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sur un seul, sur Pierre ; l’unité tic la base fait l’unité de l’édifice. Les schismes et les hérésies viennent du diable, o l>n ne peut avoir Dieu pour père, quand on n’a pas l’Église pour mère. » P. L., t. iv, col. 503. L’unité de l’Église est la conséquence et le rellet de l’unité de Dieu. l>om Chapman, Revue bénédictine, 1902, t. xix, p. 246 sq., 357 sq. ; 1903, t. xx, p. 26 sq., tient que le texte du c. IV n’est pas interpolé ; l’interpolation prétendue, qui remonte, selon l’opinion commune, au milieu du vr siècle, selon Benson, Cyprian, Londres, 1897, p. 200-221, 547-552, et Mercati, D’alcuni nnovi sussidi per la critica del testo di S. Cypriano, Rome, 1899, au IIIe siècle, serait de la main même de l’auteur, lorsqu’il envoya la seconde édition de son opuscule à Rome. Voir aussi Harnack, Zeitschrift fur die neutestamentliche Wissenscliaft, ; 1905, t. vi, p. 71. Voir à l’encontre J. Turmel, Bévue du clergé français, 1904, t. xxxix, p. 286-288. — L’instruction pastorale ou l’allocution aux vierges consacrées à Dieu, pour les prémunir en particulier contre les dangers de la coquetterie, De habitu virginum, ou, mieux peut-être, Ad virgines, P. L., t. iv, col. 439-461, remonte, selon toute apparence, à 249 et n’est guère qu’un écho des livres de Tertullien, Decidtu feminarum et De’virginibus velandis. — Le célèbre traité De l’oraison dominicale, P. L., t. iv, col. 519-513, écrit peut-être vers 252, a presque fait oublier l’ouvrage analogue de Tertullien, qui lui a servi de modèle. — L’instruction pastorale De mortalilale, P. L., t. iv, col. 583-602, provoquée par la peste qui, de 252 à 254, désola Carthage et ses environs, date pro. bablement de 252 ou 253. C’est une des œuvres maitresses de saint Cyprien ; l’évêque y a déployé, pour affermir son peuple contre l’abattement et le désespoir, tout son esprit de foi et tout son génie. — Une autre lettre pastorale, dont le texte n’indique pas la date précise, et que M. "Watson, The Journal of theological studies, 1901, t. ii, p. 433-438, a reculée jusqu’à 250, mais qui fut inspirée sans doute par les courses des barbares en Numidie, vers 253, Bardenhewer, op. cit., t. il, p. 419, le De opère et eleemosynis, P. L., t. iv, col. 601622, prêche aux chrétiens de Carthage le devoir de l’aumône. — La lettre pastorale De bono patientiæ, P. L., t. iv, col. 622-638, date du printemps ou de l’été de 256, cf. Harnack, Die Chronologie, t. il, p. 365 ; Monceaux, op. cit., t. ii, p. 311 ; Bardenhewer, op. cit., t. il, p. 419 ; écrite au plus fort de la querelle baptismale sur le modèle du De patientia de Tertullien, et destinée spécialement au clergé de Carthage, elle réfléchit la sérénité d’âme de’l'évêque et son amour de la paix. — A cette lettre s’ajoute, comme une sorte de supplément, l’opuscule De zelo et livore, P. L., t. iv, col. 638-652, qui parut, selon Benson, op. cit., c. xxiii, aussitôt après le De botio patientiæ, selon M. Monceaux, op. cit., t. il, p. 258, peut-être seulement en 257, et qui fait, lui aussi, ressortir la noble physionomie de saint Cyprien.

Lettres.

Le recueil de la correspondance de

Cyprien comprend 81 lettres, dont 65 de la main du grand évêque, et 16 à lui adressées et de provenance diverses. P. L., t. iii, col. 699-838, 851-862, 972-976, 990998, 1013-1019, 1021-1034, 1036-1044, 1046-1051 ; t. iv, col. 224-438. Ces lettres se rattachent toutes, les unes comme les autres, à l’épiscopat de Cyprien, et par conséquent ne remontent pas au delà de 248-249. Presque toutes, à cinq près, elles portent leur date dans leur texte, sinon toujours leur date précise, du moins leur date approximative. Il s’en faut pourtant que, sur la question de leur ordre chronologique, l’accord soit encore complet. Toutefois, avec les travaux récents de M. Nelke, Die Chronologie der Korrespondenz Cgprians, Thorn, 1902, et de M. von Soden, Die cyprian is<)he Briefsammlung, 1904, dans Texte und Untersucltungen, nouv. série, t. xiii, fasc. 3, la question a fait un

^rand pas. Cf. O. Ritschl, De epistulis cy/irianicis, Halle, 1885 ; Bardenhewer, op. cit., t. ii, p. 131 sq. ; Harnack, Die Chronologie, t. ii, p. 339-361. Des li Ltret qui nous sont restées, il appert que nous avons perdu Il lettres de l’évêque de Carthage. Cf. Bardenhewer, loc. cit., p. 439 ; Harnack. Ceschichte der altchristliche Lilleratur, part. I, p. 692. Mais, telle que nous la possédons, la correspondance de saint Cyprien nous offre un document du plus haut intérêt pour l’histoire ecclésiastique. C’est, en effet, aux affaires de l’Église que toute cette correspondance a trait, sans toucher à des faits d’ordre privé, encore moins d’ordre littéraire, et saint Cyprien n’y intervient que pour justifier son rôle d’évéque. En même temps qu’on y entend un écho des querelles doctrinales et de la discipline de l’Église au IIIe siècle, on y voit se dessiner la personnalité de l’auteur, avec son mélange de douceur et de fermeté, d’enthousiasme et de modération, de prévoyance et d’habileté pratique dans les conjonctures délicates.

II. ÉCRITS apocryphes.

Bien plus que les œuvres authentiques de l’évêque de Carthage, ses œuvres apocryphes ont éveillé l’attention et provoqué les études de la critique moderne. On les partage en deux groupes, l’un antérieur, l’autre postérieur au concile de Nicée.

Le premier comprend les dix opuscules ci-après, dont plusieurs tirent de leur date une particulière importance : Un assez piètre discours à la gloire du martyre, Liber de laude martyrii, P. L., t. iv, col. 788804, qui figure déjà dans le catalogue de 359, mais où rien, ni le fond ni la forme, ne témoigne du faire de saint Cyprien, et dont, malgré les recherches de M. Harnack, Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1895. t. xiii, fasc. bb, on n’a pas encore découvert l’auteur. Cf. Monceaux, op. cit., t. il, p. 102-106. — Un autre discours, qui figure aussi dans le catalogue de 359, sans doute à cause de l’analogie de son but avec celui des Testimonia de Cyprien, le Tractatus adversa* Judseos, P. L., t. iv, col. 919-926, dans lequel on avait cru d’abord retrouver la traduction d’une homélie grecque de saint Hippolyte, 'Aw>8eiXTiîiï| wpôç toj ; ’Iou5<x£ouç, mais dont on a reconnu plus tard l’origine latine, sans pouvoir toutefois en préciser l’auteur. Cf. Bardenhewer. op. cit., t. ii, p. 442. — L’opuscule en latin populaire. De montibus Sina et Sion, P. L., t. iv, col. 909-918. un intéressant parallèle de l’Ancien et du Nouveau Testament, que l’on date en général de la première moitié du me siècle, cf. Harnack, Die Chronologie, t. ii, p. 383 sq., et qui est sans doute de provenance africaine. — L’opuscule contre les spectacles, De spectaculis, dans S. Cypriani opéra, édit. Hartel, t. iii, p. 3-13, écrit probablement, selon M. Monceaux, op. cit., t. il, p. 112. par un clerc de l’école de Cyprien, mais que la plupart des critiques attribuent, non sans de graves raisons, à Novatien de Rome. Cf. Bardenhewer, op. cit., t. ii, p. i 13444. — L’opuscule sur.les avantages de la chasteté, Liber de disciplina et bono pudicitiæ, P. L., t. iv, col. 819828, qui semble trahir, comme l’opuscule précédent, la plume de Novatien. Cf. Bardenhewer, loc. cit., p. 444 ; Monceaux, op. cit., t. ii, p. 107 sq. — Un opuscule assez virulent contre le rigorisme de Novatien. Ail N valianum, dans S. Cypriani opéra, édit. Hartel. t. iii, p. 52-69, adressé par un évêque à son troupeau ver- -IX :. au lendemain de la persécution de Gallus et de Volusien, et composé, selon les uns, en Afrique, selon les autres, à Rome. Cf. Monceaux, lue. cit.. p. 87-91. M. Harnack, Die Chronologie, t. il, p. 387-390, 552 sq.. et M..1. Graliisch, dans les Kirchengeschichtliche Abhandlungen de Sdralek, Brestau, 1904, t. ri, p. 257-282, l’ont attribué, celui-là sans raisons décisives, au pape Sixte II. celui-ci par suite d’une méprise au pape saint Corneille. Cf. Bardenhewer, Litterarische Rundschau, i" novembre 1904, col. 332. — Un sermon vigoureux contre la fureur du jeu, Liber de aleatoribus, ou plus exactement, Ad-