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    1. CYRILLE DE JÉRUSALEM##


CYRILLE DE JÉRUSALEM.SAINT

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348, où Pâques tombant le 3 avril (Larsow, Die Fest-Briefe des heiligen Alhanasius, Leipzig, 1852, p. 33, 47), le lundi de la semaine sainte se trouvait être le 28 mars, quelques jours après le commencement du mois de Xanthique et après l’équinoxe qui, suivant le comput alexandrin, avait eu lieu le 21 mars. Reiscli, p. cxi. sq. ; Mader, p. 8. Cyrille était-il encore simple prêtre ? Oui, si l’on s’arrête à l’opinion jusqu’ici commune, qui fait mourir saint Maxime en 350. Mais il aurait été déjà évêque, si l’on admet avec Mader, p. 10 sq., que cette mort eut lieu deux ou trois ans auparavant ; opinion qui, loin d’être contredite par l’étude intrinsèque des Catéchèses, en serait plutôt sonfirmée. Contrairement à ce qu’on voit dans l’homélie sur la guérison du paralytique, saint Cyrille n’y fait jamais la moindre allusion au premier pasteur ; par contre, il s’attribue le pouvoir d’examiner définitivement les mérites des candidats et de les admettre au baptême, Procat., 4, 15, col. 339, 357 ; il énonce la foi en juge autorisé, Cat., v, 12, col. 521 ; il semble se donner, dans la Ve mystagogique, pour le Upsuç ou ministre de la liturgie sacrée qui venait de s’accomplir : Facimus deinde menlionem cseli, etc., xxiii, 6, col. 1114. Autant de fonctions qui, à cette époque, témoignent d’une autorité propre, de soi, aux évêques ; et rien ne prouve, dans les documents anciens, que Cyrille ait agi comme mandataire du premier pasteur. L’assertion de saint Jérôme, que les Catéchèses furent l’œuvre de Cyrille encore adolescent, quas in adolescentia composait, ne fait aucune difficulté ; dans le style de saint Jérôme, l’expression in adolescentia convenait certainement à un homme de trente-cinq ans, âge suffisant pour l’épiscopat.

2° Homilia in paralyticum juxta piscinam jacentem, col. 1131-1154. — Homélie sur la guérison du paralytique, à la piscine de Bethsaïda, Joa., v, prononcée par Cyrille, encore simple prêtre, entre 343 et 318, en présence de l’évêque de Jérusalem, n. 20. Œuvre de jeunesse, bien inférieure aux Catéchèses, où l’orateur commente le récit de saint Jean et, dans la guérison du paralytique, malade de corps et d’âme, met en relief la puissance de Jésus-Christ, médecin des corps et des âmes. Dans une digression sur un passage du Cantique des cantiques, n. 10 sq., saint Cyrille se prononce fortement pour le sens mystique ou allégorique de ce livre sacré. UBomilia in paralyticum fut publiée pour la première fois par Th. Milles, en 1703, puis, d’une façon plus correcte et complète, par dom Touttée. L’authenticité est attestée par des témoignages positifs et par la concordance du style, des pensées, parfois de l’expression verbale, avec le style et les pensées des Catéchèses. Dom Touttée, Admonitio, col. 1129.

3° Epistola ad Constantium piissimum imperatorem, col. 1165-1176. — Lettre adressée à l’empereur Constance, en 351, pour lui raconter l’apparition d’une croix lumineuse, dont Cyrille avait été le témoin oculaire, le 7 mai de la même année. L’évêque de Jérusalem présente au prince cet événement comme une faveur céleste où il doit voir un honneur pour son règne, et pour lui-même un nouveau motif de s’attacher à la foi orthodoxe et de la protéger. A cette occasion, Cyrille rappelle, n. 3, l’invention de la sainte croix qui avait eu lieu sous le règne de Constantin. L’authenticité de cette lettre, niée par Rivet et quelques autres protestants, n’en a pas moins été communément admise, à cause de la ressemblance du style et des témoignages positifs qui déposent en sa faveur, en particulier celui de So/omène, 1. IV, c. v. Dom Touttée, Prseloquium, col. 1 155. Plus tard, cependant, des doutes ont encore été émis dans des articles sur saint Cyrille, comme celui de von Colin, dans Allgemeine Encyclopàdie de ?’Wissenschaften und Kiïnste, de Ersch et Gruber, Leipzig, 1832, t. xxii, p. 148 ; plus récemment, celui de Fôrstei.

dans Realencyklopâdie fier prolestantische Théologie und Kirche, ’>" « "dit., Leipzig, I89.s. t. ii, p. 384. En dehors du manque prétendu de témoignages positifs en faveur de l’origine cyrillienne de cette lettre, une objection spécieuse se tire de la contradiction qui semble exister entre les louanges données à Constance, empereur arien, et le souhait final de lui voir glorifier toujours la sainte et consuhstanlielU 1 Trinité, SoÇâÇovia

àt Tr, v à- ;  ; su y.’jl : à(U>oÛ(rtOV Tpiâîa. Mais, pour Ce qui

est île l’épithète de très pieux et des louanges données à Constance, ne serait-il pas abusif de fonder une accusation d’arianisme sur un langage qui ne dépasse pas les formules alors en usage, et que la simple prudence conseillait d’employer en s’adressant à un empereur plutôt trompé par les ariens que mal intentionné ? Remarque faite déjà par Théophane, loc. cit. Seules les dernières lignes, où se lit le terme ôiiooûctioî, sont d’une authenticité réellement douteuse. Elles ne se trouvent pas dans le texte publié par Gretser, De sancta cruce, Ingolstadt, 1600, t. ii, p. 512 (Opéra omnia, Ratisbonne, 1734, t. ii, p. 413), et Théophane, qui rejette à tort la prédication des Catéchèses après la lettre à Constance, suppose manifestement que le terme £|iooiS<no< n’avait pas été, jusqu’alors, employé par saint Cyrille. Pour expliquer la présence de ce terme dans la lettre et son omission dans les Catéchèses, doin Touttée suppose que dans l’intervalle saint Athanase avait passé par Jérusalem et avait levé tous les doutes en donnant la portée réelle du mot suspecté ; cette supposition ne répond pas aux faits, puisque le patriarche d’Alexandrie était passé par Jérusalem dès l’année 316. La finale SoÇôÇovra, etc., ne semble donc pas cyrillienne. Mais ce détail secondaire n’infirme en rien l’authenticité du reste de la lettre. En particulier, le fait de l’apparition d’une croix lumineuse qu’elle raconte, est attesté par trop d’auteurs contemporains pour qu’il soit possible de le révoquer en doute. Dom Touttée, Testimoniavelerum de signo crucis Hierosolymis viso, col. 1175.

4° Fragmenta deperditorum operum, col. 1181. — Sous ce titre sont compris trois passages, le second très court d’une homélie sur le miracle de Cana, Joa. n ; puis deux lignes d’un sermon sur ces paroles de Jésus : Ego vado ad Patrem rneum. Joa., xvi, 28. Fragments cités, le premier par un auteur anonyme antérieur au vme siècle et par les Pères du concile de Latran en 649 ; le second, par les mêmes témoins, et de plus par saint Maxime martyr ; le troisième, par Léonce de Byzance, Contra monophysitas, P. G., t. lxxxvi. col. 1836. La distinction des natures et des opérations, nettement exprimée dans ces textes, n’est pas une raison suffisante pour en nier la provenance cyrillienne ; la même doctrine est vraiment contenue dans des ouvrages authentiques du saint docteur. Cat., iv, 9 ; xii. 1 ; Homil. in paralyt., n. 6, col. 468, 728, 1138. Comme ces trois fragments et l’homélie sur la guérison du paralytique se rapportent tous à l’Evangile de saint Jean, dom Touttée a émis l’idée, purement conjecturale, d’un commentaire entier sur cet Évangile. Diss. II, n. 3, col. 125. Il est du moins certain qu’en dehors des discours qui nous sont parvenus, Cyrille en prononça beaucoup d’autres, soit à Tarse, pendant son premier exil, soit à Jérusalem même. Cat., x. 14 ; xii. 18 ; xiii, 9, 16 ; xiv, 21 ; xviii, 33, col. 680, 748, 785, 793. 856, 1055. Mais rien ne prouve qu’on ait recueilli et mis par écrit tous ces discours et autres semblables que, d’après quelques manuscrits, col. 325, l’évêque de Jérusalem aurait adressés tous les ans aux néophytes avant ou après leur baptême.

Au rapport de Photius, Bibliotheca, cod. 89, P. G., t. ciii, col. 296, saint Cyrille aurait collaboré, avec son neveu Gélase, à une continuation de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, peut-être pendant leur commun exil, de 367 a ;  ! 78. Mais Photius se trompe, quand il veut identifier ce travail avec une traduction grecque