; cardinal du Perron, Ambassades et négociations, Paris, 1633.

II. Travaux.

Artaud de Monter, Histoire des souverains pontifes, Paris, 1847, t. v ; Audisio, Histoire religieuse et civile des papes, Paris, 1806, t. v ; De Becdelièvre, Clément VIII it Genève, dans les Études, t. xcvn ; Bellesheim, Geschichte der katholischen Kirche in Scholtland, Mayence, 1883 ; Bower, History of the roman popes, Londres, 1779, t. x a, p. 293 sq. ; Brosch, Geschichte des Kirchenstaates, Gotlia, 1880, t. I, p. 301 sq. ; Ciaconius, ViLv et res gestv pontificum romanorum, Rome, 1677, t. iv, p. 249 sq. ; Cicarella, Vita démentis VIII, Rome ; Couderc, Le vénérable cardinal Bellarmin, Paris, 1893, t. i ; Couzard, Une ambassade à Rome sous Henri IV, Paris, 1900 ; Pegert, Le cardinal d’Ossat, Paris, 1894 ; Dodd, Church history of Etujland, Londres, 18’10, t. iii, iv ; Dollinær et Reusch, Die Selbstbiographie des Cardinals Bellarmin, Bonn, 1887 ; Foret. Henri IV et l’Église, Paris, 1875 ; Gardiner, History of England from the accession of James I, Londres, 1895, 1. 1 ; de la Brière, La conversion de Henri IV, Paris, 1905 ; Læmmer, Meletematum romanorum mantissa, Ratisbonne, 1875 ; H. de l’Épinois, La Ligue et les jxipes, Paris, 1886 ; P. Richard, La légation Aldobrandini et le traité de Lyon (septembre iCOO-mars 1601) ; La diplomatie pontificale, ses agents au temps de Clément VIII, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses. 1902. p. 481-509 ; 1903, p. 25-48, 133-151 ; A. Q. Meyer, Clemens VIII und Jakob I von England, dans Quellen und Forschuiigen nus itut. Archiv. mal Bibliothek., Rome, 1904 ; L. de Meyer, Historia congregationum de auxiliis, Venise, 1742 ; Muratori, Annali d’Italia, Milan, 1749, t. xi, p. 4 sq. ; Palatius, Gestu pontificum romanorum, Venise, 1088, t. IV, p. 447 sq. ; Petrucelli délia Gattino, Histoire diplomatique des conclaves, Paris, 1864, t. il, p. 362 sq. ; Pierling, La Russie et le saint-siège, Paris, 1890 ; Prat, Recherches sur la Compagnie de Jésus en France au temps du P. Coton, Lyon, 1876 ; Ranke, Histoire de lu papauté pendant les xvi" et xvir siècles, trad. Haiber Saint-Chéron, Paris, 1848, t. il, p. 337 sq. : t. iii, p. 3sq. ; Reumont, Geschichte der Stadt Rom, Berlin, 1868 sq., t. iii, p. 599 sq. ; Sandini, Vitse pontificum romanorum, Ferrare, 1754, t. ii, p. 673 sq. ; Schneemann, Controversiarum de divinse gratise liberique arbitra concordia initia et progressus, Fribourg-en-Brisgau, 1881 ; Serry (Augustin Le Blanc), Historiée congregationum de auxiliis divines gratise libri IV, Louvain, 1700 ; Tbeiner, La Suède et le suint-siège, Paris, 1842, t. m.

.1. DE I.A SERVIÈRE.


10. CLÉMENT IX, pape (1007-1069), successeur d’Alexandre VIL — I. Biographie. II. Guerre de Candie et politique française. III. Clément IX et le jansénisme. IV. Autres actes.

I. Biographie.

Jules Rospigliosi, né à Pistoie le 28 janvier 1000, d’une vieille et noble famille, fut élève du collège romain, puis de l’université de Pise, où il prit son doctorat en philosophie et dans l’un et l’autre droit. Ses relations amicales avec les Barberini, toutpuissants sous Urbain VIII, lui facilitèrent l’accès de la chancellerie pontificale où il lit sa carrière. Archevêque de Tarse, et nonce en Espagne sous Philippe IV, nommé gouverneur de Rome par le sacré-collège pendant le conclave qui élut Alexandre VII, il fut fait cardinalprêtre et secrétaire d’État par ce pape. Dans ces difficiles fonctions, il trouva le moyen, tout en conservant les sympathies de l’Kspagne où sa nonciature avait laissé bon souvenir, de gagner celles de Louis XIV et de Lionne son habile ministre. Rcani, Clémente IX, p. 8 sq.

Pendant les dernières années d’Alexandre VII, Louis XIV ayant envoyé aux membres de la l’action de France une lettre qui leur recommandait, en cas de conclave, l’élection de Rospigliosi, celui-ci « en usa en fort homme de bien, et après avoir fait témoigner au roy une parfaite reconnaissance de cette obligation, il supplia Sa Majesté d’agréer qu’il renvoyât ladite lettre, ne pouvant en conscience, à cause des censures, avoir la moindre part à une pareille chose » . Hanotaux, Recueil des instructions, p. 221. L’estime qu’avail pour lui la cour de France s’en accrut ; aussi lorsque mourut Alexandre VII, dans les instructions remises au duc de Chaul