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CYRILLE DE JÉRUSALEM (SAINT]
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ainsi : Sed sélénium a Pâtre in sacerdotium humanis rébus superius perunctus ; oint éternellement par le Père pour un sacerdoce supérieur aux choses /iwmaines. L’autre leçon, ÙTtàp àvôpumwv, soutenue par les imprimés et par des manuscrits, donne ce sens, plus naturel : « oint prêtre éternellement par le Père, pour les hommes (on behalf of men, traduction Gilford). » Il ne s’agit plus d’un sacerdoce transcendant dont le Verbe remplirait les fonctions au ciel de toute éternité, mais d’un sacerdoce comme le nôtre dont il n’exercera les fonctions qu’ici-bas, pour les hommes et au nom des hommes. Seulement le Verbe n’est pas dit prêtre par simple destination, en vue de l’union hypostatique éternellement décrétée ; il en a déjà le fondement et le titre, éternellement sacré qu’il est par la divinité qu’il reçoit du Père. Suarc-z, De rncarnatione, disp. XL VI, sect. il, n. 4 ; Schwane, t. ii, p. 197. Telle est, semble-t-il, la conception cyrillienne. Rien qui sente l’arianisme, ni même un subordinatianisme réel. Il y a cependant inexactitude théologique sur un point : le sacre de Jésus-Christ, comme souverain prêtre, n’a pas lieu de toute éternité, en vertu de la simple communication que le Père fait au Fils de sa divinité ; même dans l’hypothèse de l’incarnation décrétée, ce sacre a lieu dans le temps, au moment où, le Verbe s’unissant hypostatiquement une nature humaine, le Christ commence à exister. C’est alors seulement, à proprement parler, que le Verbe est devenu Christ et prêtre. Comparer le 'lOanathématismr de saint Cyrille d’Alexandrie, cité plus haut, col. 2511. Ceci admis, il n’est pas vrai de dire avec dom Toulliss. III, n. 21, col. 188 sq., que la théorie du docteur palestinien vient d’une notion peu exacte, minus accurata, du sacerdoce ; elle semble venir uniquement d’une confusion entre le titre réalisé de souverain prêtre et le fondement éternel du titre, pris du côté du Verbe prédestiné à l’union hypostatique.

c) Cyrille attribue au Saint-Esprit des opérations qui ne conviennent pas à la divinité, comme d’intercéder pour nous, ou de coopérer par ses prières à la rémission des pêches, xvi, 20 ; xvii. 9, col. 948, 980. — Réponse. — L’objection suppose une fausse interprétation des pasincriminés. Dans le premier, l’orateur cite simplement les paroles de saint Paul, Rom., VIII, 26 : Jpse Spiritus intercéda pro nobis gentilibus inenarrabilil >Ks : paroles qui doivent s’entendre par métonymie, suivant l’explication plusieurs fois donnée par Cyrille lui-même à propos d’autres textes, par exemple xvi, 12, 2.".. wn. 2. 12. col. 933, 953, 969, 985. Dans 1 autre passage, il n’attribue pas les prières au Saint-Esprit, mais il rapporte l’interprétation donnée de Matth., m. 16, par quelques Pères : interprétation qui vise l’humanité de Jésus-Christ ou l'Église L’Esprit peut coopérer à leurs prières, dans le même sens qu’il est dit gémir en nous. Dom Touttée, col. 197.

i Incarnation et rédemption. — Sujel traité dans cinq La v a pour objet la personne qui

incarnéi Kal ei ; iva K£ptov 'It)00Ov Xpistév. La xii p., lie -mle lut même de l’incarnation, ottOxcoScVra fav8pwirfaavToi, prouvée par li Écritures

et justifiée par les motifs qui l’ont occasionnée. La xiii" el la xr. se rapportent, l’une à la passion et à i pulture du Sauveur, TravpuOivta xal -.'x-.ii-y. ; l’autre a i. àvaoravta, etc. ; vérités dont l’orateur m-i.li/' par le lieu ou il -.- trouve, parle grandement et noblement, lei établissant comme bits réels et les rapprochant de nombreuses circonstances prédites dans l rne n 1 1 itament dam li Nou < ni. La w

concerne le recoud avènement du Christ et son triomphe

lill. il. //./., r. ele. A relie r, i ( i-i..||. ^ ; illll

Cyrille accentue i es mots du symbole de ion 1

noanifi itemenl

l’erreui récent) di Marcel d încyre, n. 17, col. 909, La christologie du docteur palestinien répond > i en seignement catholique : sa doctrine s’oppose, avec une netteté remarquable, à ce qui, près d’un siècle plus tard, s’appellera le nestorianisme et l’eutychianisme ; on a pu comparer ses assertions avec les anathématismes de son homonyme d’Alexandrie. Mader, p. 95. Non seulement il affirme la divinité de Jésus-Christ et son identité personnelle avec le Verbe, Fils naturel de Dieu, îv, 9, col. 465 ; mais il insiste encore très vivement, sans doute à cause des erreurs de Paul de Samosate (voir, dans l'édition de Jérusalem, la note sur la catéchèse x, n. 5), sur l’unité du sujet auquel se rapportent les appellations de Fils de Dieu, Seigneur, Christ et autres qu’on lit dans la sainte Écriture : « Xous disons un seul Seigneur Jésus-Christ, pour que la filiation soit unique, » x, 3, col. 662. Il réprouve ceux qui ont osé parler d’un homme déifié, d’un homme glorifié en récompense de ses mérites, quand c’est le Verbe préexistant qui s’est fait homme, xii, 3, col. 729. A ces blasphèmes il oppose la foi en un seul et même Verbe, en un seul et même Christ, fils de Dieu et fils de David ; né une première fois du Père, et une seconde fois de la Vierge, xi, 5 ; XII, 4, col. 696, 729. Aussi Marie est-elle la Vierge mère de Dieu, IlapÔsvo ; r Gsotô/.o ;  ; et Jésus est le Dieu né de la Vierge, tbv èx IIap6=vcej yev-V 7]8évta Beâv, x, 19 ; XII, 1, col. 685, 725. La catéchèse xiii est tout imprégnée d’un langage qui ne s’explique que par l’union hypostatique et la communication des idiomes : sang du Fils unique ; le Seigneur jugé', raillé, crucifié ; le Fils de Dieu, Dieu lui-même soutirant, mourant, etc.

L’intégrité de la nature humaine du Christ n’est pas moins énergiquement maintenue. Le Verbe a pris une humanité soumise aux mêmes affections que la nôtre. ty|V ô^otoTtaôr, Torj-ï]v $](ûv. D’où non pas deux Christs, mais un Christ double en sa nature, StnXoûc r, v ô Xpiordç : homme par son côté visible, Dieu par son côté invisible. Cf. Homil. in paralyt., n. 6 : y.axi ri jtèv àvOpwttov, xatâ ti ôk Qeôv, col. 1137. A ces deux natures correspondait une double série d’opérations : celles de l’homme qui, comme nous, mangeait et dormait ; celles du Dieu qui marchait sur des eaux et nourrissait cinq mille hommes avec cinq pains, iv, 9. col. 166 sq. Mais sa naissance humaine, si réelle qu’elle ait été, devait elle privilégiée, yevvvjÔelç il àyla ; IlapÔEvov "/.ai âyiou IIveû[j.afoi ;. Ihttl. Cette affirmation de la conception virginale que saint Cyrille met dans son résumé des dogmes fondamentaux, il la répète en l’accentuant dans la catéchèse sur l’incarnation ; il l’appuie sur la prophétie dlsaïe, sur la doctrine évangélique et sur la foi de l'Église qui traite en hérétiques ceux qui font du Christ le fils d’un homme ; il en défend la possibilité contre les sarcasmes des Grecs et des Juifs, xii. 2, 3. 21, 27 sq., col. 728, 753, 760. Ailleurs enfin, il pal la sanctification extraordinaire que le Saint-Esprit opéra en Marie au moment de l’incarnation, pour la rendre digne de concevoir Jésus-Christ, xiii. 6, col, 975.

I.a sotériologie du docteur palestinien, romne christologie, donne l’enseignement catholique de son temps, exposé dune façon oratoire et populaire. Sa conception de l'œuvre rédemptrice apparaît surtout quand il développe les motifs de l’incarnation. Beau coup sont lues de l’excellence et de l’efficacité d’une rédemption opérée parle Verbe lait chair, xii. 13-15. col. 740 sq. Devenu semblable è noua, le Verbe divin sérail : i notre portée ; nous pourrions le voir, et il pourrait nonInstruire plus facilement. Dana sa nature humaine, il pourrait sanctifier le baptême en le

int. n se servirait, pour nous sauver, des n .ô met dont le d< mi n pour nou

à la vierge Eve, principe de mort, succéderait la vi i.ue. principe de vie ; à l’idolvtrie rerail substituée i adoration l< gitime de l’Homme-Dieu. Sous ces dehors