Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/658

Cette page n’a pas encore été corrigée
2583
2584
CYRUS — CZEPANSKI

lique des deux énergies et des deux volontés dans le Christ qui fit les frais de cette réconciliation. Sergius n’en exprima pas inoins ses remerciements à son ami. Mansi, t. x, col. 971 —976. Il n’en fut pas de même du moine palestinien Sophrone, qui avait assisté à l’entrevue d’Alexandrie entre les théodosiens et les catholiques. Il protesta tout haut contre une pareille union et alla tout aussitôt se plaindre à Constantinople auprès de Sergius, qu’il ne soupçonnait pas du complot et qui le tranquillisa sur l’orthodoxie de son confrère. P. G., t. xci, col. 433, 333 ; Mansi, 1. xi, col. 529 sq. Sur ces entrefaites, Sophrone devenait patriarche de Jérusalem et le pape Honorius, trompé par les lettres de Sergius, prenait en 634 fait et cause pour Cyrus contre Sophrone et interdisait à l’avenir l’emploi des expressions une ou deux énergies. Mansi, t. x, col. 527 sq. Un peu plus tard cependant, Honorius revint à de meilleurs sentiments à l’égard de Sophrone. Il négocia avec les arnhassadeurs que ce dernier lui avait envoyés et les pria de déterminer leur patriarche à ne plus employer l’expression de deux énergies ; en retour, il s’engageait à prier Cyrus de ne plus employer l’expression d’une énergie. De fait, Honorius nous dit lui-même, Mansi, t. XI, col. 580 sq., qu’il écrivit dans ce sens des lettres particulières à Sophrone, à Cyrus et à Sergius. En somme, la question n’avait pas fait un pas et Cyrus pouvait se vanter d’avoir pour lui la cour romaine.

A l’automne de l’année 638, Sergius renouvelait la discussion en faisant publier par Héraclius l’Eclhèse, édit dogmatique composé par le patriarche de Constantinople lui-même en 636. Mansi, t. xi, col. 9. Cyrus fit lire publiquement l’Ecthèse et en remercia Sergius par une lettre que nous avons encore, Mansi, t. x, col. 1004 sq., et qui date d’octobre ou de novembre 638. Son adhésion au monothélisme n’est donc pas contestable, et saint Maxime de Chrysopolis, comme les conciles du Latran en 0’« 9 et de Constantinople en 680-681, le représentent toujours comme un des principaux chefs de cette hérésie. Néanmoins, il importe de bien remarquer que Cyrus ne connut probablement pas les condamnations portées par les papes, successeurs d’Honorius, contre la doctrine d’une seule énergie et d’une seule volonté. Les derniers jours de Cyrus furent surtout occupés par l’invasion arabe. Son titre de vice-roi l’obligeait à prendre des mesures politiques et militaires contre les envahisseurs ; il ne faillit pas à ce devoir. Il s’illustra pendant le siège de Babylone ou le Caire et conclut avec les assiégeants un traité, que la cour byzantine jugea trop défavorable, 640. Disgracié et exilé pour ce motif, l’actif patriarche revint au pouvoir en septembre 641 et défendit Alexandrie contre les Arabes. Il eut la tristesse, avant sa mort, survenue le 21 mars 642, de se voir encore une fois destitué et d’assister à la prise de sa chère Alexandrie et à la conquête de l’Egypte. {{P début|90|mt=1 Pour le rôle de Cyrus dans la question monothélite, voir mon article, Sophrone le sophiste et Sophrone le patriarche, dans la Revue de l’Orient chrétien, 1902, p. 36-41 du tirage à part ; pour son rôle politique et religieux en Égypte, voir A. Butler, The arab conquest of Egypt, in-8°, 1902, passim.

S. Vailhé.


CZEPANSKI Jean-Laurent, théologien polonais de l’ordre des augustins (xviie-xviiie siècle). On a de lui : Controversiæ orientalis et occidentalis Ecclesiæ de subjecto potestatis ecclesiasticæ et inerrabili Ecclesiæ regimine, Varsovie, 1699.

Lanteri, Postrema sæcula sex religionis augustinianæ, t. iii, p. 462 ; Hutter, Scriptores ordinis eremitarum S. Augustini, etc., dans La Ciudad de Dios, 1883. t vi, p. 155 ; Encyk. koscelna, Varsovie, 1874, t. iii, p. 467 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 389.

A. Palmieri.