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CONFIRMATION D’APRÈS LES PÈRES GRECS ET LATINS 1068

qu’il r « t enfin ( urne un soldat.

Saint Augustin l’appelle avec raiaon un caractvn l terme, reproduit par l’auteur do wrmon, ! >< cotai mu, l, J’. L., t. xi., roi. 0Q3, est resté le terme consacré. Il eal r.ii que saint Augustin ne parie du cara’qu’à propoi dea lacrementa de baptême et >i ordre, Cont. epiit. Parm., 11. xiii, ’2'.’, /’. L., t. xi.m. col. 71, mais l’application de ce b rme I la confirmation m r.iii foire doute, car elle ressort logiquement des prin Cipes luis en valeur par l’évéque d’Hippone dans la

controverse donatiate. Les donatistes, en effet, admettaient avec les catholiques « pu ? le baptême, la confirmation et l’ordre, une lois ralidement conférés, ne pou v lient pas ; Ire r : il : r. :  ; M : i ils ni lient ;  : li : lit : il

sacrements, s’ils étaient donnés), dans l’Église, par un ministre indigne, OU en dehors de l’Eglise par on hérétique ou un schismatique. Dans son argumentation, saint Augustin insiste le plus souvent sur le baptême, nomme quelquefois l’ordre, mais n’exclut pas la confirmation. Il répète sous toutes les formes : Ces sacrements n’appartiennent qu’à Pieu, ils ne sont pas l’œuvre de l’homme, l’homme n’en est que le ministre ; et du moment où il observe les régies prescrites, ce ministre opère toujours validement, bien que parfois illicitement. Même distinction pour celui qui les reçoit, liien disposé et dans les conditions voulues, le sujet reçoit le caractère et la grâce sanctifiante propre à chaque sacrement ; mal préparé et n’ayant pas les dispositions requises, il reçoit le caractère sans la grâce, celle-ci n’opérant que lorsque l’obstacle, qui empêchait son action, vient à disparaître ou est écarté. De bapt. cont. donat., III, xiii, 18, P. L., t. xliii, col. 146. Par là s’explique l’obligation de ne pas réitérer le baptême et l’ordre, car ces sacrements constituent une certaine consécration : ideoque in catholica utrumrjue non licel iterari. Cont. epist. Parm., II, xiii, 28, ibid., col. 69. C’était, en effet, la pratique de l’Église de ne pas réitérer ces sacrements. Le raisonnement de saint Augustin s’applique également à la confirmation. Si donc on ne la réitérait pas, c’est que l’on estimait qu’elle imprimait dans l’âme, comme le baptême et l’ordre, un caractère ineffaçable, indélébile, excepté peut-être chez ceux qui désertaient l’Eglise et faisaient naufrage dans la foi. Pour la confirmation, notamment, saint Grégoire, fidèle écho de la tradition chrétienne et des usages romains, écrit à Januarius, évêque de Cagliari : « Que les évoques ne présument pas de marquer deux fois de chrême le front des enfants au baptême. » Epist., 1. IV, epist. ix, P. L., t. lxxvii, col. 677.

En Orient, l’enseignement est le même. Voici celui de saint Cyrille de Jérusalem. Le sceau de la confirmation diffère de celui du baptême. La c^pxyU du baptême est la erspayt’; Si’CôaTo ;  ; elle s’imprime dans l’âme pendant que l’eau purifie le corps, Cat., iii, P. G., t.xxxiii, col. 429, 432, an moment du baptême, xocTa xatpbv toO paTtTi’CTtxotTo ;, Cat., iv, 16, ibid., col. 476, dans le baptême, èv pauTco-nari. Cat., XVI, 21, ibid., col. 952. La <ïypaY ; de la confirmation, au contraire, est celle de la communication du Saint-Esprit, uçpayi ; rïjç.xotvtovt’a ; to-j àyiou nvs-J|j.aTo ;, Cat., xviii, 33, ibid., col. 1056 ; celle-ci est imprimée dans l’âme apres le baptême, ibid., pendant que le front est oint de chrême. Cat., xxi, 3 ; xxii, 7, ibid., col. 1092, 1101. Le caractère baptismal, saint Cyrille le proclame indissoluble, àxaTiXvroç, Procat., 16, ibid., col. 360, et indélébile, àveÇiXsiuTo ;, Procat., 17, ibid., col. 365 ; mais il laisse entendre qu’il en est de même de celui de la consignation, car il compare le confirmé au soldat qui marche tout armé au combat, Cat., xxi, 4, ibid., col. 1092, et l’on sait qu’à l’époque où vivait saint Cyrille un soldat ne perdait jamais sa nota, même par la désertion.

Saint Chrysostome conseillait à ses auditeurs de bien vivre, parce qu’ils n’avaient pas à compter sur un nou ifl sur une nouvelle réception du Saint-Esprit

Beb, homil. ix. 2. P. G., t. i.xiii, col. 78.

il’il que répétait, a la (in du

Gennade, patriarche de Constantinople 458-471). Œeumeniue, /’. a, t aux, col.’£Zi.

6 Point de charisme » . — Le » manifestations charismatiques si extraordinairi tuent, au temps des >|j Itrea, quand le Saint-Esprit descendait dans h-s âmes, se firent de plus en plus rares et finirent par disparaître. Quelques chrétiens crurent pouvoir en conclure que l’imposition des mains et 1j consignation ne communiquaient plus le Saint-Esprit. Il fallut donc les éclairer et dissiper une telle méprise. Pour cela, on montra que l’infusion du Saint-Esprit mse manifeste pas nécessairement et toujours par des charismes sensibles, que ces charismes, qui avaient leur rai » on d être a 1 Y-poque où ils produisaient tant de prodiges, n’étaient qu’un effet secondaire et transitoire du sacrement de confirmation, tandis que l’effet propre et permanent du sacre 1 était d assurer au confirmé la possession du Saint-Esprit, dont la présence invisible, mais réelle, faisait du chrétien le temple de Dieu. Saint Augustin voit cet effet permanent dans la charité ; car telle est la doctrine de saint Paul, Rom., v, 5. ainsi que l’avaient comprise les anciens, majores nostri. Neque enim temporalibu* et sensibilibus miraculis attestantibiu per manut impositionem modo datur SpiritM Sanctus, sicut antea dabatur ad conimendationem rudis fidei et Ecclesiæ ptimordia dilatanda. De bapt. cont. donat-, III, xvi, 21, P. L., t. xliii, col. 148-119. Utiles au début du christianisme pour frapper les regards, aider à la propagation de la foi naissante et à l’extension de l’Église, ces charismes n’avaient plus lieu de se produire, du moment que la foi était connue et que l’Église était répandue partout. « Que personne donc ne dise : J’ai reçu le Saint-Esprit ; comment donc se fait-il que je ne parle pas la langue de tous les peuples ? » Et l’évéque d’Hippone de répondre : « Ce miracle ne se produit plus parce que, actuellement, se trouve réalisé tout ce qu’il annonçait. L’Église, aujourd’hui, est grande. Du lever au couchant du soleil, elle parle toutes les langues du monde. L’Esprit-Saint joue dans le corps du Christ, qu’est l’Église, le rôle de l’âme dans le corps humain. Si donc vous voulez vivre de l’Esprit-Saint, gardez la charité, aimez la vérité, désirez l’unité pour parvenir à l’éternité. » Serm., cclxvii, 3, 4, P. L., t. xxxviii, col. 1230-1231.

X. Cérémonies.

Dans l’Église latine, le cérémonial de la confirmation se réduisait tout d’abord au double rite de la chrismation ou consignation et de l’imposition des mains. C’est du moins ainsi qu’il est décrit dans les Canons d’Hippolyte. Au sortir de la piscine baptismale, un prêtre fait sur le front du baptisé un signe en forme de croix avec le chrême de l’eucharistie, il le répète sur la bouche, la poitrine, tout le corps, la tête et la figure. Après ces onctions chrismales, les seules signalées, le baptisé revêt ses habits et pénètre dans l’église. Là. l’évéque lui impose les mains en prononçant une prière appropriée, puis le marque au front du signe de la charité » , l’embrasse en lui disant : Dominus vobiscum ; et le confirmé répond : Et cum spiritu tuo. C’est tout le rituel romain connu au commencement du nr cle. Can. 131- liO, Duchesne, Origines, p. 513 ; Achelis, Die Canones Bip., p. 98-99.

Plus tard, voici comment le décrit Ms r Duchesne, Origines, p. 302-303 : « Pendant que le baptême continuait, le pontife se rendait au consignatoriuni, où les néophytes lui étaient amenés pour la cérémonie de la consignation. Le lieu consacré était, depuis le pape llilaire (461-4681, la chapelle de la Croix, en arrière du baptistère. Avant d’y entrer, les nouveaux baptisés se présentaient d’abord à un prêtre, qui leur faisait sur la tète une onction avec l’huile parfumée du saint chrême,