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CROIX (ADORATION DE LA)


de saint Thomas. Mais on seroit bien (bible et bien vain, si on est étonné de choses qui ont un sens si raisonnable. En vérité, cela fait pitié, et quand on songe que ces chicanes sont poussées jusqu’à rompre l’unité, cela fait horreur. » Lettre sur l’adoration de la croix, dans Œuvres complètes, édit. Lâchât, Paris, 1875, t. xvii, p. 282. 4° Le culte rendu à la croix est-il et peut-il être appelé un culte d’adoration ? — 1. Au point de vue doctrinal, il faut, avant de répondre, bien fixer le sens attaché au mot adoration. — a) C’est la très juste observation préalable que Bossuet oppose à l’objection protestante : ’< C’est une trop basse chicane, dit-il, de disputer des mots : en particulier, celui d’adorer a une si grande étendue, qu’il est ridicule de le condamner, sans en avoir auparavant déterminé tous les sens. On adore le roi, I Reg., xxiv, 9 ; on adore l’escabeau des pieds du Seigneur, Ps. xcviii, 5, c’est-à-dire l’arche ; on adore la poussière que les pieds des saints ont foulée, et les vestiges de leurs pas, Is., xlix, 23 ; L., 14 ; on se prosterne devant ; on les lèche, pour ainsi dire ; et Jacob adora le sommet du bâlon de commandement de Joseph, comme saint Paul l’interprète. Heb., xi, 21. Voilà pour les expressions de l’Écriture. En les suivant, les Pères ont dit qu’on adore la crèche, le sépulcre, la croix du Sauveur, les clous qui l’ont percé, les reliques des martyrs et les gouttes de leur sang, leurs images et les autres choses inanimées. Avant que de condamner ces expressions, il faut distribuer le terme d’adoration à chaque chose selon le sens qui lui convient ; et c’est ce que fait l’Église en distinguant l’adoration souveraine d’avec l’inférieure, et la relative d’avec l’absolue, avec une précision que les adversaires eux-mêmes… sont obligés île reconnoitre. » Lettre sur l’adoration de la ibid., p. 281. — ii, Si donc l’on entend par adoration le culte absolu et suprême rendu à Dieu seul, il est (’vident que les hommages ou respects dont nous entourons la croix, ne sont point hommages d’adoration. « Selon celle distinction, écrit encore Bossuet, l’on doit dire que Dieu seul est adorable, parce qu’il l’est avec une excellence qui ne peut convenir qu’à lui. On dit dans le même sens qu’il est seul digne de louange, seul aimable, seul immortel, seul sage, parce qu’encore que ses créatures participent en quelque fo< on ; i tontes ces choses, ce n’est qu’en lui, ce n’est que par lui. ce n’est que par rapport à lui. Il faut donc s’expliquer avant que de condamner et ne pas chicaner sur li Ibid., p. 282. - c) Si l’on prête au mol

un’signification un peu plus générale, telle qu’il signifie sans doute le culte spécial n ado en dernière analyse à heu seul, m. haussi bien le culte absolu qui l’adressi.i Dieu directement que le culte relatif qui i toujours i lui. mais indirectement, alors il sera vr.n de dire que le culte de la croix est un culte d’adoration. Ainsi pourra-t-on adorer tout ce qui est formellement une représentation de Dieu. d) Si la iHcation du mot s’étend encore au point de dési marques de respects, bien que de res dinVrents, rendus soit a Dieu ou, i -on christ,

mis. soit aux saintereliques

ei, ni saintes in - encore et a fortiori pourra t-on due que hcatholiques adon ut la croix.

u point de ue historique, il font constater qu’un lifférenl.i U tenu aux diverses époques el dmh - divi rs pays, suivant le -enparticulier attaché .m m u. a u premiers iiè< les, l> - chré ni pris le m>>l danj -on sens le plus mi, l’appliquant au culte spécial du a Dieu seul pourquoi, aci aurolâtrie, leItdéles ne

prou iteronl qu iln’adon ni

que Dieu Cf. Minuliui Félix, Octaviut, < i. , ei

xxix, /’. /… i. Mi i ol 260 iq. Tertullien, « vi, P l. I i i.1 363 m là nati

I. I, n. 12, /’. /., t. i. coi. 577-678. I. partir du

ve siècle, et principalement en Orient, la signification du mot adoration s’est peu à peu étendue, tandis que le sens de la Xaipsia restait fixe. On disait alors adorer les images des saints comme on disait adorer la croix. Voir Adoration, t. i, col. 240. C’est ainsi que le concile de Nicée déclare qu’il faut rendre une adoration d’honneur à la croix et à toutes les saintes images. Denzinger, n. 273. Il est clair que le mot adorer n’a ici que la signification générique de nos mots français : honorer, vénérer. En ce sens, le terme adoration a été employé et retenu longtemps par la plupart des théologiens. — c) En Occident toutefois, la signification du terme ne se modifia ni si rapidement ni si généralement. De son côté, le concile de Trente, tout en maintenant la doctrine fondamentale acceptée dans l’Église d’Occident comme dans l’Église d’Orient, n’a pas repris le mot d’adoration pour qualifier le culte des images. Il parle de l’honneur, de la vénération qui leur est due. Aujourd’hui, dans le langage théologique commun, l’adoration désigne le culte absolu de Dieu, et le culte relatif de tout ce qui est sa représentation directe, comme la croix, de tout ce qui est honoré pour lui et à cause de lui.

Telle était, sur ce sujet, la mentalité de saint Ambroise quand il écrivait : Invenit ergo lilulum (Helena), regem adoravit, non lignum utigue : quia liic genlilis est error et vanitas impiorum ; sed adoravit illuin qui pependit in ligno, scriptus in titulo, illum, mquam, qui sicut scarabeus clamavit ut persecutoribus suis peccata donarel. Oral, de obitu Theodosii, P. L., t. xvi, col. 1401 sq. Contre l’abus fait de ce texte et d’autres semblables par les protestants, Bossuet élève cette protestation : « C’est ce qui fait l’explication du passage de saint Ambroise que vous alléguez, el le parfait dénoùment de tous les passades qui semblent contraires en cette matière. Ce grand docteur, en parlant de sainte Hélène, mère de Constantin, dit qu’ayant trouvé la vraie croix où Jésus-Christ avoit été attaché. elle adora le roi, et non pas le bois ; il a raison : personne n’adore le bois ; sa figure est ce qui le rend digne de respect, non à cause de ce qu’il est, mais à cause de ce qu’il rappelle à la mémoire. Le même saint Ambroise n’a pas laissé’de dire ailleurs qu’on adore dans les rois la croix de Jésus-Christ, on adore donc la croix, et on ne l’adore pas, à divers égards, (in l’adore, car c’est devant elle qu’on fait un acte extérieur d’adoration quand on se prosterne. On ne l’adore pas, car l’intention et les mouvements intérieurs, qui sont le vrai culte, vont plus loin et se terminent à Jésus-Christ même. » Lettre, etc. p.’282. Saint Jérôme nous dil pareillement que sainte l’aule, « prosternée devant la croix, l’adorait, comme si elle avait vu le Seigneur suspendu : » prottrataque ante cruceni, quasi pendenlem Dominum cerneret, adorabat. Epist. cvm, ad Eusloehium, n.’., /’. /.., t. xxii, col. 883 Le diacre Husiiciis tient le même langage : Et adoramu » innues rrucem, I i l’I H IP8AM Il II’/ CVJVS l-i

i m. Disptitatio contra acephulos, /’. /… t. i.xvii, col. I12(i. Ainsi, quand, au iv siècle, Julien l’Apostat .iN.ni renouvelé contre lechrétiens le reproche de staurolâtrie, saint Cyrille répondait qu’en mourant sur lé-, , - Chris) -i racheté, converti, sanctifié le

monde. La croix nous en lui -oimnn. ajoutait-il.

Nous l’honorons don, parce qu’elle nous avertit que nondevons Ovrc pour celui qui est mort pour i’, ’j-.i, r/ jrr/T’iv/’, 'iî : ’: ivdjivtiffiv to otsrvjpiav à~o$l.)’, i. àvaittflUl te npb ; T0VTOI( êvvosïv 6ti, xaOx -.-’—, ", , QaOXoCi. -~ f> itivroiv aTtéOavev.

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i « o9av4vTi nat ivaativti. Cont. JuUanum, 1. VI, /’'.

I LXXYI, col. T’.IT.

i c. ne lumii te, on peut juger la futilité’dune, i. r m. i., , i. ;., ii, .u d< i proù itanl