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faveur, se demander ce qui contribuera le plus efficacement à son relevement moral et au salut de son âme, tout en tenant compte, non des caprices de l’opinion publique, mais des exigences vraies du bien commun.

Sénèque le Philosophe a composé en deux livres un traite De clementia. Il l’a dédié a Néron, son ancien élève, qui devait d. mentir si cruellement les espérances que semblait donner le commencement de son regne. Sénéque définit la clémence, en explique la nature et les effets, montre combien elle est nécessaire a des souverains aussi absolus que les empereurs romains. C. Dorison, Quid de clementia senserit I.. Annæus Seneca, in-8. Cæn, 1892. Saint Thomas, Sum. theol., II II, q. CLVII, a coinmenté avec sa profondeur et sa subtilité habituelles les idées de Seneque et a considéré la clémence, vertu stoïcienne, comme une vertu chrétienne. Cf. S. Antonin. Summa theologiæ, part. IV, tit. IV, c. IX ; Lessius, De justitia et jure, I. IV. L. DESBRU’S.


CLÉMENCET Charles, bénédictin, né à Painblanc, dans le diocèse d’Antun, vers 1703, mort à Paris le 4 avril 1778. Il fit ses premières études chez les Pères de l’Oratoire de Beaune et sa philosophie sous la direction des dominicains de Dijon. Il se consacra à Dieu dans la congrégation de Saint-Maur et fit profession sous la règle de saint Benoit à l’abbaye de la Trinité de Vendôme le 7 juillet 1723. Ses études de théologie se firent au monastère de Saint-Germain d’Auxerre, sous la conduite d’un maitre ibu de toutes les doctrines jansenistes. Ses supérieurs l’envoyèrent enseigner la rhétorique à Pontlevoy, d’où, aprés un court séjour à Molesmes, il vint à Paris aux Blancs-Manteaux. C’est dans ce monastère qu’il mourut âgé de 75 ans. Avec dom Durand, il fut chargé de continuer et de publier un ouvrage entrepris par dom Maur Dantine : L’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments depuis la naissance de Notre-Seigneur, in-4, Paris, 1750. Le Journal de Trévoux de novembre 1750 ayant attaqué cet important travail, dom Clémencet se défendit dans une Lettre de M" à un ami de province sur le désir qu’il témoigne de voir une réponse à la lettre contre l’Art de ve rifier les dates et au Journaliste de Trévoux, in-4o, Paris, 18 novembre 1750. Quelques jours après parut une Seconde lettre à un ami de province sur une critique qui est venue en pensée au Journaliste de Trévoux, in-4, Paris, 4 décembre 1750. Il collabora à l’Ilistoire littéraire de la France et en publia les t. X et x1, en 1756 et 1759. L’Histoire littéraire de saint Bernard et de Pierre le Vénérable, in-4o, Paris, 1773, était destinée au xue volume. On lui doit encore une édition des œuvres de saint Grégoire de Nazianze, à laquelle travaillèrent plusieurs de ses confrères de la congrégation de Saint-Maur, parmi lesquels dom Louvart et dom Maran : S. Gregorii Nazianzeni opera omnia græce et latine, ad codices gallicanos, germanos, anglos et antiquiores editiones castigata, in-fol., Paris, 1778, édition reproduite par Migne, P. G., t. XX, XXI. Le premier volume seul fut imprimé en 1778 ; M. Caillau publia le second en 1840 d’après les papiers laissés par les bénédictins. Dom Clémencet est l’auteur de l'épître dédicatoire et de la préface des Sac. Biblior. antiquæ versiones, etc., éditées en 1743 par dom Sabatier. Outre ces ouvrages, il publia bon nombre d'écrits relatifs au jansénisme, dont il fut toujours l’ardent défenseur : Lettre d’Eusebe Philalethe à M. Fr. Morenas sur son prétendu Abrégé de l’histoire ecclesiastique de M. Fleuri, in-12, Liège, 1753 ; Lettres d’un magistrat à M. François Morenas, dans lesquelles on examine ce que dit cet auteur dans la continuation de son Abrégé de l’histoire ecclésiastique, sur ce qui s’est passé en France dans les tribunaux au sujet de la constitution Unigenitus, in-12, 1754 ; Histoire générale de Port-Royal depuis la réforme de l’abbaye jusqu'à son entière destruction, 10 in-12, Amsterdam, 1755-1757 ; La vérité et l’innocence victorieuses de l’erreur et de la calomnie, Lettre à un ami sur la réalité du projet de Bourg-Fontcine, 2 in-12, Cologne, 1758 ; Vains efforts des benis Peres pour renouveler la fable de Bourg-Fontaine et les calomnies publiées dans la Realité du projet démontrée dans l’exécution » , in-12 ; Lettre de Philippe Gramme, imprimeur à Liege, sur le nouvel Abrégé de l’histoire ecclesiastique par l’abbé Racine, in-12, Liege, 1759 ; Authenticité des pièces du proces criminel de religion et d’Etat qui s’instruit contre les jésuites depuis deux cents ans, in-12, 1760 ; Deux lettres du doge de la République des Apistes au général des Solipses, pour lui demander du secours dans une guerre qui intéresse les deux nations, in-12 ; Conférence de la mire Angelique Saint-Jean, abbesse de Port-Royal, sur les constitutions du monastère de Port-Royal du Saint-Sacrement, avec le texte des constitutions, 3 in-12, Utrecht, 1760. Il avait en outre composé une Histoire générale des écrivains de Port-Royal, qui est restée manuscrite. Dom Tassin, llist. littéraire de la congrégation de SaintMaur, in-4, Paris, 1770, p. 619, 636, 667 ; [D. François, ] Biblioth. générale des écrivains de Tordre de Saint-Benoit, in-8, Bouillon, 1777, t. 1. p. 206 ; Nouvelles ecclesiastiques, 23 et 30 janvier 1779, p. 13 : Quérard, La France litteraire, in-8, Paris, 1828, t. II, p. 222 ; Ch. de Lama, Biblioth. des écrivains de la congregution de Saint-Maur, in-12, Munich et Paris, 1882, p. 196. B. HEURTEBIZE.


1. CLÉMENT Ier DE ROME (Saint). On étudiera successivement
1° sa vie et sa lettre authentique aux Corinthiens ;
2° la seconde lettre aux Corinthiens qui lui a été attribuée ;
3° la littérature apocryphe mise par des faussaires sous son nom.

I. CLÉMENT 1er. VIE ET LETTRE AUTHENTIQUE.
I. Vie.
II. Ouvrage authentique.
III. Doctrine.

I. VIE.

Le souvenir traditionnel du pape saint Clé ment est, après celui des apôtres, le plus imposant de toute l’antiquité chrétienne. Moins de cent ans après sa mort, la figure de Clément est déjà entourée d’une auréole merveilleuse ; et nul doute que ses qualités personnelles, mais plus encore ses fonctions de chef de l’Eglise romaine, ne lui aient valu de son temps une influence de premier ordre. De sa vie pourtant, du matin et du sa vie en particulier, nous ne savons presque rien ; car nos informations ressortent plus en définitive de la légende que de l’histoire. Saint Irénée, Cont. hær., 1, 3, n. 3, P. G., t. vii, col. 849, nous apprend que Clément de Rome & avait connu saint Pierre et saint Paul et s'était entretenu avec eux ; à cela près, il n’y a sur la jeunesse de Clément que ténèbres et incertitudes. Origène le premier, In Joa., vi, 36., P. G., t. XIV, col. 293, a confondu, sans doute à cause de la similitude des noms, Clément de Rome avec le Clément que saint Paul, Phil., Iv, 3, s’est plu à nommer parmi ses auxiliaires ; on est allé depuis jusqu'à faire de la ville de Philippes la patrie du futur pape. Celui-ci, au dire des Pseudo-Clémentines, aurait été de race sénatoriale et apparenté à la dynastie des Flaviens. Quelques critiques modernes se sont même avisés d’identifier Clément de Rome et le consul Titus Flavius Clemens, ce cousin de Domitien que l’empereur fit exécuter pour cause d’athéisme, c’est-à-dire très probablement de christianisme. Mais cominent s’expliquer, en ce cas, le silence que les Pères ont gardé sur l'élévation d’un membre de la famille impériale à la tête de l’Eglise romaine ? Voir Lightfoot, The Apostolic Fathers, Londres, 1890, part. I, t. 1, p. 16-61 ; Funk, Kirchengesch. Abhandl. und Unters., Paderborn, 1897, t. 1, p. 309-329. Il est plutôt à croire que saint Clément était un affranchi ou le fils d’un affranchi de la maison du consul. Était-ce un judéochrétien ou un païen converti ? On ne sait. Il semble néanmoins que la lettre aux Corinthiens, fond et forme, décèle un Juif d’origine. Voir Tillemont, Mémoires, t. 1 ; De Rossi, Bullett. di arch. crist., 1863, p. 27, 39 ; 1865,