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COMMUNION EUCHARIS1 [QUE FRÉQJ KM E)

de l’eucharistie ; ce qui ne peut gui n i nifler que l em pri i m’ni i el à le fréquenter UndeetEccL in n m m gratiam hortatur fllioi suos, horlatut ut ad tacramenta concurranl dicent. Edite) tan et biùite et inebriatnini imii < ant., v. l.

li mytteriis, c. iz, n. 58, P. L., t. xvi, col 108. ci. aussi lu P$. i i ///, serm. rai, a. 98, 28, 48, /’. /.., t. xv. col. 1481, 1462, 1544. A Milan, la messe était quotidienne, il eût’té logique que les fidèles communiassent chaque jour, ils ne le taisaient "pas. Les exhortations oratoires de saint Ambroise le prouvent, et l’auteur du //, - sacramentis, loc. cit., reproche è ses lecteurs, <| m sont Italiens, de ne communier qu’une fois par an, comme 1rs Grecs. Cf. D.Cabrol, Dictionnaire d’archéologie, t. i, col. I il’.t.

En Egypte, au iiie siècle, Clément d’Alexandrie, Qui » ih o’.s talvetur, 23, P. (’, t. ix, col. 028, déclare que Jésus-Christ se donne tous les jours en pain et en breuvage d’immortalité. Origène, In Gen., homil. x, P. G., t. xii, col. 218, rapporte que les chrétiens mangent chaque jour la chair de l’Agneau. Nous n’avons pas de preuve positive qu’il en était de même dans tout l’Orient à cette époque. Au rve siècle, en Asie-Mineure, au témoignage de saint Basile, les fidèles communiaient quatre fois la semaine, le dimanche, le quatrième jour, le jour de la jrapaoTceuï| et le sabbat, sans compter les jours où l’on célébrait la mémoire de quelque saint. Il reconnaît qu’il serait hon et utile de communier tous les jours. En outre des jours de sxiiaxe, chaque fidèle pouvait se communier soi-même, en vertu de la coutume ancienne, en l’absence de l’évéque ou d’un prêtre. Ainsi faisaient les moines dans la solitude ; à Alexandrie et en Egypte, les laïques se communiaient à la maison, quand ils voulaient. D’ailleurs, il est bon et utile de communier chaque jour et de prendre sa part du corps et du sang du Christ. Epist., xciii, P. G., t. xxxii, col. 484 sq.

Vers la même époque, à Constantinople, la pratique delà communion fréquente n’était pas universelle. Saint. Jean Chrysostome constate que beaucoup ne participaient alors au sacrifice eucharistique qu’une fois par an, d’autres le faisaient deux fois, d’autres fréquemment. In Epist. ad lleb., homil. XVII, n. 4, P. G., t. lxiii, col. 131. On ne communie qu’à l’Epiphanie, au carême el à Pâques. Le sacrifice a lieu tous les jours, et personne ne participe à l’autel, même de ceux qui ne sont pas pénitents publics. In Epist. ad Eplt., homil. ni, n. 4, 5, P. G., t. lxii, col. 28, 29. En même temps qu’il blâme la négligence de ceux qui ne communient qu’une fois par an, ou de ceux qui fréquentent ce sacrement pi n tût par habitude que par dévotion véritable, il loue la communion quotidienne pour ceux qui s’en approchent dignement. Homil. de beato Philogonio, n. 4, P. G., t. xi.vm, col. 755 ; In Epist. 1 ad Cor., homil. XXVIII, n. 1, P. G., t. lxi. col. 233 ; In Epist. ad Ueb., homil. xvii, n. 4, P. G., t. i.xin, col. 131. Cependant la communion fréquente, quotidienne même, n’était pas inconnue plus tard. Barsanuphe, vers 530, BtëXo ; ipugidçe-XsctÔtt ] -jv.c/OjTï i-oy.p : 17£’. ; Bapaavovçfou xa : ’Icoâvvo’J, Venise, 1816, p. 70. Mais pendant ton te cette période en ( trient la pratique de la communion quotidienne fut assez générale chez les solitaires et chez les moines. Rufin, Historia monachorum, c. ii, vii, /’. L., t. xxi, col. 406, 419 ; Historia lausiaca, c. ix, i.n, /’. (’-., t. xxxiv, col. 1027, 1147 ; Théodore Stu dite, Epist., 1. I, epist. i.vn, /’. G., t. xcix, col. Il 16 ; dom liesse. Les moines d’Orient, Paris, 1901, p. 352. Cependant dans les monastères d’Egypte les moines se réunissaient à l’église pour célébrer les saillis mystères et J communier seulement deux fois la semaine, le samedi et le dimanche. Cassien,

De csenobiorum institutis, I. III. c. n. P. /… t. xiii. col. 115 ; Collât, , xiii. c. xi, n. 15, col. 1117. Dans quelques monastères, la communion n’avait lieu que le

dimanche. Collât., mu, col. 1278 sq. On remarquera dansa dernier texte les paroles de l’abbé Théonaa rapportant I’- fut que plusieurs moines communiai, nt seul) ment

une fois par an, par un respect exagéré pour ce sacr qu’il lient plutôt connue la récompense dune

ti. - haute sainteté, que comme un moyen d’j tendre plus efOcaci ment : A lioquin nec amm ersaria quittent d est prtuumenda conimunio, ut quidam faciunt qui m mono, itasacramentorunicmlestium

dignitatem et sanctifit alioneni ac met itum metiuntur, ut lesttineiit eu nonnisi sanctos algue intmoittlatot dermtumere, et non potius ut tanctos mundc-que nos sua partit : i pat tune per/iciant, col. 1279. hn u temps que nous constatons dans ci égyptiens

la thèse que soutiendra Arnauld au xvii’siècle, nous entendons de l’abbé Théonas le principe par lequel les théologii n^ catholiques réfuteront l’erreur janséniste : la communion n’est point la récompense de la vertu, mais un moyen très efficace de la réaliser plus parfaitement.

Conclusion. — De l’ensemble des faits que nous venons de rappeler se dégage cette conclu assurée qu’une telle pratique de la communion fréquente ou quotidienne était au moins implicitement approuvée par l’Église qui ne saurait en matière au-si grave permettre, louer ou recommander un usage contraire aux volontés de.h sus-Christ.

2. Enseignement doctrinal.

En dehors de renseignement implicitement contenu dans l’approbation de la pratique de la communion fréquente, tout l’enseignement positif sur la fréquentation de l’eucharistie se résume dans quelques textes de saint Jean Chrysostome, de saint Jérôme et de saint Augustin et dans celui de Gennade. Saint Jean Chrysostome insiste particulièrement sur les dispositions que l’on doit apporter à la communion : vie exempte de reproches et remplies de bonnes œuvres, pureté d’àme et piété. Avec ces dispositions on peut en toute sécurité communier chaque jour. In Epist. 1 ad Cor., homil. XXVIll, n. 1, P. G., t. lxi, col. 233 ; In Epist. ad Eph., homil. ni, n. 4, P. G., t. i xii, col. 28-29 ; In Epist. ad Ueb., homil. xvii. n. 4, P. G., t. lxiii, col. 131. Il faut aller à la communion sans péché, après s’être corrigé, t avoir purgé sa conscience. In illud : Yidi Dominant, homil. vi. n. 4. P. G., t. liv, col. 140. Saint Jérôme avait déclaré que l’usage du mariage empêchait les époux de recevoir la communion. Cont. Jovinian., 1. I, n. 8, P. L., t. xxiii, col. 220. Des maris le lui reprochèrent. Il s’en expliqua. Epist., xi.vin. ad Pammaclt. , écrite en 393, n. 15, P. L., t. XXII, col. 505-506. Si la prière est interdite par saint Paul, I Cor.. VU, 5, après l’usage du mariage, a fortiori la communion. Il connaît la pratique romaine de la communion quotidienne : tjiiod non reprehendo nec probo ; unusqxûsque enini in suo sensu abundet. Mais les époux qui, après l’usage du mariage, n’oseraient pas visiter les tombeaux des martyrs, aller à l’église pour y communier, communieraient à la maison’.' Quod in ecclesia non licet, domi non licel Kihil Dco clausum est, et lenebræ quoque lucent apud Deuni. Probet se unusquisque et sic ad corpus Chris ti accedit ; non quod dilatx communionis unus dies aut biduum sanctiorem ef/iciat cltristianum, ut quod liotlie non merui, cras vel perendie merear, sed quod dum doleo me non conimunicaste oor Cliristi, abstineam me paulisper ab amplexii uxoril : ut amori conjugis aniorem Chtisti prssferam. Durutn i non ferendum est… Dans une autre lettre, de 398, Epist., ixxi, n. 6, /’. /.., t. xxii. col. 672, il déclare qu’on peut suivre les coutumes de chaque pas. Dans son homélie Dr Exodo in vigilia paschse, dans Anecdota ttaredsolana, Maredsous, 1897, t. m b, p.. H0, il exige encore des époux, la continence avant la communion. Saint Augustin est plus formel. Consulte