Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/501

Cette page n’a pas encore été corrigée
979
960
CONFIRMATION DANS LA SAINTE ECRITURE


Jean et Paul d ! il< dI seulement offrli Dieu

i, s ba| liilippe n aurai ! il pai pu le faire,

t.. ut.111- — i bi< ii ' ' 'n coni "ii que la collation il un don aurnaturcl soit le privilège de quelques individ H ainsi 'i uni limple présentation ? Sijamaii a lie oblain, n i dt-elle un acte plus grave, plus important

que i ablution donnée par Philippe on par leaauxili di Paul, i eal < dire que la rémission dea péchéa, l’introduction ilniis la communauté el le royaume ? I ; i « -n plus, la consécration dea néophytes n’est-elle pas le i aptéme lui-même, ce i ite qui s’opén au nom du Seiii< m Jésus, i|ui incorpore au peuple de Dieu, qui obligea vivre el à mourir pour Le Maître ? Mutin il y a un argument plus décisil encore : le silence des Act de tout le Nouveau Testament sur cette oblation, l’affirmation répétée qu’il s’agit ici du don de l’Esprit-Saint.

Impossible aussi de découvrir dans l’imposition (1rs mains le type primitif de la cérémonie par laquelle beaucoup de protestants ont remplacé le rite catholique de la confirmation. Voir Confirmation chez les protestants. On chercherait en vain l’examen des baptisés, leur profession « le foi, leur rénovation du baptême. Lorsque des catéchumènes sont interrogés, ou des infidèles invités à faire connaître leur acquiesCement à la prédication, c’est toujours, d’après le livre des Actes, antérieurement à l’initiation. Il est question de la foi des Samaritains avant qu’il soit parlé de leur baptême. Et si Paul interroge les Éphésiens à son arrivée, ce n’est pas sur leurs croyances ; il leur demande s’ils ont reçu l’Esprit-Saint. Act., xix, 2. C’est seulement après leur réponse inattendue que l’apôtre complète leur instruction. De plus, à Sarnarie comme à Éphèse, entre le baptême et l’imposition des mains, nous ne saisissons aucune profession de foi, aucune rénovation des engagements antérieurs. Sans doute, Simon n’obtient pas ce qu’il sollicite, mais ce n’est pas à la suite d’une enquête de Pierre, c’est en raison de la grossière demande que le magicien adresse spontanément, c’est parce que son cœur n’est pas droit. Act., VIII, 20, 21.

Si ces vieilles hypothèses sont à peu près oubliées, d’autres qui s’en rapprochent beaucoup sont encore proposées. Pierre et Jean viendraient à Sarnarie constater l’orthodoxie des nouveaux convertis, s’en assurer de leurs propres yeuxet oreilles. Pourquoi donc l’auteur des Actes ignore-t-il cette intention ? Il ne connaît qu’un seul motif de l’imposition des mains : les apôtres veulent donner le Saint-Esprit. Et il ne permet pas de croire que Pierre et Jean se délient de Pbilippe. L’apôtre des Samaritains vient en droite ligne de Jérusalem, c’est un des sept, c’est-à-dire un homme de bon renom, plein du Saint-Esprit et de sagesse, Act., vi, 3, l'élu de la communauté et des douze, le collègue du savant Etienne, 5, G. C’est un évangéliste très zélé, Act., viii, 4 sq., poussé, soutenu, averti par l’Esprit, 6, 7, 29, 39, capable d’interpréter les prophéties, 35. Ce qu’il prêche, c’est « le Christ » , 5, 35, « la parole de Dieu, » 14, « ce qui concerne le royaume et le nom de Jésus, » 12. Et si les apôtres se délient de lui, s’ils veulent savoir quelle est la foi des Samaritains, c’est avant le baptême qu’ils doivent l’examiner. Eùt-on démontré que Pierre et Jean sont venus seulement pour enquêter sur l’orthodoxie, resterait le second récit. Cette fois, c’est Paul lui-mémo qui a instruit, et pourtant, il impose les mains après le baptême, comme l’ont fait les apôtres à Sarnarie.

Si ce n’est pas pour contrôler, ne sorait-ce pas pour sanctionner l'œuvre de Pbilippe que Pierre et Jean seraient venus.' Ils auraient voulu prendre contact avec les nouveaux lidèles, rattacher ces ennemis héréditaires du nom juif à la communauté palestinienne, approuver ou voir si Dieu approuverait la transmission de la bonne nouvelle à d.s demi-païens, disciples d’un helléniste.

Pierre ne fut il pas appeli i par la desci

de l’Esprit sur Corneille que l< - gentils pouvaient avoir part a l'Évangile et au royaume ! De même, pour sanctionner la com' raion dea Samaritains, il fallait la venue du don messianique et la] dei apôtres. L’hypo thèse peu' ; ut, m l’on Cl

pare le cas de Corneille et celui des Samaritains, quelle différence ! L’auteur des ' apprend i troi

que, par la communication du Saint-Esprit a un pieui païen, Dieu a volonté d’appeler au

lut les gentils, Act., 15-17 ; xv, 8, 9 ; au con traire, le même écrivain ne puait pas se douter, . dit pas, ne laisse pas entendre que le don fait aux Samaritains est la ratification divine et nécessaire de leurconversion. s mle centurion l’Espi it-Saint descend d’une manière soudaine, inattendue : li s faits parlent : c’est bit langage de Dieu attestant ses intentions. Act., x, 41 xi, 15-17. A Sarnarie, l’imposition des mains a lieu, l’Esprit-Saint est reçu. Act..viu, 17. En d’autres teri le don divin est communiqué d’une manière simple et commune : un rite d’usage constant produit son normal. Et pourtant, la aussi. Dieu parle par des miracles ; mais c’est à l’arrivée de Philippe, avant la venue des apôtres que se place la sanction de l’Esprit : le missionnaire, ce n’est pas Pierre qui accomplit les prodiges. Act.. VIII, 5-8, 13. Et c’est conforme à ce que révèle l’histoire de Corneille. Le centurion n’est baptisé qu’après l’intervention de Dieu, après deux visions, Act., x, 1-18 : xi. 4-10 ; un avertissement, Act.. x. 19 ; xi. 12 ; la communication du Saint-Esprit et de la _ solalie. Act., x. 14-48 ; XI, 15-17. C’est donc aussi avant d’admettre les Samaritains à l’initiation qu’il faut savoir si la providence les appelle au salut. Encouragé par les miracles, Philippe ne paraît pas avoir hésité à le croire. Et si la sanction de l’Esprit ne manque pas, celle des douze ou de leurs délégués fait-elle défaut'? L'évangéliste n’est-il pas leur homme, leur représentant'.' Xe communique-t-il pas aux frères de Jérusalem la nouvelle de la conversion des Samaritains ; ne rattacbe-t-il pas par cette démarche, par sa foi i sence la communauté naissante à l’Eglise primitive ? Oue les douze, que Pierre et Jean aient désiré prendre un contact plus intime et plus direct avec le vieil en : d’Israël, soit, rien de mieux, encore que le texte ne le dise pas. Mais ce qu’il affirme, ce qui est sûr pour l’auteur des Actes, c’est que, si les apôtres ont lié conversation avec les nouveaux disciples, c’est en venant leur donner le Saint-Esprit. Ainsi, aujourd’hui encore, le chef d un diocèse en pays de mission profite de la même tournée pour visiter de nouveaux chrétiens et pour les confirmer. Ainsi, 'Paul à Éphèse, au cours d’une même rencontre, fait connaissance avec des néophytes, les instruit et leur donne l’Esprit. Ici. aucun doute n’est possible. L’apôtre n’a pas besoin d’imposer les mains pour que des hommes déjà disciples et croyan'.-. des auditeurs de sa parole, baptisés par son ordre et - ux. soient

mis en contact avec les communautés chrétiennes. Et, d’autre part, si l’Esprit-Saint descend et se manifeste par la glossolalie. Act.. xix, 6, ce n’est pas parce qu’une sanction divine est nécessaire pour autoriser l’initiation chrétienne de sujets qui ont reçu le baptême de Jean, c’est-à-dire qui sont probablement juifs de naissance. Dans l’interprétation des deux récits, il faut reconnaître que les mots disent ce que partout et toujours ils veulent dire et que donner le Saint-Esprit signifie le communiquer.

2. La grâce accordée aux Samaritains et aux EphésietU n’est pas une faveur singulière qui leur est exclusivement réservée. C’est le don messianique promis et communiqué <i tous veux qui sont admis dans la communauté et le royaume, don déjà par Jésus liii-nième et par veux qui ianmmeaieut. — Dans les deux épisodes, il s’agit d’une même gràoe ac-