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GYPRIEN (SAINT)


P. L., t. iii, col. Il 16, resta inébranlable dans sa conviction. Il ne contesta pas la nécessité de l’union avec le siège apostolique ; mais il contesta, dans l’espèce, le droit supérieur dont le pape se prévalait et réclama, au fond, pour chaque ôvêque une indépendance absolue. S’est-il rétracté jamais, nous n’en savons rien. De fait, il y eut entre Rome, mais entre Rome seulement, et les Églises d’Afrique une sorte de blocus spirituel ; point de schisme formel néanmoins, ni d’excommunication fulminée. Cette triste situation se dénoua par la mort du pape saint Etienne, arrivée le 2 août 257, peu après le premier édit de Valérien. Les relations furent aussitôt reprises entre le successeur d’Etienne, Sixte II, et Cyprien. Voir t. il, col. 219-251. Au mois de septembre 257, Cyprien était exilé à Curubis, au sud-est de Cartilage, de l’autre côté du golfe, et, le 14 septembre 258, il était décapité aux portes de sa ville épiscopale, dans VAger Sexli. Voir Monceaux, op. cit., t. il, p. 232-237, 371 sq. Il fut le premier évéque d’Afrique à recevoir la palme du martyre.

II. Ouvrages.— Des écrits très nombreux qui portent le nom de saint Cyprien, les uns sont authentiques ou tenus communément pour tels, les autres apocryphes.

I. ÉCRITS AUTHENTIQUES.

Saint Cyprien nous a laissé des traités ou opuscules, sermones, libelli, tractalus, et des lettres. Voir le diacre Pontius, Vila Cypriani, vu, P. L., t. iii, col. 1487-1488, et un catalogue latin anonyme de 359, publié par Mommsen, Hernies, 1886, t. xxi, p. 142 sq. ; 1890, t. xxv, p. 636 sq. Cf.Gœtz. Geschichte der cyprianisclie Lilteratur, Bàle, 1891, p. 32 sq. ; Harnack, Geschichte der altchrist. Lilteratur, part. I, Leipzig, 1893. p. 693 sq. ; Monceaux, op. cit., t. il, p. 243 sq. ; Bardenhewer. Geschichte der altkirchl. Lilteratur, Fribourg-en-Brisgau, 1903, t. il, p. 403 sq. Par une bonne fortune assez rare, l’œuvre de Pévéque de Carlhage semble nous être parvenue presque entière, sauf quelques lettres, bien des serinons sans doute, et peut-être aussi un dictionnaire Bténographique, remaniement des Notée Tironianæ, qui a disparu depuis la Renaissance. Cf. Harnack, <II. cit., part. I, p. 721 ; Monceaux, op. cit., t. ii, p.2’t5 ; Bardenhewer, "/>. cit., t. il, p. 453.

Traités.

Les traités de saint Cyprien se peuvent

partageren deux groupes, qui comprennent, le premier les opuscules apologétiques, le second les opuscules ayant trait à la discipline.

Dans le premier groupe on range les cinq livres suivants : I. ("n écrit de propagande, VEpislota ad Donatum, /’. /.., t. iv, col. 193-223, qui date environ de 216 et où l’auteur, sous la forme d’un entretien dans le genre des Tusculanes, justifie sa conversion au christianisme et prélude en quelque sorte aux Confessions de saint Augustin. Si Donalus <’t ; i il un personnage réel ou fictif, on ne Bait, Le style de l’opuscule, travaillé avec complaisance, trahit le rhéteur de la veille ; et saint Augustin, De dot trina christiana, iv, I i. /’. I… t. xxxiv, col. 102, relève ce défaut, dont Cyprien ira toujours se corrigeant. Selon M. Goetz, Texte und Untersuch., 1899, t. six, fasc. I. le court fragment intitulé : Cy

Donalo, el relégué par MUartel dans les Spuria di’ion édition, t. m. p. 272, sérail le début de l’Epi-Hola ">/ Donatum. Cf. Harnai k, /’< Chronologie der allchritt. Lilteratur, Leipzig, 1904, t, n. p

— 2. L’opuscule De’" vanité det ", <, , , / idola

< ! ’" tint, P /… i i. ol 564-662, n’est qu’un

I d (traits, formé sans douta par Cyprien peu apri - -a conversion, poui i n instruction i" rsonnelle apparemment, et publia pai d< - amis mais droits i 1 1 1 mune a aale. Monceaux, op

t. ii. p. 269 iq Saint Jén me, i i tt., . 5 P /. t. un, col. 668, > i<- premier tuthenticité de

ce) opusi ule d< d nn d

plus d’un 1 1 Itiqui modi i ai a-t-il refusé d’y n

la main de l’évêque de Carthage. Harnack, Die Chronologie, t. ii, p. 336-338. — 3. La vigoureuse philippiquo contre Démétrien, Ad Demetrianum, P. L., t. IV, col. 544-564, fut lancée probablement à la fin de 251 ou dans les premiers mois de 252. Les soupçons de M. Aube, quant à l’inauthenticité de l’opuscule, L’Église et l’Etat dans la seconde moitié du iiie siècle, Paris, 1885, p. 305-308, manquent de base. De Démétrien on ne sait rien, sinon qu’il était un personnage réel, point fictif, comme l’avait cru M. Schanz, Geschichte der rômische Lilteratur, t. iii, p. 314, et un simple particulier, cf. Harnack, op. cit., t. ii, p. 365 ; peut-être était-ce un chrétien fort tiède et d’assez peu de foi. Cf. Ehrhard, Die altchristliche Lilteratur, Fribourgen-Brisgau, 1900, p. 462 ; Bardenhewer, op. cit., t. II, p. 416. Saint Cyprien réfute en détail l’accusation, qui imputait aux chrétiens tous les malheurs des temps, et, en assignant aux fléaux qui désolent l’empire des causes naturelles, il censure avec éloquence les désordres des païens ; sa brochure est une première esquisse de la Cité de Dieu. — 4. Les trois livres des Témoignages contre les Juifs, Testimonia adversus Judseos, P. L., t. iv, col. 679-780, un recueil de textes scripturaires, remontent au début de l’épiscopat de Cyprien, et témoignent de son ardeur dans l’étude de l’Écriture sainte. Les deux premiers livres, dédiés à un certain Quirinus, vont à prouver, d’une part, la déchéance des Juifs et la vocation des gentils, d’autre part, la vérité du christianisme. Le 1. III, qui s’occupe des devoirs du chrétien, n’entrait pas.dans le cadre primitif de l’ouvrage, il se relie surtout aux deux premiers livres par le nom de Quirinus à qui il est pareillement dédié. L’authenticité de ce 1. IIP, pendant quelque temps suspecte, n’est plus aujourd’hui contestée. Cf. Harnack, Die Chronologie, t. ii, p. 335. Avant que le catalogue de 359 n’eût mentionné l’ouvrage, l’auteur de VAdversus alealores, Commodien, Lactance, Firmicus Maternus l’avaient connu et plus ou moins utilisé. Cf. Bardenhewer, op. cit., t. ii, p. 423 sq. — 5. Un autre recueil de citations bibliques, dédié à Fortunatus (sans doute cet évéque de ïuchabor dont on retrouve le nom au concile de Carthage du 1° septembre 256, P. L., t. iii, col. 1061), et que M. Gœtz s’est avisé, Geschichte der cyprianisclie Lilteratur, p. 51, de regarder comme apocryphe, date, selon toute apparence, de l’automne de 257. Le sous-titre du recueil, De exhortatione marlyrii. P. L., t. iv, col. 651-676. en indique l’objet principal ; les huit dernières thèses, qui sont aussi les plus développées, vont à exhorter les Chrétiens au martyre. Mais avec les cinq thèses du début, touchant le crime d’idolâtrie, le livre prend une allure d’apologie et achève, après les Témoignages contre les Juifs, de nous initier à la méthode apologétique de saint Cyprien. Cf. Monceaux, op. cit., t. n. p. 284 sq. ; Bardenhewer, <>p. <it., t. n. p. 430 sq. ; Harnack, Die

ologie, t. ii, p. 365.

Au groupe des traités de discipline appartiennent les huit opuscules ci-après, discours ou lettres pastorales

opuscules, nés à peu près des mêmes circonstances, I Dt’<I. I’. L., t. iv. col. 163-494, et le De unitate, ibid., col. 195-520, datent l’un et l’autre du printemps de 251. Dans le De a peine remonté sur s. m célèbre en termes enthousiastes la constance et la gloire d’une portion de son troupeau, Détail la multitudi apostasies et notifie fermement aux tombés la I d’une pénitence en règle. Cyprii n s’j attaque ï la moi, i. relâchée d< l i licissîmus et de pfovat. Dans I catholica’nitate, plus célèbre encore, quoique

p. 1 1 1 êtn inférii ur, comi mvre littéraire, au De lap

tit, il combat les schismatiquea du temps et surtout les adi pt<’i' Novatien. Sur les traces de saint Ignace

d’Antioi he, d établit et met en reliel le’! " il. i i r ii point de salul i -i -i bâti on I