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COMMUNION DANS LA FOI


en face de l’enseignement formel du saint-siège. Consl. Vineam Domini de Clément XIII, 16 juillet 1705, Denzinger, n. 1317. — c. Réprobation des systèmes qui diminuent la soumission doctrinale due au saint-siège, particulièrement le gallicanisme souvent condamné dans les quatre articles de la déclaration de 1682, Denzinger, n. 1189 sq., et le fébronianisme spécialement condamné par le bref de Pie VI Super solidilate, du 28 novembre 1786. Denzinger, n. 1363 sq. D’ailleurs, le concile du Vatican, sess. IV, enseigne formellement en cette matière la doctrine strictement obligatoire pour les catboliques. — d. Réprobation des systèmes qui affirment l’indépendance absolue de toute science vis-à-vis de la révélation divine. Bref de Pie IX à l’archevêque de Munich, 21 décembre 1863, Denzinger, n. 1533 sq. ; propositions 10°, 11e, lie du Syllabus ; encyclique JElerni Palris de Léon XIII du 4 août 1879. — e) Condamnation du système anglican de la via média ainsi que de tout projet d’intercommunion avec les anglicans qui le soutiennent, Lettres encycliques du Saint-Office aux évêques d’Angleterre, le 16 septembre 186 i-, Collectanea S. C. de Propaganda fide, n. 1677, Rome, 1893, p. 610 sq. ; Lettre du secrétaire du Saint-Office à quelques puséistes anglais, 8 novembre 1865, op. cit., p. 642 sq. — d) Condamnation de tout projet d’intercommunion avec les dissidents, en dehors de l’unité catholique intégrale. Encyclique Salis cognitum de Léon XIII, du 29 juin 181)6. 2. Enseignement vosHif de V Eglise sur la soumission doctrinale absolument requise pour la communion dans la foi catholique. — Cet enseignement se déduit aisément des sessions III et IV du concile du Vatican et des encycliques de Léon XIII, particulièrement des encycliques Immortale Dei, du 1er novembre 1885, Sapienliæ christianæ, du 10 janvier 1890, et Satis cognitum, du 29 juin 1896.

/II. nÉpossB aux objections principales. — i re objection. — La communion dans la foi, telle qu’elle existe dans l’Église catholique, est purement extérieure et disciplinaire. Elle n’atteint point nécessairement la conscience intime de chaque individu. Souvent même elle n’est qu’un silence obséquieux ou l’absence d’opposition extérieure, pendant que la conscience intime adhère à des erreurs formelles ou entretient positivement des doutes inconciliables avec la foi catholique. — Réponse. — 1° Il n’y a aucune obligation d’admettre l’opinion théologique considérant comme suffisante chez les hérétiques secrets une com.nunion purement extérieure. Même dans cette hypothèse applicable seulement à un très petit nombre de cas exceptionnels, il resterait toujours vrai que normalement la communion dans la foi catholique est intérieurement telle qu’elle se manifeste extérieurement. — 2° Le silence obséquieux vis-à-vis d’une définition formelle n’est jamais en soi un accomplissement suffisant du devoir catholique. C’est ce que déclare formellement laconslitution apostolique Vineam

ni de Clément XI, du 16 juillet 1705, réprouvant le silence obséquieux des jansénistes relativement à un fait dogmatique. Denzinger, n. 1317. — 3° Les doutes

l intérieurement entretenus avec advertance et opiniâtreté sont toujours un péché d’hérésie secrète, entraînant la perte réelle de toute communion sincère dans la loi catholique ; il ne reste plus qu’un lien purement apparent dont on discute théologiquement la suïïisanee même exceptionnelle à constituer un réel droit de citédans l’Église. Quanl aux doutes, dont on ne connaît point l’opposition irréductible avec la foi catholique, ils peuvent, faute d’advertance et de volonté- formelle, ae r aucune atteinte à la foi suffisante en l’autorité de l’Église. La communion dans la foi catholique n’est

aucunement compromise. En fait, dans quelle caté rentrent la plupart des doutes qui se rencontrent

pratique ni. surtout chez les fidèles peu instruits, nous

n’avons point à l’examiner ici.

2e objection. — L’histoire de l’Église catholique atteste que l’unité dans la communion de foi catholique peut se concilier avec des divergences dogmatiques considérables, même avec des erreurs positives patiemment tolérées par l’autorité ecclésiastique. —Réponse. — l°La communion de foi catholique, rigoureusement requise en tout ce qui est à telle époque défini par l’Église n’empêche point des controverses ni même des erreurs positives sur des points présentement non définis ou insuffisamment élucidés. — 2° En fait, l’Église n’a jamais toléré positivement une erreur dogmatique présentement connue comme telle ; et elle n’a jamais permis de concilier avec la foi catholique une adhésion positive à de telles erreurs. Les faits allégués n’ont point la portée qu’on leur attribue. Ils témoignent simplement de la non-intervention positive de l’Église en l’absence d’évidence théologique suffisante, en l’absence aussi de tout péril pour la foi ou de tout dommage spirituel pour les fidèles. — 3° On ne peut reprocher à l’Église de n’avoir point réprimé ces controverses avant que la vérité fut parfaitement élucidée, de même qu’on ne peut lui reprocher de n’avoir fait cette élueidation que progressivement, à mesure que la connexion des déductions théologiques avec les vérités révélées se manifestait directement. II n’en résulte d’ailleurs pour les fidèles aucun grave dommage, les vérités actuellement définies suffisant toujours aux besoins du moment. 11 n’y eut qu’une absence de perfection doctrinale momentanément irréalisable.

3e objection. — L’unité dans la communion de foi catholique repose présentement sur une base qui n’a point toujours été unanimement acceptée dans l’Eglise catholique. L’infaillible magistère du pontife romain, base actuelle de l’unité catholique, loin d’avoir été toujours admis dans l’Église, a même été énergiquement nié pendant plusieurs siècles par une importante fraction de l’Église catholique. —Réponse. — 1° L’infaillible magistère du pontife romain a toujours été réellement admis dans toute l’Église comme règle pratique de la croyance des fidèles, particulièrement dans la condamnation des diverses erreurs au cours des siècles ; et cette autorité doctrinale du pontife romain a été ainsi admise même quand elle s’exerçait toute seule et en dehors de toute ratification concomitante ou subséquente. Cette soumission de lait aux jugements dogmatiques du pontife romain s’est même rencontrée d’une manière constante chez les anciens gallicans. Billot, Tractatus de Ecclesia Christi, 2e édit., Rome, 1903, p. 169. — 2° Quant à l’affirmation doctrinale de ce magistère infaillible, elle a toujours été équivalemment exprimée dans la croyance très explicite à la plénitude de toute autorité dans la personne du successeur de Pierre. Aussi bien les négations gallicanes, d’ailleurs restreintes à un pays et à une période de quelques siècles seulement, portaient plutôt sur le mode et les conditions d’exercice du magistère pontifical que sur son existence même. Billot, toc. cit.

4e objection. — La communion dans la foi catholique, aux diverses époques de l’histoire ecclésiastique, manque de cette identité substantielle que nous lui avons attribuée. Ainsi, à notre époque, des catholiques autrefois réputés loyalement soumis à l’Église se trouveraient formellement exclus de la communion catholique par les plus récentes dé-finitions. — Réponse. — 1° L’identité substantielle de la communion dans la foi catholique résulte suffisamment de l’identité formelle de foi absolue dans l’infaillible magistère de l’Église ; de même qu’actuellement des divergences d’interprétation sur certains points non définis n’empêchent point une suffisante communion dans la foi, des lors que l’on est fermement décidée suivre l’autorité de l’Église. S. Thomas, Sum. theol., II » II", q. v, a. 3. — 2° Le progrès accidentel de l’Église dans l’explication et la proj osilion des vérités