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COLOSSIENS (ÉPITRE AUX)


circoncision du Christ, iv t ?, raptio^r] to-j Xoio-toû ; II, 16, il leur déclare qu’ils ne doivent pas craindre le jugement des autres au sujet des aliments ou de la boisson, èv (3pu>o-£e r èv irôo-ci (probablement la viande et le vin), des fêtes, de la nouvelle lune ou des sabbats ; ii, 18, il les met en garde contre ceux qui veulent les juger sous une [apparence] d’humilité et par un culte des anges, et qui sont enilés d’orgueil par l’esprit de leur chair, ûirô toû vobç tyj ; o-apxô ; aùroO ; il, 8, 20, il les exhorte à se détacher des éléments de ce monde, ta o-Tocyeta to-j xôctuou. Ces faux docteurs leur enseignaient, ii, 21, à ne pas prendre [les éléments de ce monde], à ne pas y goûter, à ne pas y toucher, et, y. 23, à mortifier le corps, êv… àçeifit’a toû o-a>p.aTo ;. Ils avaient une religion factice, èBeXoâpyio-xt’a. De cet examen nous pouvons conclure que le but de l’Épitre aux Colossiens est double : l’un principal : combattre les fausses doctrines qui circulaient dans cette Église ; l’autre secondaire : féliciter les Colossiens de leur foi au Christ et de leur charité. Cf. L. Duchesne, Histoire ancienne de l’Eglise, Paris, 1906, t. i, p. 68-73.

II. Authenticité.

I. hypothèses de vin authenticité. — Elles sont au nombre de deux : 1° Les uns ont cru voir, dans les faux docteurs de l’Epitre aux Colossiens, les gnostiques, qui menaçaient, au IIe siècle, l’existence de l’Église ; par suite de cette opinion, ils ont imaginé une Épitre destinée, sous le nom du grand Apôtre, à frapper à la tête la gnose. On a voulu reconnaître aussi, dans les deux parties opposées de l’Épitre, deux couches superposées : l’une, authentiquement paulinienne, où l’on combat les faux docteurs ; l’autre, plus récente d’un decennium, où la gnose est regardée comme l’ennemi héréditaire, et où l’image de l’hérétique est si finement dessinée que l’on est obligé d’y voir le gnostique du IIe siècle. Cette théorie a été soutenue, avec quelques variantes, par Fd. Cb. Baur, Schwegler, Kosllin, Hilgenfeld, Hausrath, et d’autres-. — Mais, répond à bon droit A. Jùlicher, op. cit., p. 90, tous les traits de l’Épitre conviennent à une classe de docteurs qui ont pu exister au temps de saint Paul ; rien n’indique qu’il soit question d’un des grands systèmes gnostiques, que l’on peut passablement dater. Des formules comme celle de Col., ii, 9, ne se trouvent pas, il est vrai, dans les Épîtres antérieures de Paul ; mais ce détail ne peut infirmer l’authenticité de toute l’Épitre ; de même, dans la section, I, 15-20, saint Paul peut fort bien développer sa christologie antérieure, en se plaçant à un autre point de vue ; d’ailleurs, on remarque des analogies doctrinales entre l’Épitre aux Colossiens et d’autres Épitres de saint Paul ; ainsi l’idée que le Christ est la tête du corps des fidèles, Col., I, 18, 24 ; II, 19, se retrouve dans I Cor., xii, 27 ; de même Col., ni, 11, répond à I Cor., x, 32, et Col., iii, 17, à I Cor., x, 31. Cf. aussi Col., iv, 9, et l’hilem., 11, 23, 24.

/ ;. hypothèse de l’interpolation. — D’autres exégètes soutiennent que l’Épitre actuelle aux Colossiens résulte, en grande partie, d’interpolations pratiquées sur une Épitre authentique de saint Paul. Ces auteurs reconnaissent dans l’Epitre un fonds paulinien plus ou moins étendu (il versets, d’après Iloltzinann ; toute l’Épitre à l’exception de I, 16 b, 17, d’après Von Soden) ; tout le reste, non paulinien, aurait été composé à l’aide de lambeaux détachés d’une Épitre authentique de saint Paul. Mais quel est l’interpolateur ? Pour Iloltzinann, c’est l’auteur de l’Epitre aux Kphésiens ; Von Soden et Pileiderer distinguent ces deux auteurs ; Von Soden pense que les interpolations sont postérieures et Pfleiderer croit qu’elles sont antérieures à la composition de l’Epitre aux Ëphésiens. Cf. A. Jùlicher, op. cit., p. 91 ; Jacquier, op. cit., p. 323 ; II. von Soden, Die Driefc an dle Kolosser, Ephesi-r, dans le lland-CommentarzumNeuen Testament, 2e édit., Fribourg-en-IJrisgau, 1893, p. 3. — Mais, répond Jùlicher, le soupçon

d’interpolations ne se serait jamais élevé si l’on n’avait pas eu l’Épitre aux Éphésiens avec laquelle, en effet, elle présente la ressemblance la plus étroite tant pour le fond que pour le style. Ces deux lettres si ressemblantes ont une origine commune. « Conçues à la fois dans le même esprit, nées dans les mêmes circonstances, portées à des Églises voisines par le même messager, Tychique, elles nous apparaissent comme deux sœurs jumelles qui souffrent d’être séparées et dont chacune n’est même bien complète qu’en ayant sa sœur à côté d’elle. » A. Sabatier, L’apôtre Paul, 3e édit., Paris, 1896, p. 240. L’Épitre aux Colossiens répond à toutes les exigences d’une Épitre adressée par Paul aux Colossiens dans la situation où se trouvaient ces derniers.

/II. preuves de l’authenticité. — 1° Les Pères apostoliques ne contiennent que des analogies avec l’Épitre aux Colossiens. Cꝟ. 7 a Clementis, xxiv, 1, et Col., i, 18 ; Funk, Patres apostolici, 2e édit., Tubingue, 1901, p. 132 ; xlix, 2, et Col., iii, 14, p. 162 ; S. Ignace d’Antioche, Ad Eph., x, 2, et Col., i, 23 (âSpatoi Trj iho-tei), p. 222 ; Ad Smyrn., vi, 1, et Col., i, 16, p. 280 ; Polycarpe, Ad Philip., xi, 2, et Col., ni, p. 308. — 2° Les Pères postérieurs attribuent explicitement à saint Paul l’Épitre aux Colossiens : Tertullien, De præscript., c. vii, P. L., t. ii, col. 20 ; ^dw. Marcion., v, 19, ibid., col. 519 ; De resurrect. carnis, c. xxiii, ibid., col. 826 ; Clément d’Alexandrie, Strom., i, 1, P. G., t. viii, col. 705 ; iv, 7, col. 1268 ; iv, 8, col. 1277 ; v, 10, t. ix, col. 93 ; vi, 8, col. 284 ; Origène, Conl. Cels., v, 8, P. G., t. xi, col. 1192. — 3° D’après saint Irénée, Cont. hser., i, 4 ; iv, 5, P. G., t. vii, col. 473, 488, Valentin, dans ses écrits, citait plusieurs fois l’Épitre aux Colossiens. — 4° L’auteur des Philosophoumena, v, 2, P. G., t. xvi, col. 3163, nous apprend que les pérates avaient abusé des textes de cette Épitre. — 4° L’Épitre est citée dans le canon de Muratori. — 5° Saint Épiphane, Hser., xlii, 9, P. G., t. xli, col. 708, assure que Marcion l’avait insérée dans son Aposlolicon.

iv. objections. —Les objections contre l’authenticité ou en faveur de l’interpolation de l’Epitre aux Colossiens sont d’ordre philologique. On prétend que cette Épitre, soit pour le vocabulaire, soit pour le style, présente des différences avec les autres Épitres de saint Paul, excepté l’Epitre aux Éphésiens. Nous nous bornerons à donner ici les réponses d’ordre général : 1° si elle présente des différences, les analogies qu’elle a avec les autres Épîtres sont encore plus nombreuses ; 2° les locutions les plus lourdes sont toutes dirigées contre les partis qui enseignaient de fausses doctrines ; 3° la section, il, 5-11, de l’Fpitre aux Philippiens est marquée d’une empreinte très semblable à celle des morceaux contestés de l’Épitre aux Colossiens ; 4° enfin l’on ne peut pas s’attendre à ce que Paul, prisonnier et vieilli (plus probablement à la fin de sa captivité à Rome, 62-63), écrive sur des sujets fort difficiles, avec la même fraîcheur et le même enchaînement que lorsqu’il était en pleine force. Jùlicher, op. cit., p. 91. Pour tous les détails philologiques et littéraires, cf. Jacquier, op. cit., p. 324-328.

III. Division et doctrine.

Le prologue, i, 1-12, mis de côté, l’Épitre se divise assez distinctement en deux parties : l’une dogmatique, i, 13-11, 23 ; l’autre morale, ni, 1-iv, 6, suivie d’un épilogue, iv, 7-18, qui contient surtout des salutations. La doctrine est donc elle-même dogmatique et morale.

I. DOGMATIQUE.

Les vérités dogmatiques enseignées par saint Paul sont à la fois nombreuses et importantes. Nous les énumérons dans l’ordre même de l’Épitre. — 1° Christologie — 1. La rédemption et la rémission des péchés : i, 14, affirme que c’est en [Jésus-Christ] que nous avons la rédemption et la rémission des péchés ; tï)v à710À-jTpo>o-tv, Tr, v açeo-iv tiuv àjjLapT’.6>v. Remarquons que saint Paul ne dit pas : par lequel, Si’oC, mais dans lequel : Èv ù> ; d’autre part, comme il ne parle pas au