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CH RTLLE DE JÉRUSALEM SAINT


l’Église romaine, sur le canon de la sainte Église ou la suffisance et la nécessité de la Bible. Voir dom Touttée,

diss. III, h. loi, col. 287. La réponse à ces attaques el l’exposition de la vraie doctrine de saint Cyrille donne lieu i trois questions.

1. (’.a mm des saintes Ecritures, iv, 35, col. 500. — Pour l’Ancien Testament, vingt-deux livres ainsi divisés : a) douze livres historiques, le Penlateuque ou les cinq livres de Moïse, les Juges avec Ruth, les Rois en deux livres (I et II, III et IV), les Paralipomènes (I et 11), Esdras (I et II), Esther ; b) cinq livres écrits en vers, tx oi Tziyr^â, Job, les Psaumes, les Proverbes, L’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques ; c) cinq livres prophétiques, les douze petits prophètes, Isaïe. Jérémie avec Baruch, les Lamentations et la Lettre (dans la Vulgate, Baruch, c. vi), Kzéchiel, Daniel. Le tout entendu d’après la version des Septante que, suivant la légende d’Aristée, Cyrille tient pour inspirée. Par le fait même, il faut comprendre dans le livre de Daniel le cantique des trois enfants dans la fournaise, il, 16 ; ix, 3, col. 404, 640 ; l’histoire de Bel et du dragon, xiv, 25, col. 857 ; celle de Susanne, xvi, 31, col. 961. Pour le Nouveau Testament : les quatre Evangiles, à l’exclusion de tous les autres qui sont pseudépigraphes et pernicieux ; les Actes des apôtres ; les sept Epitres catholiques ; les quatre Epitres de saint Paul. « Que tout le reste soit mis [à part] au second rang, xà £è Xo171à Ttâvra [e ?o>] y.eidôco êv 5euTÉpo> ; et ce qu’on ne lit pas dans les églises, ne le lisez pas davantage en particulier. » Ta Se Xotroi, par rapport à ce qui précède, c’était pour l’Ancien Testament : Tobie, Judith, la Sagesse, l’Ecclésiastique et les Machabées ; pour le Nouveau, l’Apocalypse, cf. XV, 16, col. 892. Saint Cyrille avait dit auparavant, n : 35 : « Ne lisez rien des livres apocryphes, toW aTro/.p-Jcfiwv ; pourquoi vous fatiguer inutilement à lire ceux qui sont objet de controverse, irsp’i Ta ànï>iSa>.)6| ;.îV3c, vous qui ne connaissez pas ceux qui sont reçus de tous, ra napà 7râ<jiv 6u.o).oi ; o-J[jLsva ? » Phrase qui montre que, pour le docteur palestinien, le terme de livre apocryphe s’oppose à celui de livre canonique, reçu de tous et lu dans les églises.

Le canon des saintes Écritures d’après les Catéchèses de saint Cyrille n’est ni le canon actuel de l’Église catholique, ni celui des Églises protestantes ; c’est le canon palestinien au milieu du IVe siècle, c’est-à-dire à une époque où la controverse relative aux livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament et de l’Apocalypse n’était pas encore terminée. Aussi Cyrille opposet-il les livres qu’il énumère, comme op.0XoY01Jp.Eva, universellement admis et lus dans les églises, aux àp.œiëx}.X6p.sva, livres contestés, qu’il met au second rang. Sur la particule llw et la note péjorative de dom Touttée, voir R. Cornely, Introductio gencralis, 2e édi t., Paris, 1891, p. 103, note 12. Au reste, l’auteur des Catéchèses, ne se fait pas faute de citer, textuellement ou par allusion, ces livres contestés de son temps, par exemple Sap., xiii, 5, dans Cat., IX, 2, 16, col. 640, 656 ; Eccli., iii, 22, dans Cat., vi, 4, col. 544 ; Apoc, v, 9 ; vi, 6 ; xii, 3 ; xvii, 9, dans CcU., x, 3 ; xv, 13. 22, 27, col. 661, 888, 900, 910. Voir en outre, dans l’édition des œuvres de saint Cyrille par Reisch et Rupp, l’Index locorum Scripturse sacrée a Cyrillo citatorum, t. il, p. 459 sq. Ajoutons enfin que, si le canon définitif de l’Église catholique n’est pas donné par le docteur palestinien, il n’en est pas moins virtuellement contenu dans le principe qu’il énonce : « Apprenez de l’Église quels sont les livres sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament, » n. 33. « Méditez soigneusement et pratiquez ceux-là seuls que l’Église elle-même lit en toute assurance, » n. 35. Ce principe, qui lui faisait admettre fermement les ànoXofO’jp.eva présentés par l’Église, vaudrait pour les autres, du jour où ceux-ci seraient universellement admis et proposés par l’Église à la foi de

afants. fidèle au principe de son docteur, l’Église

de Jérusalem admit la conséquence et compléta son canon scripturaire. Dom Touttée, loc. cil, , n. 100, col. 3

2. Suffisance et nécessité relative’dures. — Dans ses Catéchèses, saint. Cyrille se proposait d expliquer le symbole aux catéchumènes, et de leur fournir des armes pour défendre leur foi, non ntconlre

les gentils, dont les dogmes étaient d’invention humaine, mais encore contre les Juifs, les Samaritains et les hérétiques qui, rejetant l’autorité de l’Eglise catholique, admettaient cependant, en tout ou en partie, celle saintes Lettres, mais en les interprétant arbitrairement ou en y mêlant leurs conceptions personnelles. C’est de ce point de vue qu’il faut juger ces paroles, qui viennent immédiatement après le sommaire des vérités contenues dans le symbole : « Tout ceci, nous le développerons maintenant de notre mieux, avec la grâce de Dieu, en appuyant notre démonstration sur les Écritures. Car, lorsqu’il s’agit des sacrés et divins mysti de la foi, on ne doit rien avancer, sans les saintes Ecritures, ni se laisser entraîner par de pures conjectures ou des constructions artificielles, etc., » IV, 17, col. 170. II s’agit bien ici d’une vraie suffisance et d’une vraie nécessité des Écritures, mais relative, c’est-à-dire sur le terrain, où l’orateur s’est placé, des vérités fondamentales de la foi catholique, énoncées dans le symbole : vérités qu’on peut et doit, armés des livres divins, défendre contre tout tenant de ces inventions humaines, appelées ici même conjectures, constructions artificielles, verbosités, raisonnements humains où les sophismes se glissent, ttiÔocvùt^te ;, /o- ; <ov xaTaoxsuat, z.vpE<rioyla.i t KaTatrxEUïj ijo ?iijp.j.T( » v àv6pcoit£v(i>v. Tous les autres textes, compilés par Rivet, ne disent rien de plus, ou disent moins encore. La plupart ne contiennent qu’une manière oratoire d’affirmer, l’Écriture en main, le caractère divin et par suite obligatoire de la doctrine catholique ; tels v, 12 ; xii, 5 ; XIII, 8 ; xvii, 1, col. 521. 729, 781. 968. D’autres n’énoncent que l’inutilité, pour le salut, de problèmes plus relevés dont Dieu n’a pas ju_ propos de nous parler, comme le mode de la génération divine du Fils ou la nature intime du Saint-Esprit, xi, 12 ; xv, 2, col. 705, 920. Donner à ces passages un sens absolu, exclusif de toute tradition distincte de l’Écriture, c’est dépasser la pensée de l’orateur et le mettre en contradiction avec lui-même ; car, parmi les anciens Pères, il n’en est pas qui ait allégué plus de traditions proprement dites que saint Cyrille, et qui en ait affirmé la valeur plus souvent et plus énergiquement, qu’il s’agisse de traditions disciplinaires ou de traditions doctrinales. Voir plus loin, col. 2559 ; dom Touttée, col. 290 sq.

3. Rapport des Écritures « ?< magistère de l’Eglise.

— Cette question n’a pas été traitée spéculativement par l’auteur des Catéchèses, mais on peut dire qu’il l’a tranchée pratiquement, en vertu des principes qui précèdent. Pour lui, d’abord, l’Église est l’autorité chargée de nous certifier authtntiquement les Livres saints : ’ETrt’yvtoÔi rcapà tîjç’ExxXïjttîaç, Troîa ;, etc. Le chrétien, comme enfant de l’Église, doit s’en tenir à ce qu’elle a défini : Ei ojv, té/vov -y-, : ’ExxXyjaïa ; ù’v, ur, -apayâpaTTE to-j ; OstijioO ;, îv. 33. 35. col. 496 sq. En second lieu, l’Église est l’autorité chargée de nous transmettre et de nous proposer la révélation : la foi que les catéchumènes doivent apprendre et professer, c’est assurément une foi fortifiée par l’Écriture entière, mais telle que l’Église la leur présente, p.6*VT)v - : i ; i ûwô tt, ; ’ExxXY]ff(a( vjvc’ffoi 7rapaôc80(JL6Vï)V, tyjv Èx -i-7.’. ; 1 ?* ?’, ; (oxvp « »(iivr|v, v, 12. col. 520. Enfin c’est l’Église catholique qui, comme telle, a pour mission d’enseigner universellement et sans erreur tous les dogmes qui doivent être connus des hommes, XVIII, 23, col. 1044. Lussi, pour prémunir ses ouailles contre l’hérésie qui abuse des Écritures, par des sélections arbitraires ou