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CŒUR SACRÉ DE JÉSUS (DÉVOTION AU)

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écrire <i à répandre. Celui de le sœur Joly ne tuf) plue ; i Mouline, la Mère de Soudeillei l’avait réédité avec additions, 1 1 notamment it tiré de la Ri ti aile

du P. de la < >-l bien < Lyon, le P. Croise ! le n éditait <n l’augmentant, Et lea éditions étaient enlei comme les imagée. Sous l’influence de la Bien] euri le P. i roment, qui était A Paray, entreprit un livre sur le Sacré-Cœur ; le P. Croise) s j mit aussi : ce qui ne i pas de la jeter en quelque embarras. C’est au P, Croisel el à son livre qu’elle s’intéressa. Nous avons, en bonne partie au munis, sa correspondance avec lui sur ce sujet. Elle suggérait des idées, elle donnait, quoi qu’il lui en coûtât, les détails nécessaires sur les origines de la dévotion ; elle lisait le manuscrit à mesure qu’il avançait. Elle avait trouvé dans le P. Croise ! comme un second Père de la Colombière, non plus tant pour li direction de son âme que pour l’apostolat du Sacré-Cœur.

Elle seule, disait-elle, mettait obstacle à la dévotion ; mieux valait qu’elle mourût. C’était vrai, quoique en un sens différent du sien. Elle vivante, on ne pouvait tout dire. Le 17 octobre, sans qu’on se fût décidé à la croire sérieusement malade, elle alla, dans un acte d’amour, « s’abîmer dans le Sacré-Cœur. » Le livre du I’. Croise ! était presque fini. Il ajouta à la hâte un Abrégé de la Vie d’une religieuse de la Visitation de laquelle Dieu s’est servi pour l’établissement de la dévotion ou Sacré-Cœur de Jésus-Christ, décédée en odeur de sainteté le 47 octobre de l’année 1690 ; il y inséra de larges extraits des lettres qu’il avait revues d’elle, et l’ouvrage parut à Lyon dés 1691.

On devine ce que la dévotion dut y gagner. Avant d’en suivre l’histoire, voyons rapidement où elle en était quand mourut la Bienheureuse.

La dévotion était constituée dans son intime. Très précise à la lois et très large, elle englobait tous les éléments existants, et les orientait vers un but très net, l’amour réparateur. Elle avait ses pratiques principales : toutes celles du passé s’y incorporaient sans peine, les nouvelles étaient simples et peu nombreuses. De petits livres existaient qui faisaient la fusion, et groupaient, à côté des exercices anciens, des prières nouvelles, litanies, petit office, etc. Mais c’était plus qu’un ensemble de pratiques, plus qu’un recueil d’exercices anciens ou nouveaux, c’était un esprit, toute une spiritualité d’amour tendre et solide pour Jésus tout aimant et tout aimable, toute une vie de relations intimes avec lui, une vie de cœur à cœur.

Elle était acceptée dans plusieurs monastères de la Visitation, et elle rayonnait au dehors dans plusieurs villes de France. Un peu mêlée parfois à la dévotion du P. Eudes, qu’elle était en train d’absorber, elle avait quelques confréries, et si Rome, sollicitée dès 1687, n’avait accordé ni messe, ni office, ni fête, elle avait renvoyé aux ordinaires, et les ordinaires, à Langres, par exemple, lui avaient fait bon accueil.

Quelques chapelles existaient, chez les visitandines ou ailleurs ; les images et tableaux étaient répandus, les petits livrets étaient en vogue. Des prédicateurs en parlaient pour la recommander. Le feu sacré était allumé dans quelques âmes ardentes ; et dans deux instituts religieux, une élite regardait comme un devoir d’état de la propager. Des livres se préparaient qui allaient l’expliquer clairement et dire ses origines célestes. La grâce de Dieu enfin était avec ses apôtres, et la transformation qu’elle faisait, en y entrant, dans les âmes et dans les communautés, portait un vivant témoignage à la parole et au livre. En mourant, Marguerite-Marie laissait la dévotion vivante, viable, pleine d’avenir.

Mais il y avait des obstacles formidables. Ni la Visita lion comme corps, ni la Compagnie de Jésus n’étaient conquises à la nouvelle dévotion. Les contradictions qu’eurent à subir Marguerite-Marie et le P. de la Colom be i, - ne devaient pas céder di -i làt. Au dehors les jan -, qui avaient déjà tant crié eonln le i n’étaient p rmer devant Marie Alacoque

el les ji Rome enfin attendait, suivant iii, ii i

tilde, et observait : elle n’était p.is hostile, mais elle H i t.iit OBJ ; S| le e.

/II. I.i DÉVOTION, DEPUIS H MOB1 l, E M À Ri HABIB JUSQU’A NOS JOURS, 1090-1905. — 1° i développements, premû i et demande* à Home public au Sacré Cœur, la peste de Marseille, 1090-1’t I.i mort de Marguerite-Marii ur une l.. part, au livre du P. Croiset, mlit que donner un nonvi 1 élan a I.i dévotion. Le livre eut une diffusion prodigieuse, el il s’en lit des éditions et des adaptations en plusieurs villes de I raine ; il fut aussi traduit en plusieurs langues. Partout il allumait le feu sacré, en faisant connaître, avec la valeur et l’utilité de la dévotion, ses origines célestes. Partout où il avait un mona de la Visitation ou un collège de jésuites, il s, , u vait quelque âme ardente pour la propager. Ce n’était pas toujours sans difficulté. Car ni la Visitation ni la Compagnie de Jésus ne s’engagèrent à l’aveugle dai dévotion nouvelle. Il y eut même des coups d’autorité, destinés à faire réfléchir les téméraires et les novateurs. Cependant les confréries se multipliaient, les pratiques atielles étaient adoptées ; des chapelles ient ;

des autels étaient dédiés ; les prédicateurs parlaient. De saints prêtres, comme M. lioudon, s’en faisaient h-s propagateurs zélés : « J’ai connu par mon expérience, écrivait-il, que Notre-Seigneur fera de grandes gr à ceux qui auront dévotion a -Cœur. » Et il

ne cessait de recommander le livre du P. Croiset. Voir Letierce, t. I, p. 116-118. Simon Gourdan, chanoine de Saint-Victor, allait en faire l’éloge dans une consultation célèbre, 1711. Op. cit., p. I"20. Des congrégations religieuses lui ouvraient leurs portes toutes grandes : les bénédictines du Saint-Sacrement, les ursulines, les chartreuses.

Je sont peut-être les chartreux qui les premiers ont adopté quasi officiellement la nouvelle dévotion. Vers 1692, des moniales de cet ordre demandaient à leur supérieur général, dont Innocent Le Masson, si elles pouvaient adopter les pratiques proposées dans un petit livre de la dévotion au Sacré-Cœur : le rendez-vous quotidien dans ce divin Cœur, des prières spéciales, une consécration, une amende honorable, une sorte de fête réparatrice en l’honneur du Sacré-Cœur, le vendredi d’après l’octave du Saint-Sacrement. Lt elles lui envoyaient le livre. C’était, semble-t-il, Le divin rendes-vous de sœur Joly. Dom Le Masson répondit : « Je ne consens pas seulement…, je vous y exhorte. » Et il voulut écrire lui-même un Exercice de dévotion au Sacr< : -Ccetir pour les religieuses chartreuses, qui parut en 1694. Voir dom Doutrais, Mois du Sacré-Cœur de Jésus.’t s édit., Montreuil, 1866, préface, p. 12 sq.

Des livres étaient en préparation. Le P. Froment avait commencé dès avant le P. Croiset, mais il ne publia qu’en 1699. Voir Letierce, Elude, t. n. p. 21-27. Le P. Iiouzonié, à Poitiers, donnait le sien en 1698. Il semble aussi que le P. de Gallillel s’était de bonne heure mis a l’œuvre. Le P. Charrier dit avoir trouvé à Rome un manuscrit de l’ouvrage du P. de Gallillet sur le Sacré-Co ur, composé dès 1696. Histoire du V. 1’. Cl. de la Colombière, p. 482, note. Ce serait lui probablement dont il est question dans Letierce, t. il. p. M. Si cela est, les réviseurs romains louèrent l’œuvre, mais trouvèrent la publication inopportune, 1697. C’était le temps où Rome s’occupait de la dévotion nouvelle.

C’est sous Innocent, en 1697. que la S. C. dea Rites fut pour la première fois saisie de la question. Des I687. sous Innocent XI. les visitandines avaient fait des démarches, qui n’eurent pas de suite. Mais elles intéressèrent à la cause du Sacré-Cœur la reine détrônée