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CLÉMENT D’ALEXANDRIE


purificatrices envoyées par Dieu. Strom., IV, c. xiv, }’. G., t. viii, col. 1364. Voir plus loin : Jugements et sanctions. Les purifications amènent l’âme à la pénitence, èxoiàÇovxai fj.sravoÊÏv. Strom., VII, c. ii, P. G., t. ix, col. 416. Clément, Strom., II, c. xiii, P. G., t. viii, col. 993-997, est amené par une citation du Pasteur d’IIermas à s’occuper de la u.Exâvoia. Celle-ci a été dépeinte par llermas comme une disposition morale, acte de grande sagesse : xrjv (j.exivotav o-jvec-iv sivai cpr^t |AEya), Y|v. Ibid., col. 993. Hermas et Clément, après lui, la décrivent par ses signes, ses ellets extérieurs : changement de vie et mortification. Voir Hermas, Pasteur, Mand., v, Funk, Patres aposlolici, 2e édit., Tubingue, 1901, 1. 1, p. 482 sq. Clément ajoute : La rémission des péchés diffère de la pénitence ; l’une et l’autre, d’ailleurs, sont en notre pouvoir. *A ?eo-iç xoivuv âp ; apxiù3v fjt, £xavoia ; ôcaçîpsi" âfjitpw oè ôeixvii<71 ta È ?’r^pX-i. Ibid.

Il faut voir plus loin une autre distinction : celle de la rémission, Scsete ;, et du pardon, rjvyyvwi.r r Après avoir remarqué dans une explication allégorique, ibid., col. 1009, que la [Astàvota, de sa nature, appelle le pardon, ffvi-yï-vcôfvvj, il distingue pardon et rémission : le pardon ne comporte pas la simple rémission, mais la guérison. 'II G>yfiwy : <) ck où xaxà acpso"iv, à’/.Xâ. xaxà i’ao-iv <rjv’o-xaxai. Le pardon ne semble pas avoir été une chose très rare, puisque Clément fait allusion, Strom., II, c. xx, P. G., t. viii, col. 1068, à des prêtres trop indulgents pour les fautes et trop prompts à accorder le pardon : oao-jç yàp Sià tÔ çiXrxài ; 7tpbç à|xapfia ; Ej£Siv r <7'jyyva>[/Y) Ka.ouvéçiyîTai. Cf. ibid., col. 1068. Le Seigneur dit ou vertement que les fautes et les péchés sont en notre pouvoir, quand il nous montre les modes de guérison convenables aux maladies, quand, par la voix d’Ézéchiel, il demande aux pasteurs de nous corriger, icpbçTûvttotjvsvcov Ènocvopûo’jo-ôat f)oA6pevoç r^i.-xç. Car, dit le Seigneur, c’est une grande joie pour le Père céleste, que le salut d’un seul pécheur. Ibid.

Dans un passage souvent discuté. Clément parle de celui qui, ayant quitté les mœurs païennes pour embrasser la foi, retombe après la première rémission, iÏçetcç. Quand même il obtiendrait le pardon, il lui faut rougir, puisqu’il ne peut retrouver la pureté de la première rémission, xav avyyvoijr/", ; xvyyavr], àiôsÏTÔai ôçeîXsi, u.ï]xéxi XoudjxEvoç eïç aqpeo-tv àu.apx » ôv. Slrom., II, c. xi, P. G., t. viii, col. 996. D’ailleurs, Clément vient de citer Hermas, qui s’exprime ainsi : Même à ceux qui, après avoir embrassé la foi, retombent en quelques fautes, Dieu, dans sa grande miséricorde, a donné une seconde pénitence ; alin que celui qui aura été tenté après la vocation, s’il est vaincu par contrainte ou par surprise, reçoive encore une pénitence unique sans retour possible. 'ESwxev ovx a>.)Y)v âiù toï ; xav Tîj 7t : TT£i TrepiTri-To-jTt’xiii 7T/, T ( a(j.E).7, (j.att, ixo}.ue>.eo ; wv, (j.Exâvotav SsvTÉpav, r ( v ei’xi ; Èy.ïiEipao-Qeî/) |j.sxà xr.v xXt.tiv, pta^Ô ; ’;  ; SE y.a xaxaTOcpKi :, (liav e’xg [AExâvoiav à|UTavév)TOV Xâêï). Slrom., II, c. XIII, P. G., t. VIII, col. 9%. La citation et le contexte paraissent indiquer une certaine tendance au rigorisme. Quelques critiques veulent y voir simplement un symbole emprunté à la doctrine d’Hermas, une figure du prix de la grâce intérieure qui n’est point donnée indéfiniment et sans mesure, et du danger de son abus. Se plaçant au point de vue ascétique et parénétique, Clément aurait voulu mettre 1rs fidèles eu garde contre ces périls. A ce propos, il faut noter que pour Clément, comme pour Hermas, c’est un signe de pénitence que de demander fréquemment le pardon de ses taules, 6dxï]91ç tofvvv u.sxavoia ;, où [UTÂvoia ~’iù â/.t ; àtTEtVJat o-j-’yv in |j. /, ’./, is’ol ; TÙ.r t >.j.i>o0u.ev iroXXâxtç. Strom., II, c. XIII, P. G., t. viii, col.996.

3. Doctrine pénale eschatologique, jugements et sanctions. — a) Distinction de. divers jugements el sanctions correspondantes. — Clément parle à diverses

reprises de jugements partiels, provisoires, auxquels correspondent des épreuves purificatrices : corrections nécessaires… par des jugements variés, TracoEÛces ; al àvayxaïai… Scà 7xpoy.pi<7c(ov 7rotx(Xwv, Strom., VII, c. II, P. G., t. ix, col. 416 ; châtiments partiels, que l’on appelle corrections, [j.Epiy.a uatÔEiai, a ; -/o), âo-st< ; ôvo(iâ-Çouo-tv. Ibid., c. xvi, col. 512. Ces châtiments providentiels sont infligés par le ministère des anges, Stà xiôv ~pQ(7s/(i)v àyyÉ>.(ov. Voir Hort, op. cit., p. 217, note sur la continuité des intermédiaires angéliques et de leur ministère providentiel, signifiée par ^pejÈ/^ç. Ces jugements provisoires sont expressément distingués du jugement final et décisiꝟ. 7tavTÉ).r|ç -/pc-riç. Ibid., c. il, col. 416 ; c. xvi, col. 542.

b) Théorie du châtiment. — L’utilité et la légitimité du châtiment, sa place dans l’ordre providentiel, sont des considérations très iainilières à Clément. Voir spécialement Strom., I, c. xxvil, P. G., t. viii, col. 917, 920, 921 : apologie de la Loi en tant que pénalité ^comparaison du mal moral à la maladie physique, du châtiment au traitement médical ou chirurgical ; nécessité providentielle de la douleur. Faut-il en conclure que, dans la pensée de Clément, tout châtiment infligé par la providence est médicinal, en d’autres termes que Dieu ne punit pas, mais qu’il corrige seulement ? On serait porté à le conclure de Strom., VII, c. xvi, P. G., t. IX, col. 541 : Dieu ne châtie pas : car le châtiment consiste dans la réciprocité du mal intligé, Qeôç o-j x :  ; i.(opeîxat. sare ys rj Tiutopia xaxoO àvxa7tôSoo-cç. — Pourtant, il faut chercher la pensée de Clément dans le passage où il traite la question d’une façon générale, ex professo. Slrom., IV, c. xxiv, P. G., t. viii, col. 1361, 1364. En cet endroit, d’abord, il emploie d’une façon large le terme qu’il repoussait au sens strict de vengeance ou de talion, tt^copoJfj.EOa, parlant des châtiments encourus par nos péchés ; ensuite, il indique expressément le double rôle utile du châtiment, non seulement la correction du coupable lui-même, mais encore l’admonition exemplaire qui en préservera d’autres ; enfin, en terminant ce chapitre, il distingue expressément la catégorie des corrigibles, ncmôevôi.ivoi, et celle des rebelles, airio-Tot. Cette dernière distinction des corrigibles et des infidèles rebelles revient ailleurs. Slrom., VI, c. xiv, P. G., t. ix, col. 333. Le même texte, Is., xl, 15, est allégué, voir la note de Potier ; et les aixioroi sont représentés comme s’étant volontairement placés en dehors de l’ordre salvifique, séparés du corps, uEptiTot 6Îç o-a>Tï)p ! ’av, à7ropp17TTÔ]j.Êvo’. to-j <ju>|j.axo :. Voir encore Strom., I, c. XXVII, P. G., t. viii, col. 920, châtiments des incorrigibles pour l’utilité des corrigibles, et Strom., VII, c. ii, /’. (’, ., I. ix, col.’(13, 416, double catégorie de libre arbitre, ici rebelle, là corrigible.

c) Purification après la mort. — Celte purification se lait par le moyen de châtiments, nécessaires avant de parvenir à la demeure réservée, àTcoOÉ<rOai xà iraOr) àvoy/.Y) xoijtov, tbç ètç xrjv [Aovrçv xïjv oîy.Eiav ywprjTac BuvYiBîjvat. Strom., VI, c. xv, /’. G., t. IX, col. 332. Ces châtiments consistent partiellement dans le délai de la béatitude, partiellement dans la confusion des fautes commises, peines morales qui subsistent menu 1 après le châtiment et la purification : xxv TcaÛToiviat ï.pa nou al xi(J.(opc’oci /.axa xr, v ano7t).T|pquTcv tt)Ç èxxi’<j£( : > ; y.ai xr, ; èxiorou àT : oy.aO’ipT£(i> ;.

d) Jugement dernier, jravr<X » |ç xpt’o-îç, et châtiments définitifs. — H est question de la manifestation du Seigneur dans Sun second avènement, de la contusion des pécheurs, dans Adumbrat. in I Joa., ii, 23, P. G., t. ix, col. 737. Hune façon générale relativement à la justice présente et future, aux jugements et châtiments, voir Strom., V. e. XIV, /’’', I. ix, col. 181, où sont réunies des citât ions d’écrivains païens. Les infidèles et pi cbeurs, Siriorot, àvsatot, que Clément a nettement dis I lingues et qualifiés d’endurcis, incorrigibles, ne ressus-