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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


tionnements des anciennes provinces avec l’érection, çà et là, de quelques sièges nouveaux.

Fondée par les missionnaires de Byzance et de Rome, l’Église bulgare occupa toujours une situation plus ou moins flottante entre les deux. Cela lui permit en somme de ne relever ni de l’une ni de l’autre et d’arriver promptement à l’autonomie. Soit qu’elle dépendit alors de Rome, soit plutôt qu’elle eût obtenu son autocéphalie, la première Église bulgare, fondée vers 865, ne figure pas sur les listes "piscopales byzantines de Léon VI, vers 901, et de Constantin Porphyrogénète, vers 910. Si son archevêché est noté comme subordonné au patriarche byzantin, vers 980, c’est parce que Jean Tzimiscès s’était emparé de la Bulgarie danubienne. L’archevêque bulgare ayant ensuite changé de résidence, l’Église bulgare autonome de Pérciestavets et de Dristra se reconstitua à Oclirida avec les mêmes privilèges. De même, il n’y a pas à se préoccuper outre mesure de l’insertion de Dristra sur les listes épiscc pales d’Alexis Comnène, de Manuel Comnène et d’îsaac l’Ange. Un changement plus radical fut opéré, lorsque Basile II le Bulgaroctone eut mis fin au premier empire bulgare, 1018. De la suppression même de la nation bulgare découlait légitimement la suppression du patriarcat bulgare d’Ochrida et son annexion pure et simple à l’Église de Constantinople. Pour des raisons politiques faciles à deviner, Basile II ne crut pas devoir toutefois s’engager si avant et, tout en supprimant l’autonomie de l’Église bulgare, il établit l’archevêché autocéphale d’Ochrida, constitué sur les bases de l’ancien patriarcat bulgare et qui jouissait à peu près des mêmes droits et de la même juridiction. Cet archevêque pourtant dépendait de Constantinoplc, et il en fut ainsi jusqu’en 1767, date de sa suppression, mais en même temps il nommait ou, du moins, il dirigeait le saint-synode qui nommait les archevêques et évoques soumis à sa juridiction. Sur ces diverses questions voir BULGARIE, t. il, col. 1177-1189.

La Russie est une fille spirituelle de I ! zance. Ce n’est pas ici le lieu de raconter les origines chrétiennes de cette nation, origines qui sont d’ailleurs fort obscures. Il est probable que le christianisme a pénétré en Russie vers l’année 853, peut-être même dans la première moitié du txe siècle, et cela par des voies différentes, aussi bien par l’intermédiaire des latins que par celui des grecs. Voir Bonet-Maurj dans la /.’ue de l’histoire des religion, t. xi.iv, n.2 (1901). Toutefois, ces premiers germes ne purent fructifier et quand la tsarine Olga, la femme >l Igor, voulut embrasser le christianisme, elle dut se rendre à Byzance vers l’année 956 ou 957, pour y recevoir avec le baptême le nom d’Hélène. La conversion d’Olga passa tout à fait inaperçue et le tsar Sviatosl. tv. 961 97-J. refusa d’accéder aux désirs de sa mère, craignant de se rendre ridicule devant ses guerriers, s’il adoptait une religion étrangère. Ce ne fut qu’en 989 que le prince Vladimir. ! e Clovis russe, baptiser et

imposa ensuite le baptême à ses sujets. Il est probable que, à partir de cette époque, l constitua

et qu’un métropolite grec, envoyé par le patriarche de Byzance, fut installé définitivement à Kiev, la capitale de la Russie. Malheureusement, nous ne possédons aucun’notice épiscopale contemporain nent. 0, Ki’sur la liste des métropoles et il nous faut ensuite di cendre jusqu’au règne d’Alexis i 1061-1118), pour trouver une antre Notitia. Sur celle-ci la métropole de Kii est inscrite au n. 60, Parti, p. 97, de même que rai celle de Manuel le jour peu apn i 1 170, H & Izei.

Ungedruckte Texte der Nolii opatuum, p. 585. Dans ce derniei document, Kiev est même npagnée de onze suiïraganta, ce qui Dons donne l’él’i le p u ii ii n. ronnu jusqu’ici, de I Eglise i a Ki et au même rang, dans la Notifia d’Isaac l’Angi 1 18$1-$2 196) Le i ht f de I l.glise russe, qui

avait une place assez inférieure dans la hiérarchie byzantine, jouissait des prérogatives d’un exarque et, une fois installé sur son trône, il administrait son diocèse comme bon lui semblait. Il sacrait les évoques de sa province et couronnait les tsars. Sa résidence ordinaire était Kiev. Les quatre premiers métropolitains de Russie furent des Grecs, 989-1051 ; le cinquième, Hilarion, de nationalité russe, fut désigné directement par Jaroslav, mais on revint bientôt à élire des Byzantins.

XIII. L’Église byzantine et les croisades, 1059-1201.

— Le schisme était consommé et la séparation des deux Églises complète. Michel Cérulaire en fut la première victime. Tombé du pouvoir en 1059, il eut pour successeur Constantin III Lichoudès (1059-1063), eunuque, fonctionnaire impérial, assez entendu en littérature et grand favori du philosophe à la mode, Jean Psellos, que l’on avait pris l’habitude de consulter sur tout. Déjà, l’empereur avait fait conférer les ordres jusqu’à la prêtrise à son candidat, quand des bruits fâcheux se mirent à circuler sur son administration antérieure. Cela provoqua une assez longue enquête, d’où Lichoudès sortit blanc comme neige. Il put donc recevoir la consécration épiscopale et régner sans encombre jusqu’à sa mort, survenue au mois d’août 1063. Psellos, qui était pour beaucoup dans son élection, lui consacra un chaleureux panégyrique. Avant de mourir, le patriarche offrit à son prédécesseur une véritable apothéose ; il établit en l’honneur de Michel Cérulaire des panégyries annuelles et Psellos prononça une oraison funèbre, dans laquelle il démontra que, depuis son enfance, l’auteur du schisme avait été prédestiné à devenir un saint. A la mort de Lichoudès, la chaire patriarcale demeura vacante cinq longs mois, jusqu’à la nomination de son ami, Jean VIII Xiphilin, moine au mont Olympe de Bithynie. Cette fois encore, l’intervention de Psellos s’exerça avantageusement en faveur de son ami et ancien élève. Le pontifical de Xiphilin se prolongea jusqu’au 2 août 1075, date de sa mort. Elu directement par les métropolites, chef d’un parti qui désirait avant tout les réformes religieuses et l’indépendance de l’Église, il eut un pontificat des mieux remplis. Ascète et réformateur dans toute la force des termes, il essaya, comme son contemporain Grégoire VII en Occident, de ramener la discipline ecclésiastique à sa pureté primitive, veillant d’un œil jaloux sur l’observation des canons et s’efforçant de mettre dans la vie et les mœurs du clergé byzantin, surtout du clergé’de la capitale, la retenue et le sérieux qui en avaient disparu depuis longtemps. Scolastique étroit, il poursuivit d’une haine implacable tout partisan de la philosophie platonicienne, surtout son vieil ami Psellos, envers qui il n’avait que des obligations ; fougueux redresseur des torts, il contraignait toujours la volonté’de l’empereur à plier devant la sienne. Toutefois, ce terrible justicier montrait qu’il était avec le ciel des accommodements, lorsque son intérêt ou celui de sa famille était en jeu. Avant de mourir, Constantin Ducas aval) établi sa femme Eud régente, <’n attendant la majorité’de ses enfants. Le patriarche, présent < l entretien, lit jurer au sénat fidélité aux lils du basileus défunt et à l’impératrice régente la promesse de ne jamais se marier. L’avenir de la dynastie était ainsi 1 >ii’il sauvegardé’. 1 1. I j des

Turcs réclamèrent bientôt une main plus virile pour diriger les affaires d< Il bit. Eudocie recourut au patriarche et lui proposa d’épouser son propre fnre. un parfait incapable, s’il la dégageait de son serinent, mlé Xiplniiii consentit et obtint, non sans pi l’acquiescement du sénat. Dès que lou furent levés, l’impératrice épousa, non le frèn du pain. u ni bon général, Romain IV Diogène. Dés ce jour, naturellement, empereur et patriarche devin*

Il’un. mil’i Xiphilin contribua à la i du basileus en 1071.