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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE’1406

métropoles ou évêchés, situés dans les possessions vénitiennes ou françaises. La liste des archevêchés autocéphales, dans la Notitia du xve siècle, se réduit à huit noms : Proconèse, Carpathos, Égine, Pogoniané, Elassona, Cos, Leucade, Phanarion ou bien Ezova. Il y avait toujours eu une certaine tendance à diminuer le nombre de ces dignitaires ecclésiastiques, qui ont aujourd’hui complètement disparu. La liste des évèchés suffragants ne comprend aussi que 78 noms. Voici les noms des métropoles qui en possédaient avec le nombre respectif d’évêchés suffragants : Héraclée 6, Nicomédie 1, Thessalonique 10, Tirnovo 3, Andrinople 1, Corinthe 5, Monembasie 8, Athènes 6, Patras 2, Trébizonde 2, Larissa 10, Xaupacte 4, Rhodes 1, Pbilippes 1, Serrés 1, Mitvlène 1, Janina 4, Lacédémone 3, Euripos 5, Oungrovalachie 2, Moldovalachie 2. A ces 72 métropoles, 8 archevêchés et 68 évêchés, il convient d’ajouter les Églises autonomes de Bulgarie ou Ochrida, de Russie ou de Kiev, de Chypre, enfin de Géorgie, qui avaient un certain lien de dépendance vis-à-vis de Constantinople, et l’on aura le tableau complet de la hiérarchie ecclésiastique byzantine, peu après la chute de l’empire des basileis.

Ce tableau de la hiérarchie byzantine serait incomplet, si l’on n’y ajoutait un petit aperçu sur les autres Églises orthodoxes, voisines et filles de Byzance, qui acceptaient d’elle la juridiction religieuse, en attendant de rompre plus ou moins avec son pouvoir et de proclamer peu à peu leur autonomie. L’Église de Constantinople fit une excellente acquisition au xive siècle, lorsqu’elle réussit à implanter une hiérarchie ecclésiastique au nord du Danube, chez les Roumains. Ce fut sur la proposition du voïvode de Oungrovalachie, Alexandre Bessaraba (1312-1365). Depuis que, en 1 3 47, le patriarche et le saint-synode avaient réuni la métropole de Bitzine ou Sotéropolis avec Alania, son titulaire dépossédé se trouvait sans diocèse et s’était réfugié à la cour du voïvode. Celui-ci obtint que le prélat, Hyacinthe Critopoulos, serait nommé métropolite de Oungrovalachie, éparchie qui fut fondée en 1359. Miklosich et Mûller, Acta patriarchalus Conslantinopolilani, t. i, p. 383-Bientôt on reconnut qu’un seul évoque ne pouvait suffire à un aussi grand peuple et on lui en adjoignit un second qui s’intitula métropolite d’une partie de [’Oungrovalachie, celle qui est près de Séverin. Le premier et avant-dernier métropolite de ce diocèse fut le frère du métropolite de la Valachie, Daniel Critopoulos, connu comme moine sous le nom d’Anthime. C. Auner, Lu Moldavie a icc, dans les Écho »

d’Orient, 1904, t. vii, p. 323. Ces deux métropoles sont signalées dans une notice épiscopale grecque, rédigée entre les anie- 9 I 153’I 1500, mais aux deux derniers rangs. II. Gelzer, Ungedruckte… Texte der Notitia episcopatuum, p. 629, *'>32. De plus, il y avait une troisième métropole, celle de Mavrovalachie, que signale également la même notice épiscopale, II. Gelzer, op. ci/., p. 632, et dont h’pri mier titulaire connu estJérémie en 1393. Miklosich et Mûller, Acta patriarchalus lilani, t. n. p. 170. Le nom de Mavrovalachie, co te celui de Russovalachie qui lui est analogue, est synonyme de Moldovalachie ou de Moldavie, comme le démontrent les actes du patri c, Miklosich et Mûller, op. cit., t. n. p, -iil ; c. Auner, dans t. VIII, p. 5. Ce fait devait pertnettre aux patrian t D lires « le II r ! i- m’oquer des conflits n tables. I.e pi emier de ces conflits eut lieu lorsque le patrian he oulni imposer < la Moldai ie le métropolite grec Jérémie.m lieu du roumain Joseph, que soutenaien coiiij une lutte fort longue et fort âpre des lut rieiinnii comme le vrai titulaire, le 2’i juilli i I i"l. mai ivec le tit’êque. La métropolie fut rétabli ihi. Sur toute cette

question, voir Auner. Échos d’Orient, t. VIII, p. 6-12. Les relations entre les principautés danubiennes et Constantinople furent, du reste, interrompues après le retour des Pères de Florence en Orient et surtout après la prise de Constantinople par les Turcs, 1453. Mécontents de voir leur métropolite passé dans le camp des Latins, les Moldaves se tournèrent vers le patriarche gréco-bulgare d’Ocbrida, Nicodème, qui restait fidèle à l’ancienne orthodoxie et ils lui demandèrent de consacrer leur nouvel évêque, Théoctiste, diacre du fameux Marc d’Éphèse. Cette consécration eut lieu en 1152 ou 1453 au plus tard. C. Auner, dans les Échos d’Orient, t. viii, p. 132 sq. Pour le même motif sans doute, bien qu’il ne parlât que de lYloignement de Constantinople, le voïvode Etienne de Valachie réclamait, en 4457, un métropolite d’Oungrovalachie à Dorothée, patriarche bulgare d’Ocbrida. Celui-ci se rendait avec empressement à cette demande et il sollicitait même, en vertu d’anciens privilèges tombés en désuétude, la juridiction ordinaire sur I’Oungro valachie. Ces anciens privilèges consistaient en ceci qu’un évêché des Valaques avait réellement dépendu autrefois de l’Église d’Ocbrida. Par malheur, ces Valaques habitaient le Pinde et la vallée du Vardar ; ils n’avaient donc rien à démêler avec ceux de la Moldovalachie, qui relevaient bel et bien de Constantinople. Quoi qu’il en soit de cette dépendance des Valaques vis-à-vis d’Ocbrida, elle ne fut pas de longue durée et nous retrouvons les deux métropolies d’Oungrovalachie et de Mavrovalachie inscrites sur la notice épiscopale d’avant 1500. Chacune d’elles a même deux suffragants, l’une Rimnic et Buzau, l’autre Randeoutzos et Roman. II. Gelzer, Ungedruckte. .. Texte der Notitiee episcopatuum, p. 636.

Pour la période allant du xiii° au XVIe siècle, il n’y a pas à se préoccuper de l’archevêché gréco-bulgare d’Ocbrida. Son autonomie, reconnue par Basile II, n’e^t pas encore contestée et, s’il se produit des divergences entre cette Église et celle de Constantinople, elles sont uniquement causées par des questions de détail. Il n’en va pas de même du patriarcat bulgare de Tirnovo, qui suivit le réveil de la nationalité bulgare et accompagna la fondation du second empire bulgare (1204). Celui-ci fut réellement créé aux dépens de Constantinople cl, s’il fut reconnu un jour (1235) par le patriarche œcuménique, on peut croire que les nécessités politiques y eurent plus de part que la sympathie ou même la fraternité religieuse. Du reste, ce patriarcat de Tirnovo devait suivre les vicissitudes du second empire bulgare et disparaître avec lui sous les coups des Turcs (1393). Voir Bulgarie, t. ii, col. 1189-1194. Le patriarcat de Constantinople, qui trouvait déjà dans les Turcs ses meilleurs alliés, s’empressa de s’annexer ce bien I en déshérence et d’inscrire sur ses listes épiscopales les évêchés bul ne ut vacants.

En sa qualité’de siège d’une Église nationale, Tirnovo jouit pourtant de quelques prérogatives et. dans la notice épiscopale d’avant 1500, on voit cette ville figun i au I ! rang, à cote des plus anciennes métropoles b lues. II. Gelzer, I di r.utitise

j atuuni, p. 628.

Nous avons vu l’I Kiev ou de Russie relever

du patriarcat grec di ilinople et figurer sur les

notii Dans la Notitia d’Andronic 11,

-. c. nni’Iropole est descendue du 60 »

au 71 c rang, II. Gelzer, Ungedruckte.., Texte der X

uni, p. 599 ; elle manque, au contraire, dans

celle d’Andronic IN (1328 1341). Il est possible que cette

ace soit atlribuable au fail que Gédimir, prince de Lithuanie, s’empara de Kie* en 1323 el annexa la Ruthénie ou Petit i taU. Le métn

Kiev s’eiifuil en elli I un ne il 1.1 1< ueul, Vladimir, niais pour revenir bientôt.

Apres bconcile d’Floi I W)) Isidore, métro-