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COMMUNION DES SAINTS [ASPECT DOGMATIQUE ET HISTORIQ1 E 448

diat XXV, <|. il, a. 2, Toulouse, 1658, t. in. p. 192 ; Richard de Middlelown, In IV Sent., I. IH, dist. XX. , i q,, . Bri cU, 1591, t. iii, p. 274 sq. ; Dum Scol, /„ /r Sent., I. IV, dist. Xl.V. M. iv, a. 2, envers, 1620, ,, . p’, 71 ; Gillea de Rome, ïn 7 1 bent., I. M,

dist xxiii p- » . qii l( " n " "- :  ; ’'’" p- 586 ; ’"" :, , " !

P çain, In IV Sent., I. III, dist. XXVI,

o m Lyon, 1569, t. iii, p. 224 ; Denys le chartreux, In i.., ., i. iii, dist. XXV, q. I, V( Dise, 1584, t. iv,

briel Biel, Soci i < « < urnes, lect. ixx, I p, 207 sq : Sancttwimi aJtewu sacrifiai per ex osilio, I. 11. <’<"’, p. 991.

-, . Conclusions. - En résumé les données traditioni istiques sur la communion des saints se

ramènent, d’après l’enseignement des grands docteurs, aux points de doctrine suivante : Il existe entre tous les membres de l’Église militante, Bonffrante et triomphante, une société spirituelle qui les unit tous entre eux et 1rs rattache au Christ comme à leur chef. Le caractère mystique de cette société entraîne la participation commune aux mêmes sacrements, qui nous transmettent les mérites de Jésus-Christ, la.jouissance en commun de tous les dons particuliers inhérents aux diverses fonctions ecclésiastiques, le commerce réciproque de bonnes œuvres et de mérites, fondé sur la charité, entre tous les membres du Christ. Tous les fidèles participent inégalement à cette union des âmes et à cette communion des Liens, selon la mesure de leur foi et de leur charité’. Plus est considérable l’apport de chacun, plus grand aussi son profit spirituel. Le Christ communique les biens qui lui sont propres suivant la diversité des mérites. Catechismus romanus, part. I, a. 9, n. 19-23, Tournai, 1890, p. 86-89.

4<> La communion des saints et les Eglises dissidentes. - Les hérésies qui, dans les premiers siècles de l’Église, s’attaquent au dogme de la communion des saints* comme celles des eustathiens, d’Aerios, d’Eunomios ou de Vigilance, ne mettent pas directenn nt en jeu le principe dogmatique, non encore formulé, de l’union mvstique de tous les membres du Christ, mais ne tendent qu’à abolir la pratique du culte des suints ou du culte des morts. L’idée même de la communion des saints n’entre en discussion qu’avec la Réforme.

1 Église évangélique. - Le principe individualiste, qui régit toute la théologie de la Réforme, en même temps qu’il tendait à morceler l’organisation extérieure de l’Église, fatalement devait aboutir à ruiner du même coup les liens de solidarité qui unissent entre elles surnaturellement les âmes en dehors même de toutes les conditions du monde visible. L’histoire des idées protestantes sur cette question vitale est encore à faire ; elle offrirait, au milieu de toutes les fluctuations, plus d’un aspect intéressant, et peut-être serait-elle propre, plus que toute autre, à faire nettement saisir les tendances générales et l’esprit même de la doctrine.

Dès -1519, Luther est amené à prendre position. Pour défendre sa thèse, condamnée à Rome, sur le pouvoir du pape, il invoque précisément l’article de la communion des saints dans le but de détruire l’autorité du pontite romain et par la même l’unité de l’Église. Revenant au sens primitif du mot saint et après avoir fait observer que la formule sanctOium communionem n est pas d’origine apostolique, mais une simple note marginale, sans doute de quelque glossateur, une explication admise ensuite par toute l’Église des mots Ecclesiam sanctam, il rapproche l’un de l’autre ces deux termes par le sens jusqu’à les confondre. L’Église, c’est la communion des saints. Par conséquent la papauté n’est pas un élément de sa définition. Credo Ecclesiam sanctam, communionem sanctorum. Non, ui atiqui somniant, credo Ecclesiam sanctam esse pnelatum…, sed glossa alloua forte Ecclesiam sanctam catlwlicam expOSWt esse communionem sanctorum, quod… nunc timui oratur.

1 : /, , , Luthei iana

, , /, . potesta - iani H « ; -, Weimar, 1 1 n p, 190. Par commui minent, il faut en tendi nauté : lui-même s’explique a

en 1320. 1 nieyne odder’. op. cit., t. mu p. 217. P

Luther, la communion des saints ne s’étend d ., , , , ], i immunauté chrétienne et s’identifie avec

cette époque, Luther admet encore que toutes bonnes 1 nt a chacun. Quand

, modifié sur ce poinl sa doctrine, il ne ou bien peu de chose, du dogme catholique delà mes dans le Christ.

Aussi les confessions de foi évangéliques sontn unanimes à passer sous silence cet article ou à 1 fondre, comme Luther, le dogme de 1 Église et celui l, communion di sainte. Les articles 3 et « di ssion d’Augsbourg et la confession saxonni 1551 se bornent à de vagues déclarations sur la 1 munauté des saints ou communauté chrétienté et tynlagma confestionum fidei I651, p. 13

Les articles de Marbourg retiennent 1 notion et la pratique debonnes œuvres et 1 dent la charité- envers le prochain et la prii sans faire aucune mention, d’ailleurs, de la communion des saint-. Die Marburger Arlikel, n. 10, dans Kolde, Die Augsburgisclie Konfession^otiw, 1896. Les articles « le Schabachet de Torgau, rédigés au milieu de disions toujours grandissantes, se mettent en dehors de toute union mystique de- âmes et prennent décidément parti contre le culte des saints. Du : Scltabacher Arlikel, a. 12, dans Kolde, op. cit., p. 126 ; Die T or gauer Arlikel, a. 11, ibid., p. 139. Sur les difficultés soulevées a ce sujet par’la confession d’Augsbourg et la formule de concorde, voir J. G. Walch. lnlroductio in libros Eccletiæ lutheranse symbolicos, léna, 1732, p. 279 sq. ; G. von Scheele, Theologische Symbolik, Gotha, 1881, t 11, p. 180-186.

Les premiers théologiens de la Réforme s’en tiennent généralement à ces données ; ils entendent la communio sanctorum de ce qui fait pour eux l’unité constitutive de l’Église, le groupement des fidèles autour d un même credo. Chemnitz, Enchiridion de præcipuis doctrinal cœlestis capilibus, Francfort, 1600, p. 435-4-47. Cependant il subsiste encore, dans la pensée de quelqi uns un lien quelconque entre vivants et défunts : les saints du ciel n’oublient pas l’Église de la terre, et, sans se rendre compte des besoins particuliers, prient d’une manière générale pour tous les vrais chrétiens. De Ecclesia triumphante in cselis, Wittenberg, q. iii, IV, fol. D’sq. et E. D’autres, expliquant au sens neutre le mot sanctorum, l’appliquaient aux sacren dont il convenait de faire mention dans le symbole <. 1 siastique. Jean Gerhard combattit cette nouvelle interprétation de la communia sanctorum et maintint. « au point de vue exégélique, » le sens proprement luthérien de société des fidèles. Loci theologici, c. sin. § 16, Lna, 1622, p. 102. Dans l’un et l’autre cas, c’était garder le mot en supprimant la chose.

2 Église reformée. - Dès l’origine, deux tendances se manifestent, opposées entre elles, l’une qui considère la formule sanctorum communionem comme une simple et stricte définition de l’Église, l’autre qui s’attache a y voir l’expression d’une propriété de l’Église et se rapproche ainsi de la thèse catholique. La première se manifeste surtout dans les confessions de foi ; la seconde est représentée par les meilleurs écrits de théologiens calvinistes.

La confession helvétique de 15.T6 développe surtout le point de vue luthérien. Ecclesiam, id este mundo evocalum vel collection cœtum fidelium, sanctorum inquam omnium communionem.., sanctos appelions fidèles in terris… De quibus omnino intelligendus est