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CONFÉRENCES ECCLÉSIASTIQUES


Le saint-siège consulté stimulait les évêques et encourageait leurs efforts ; il lit insérer dans le modèle du procès-verbal du Status Ecclesiæ, une question spéciale sur ce point précis. En 1840, la S. C. du Concile pressait vivement les évêques français de ne pas tarder à reprendre cette pratique. Statuta diœcesis Cameracensis, 1851. Les nombreux conciles tenus de 1849 à 1856, la recommandent ou l’imposent. Coltectio Lacensis, 1863, t. iv, p. 31, 85-88, 154, 264-265, 438-439, 486, 522, 597, 709, 824, 904, 1001, 1126, 1209. Presque tous les diocèses de France la reprennent et de là, elle ne tarde pas à passer dans les colonies. En 1859, Ma r Meaupoint, évêque de Saint-Denis (Réunion), l’établit dans son diocèse. Le 9 décembre 1849, Ma r Sibour réorganisait à Paris les conférences des cas de conscience sur le modèle de celles de Rome. Actes de l’Église de Paris, t. i, p. 463-465. Elles se tiennent encore.

La Belgique emboîte le pas. En 1836, l’archevêque de Malines crée deux sortes de conférences, l’une pour les curés et l’autre pour les vicaires. En 1851, l’évêque de Liège les rétablit mensuelles en ville et bi-mensuelles à la campagne. Elles sont organisées à Bruges en 1854 d’une façon toute spéciale, et on publie chaque année les Collationes Brugenses. A Namur, elles avaient été reprises spontanément par le clergé et elles devinrent une institution diocésaine en 1866. Les évêques belges furent plus récemment les premiers à faire figurer au programme des conférences les questions sociales.

La Suisse en organise également de deux sortes, les unes décanales et obligatoires, les autres libres, au choix des prêtres.

Après le rétablissement de la hiérarchie en Angleterre, le I er synode provincial de Westminster (1852), Collectio Lacensis, t. iii, p. 940, pose le principe des conférences, et le synode diocésain de Liverpool (1853) fixe à six le nombre des réunions ; chacun des membres doit présenter à la conférence des solutions par écrit ; toute solution orale est écartée.

Le concile plénier des évêques irlandais, réuni à Thurles en 1850, avait ordonné un minimum de quatre conférences dans l’année, lbid., p. 786. Le IIP concile provincial de Tuam en éleva le nombre à six, en 1858, et indiqua comme sujet d’étude les cas de conscience et les rubriques. Ibid., p. 876. Le I er concile des colonies anglaises, hollandaises et danoises, tenu en 1854, avait ordonné les contérences des cas de conscience sur la morale et la liturgie. Le IIe, en 1867, décida que chaque évêque prendrait pour son diocèse les dispositions convenables, lbid., p. 1100, 1114. En 1844, le I er concile provincial de l’Australie avait ordonné de tenir des conférences dans chaque doyenné, au moins trois fois l’an. Ibid., p. 1045.

En Hollande, le synode provincial d’Utrecht de 1865 constate que les conférences ecclésiastiques sont en usage et déclare qu’il faut les promouvoir et les encourager de plus en plus, lbid., t. v, p. 916.

Au delà du Rhin, l’évêque d’Augsbourg en Bavière, dès 1829, avait imprimé à la reprise des conférences une nouvelle impulsion qui eut son effet dans toute l’Allemagne. En 1832, l’évêque de Trêves fixa le nombre des conférences à six réunions par an, et fit entrer dans le programme toutes les sciences théologiques et toute la vie spirituelle. Statuta si/nodalia diœcesis Trerirensis, t. viii. Le concile provincial de Cologne, tenu en 1860, constate l’utilité et les fruits de ces conférences. Collectio Lacensis, t. v, p. 379.

Sur les instances de Pie IX, lettre aux évêques d’Autriche du 17 mars 1856, ibid., p. 1246, les conciles provinciaux de Strigonie(1858), de Vienne (1858), de Prague (1860) et de Colocza (1863) assurèrent le fonctionnement des conférences dans tout l’empire austro-hongrois, ibid., p. 58, 207-208, M9-420, 558, 673 ; toutefois leurs décisions ne s’y exécutent encore qu’imparfaitement.

L’Italie, sous le regard vigilant du saint-siège et on souvenir de saint Charles, est restée fidèle à l’antique usage, mais avec une très grande variété de méthodes. Dans plusieurs diocèses, on profite de la réunion pour adresser aux prêtres une instruction sur leurs devoirs d’état. Quant à Rome, elle possède pour le clergé séculier des conférences libres de liturgie, et des cas de conscience de morale obligatoires, et, chaque quinzaine, a lieu une réunion des curés de la ville. Les cas proposés et résolus à l’Apollinaire sont publiés par M9 r Cadène depuis 1891.

Les évêques de l’Ombrie, réunis en 1849, en étaient encore réduits à désirer l’établissement des conférences de morale dans leurs diocèses. Collectio Lacensis, t. VI, p. 756. En 1850, l’évêque de Lorette, dans ses constitutions synodales, institue pour son diocèse les conférences mensuelles, ibid., p. 786-787 ; les synodes de Pise et de Segni en établissent pour chaque mois, ou au moins tous les deux mois, ibid., p. 223-225, 267-268 ; les évêques de la Sicile les mettent à chaque quinzaine, lbid., p. 817. En 1856, le concile provincial de Venise étend le programme à l’Écriture sainte, au dogme, à la morale et à la liturgie, ibid., p. 318, et celui d’Urbino, suivant les exemples de l’évêque de Lorette, impose la tenue des conférences mensuelles, sinon même plusieurs fois par mois, comme le concile de Rome de 1725, ibid., p. 54-55, et il dresse un règlement détaillé, p. 100-102. Au synode diocésain de 1892, l’archevêque de Bénévent fixait à dix les cas de conscience que tous les membres de son clergé devaient, chacun, résoudre par écrit.

Du côté de l’Espagne et du Portugal, on ne peut faire que d’assez tristes constatations. De longs troubles civils, en rendant les conférences périlleuses ou suspectes, les ont peu à peu fait disparaître.

L’Amérique du Nord a introduit dans ses Églises cette utile institution. En 1855, le I er concile provincial de Cincinnati (États-Unis) décidait que les contérences se tiendraient aussi souvent que possible. Collectio Lacensis, t. iii, p. 195. Le IIe synode de la province de Saint-Louis ajoutait, en 1858, qu’elles seraient présidées par les évêques. lbid., p. 319. Le IIe et le IIP concile provincial de Cincinnati (1858, 1861) adressaient au clergé des lettres pastorales dans lesquelles ils insistaient sur l’assiduité aux conférences, lbid., p. 1226, 1247-1248. Le I « concile plénier de Baltimore (1866) réglait leur fréquence et établissait le minimum à deux ou quatre par an. lbid., p. 420. Le concile provincial de Baltimore (1869) s’en remet à la prudence des ordinaires et désire que les conférences aient lieu au moins tous les trois mois, lbid., p. 58Î-585. Le VHP synode diocésain de Baltimore a réglé définitivement, en 1875, la tenue des conférences ecclésiastiques pour le diocèse. Synodus diœcesana Baltinwrensis oclava, Baltimore, 1876, p. 25-26.

Le I er concile provincial de Québec recommandait en 1851 les conférences et demandait des travaux écrits. Collectio Lacensis, t. iii, p. 615. Par mandement du 3 décembre 1853, l’archevêque de Québec fixait à quatre le nombre des réunions pour son diocèse et dressait un règlement détaillé sur la manière de les tenir. Le IP concile de la province insistait en 1854 sur les avantages moraux qui résultent de l’assistance régulière aux conférences, lbid., p. 650. Le P r concile provincial de Halifax (1857) obligeait, sous peine de suspense, les prêtres à assister à quatre réunions au inoins chaque année, lbid., p. 753.

L’institution des conférences a passé dans l’Amérique latine. Le concile provincial du Mexique, tenu en 1 8 49, recommandait aux évêques de les favoriser. Collectio Lacensis, t. VI, p. 713. Le I er synode provincial de Quito (Equateur) imposait, en 1863, une peine aux absents, lbid., p. 403-404. En 1808. le I" concile provincial tenu à la Nouvelle-Grenade (Brésil) s’en remettait