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CRITIQUE


tenue dans la Bible ; une autorité infaillible est nécessaire et elle existe dans l’Église catholique. La critique peut seulement aidera préparer les définitions de l’autorité compétente. Mais la Bible est, par le fait même de sa composition dans le temps et de sa rédaction par des hommes inspirés, un livre humain, comme elle l’est par sa transmission, soumise aux mêmes lois que celle des au très documents de l’antiquité et exposée aux mêmes périls et aux mêmes vicissitudes, bien que cette transmission se soit accomplie sous une direction spéciale de la providence dans et par l’Église. De ce chef, en tant que livre humain selon sa forme extérieure, ayant son origine et son histoire parmi l’humanité, la Bible participe à la condition générale de tous les livres et particulièrement des livres anciens, et à ce titre elle est nécessairement et légitimement l’objet de la critique. On a toujours admis qu’elle pouvait et qu’elle devait en être l’objet, et la critique, appliquée à l’Écriture sainte, a pris le nom de critique sacrée. Aussi Léon XIII a-t-il chaudement recommandé son emploi dans les études bibliques, au même rang que l’étude des anciennes langues orientales. Cette connaissance de l’art de la critique, qu’on estime si fort aujourd’hui, est nécessaire au clergé. Les professeurs d’exégèse biblique et les théologiens « doivent être plus savants et plus exercés que les autres dans l’art de la vraie critique » . Encyclique Provident issi » n<s Deus du 18 novembre 1893.

Critique de provenance.

C’est précisément au

sujet de l’origine des Livres saints que Léon XIII, tout en condamnant la critique dite supérieure, toute subjective, a recommandé au clergé la culture de la critique. Pic X, dans l’encyclique Pascendi du 8 septembre 1907, a plus énergiquement encore signalé les procédés subjectifs et arbitraires, appliqués par les modernistes à la critique de provenance des Livres saints. L’authenticité de ces Livres, bien que n’étant pas définie de foi catholique, est cependant très importante, et quand elle repose sur une tradition ferme de l’Église, elle doit être maintenue et défendue avec force et vigueur. Voir Authenticité, i. i. col. 2591-2593. Le 27 juin 1906, la Commission biblique déclarait, avec l’approbation de Pie X. que les arguments, accumulés par les critiques pour attaquer l’authenticité mosaïque du Pentateuque, n’avaient pas assez de poids pour contrebalancer la tradition juive et chrétienne qui affirme que Moïse est l’auteur de ces cinq livres. Le 29 mai 1907, la même Commission reconnaissait que l’authenticité jobannine du quatrième Êvangili est fondée tant sur des témoi ti insi qui -qui’sur des argumenta intrinsèques. Critique de restitution ou critique textuelle, — La critiqu est en iin pour établir la pureté

et l’intégrité du texte sacré. L’histoire de la transmission séculaire de ce leste fait constater l’existence de norni ai es di i i opistes, de

di nies et d’altérations de détail. Il est donc nécessaire d< n hercher parmi les diverses leçons celle qui était originale, de corriger les fautes de copie et di rendre au i possible, sa pureté

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d’être contra in à la n ligion, comme on semble le i’i épuration est un acte de

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sil, omni industriel lectionem. Il est donc nécessaire de le faire et d’y apporter toute son industrie. C’est que le texte est parfois fautif : Fieri quideni potest, et quædam librariis in codicibus describendis mi/iiis recle exciderint ; quod considerale judicandum est, nec facile admittendum, nisi quibus locis rite sit demonstralum. Encyclique Providentissimus Deus. Cf. J.JDidiot, Traité, de la sainte Écriture, Paris, 1891, p.’Si, 55, 181-183. Mais Pie X, encyclique Pascendi du 8 septembre 1907, a justement réprouvé l’abus de cette critique, mise au service des fausses idées philosophiques et théologiques des modernistes.

La critique textuelle s’exerce tant sur les textes originaux des deux Testaments que sur les anciennes versions. Elle n’a commencé, à proprement parler, sur letexte hébraïque qu’au xii » siècle, et il n’existe pas encore d’ouvrage d’ensemble. Beaucoup de savants allemands ont publié des travaux partiels, mais ils introduisent trop facilement dans le texte des modifications arbitraires. Sur la critique textuelle de l’Ancien Testament, voir A. Loisy, Histoire critique du texte et des versions de la Bible, dans L’enseignement biblique, 1892, p. 187-313 ; Buhl, Bibeltext des A. T., dans Bealencyclopàdie fur protestantische Théologie und Kirche, t. ii, p. 713-728. Il n’existe pas encore d’édition critique de la Bible hébraïque, et les éditions, contenant des variantes, sont de date très récente. D. Ginsburg, Biblia hebraica. Massoretisch-krilischer Text des Allen Testaments, 2e édit., Londres, 1906 ; B. Kittel, Biblia hebraica, 2 in-8°, Leipzig, 1906. Mieux connue et plus avancée est la critique textuelle du Nouveau Testament. Voir les Prolegomena de Gregory à la 8° édition majeure de Tischendorf, Leipzig, 1884-1894, et Texlkritik des N. T., du même auteur, 2 in-8° parus, Leipzig, 1900, 1902. Cf. O. von Gebhardt, Bibeltext des N. T., dans Bealencyclopàdie, etc., t. ii, p. 728-773. L’histoire des éditions du Nouveau Testament grec a été écrite par E. Beuss, Bibliolheca N. T. græci, Brunswick, 1872. Il existe plusieurs de ces éditions faites au point de vue critique. Il suffit de nommer celles de Tischendorf, Hort et’Westcott, B. Weiss. Nestlé, etc. Aucune n’a la prétention d’être définitive. Malheureusement, ce genre d’éludés a été trop exclusivement laissé aus protestante, et les travaux catholiques (Aug. Scholz, Brandscheid, Hetzenauer) sont inférieurs, il faut bien le reconnaître. Il est à souhaiter que la

critique textuelle du Nouveau Testa ni soit chez nous

plus en honneur. Si nous ne la cultivons pas, il faudrait au moins nous tenir au courant des résultats acquis ; ce qui n’a pas toujours lieu.

Les anciennes versions de la Bible, représentant les textes originaux dans un état antérieur au texte des plus vieux manuscrits qui nous soient parvenus, ont une importance capitale pour la reconstitution du texte primitif. Malheureusemenl, leur étude critique est peu avancée et il reste encore beaucoup à faire. La toute première, celle dite des Septante, êsl déjà mieux connue, Ses éditions diverses reproduisent différents manuscrits et d’autres codices mil été collationnés déjà, On connaît donc déjà la valeur critique des divers groupe de manuscrits, ei on dispose de nombres lurces

pour une édition vraiment critique. Voir A. Lois. Histoire critique du texte et des versions de lu Bible, dans L’enseignement biblique, 1893, p. 32 163 ; Swete. , t, , Introduction < « the <’/<’Testament m greek, I

bl’iil_i. I’1 I IV. ml a publié’nie édition Critique

du teste des Septante / he <>i>i I

Ung t" il"’Sepluagint, 2’édit., ’'> m 12. Cam

bridge, 1897, Leversions latin. 1,.ml’le un -.i., II, .1,

saint Jérôme, dérivent des Septante, Depuis le au m. ni il en i Igl île ilom S. il, .île r. BibUomm MOTCfOrUfli

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