Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/573

Cette page n’a pas encore été corrigée
2413
2414
CULTE EN GÉNÉRAL


renouvela formellement le précepte : Dominum Deum tuum adorabis et illi soli servies. Matth., iv, 10. Cf. Luc, iv, 8. Aussi saint Paul s’appuie-t-il sur ce commandement pour s’élever avec véhémence contre ceux qui détiennent la vérité dans l’injustice, veritatem in injustiiia detinent. Et pourquoi ? quia, cum cognovissent Deum, non sicut Deum glorificaverunt aul gratias egerunt ; sed… et mutaverunt gloriam incorruptibilis Dei in simililudinem imaginis corruptibilit hominis et volucrum et quadrupedum et serpentium. Rom., i, 18-23.

On ne saurait, contre cette obligation d’honorer Dieu d’un culte extérieur et public, trouver d’objection sérieuse dans ces paroles du Sauveur à la Samaritaine : L’heure vient, et même elle a déjà sonné, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » Joa., iv, 23. Xotre-Seigneur n’entend pas parla exclure le culte extérieur, mais montrer comment la religion se distinguera par une importance plus considérable et un accroissement du culte intérieur. Sous l’économie dont l’aurore a lui, l’adoration sera « en vérité » , in veritate ; c’est-à-dire qu’à rencontre du culte faux des Samaritain- ;, le culte des chrétiens sera vrai et authentique, et qu’à rencontre du culte figuré des Juifs, celui des chrétiens sera réel, et atteindra son objet non plus in timbra, mais dans sa divine et adorable réalité- révélée par la venue du Fils. En outre, l’adoration de l’avenir se fera in spiritu, « . en esprit » , c’est-à-dire que, par opposition à celle des Juifs qui se faisait plutôt au moyen de cérémonies extérieures et de victimes animales et sanglantes, la religion du Sauveur recourra davantage à la pureté du cœur, à l’intention de l’esprit et remplacera les victimes sanglantes par le sacrifice de l’esprit et la victime spirituelle de l’eucharistie. Cf. Knabenbauer, Commentarius in Joannem, Paris, 1898, [). 169 ; Batiflbl, L’enseignement de Jésus, c. iv, Paris, 1905, p. 113 sq,

Il importe de remarquer qu’ici l’opposition n’est pas radicale entre la religion juive et la religion chrétienne et ne peut se traduire absolument par l’opposition qui Bépare la chair de l’esprit. Xotre-Seigneur compare simplement dans sa pensée les notes principales des

deux Test ; tnts. Dans l’Ancien, la religion officielle

(’tait surtout extérieure, la sainteté était surtout légale, mais elle □ excluait pas les sentiments intérieurs sans es ne sont que mensonge. Scindile corda vettra et non vestitm nia écrie Joël, ii, 18, et

ertimini ad Dominum Deum vestrum. Facere mitericordiam et iudicium magis placet Domino i/uam victimes. Prov., i. 3. Dans le Nouveau Testament, c’est la sainteté intérieure qui domine, c’est par la droiturede l’intention que vaul le chrétien, mais le prix de

pas d’exprimer au

dehors v >-s sentiments religieux. Le culte intérieur el le culte extérieur appartiennent tous deux aux deux relief pour celui-ci dans l’ancienne loi, avec plus de poids pour celui-là dans la loi

UOUVl

s. mdouti : notre culte sont désintéressés :

iltendent uniquement i procurer gloire à Dieu el à

lui témoignei notn reconnaissance, mais s’ils onl

pour’/"’d< rendre non Dieu, ils ont pour

liai de nous améliorer et de nous perfectionner.

Saint Thi rappelle, à ce propos, un excellent prin hot quod tubditur

per lior quod vivificatur » ’oi a Sum. theol., Il ll q. i xxxi. a. 7 En effet,

d’un ensemble où lia ont leur

ipporlent l’appoint de leur valeur

propn’i di leur activité, mail duquel lia tirent en

amélioration et profit. En respectant, el en re « 

i onm i li m i ip| oi di d< pt ndani a, à 1 endroit

di Dit u les homn norent, tiennent dans

l’ordre et tirent de cet ordre et de Dieu le profit et les bienfaits de la protection de l’ordre et de la bénédiction de Dieu. Deo non exhibelw aliquid (cultus) propter ejus utilitatem, sed propter ejus gloriam, nostram autem utilitalem. Sum. theol., II » II æ, q. i.xxxi, a. 6, ad 2° m.

III. Culte de Dieu et de la Trinité.

Quelques précisions sont nécessaires pour déterminer les aspects sous lesquels la divinité peut être l’objet de notre culte. En effet, il faut distinguer en Dieu, l’unité et la trinité. Pouvons-nous diriger notre culte vers l’une et l’autre, ou vers l’une seulement, l’unité ou la trinité, et laquelle ? Xous avons dit que le terme vers lequel va notre religion et notre culte est la personne, parce que le culte étant une reconnaissance de droits et les droits étant possédés et exercés par la personne, c’est celle-ci qui recueille les hommages dus à ses droits. Or l’unité en Dieu, c’est la nature. La nature divine peut-elle être l’objet du culte ? Xous répondons qu’au point de vue naturel, Dieu nous apparaît comme personnel, nous ignorons naturellement la triple personnalité divine, mais nous savons que Dieu a toutes les qualités qui constituent un être personnel, tous les droits qui fondent un culte, et notre religion naturelle peut et doit lui adresser les hommages de son adoration. Après la révélation des personnes divines, l’Eglise continue à adresser son culte à Dieu un, parce que ce Dieu un n’est pas réellement séparé des personnes, et que notre religion le considère comme personnel : l’esprit fait abstraction de la distinction des personnes entre elles, mais non de la personnalité divine qu’il joint dans ses hommages à l’unité, et ainsi son culte « adresse à la fois à la nature, principe de notre être et siège des droits divins sur nous, et à la personnalité indistincte et titulaire de ces droits et de toute domination. Mais parfois l’Eglise, d’une façon explicite, adresse ses hommages, soit à la Trinité sainte, indistinctement considérée comme un tout, soit à chacune des personnes distinctement. C’est ainsi que l’Eglise célèbre la fête de la sainte Trinité’. Des difficultés ont existe à l’origine sur l’adoration du Saint-Esprit et sur la façon de diriger le culte religieux vers une divinité, une i n nature, triple en personnes ; ces difficultés furent i lues par les conciles. En 380, les anathématismes par le pape Damase, dans le IVe concile romain, condamnent quiconque refusera de due que le Saintl spril doit être adoré comme le lîl* et le Père par toute créature : Si quis non dixerit adorandum Spiritum Sanclum ab omni creatura sicut Filium et Patrem, anathemasit. Denzinger, Enchiridion, n. Î3. Le concile romain isail les macédoniens et les apollinaristes ; ses anathématismes sont renouvelés par Cèlestin I" r ! Vigile. Il s’ensuit que le Père, le Fils, le Saint-Esprit doivent tic adorés tous les trois et tous d’une pareille adoration, puisque le Saint-Esprit doit être adoré comme le l’ère et le Fils. En 361, le II" concile œcuménique, [’de Cdnstantinople, dans son fameux Bymbole immédiatement adopté par la liturgie orientale et plus tard par la liturgie occidentale, con-il ipril qui est le saint… le coadorè et le conglorifté avec le Pi re et le Fils. tb pvv -arpï xa’j ; i BU|titpo<nt » vo « |i*vov K « l wv60(a(6|uvov. Denzinger. n 47. [ci, il j a un paa nouveau lait dans la j cisioc dogmatique. L’Esprit-Saint ne doit plus seule* meiii être adoré comme U Père et le i il--, mais i tre

fié avec eux : C’est une marque

iplicib de i unité profonde qui unit le Père, le Fils et l Esprit-Saint dans la nature et qui doit s.’traduire par l’unit’d’adoration liai ni

, iu ii ce que définira pins expressément

encore le II" concile de Constantinople, obci

nique, i n 5 quelqu’un ne confesse pas que i,

Père, h’Mis et le Saint-Esprit n’ont qu’une seule