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CONFIRMATION DANS LA SAINTE ÉCRITURE
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CONFIRMATION.
On étudiera successivement ce
sacrement de l’Eglise :
1° dans l’Ecriture sainte ;
2° d’après les Pères grecs et latins ;
3° du VIIe au
XII siècle ;
4° chez les scolastiques ;
5° dans l’Eglise arménienne ;
6° chez les coptes ;
7° chez les Syriens ;
8⁰ chez les anglicans ;
9° chez les protestants ;
10° d’après
le concile de Trente ;
11° on traitera enfin les questions
morales et pratiques qui s’y rapportent.
I. CONFIRMATION DANS LA SAINTE ÉCRITURE. —
Trouve-t-on dans le Nouveau Testament, du moins sous une forme équivalente ou en germe, le sacrement de confirmation ? C’est surtout dans le livre des Actes qu’on a cru le découvrir. La première question à poser est donc celle-ci : Dans les communautés, telles que les décrit saint Luc, accomplit-on un rite qui soit la confirmation ou qui l’annonce ? Il sera nécessaire de relever ensuite les mentions qu’accorderaient, les allusions que feraient à cette cérémonie les ouvrages contemporains du livre des Actes ou postérieurs à cet écrit. Ce problème résolu, ce point de départ posé, il restera à rechercher l’origine du rite découvert était-il en usage dans les communautés plus anciennes ? Remontet-il à Jésus ?
I. A l’époque or écrit saint Luc et dans la suite.
— Actes et troisième Évangile rendent un seul et n témoignage, le principal, qu’il importe d’étudier isolément.
1°- L’imposition des mains qui, d’après Luc, donne le Saint-Esprit, peut-elle être rapprochée du sacrement de confirmation ? —
Pour résoudre cette question, il ne suffit pas de considérer les c. vin et xix des Actes où ce rite est décrit. Puisque, comme on l’a dit souvent, le troisième Evangile et l’ouvrage qui le continue sont une histoire ininterrompue de l’action de l’Esprit-Saint dans la vie du Christ et l’œuvre des apôtres, il faut expliquer Luc par Luc, comparer la communication faite aux néophytes de Samarie, Act., viii, 4-24, et aux disciples d’Éphése, Act., xix, 1-20, avec les dons qui pourraient lui ressembler et les promesses qui pourraient la présager. Citons d’abord les textes, pour en dégager ensuite le contenu.
L’Ksprit-Saint est donné à Elisabeth, à Zacharie, à Jean leur lils et à Siméon, pour que, sous son impulsion, ils s’acquittent de leur mission prophétique et rendent témoignage au Messie. Ainsi, Elisabeth est a remplie du Saint-Esprit » , quand elle s’écrie d’une voix forte que l’enfant de Marie, « son Seigneur, » est « béni » . Luc, i, 41-43. Zacharie est lui aussi « rempli du Saint-Esprit » , quand il « prophétise » et chante le « Sauveur » du peuple de Dieu. Luc, I, 67. L’Esprit-Saint est encore sur Siméon, lui révèle qu’il ne mourra pas avant d’avoir vu le Christ du Seigneur, le « pousse au temple > : le jour où.lésus y est présenté et où le vieillard le proclame « lumière des nations, gloire d’Israël » . Luc, il, 25-32. Le principal prophète du Nouveau Testament, Jean, est annoncé comme celui qui, « rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère, » ramènera à Dieu beaucoup des enfants d’Israël. Luc, i, 15, 16. De fait, « dès le sein de sa mère, » celui qui devait être le précurseur, rend témoignage par son tressaillement, i, 41, il ; devenu grand, il annonce l’approche du Seigneur, le salut de Dieu, iii, 3-6, 16, 17, et mérite d’être appelé un prophète, le plus grand de tous, vil, 26-28.
Dans la vie de Jésus, nous saisissons la promesse, le don. l’action de l’Esprit-Saint, c’est-à-dire ce que nous retrouverons dans l’œuvre des apôtres et l’existence des premiers chrétiens. Gabriel annonce à Marie que cet Esprit « viendra sur elle » ; « vertu du Très-Haut, il la couvrira de son ombre, » et ainsi il assurera a l’être saint né d’elle la qualité de Eils de Dieu. Luc, i, 35. Promis à la mère, l’Esprit est accordé à l’enfant. Jésus vient d’être baptisé. Il prie et alors le ciel s’ouvre,
l’Esprit-Saint i forme corporelle,
comme une colombe, 1 1 uni (ail au mire
du ciel : lu m mon iilbienaimé ; en li suis - Luc, m. 21, 22. Ainsi l’ablution d.<<
lourds in est sui ie.1 une oncli. d
de Nazareth : il est oint du Saint-Es|
i iv, Jii. ! ’. J. -ului-même I connu I. Esprit du Seigm ur < si ^mmoi, il m’a oint. >
IV, 16-18. Et ce don marque une date, le i mi ncement d’une i<- nouvelle, I inauguratb n officielle du ministère messianique. Dès ce moment, au pouvoir de I Espril t, sous cette impulsion, a<plit sa il - enfonce dans le désert pour afiir mer. en face de la tentation, sa qualité de M< tuel, c’est rempli de I Esprit, conduit par l’Espi Luc. iv. I. Si, lorsqu’il en revient, sa reiiomi pand.n Galilée, s’il va de 1 i » - » * en lieu faire le :
r ci iix qui sont ^oii » l’empire du diable, c -t qu’il a été sacré par l’Esprit-Saint et qu’il marche dai puissance de cet Espril tct.. x, 38 ; Luc, iv, 14. s présente comme le prédicateur de la bonne nouvelli héraut de l’année de grâce, le secours de* captifs, des aveugles, des opprim ux qui ont le tour I
c’est que l’Esprit du Seigneur est mit lui, l’a oint et envoyé. Luc., iv, 18, I’.". Si. tressaillant de joie, il n ud témoignage au Père et au Fils, c’est sous l’action il Esprit. Luc, . 21.
Mêmes étapes dans la vie des apôtres : l’Esprit leur est annoncé, il leur est donné, il les meut dans l’accomplissement de leur tâche de témoins. C’est la fonction que Jésus leur conlie. mais en ajoutant : J’envei ru sur vous ce que mon Père a promis, vous serez revêtus de la puissance d’en haut. » Luc. xxiv, 18, 49. Et aillai. il donne aux douze l’ordre d’annoncer l’Évangile l’Esprit-Saint, Act., i, ! (selon la leçon qui paraît la meilleure) ; il leur dit : < Jean a baptisé d eau. ou* baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours, vous recevrez sa puissance, il viendra sur vous et vous témoins a Jérusalem, dans toute la Judée et dai Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. Act.. i, 5, 8. Déjà, Jésus avait indiqué à ses disciples un des effets de ce don : Quand on vous traduira devant les svnagogues, les magistrats et les autorités, le >.iint-Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire. » Luc, XII, 12. La parole fut tenue. Le jour de la Pentecôte, les apôtres étaient dans la chambre haute (sans doute avec tous les disciples de la première ne les cent in_ : t). Un bruit vint du ciel pareil à celui d’un vent impétueux, des langues apparurent semblables à des langues de feu et se posèrent sur chacun d’eux, l.t ils furent tous remplis du Saint-Esprit. Act.. il, 1-4 ; cf. i. I i. 15, C’était Jésus qui, élevé par la droite de Dieu et ayant reçu le Saint-Esprit, l’avait répandu. Act.. H, 33. Les effets de ce don se firent aussitôt sentir. Tous ceux qui l’avaient obtenu se mirent à parler en d’autres langues, Act., n. i ; ils émerveillèrent ceux qu. entendirent, Act.. ii, 5-13 : en eu s’accomplissait l’oracle de Joèl, ils étaient devenus des prophètes, Act.. II. 16 sq., et devaient rendre témoignage avec force plus d’une fois. Act., IV, 33. etc. Pierre le fait, rempli du Saint-Esprit, Act., iv. 8, avec cette assurance qu’avait prédite Jésus, assurance extraordinaire chez des bon du peuple et sans lettres. Act.. IV, 13. L’Esprit parle à Pierre. Act.. x. I" ; si, 12. Il est le conseiller douze si bien qu’ils en ont pleine consciem qu’ils osent dire : « Nous sommes témoins [de la gloire de Jésus], ainsi que l’Esprit-Saint donné par Dieu | ceux qui lui obéissent. » Act., t
Et tous les disciples sont traités comme les douze et comme le Maître. G tte fois encore, on constate promesse, don, action de l’Esprit-Saint. Jean avait dit I auditeurs : « Celui (qui vient’vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » Luc. iii, 16. Jésus avait assuré que le