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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


cile et, à la suite de plusieurs conférences, l’accord préliminaire put enfin s’établir. Les Pères promettaient de l’argent et des troupes, ils prenaient également sur eux les frais qu’entraînerait le voyage d’aller et retour di l’empereur et de 700 personnes, ainsi que leur entrelien pendant toute la durée du concile, mais à condition que les Grecs se rendraient dans une des villes choisies par le concile. Les représentants de l’empereur acceptèrent ces conditions, 7 septembre 1434. Il fallait maintenant obtenir l’approbation du pape et celle de Jean Paléologue. Eugène IV, qui avait négocié de son côté, finit par confirmer, le 13 novembre 1431-, la convention passée entre le concile et les Grecs, à moins que son légat à Constantinople, Garatoni, ne fût arrivé à une autre transaction. C’est précisément ce qui avait eu lieu ; aussi les pourparlers continuèrent-ils entre Rome, Constantinople et Bâle, jusqu’à ce qu’on se fût mis d’accord sur la ville qui servirait de résidence au prochain concile et sur les points qui y seraient mis en discussion. Comme ceci intéresse particulièrement le concile de Florence, voir cet article pour la suite chronologique des événements. Le décret d’union fut signé à Florence, le 5 juillet 1439, par l’empereur, par 18 métropolites grecs et par un certain nombre de délégués. L’accord, imposé pour des raisons politiques, ne survécut même pas au voyage ; à peine arrivés à Byzance, 1 er février 1448, les évêques s’empressèrent de renier leurs signatures et de détruire l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir. Il faut lire dans Ducas, P. G., t. clvii, col. 1113 ; II. Vast, Le cardinal Bessarion, Paris, 1878, p. 116, 1a scène humoristique de leur trahison. Leurs cris apitoyèrent tellement le peuple qu’il fut impossible au basilcus de proclamer le décret d’union ; pourtant un successeur catholique, Métrophane de Cyzique, fut donné au patriarche Joseph II, qui était mort à Florence’pendant la réunion du concile. Les opposants avaient à leur tête le frère de l’empereur, Démétrios, et surtout.Marc d’Éphèse, qui ne cessait d’exciter la foule contre les Occidentaux. La meilleure conquéle de ce parti fut celle de Georges Scholarios, officier de la cour et partisan de l’union à Florence, lequel renonça à sa haute position et revêtit l’habit monastique, liés lors, il fut regardé comme le vrai chef de l’opposition. Le patriarche Métrophane, abreuvé de dégoûts, fut contraint d’abdiquer et ce ne fut qu’après une série de querelles et de négociations qu’on lui donna un sui Vlam mas, attaché au

parti de Rome. Les orthodoxes, qui s’étaient calmés un peu pendant la croisade de l’Occident contre les Turcs, se montrèrent de plus en plus intraitabli i, en apprenant la victoire des Turcs à Varna, 10 novembre liii, et l’écrasement des armées latines. Le désastre des Slaves à Kossovo et la mort du barileus Jean VII, 31 octobre 1448, ne firent qu’aggraver la situation.

Constantin XII Dragasès hésita, dès le début de son

règne pour savoir de quel côto il se prononcerait. S’il

irouvé aujourd’hui. Oir. Pap.noaiinou, Ta irpaxTlxil

ti|{ oCtûj Xcfouivi, ; i<7--j-r { : Jv’A- ;  : ’- ; Soffa <rov<S50vi

( I V.V) i I. a’-, r, [aroptxT] àijîa xvtûv, Constantinople, I

que les actes du concile de Sainte-Sophie en I 150, qui

aurai ! rejeté l’union de Florence, sont inauthentiques

et ont été vraisemblablement fabriqués par ( oorges

au début du i jue l’avail sou t. nu Allai lentalis atque orientalis

. p. 1380-1395, il h pat du tout

di luontré qui’le concile lui-même n’ail pas eu lieu.

Voir Écho » d’Orient, 1900 1901, t. iv. p. 127. n i I dit,

t. dans la i<’« lu patriarche Niphon i I

par un contemporain, que l’empereur réunit un

concile pour annuler celui di,

In pi

itu,, .

la fui ! pi qui

se réfugia à Rome vers ce moment ; cela nous expliquerait aussi la lettre sévère et pressante que le pape Nicolas V adressait à Constantin, le Il octobre 1451, pour qu’il rappelât sur son siège le patriarche légitime et qu’il fit proclamer au plus tôt le décret d’union dans ses États, comme l’avaient fait tous les États catholiques de l’Europe occidentale. P. G., t. cix, col. 1201-1212 ; E. Legrand, Bibliographie hellénique aux XVe et iu< siècles, t. i, p. r.VTii. Quoi qu’il en soit exactement de ce fait, si les dispositions du basilcus à l’égard de Rome se modifièrent à partir de ce moment, celles de la multitude ne changèrent pas. Et lorsque, le 12 décembre 1152, l’union de Florence fut solennellement proclamée à Sainte-Sophie par le cardinal Isidore de Kiev, en présence de la cour et d’une partie du clergé, la foule irritée courut manifester au monastère du Pantocrator, devant la cellule de Georges Scholarios, qui les poussa à la révolte ouverte, en disant que « le jour où ils renonceraient à la religion de leurs pères, ils seraient soumis à la servitude étrangère » . Les événements vinrent bientôt démentir ces sinistres prévisions. Sans que les Grecs eussent renoncé à la religion de leurs pères, le 29 mai 1453, Mahomet Il emportait d’assaut Constantinople qu’il assiégeait depuis le 5 avril ; les villes qui résistaient encore tombèrent peu à peu entre les mains du conquérant, comme Athènes, Lesbos, Trébizonde, dont le malheureux empereur David fut emmené prisonnier à Stamboul et étranglé dans un cachot, 1460. Le patriarche catholique, Grégoire Mammas, qui n’avait pas abdiqué et que probablement on n’avait pas déposé, mourut à Rome en 1458. Il eut pour successeur Isidore de Kiev, qui mourut en 1463 des suites d’une attaque d’apoplexie. A la mort d’Isidore, le pape Pie II nomma le cardinal lîessarion, jusque-là archevêque de Nègrepont, et celui-ci s’empressa d’adresser à ses ouailles une longue lettre, qui se distinguait surtout par la théologie pratique. Ses appels à la concorde, à l’union et à la reconnaissance de la suprématie romaine ne furen’guère entendus, car ses compatriotes commençaient à se plier au régime turc et la Grande-Église jouissait, sous ses nouveaux maîtres, de plus d’autorité, sinon de plus de crédit, qu’elle n’en avait possédé sous les empereurs byzantins. lîessarion mourut, avec le titre de patriarche de Constantinople, le 14 novembre 1 172.

XVI. Juridiction du patriarcat byzantin, xiirxvi e siècles. — En dépit de la conquête latine, la liatyposis de Léon le Sage, remaniée par Isaac l’Ange, ne subit que des modifications insignifiantes, durant le royaume de Nicée (1204-1261), et le règne de Michel VIII Paléologue ( 1259-128 i ion synodale du patriar che Arsène, mai - 1256, Miklosicb et Millier, Acta palriarchatus Constantinopolitani, 1. 1. p. 119, montre que c’était encore la Notitia d’isaac l’Ange qui avait force de loi ; il en est de même d’un acte Synodal du patriarche Xiré phore, du {" janvier I2<i(t. Bulletin de l’Institut archéologique russe’ic Constantinople, 1903, p. 163-171. Cependant, sous Michel VIII, fut introduite une autre Notitia, à laquelle renvoie Andronic II, lors du channt qu’il fit subir aux lM l’époque

de la rédaction de ci’document se placerai) entre les années 1260 et 1270. I a Notitia de Michel VIII, II. Gelzer, Vngedruckte… Texte der Notitim episcopatuum,

. comprend une liste de h’* » métropoles et <r i 51 premiers noms ne

oient aucune divergence, sauf que la Crète a supplanté Sél< irie au n. 30. De même, les si compris du n. 52 au n. 8(i sont identiqu

liste et d.ii.me ne, P.irlbc. op. <’it.,

p. 97. sauf qui’Apro a pria la place d’Api de Bilhy iu n. e/.). Suivent 20 métropoles ; Silivrie, Arcadioupi mbrie, Milet, Gardique, Hypépa, Phila delphii polis, Euripoa