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CROIX (ADORATION DE LX"


chéologie chrétienne. I. Notions générales, Rome, Paris, 1900, p. 312, cf. p. 39 ; — d) le témoignage même des monuments proprement dits. Sans doute, il dut paraître assez difficile de produire comme un objet du culte nouveau l’instrument qui servait au supplice des criminels. Nous trouvons néanmoins, pendant les trois premiers siècles, plusieurs signes qui attestent certainement, quoique d’une manière voilée, la foi et la vénération des chrétiens primitifs pour la croix. On sait que les premiers chrétiens employaient des signes idéographiques ou des symboles pour exprimer en abrégé leur pensée. L’un des plus antiques fut l’ancre, forme cachée de la croix, qui avait l’avantage de représenter tout à la fois et la croix du Sauveur et les espérances qu’elle autorise. M. Marucchi constate que l’ancre se trouve dans les parties les plus anciennes des catacombes romaines, soit gravée sur les pierres sépulcrales, soit peinte sur les couvercles de monuments qu on peut faire remonter jusqu’au premier siècle. On la retrouve plus rarement après le iiie siècle. Voir Ancre, dans le Dictionnaire d’archéologie et de liturgie de do m Cabrol, t. i, col. 1999-2031. Le trident, qui offre bien quelque analogie avec la croix, est un peu moins ancien que l’ancre. Il fut aussi employé pour symboliser I instrument du salut, et on l’a trouvé vers la fin avec 1’./0-J- : ou le poisson symbolique attaché. La lettre grecque T, crux commissa, fut aussi employée au même usage, et, au me siècle, Clément d’Alexandrie appelle cette lettre, le symbole du Seigneur : toO Kvpiaxoû »  » )|tgfou rûrcov. Stroni., vi, 11, P. G., t. ix, col. 305. La croix fut encore symbolisée par le monogramme du Christ. La forme la plus ancienne est celle de la lettre X, initiale du nom sacré Xpid-ôç, ou bien celle des deux lettres I et X, initiales des noms’Iïjffoûç Xoccttg ;, ainsi groupées ^. Ces deux formes se rencontrent sur les monuments funéraires de l’époque des persécutions, et aussi la forme X appelée crux decussata, bien qu’on l’ait contesté. Cf. II..Marucchi, dans Dictionnaire de la Bible, v » Croix, Paris, 1897, t. ii, col. 1131 ; Éléments d’archéologie et, retienne, Rome, Paris, 1900, p. 164-165 ; Martigny, op. cit., p. 214, 476 sq.

4° C’est à partir du commencement du rv siècle que le culte de la croix devient de plus en plus public. Cela se conçoit facilement si l’on pense que la victoire, qui assura l’empire à Constantin, fut attribuée à la glorieuse ipparition d’une croix avec l’inscription : tojtm vftta. lantini, 1. I, c. xxviii sq., P. G., t. xx, col. 943 sq. Voici d’abord que les empereurs convertis vont faire disparaître le supplice légal de la croix. Constantin l’abolira formellement par un il souverain. Car, rapporte Sozomène, il eut toujours la croix en aération, et à cause des victoires

qu’il avait, par i protection, remportées sur ses ennelll |s - qui lui était divinement apparu.

A la lin. il décida de supprimer par une loi le supplice à( la croix, jad [< - Romains : Divu yàp

-.’ij Bclo’J n-Tjy, j…’;  ;. : / : t 101 ~p<iTe-.i’i % : ’, :-i ; i ToO TTOIVipOÛ TI{U0p(av,

XP^atbK tc5v 81xaorqp(o>v. II. /-’., I. I, c. viii, /’. G., i. i.xvii. r„i. 881. Cf. Codex theod., IX,

i" monogramme* vient remplacer le

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impérial ex< mple ne manqua point de rendre de plus

en plus fréquent l’u di ce monogn e. Constantin n.- tarda plus lui même a - fain

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adoptée pourle labarum tend à disparaître. Elle devient p

tombe ;, son lour et ne I plus que les éléments composant la croix dite monogramniatique -E. On trouve aussi la croix gammée Ft, crux gammata, qui a été de toutes les époques, et cette

autre forme

. Enfin, au début du v » siècle, le P

disparait lui aussi. Ainsi l’on voit bientôt se substituer au monogramme la croix latine T ou la croix grecque-f-, crux immissa ; et ces deux formes, latine et grecque, sont indifféremment reproduites en Orient comme en Occident.

Ln assignant le commencement du ve siècle comme l’époque où la croix proprement dite commence de passer dans l’usage habituel et public du culte, il importe de ne pas se montrer trop absolu. Il se peut que la croix ait paru antérieurement dans certaines régions où le christianisme fut libéré plus tôt qu’à Rome. De Rossi l’a fait remarquer pour l’Afrique, et pour Cartilage en particulier. M. Marucchi écrit lui aussi dans le même sens : « C’est sur les monnaies des anciens rois du Rosphore qu’on trouve, pour la première fois, le signe de la croix, un siècle avant Constantin. » Eléments d’archéologie chrétienne, p. 27. D’un autre côté, saint Zenon, évêque de Vérone en 362, déclare qu’il plaça une croix, en forme de Tau, sur le faite d’une basilique par lui bâtie : in modun tau lilterx prominens lignum. Vers la fin du ive siècle, le poète aquitain Endéléchius fait dire à un berger chrétien que le moyen le plus sûr de préserver les animaux de la peste, c’est de placer entre leurs cornes la croix du Dieu qui est, dans les grandes villes, l’objet d’un culte exclusif :

Signum, quod/perhibent esse crucia Dei, Magnis qui colitur soins in urbibus.

Martigny, op. cit., p. 21 i ; Collombet, Histoire des lettres latines aux ; v" c et v c siècles, p. 44. Voir t. i, col. 2013-2014.

Quoi qu’il en soit, jusqu’alors la croix est nue, sans l’image du crucifié, mais on l’orne de palmes et de pierres précieuses : c’est la croix gemmée ou fleurie « A cette époque (ve siècle), écrit M. Marucchi, on commence à trouver la croix nettement dessinée : elle se rencontre dans tous les cimetières, à la surface du sol, peinte, sculptée, gravée, souvent ornée de Heurs et de pierreries, crux gemmala. » Op. cit., p. 96. Dans les cryptes de Lucine, on voit deux colombes qui regardent un petit arbre : c’est une image a des âmes délivrées des liens du corps et sauvées par la vertu de la croix, » dit encore M. Marucchi. a Au reste, une scène analogue se retrouve dans un arcosole du cimetière de saint Calixte, où la croix, formée par des Heurs, est dissimulée encore, mais plus facilement reconnaissante. Enfin la même pensée se manifestera clairement an Ve siècle, quand on représentera la croix portant une colombe sur chaque lu-as, comme on en peut voir plusieurs exemples sur les sarcophages du musée de Latran. » Ibid., p. 277-278. Du v siècle, l’on trouvera une mi deux représentations du Christ en croix. G’est au vr siècle que le crucifix commence à paraître plus fréquent. Tout d’abord le Christ est gravé en creux, puis sculpté en relief. On le représente aussi vivant et vêtu.

linsi que sur les fioles du hvsor de Mon/a. rapportées d.- I ! e par le |iivln ii, , n. |g CTOÏX est relieur, au lien d’avoir les pieds et les mains clones, étend li bras comme une oranl il. Marucchi, </>. cit., p. w. l’eu à peu. il apparat !

triomphant sur la croix comme SUT le trophée de sa victoire. Toutefois, a partir du xiii" siècli pré

vaut île le repn l’étal de victime expiatoire

pour le genre humain, nu. SOU Oranl et mourant. < I