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CREMATION


quentes. Elles se multiplièrent dans la suite avec les progrès du christianisme. Au ° siècle, la crémation était tombée en désuétude. Macrobe, Sat., vii, 7. Quant à la raison pour laquelle, à un moment donné, les Romains préférèrent les pratiques de la crémation à celles de l’inhumation, il semble qu’on doive la chercher, comme pour les Grecs, dans leurs idées philosophiques. Aux yeux de ceux qui considéraient la mort comme une prolongation de la vie, l’inhumation du corps avec des provisions, des armes et un mobilier, favorisait la conservation de cette vie plus ou moins imparfaite. Ceux, au contraire, qui croyaient qu’après la mort il ne reste plus du défunt qu’une sorte d’image, une ombre de lui-même, pratiquaient la crémation, qui permettait à cette ombre et à l’âme de retourner au ciel, d’où l’âme émane. Cf. Fvnus à Rome par Ed. Cuq, dans le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de Darembcrg et Saglio, t. il, p. 1386-1409.

6° Chez les premiers haliilants de l’Italie et de la Gaule. — A l’époque géologique, dite quaternaire, la sépulture par inhumation était usitée, témoins les debris humains qui ont servi à l’étude de l’homme fossile et de ses différentes races. A l’âge du renne, on a trouvé à Aurillac, à Cro-Magnon et à Menton, des lieux de sépulture régulière, où de nombreux individus avaient été soigneusement déposés. A la porte de ces grottes sépulcrales, il y avait certains restes de sacrilices et de banquets en l’honneur des morts. F. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., Paris, 1881, t. i, p. 144.

Cependant on a constaté par des fouilles que, dans la Cisalpine et dans la Gaule, les deux modes de sépulture se sont succédé ou ont coexisté dans les populations préceltiques et protoceltiques. Les anciens habitants du Latium avaient adopté l’usage de la crémation. On en a trouvé des traces près de Castel-Gandolfo, sur l’emplacement de l’ancienne nécropole d’Âlbe la Longue. Marucchi, Éléments d’archéologie chrétienne, Rome, 1900, t i. »- 110. Dans la Cisalpine, on a découvert de nombreuses nécropoles prégalatiques, dont plusieurs remontent aux environs de l’an l(NK.) avant notre n A Sesto-Calende, la tombe d’un chef celle, qui est du vin siècle, est a incinération. A Hallstatt, dans la Haute-Autriche, "ii a trouvé deux séries de tombes, les unes

i incinération ci les autres à inhumation. Le mélange

des rites dans la même nécropole accuse la fusion ou la juxiaposiiicn de groupes hétérogènes. Les premiers

Italo-uinhro-i elles, ; ni pied des Alpes, du X’OU du

vu Biècle avant Jésus-Christ, Incinéraient t"’is sans exception. En Êtrurie, les deux modes de sépulture ont liez li i igures et le- 1 telles du deuxième ban ou Galates, l’inhumation existait. Dans la Cisalpine, le. nécropoles, qui ne restèrent pas jusqu’à la fin exclui incinération, ne reçurent des corps inhumés qu’aux iv, v. vi » ou vue siècles. Les Bépultures < nsirinl n ni aux i. v et i siècles, ci peut-être plus haut Le changement l’est produit i l’arrivée <r nouveaux venus, qui onl introduit d’autres u

Dans le nord de l’Italie, l’inhumation c m nce après

l’inva G iulois aux d res année ! du l’s iècle.

I n Gaule, h s n préceltiques et protoceltiques

ont aussi > incinération. Hallstatt, il a deux modes différents d’en lient l’incinération partielle

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i incinéi >’i imetii 1 1 mixtes in-, i la juxtaposition de tribus ayant des tradition !

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du sol, 1 1 l incinération ; i été le rite funéraire primitif « le toutes les tribus celto-ombriennet, Lei tombei.i incinération remontent su V liècle avant

in héologique coi 1 1 pond

à une époque d inhumation, Bref, on rencontre partout la prépondérance marquée de l’incinération, ou celle

de l’inhumation, ou enfin un mélange confus des mêmes rites. Voir A. Bertrand et S. Reinach, Aos origines, Paris, 1894, t. ir, p. 48-52, 82-85, 123-139. Brûler un mort ou le coucher intact dans une tombe sont des pratiques qui répondent ou à de multiples modalités de la pensée religieuse chez un même peuple, ou à des moments très divers de son évolution, ou à la substitu lion d’une race à une autre.

Chez les Hindous.

D’après les documents védiques, « les obsèques avaient lieu par inhumation ou

par combustion. Les textes mentionnent à la fois les deux rites. Cependant ils n’étaient pas équivalents. Il semble que l’inhumation ait été la plus ancienne, et que la crémation l’ait supplantée. Il reste d’ailleurs dans le deuxième rituel des représentations propres au premier. Ainsi, quoique le feu ait précisément pour tâche de détruire le cadavre le plus vite possible, les hymnes prient Agni de ne pas endommager le mort. Il y a aussi une prière pour que la terre, dans laquelle les restes vont être ensevelis, n’écrase pas le mort, mais lui soit un séjour commode et plaisant. Le mort, même réduit en cendres, vit donc encore d’une certaine manière son existence corporelle. » Chantepie de la Saussaye, op. cit., p. 344-345. La crémation est encore en usage dans l’Inde. Pour la description des bûchers de Bénarès, voir P. Loti, L’Inde sons les Anglais, p. 395-I0f>. On a supposé que la crémation avait pris naissance dans l’Inde.

Chez les chrétiens.

A aucune époque de son

histoire, l’Église n’a adopté le rite de la crémation pour la sépulture des morts. Des son origine, elle a consacré l’inhumation, usitée chez les Sémites, par une pratique inviolable ; et les premiers (idoles recueillaient, au péril de leur vie, les restes de leurs martyrs pour les ensevelir pieusement. Cf. Martigny, Dictionnaire îles antiquités chrétiennes, 2e édit., Paris, 1877, p. 7Ô1. Cependant il arrivait souvent que la cruauté ou la cupidité des païens profanait les tombes chrétiennes : sacrilège qu’aurait pu facilement empocher l’usage de la crémation. Les persécuteurs faisaient parfois à dossein brûler les corps dos martyrs et jeter leurs cendres au vent ou dans les lleuves. Les cendres des martyrs de Lyon furent jetées dans le Rhône. Lettre dos Églises de Lvon et de Vienne aux Eglises d’Asie, dan-- Eusèbe, II. / :., 1. V. C. I, /’. C.. t. XX, col. 132. Ils rrovaienl par là sévir contre la foi en la résurrection. Cf. Minutius Félix, Œtavius, II. /’. /… t. iii, col. 2(17. Mais les chrétiens répondaient que, les corps fussent-ils réduits en poussière ou on cendres, pieu conservait leurs éléments pour la résurrection. Ibid., 34, col. -'>17. De cette absolue fidélité que l’Eglise témoigna toujours envers le

rite de l’inl lalion, on possède une preuve saisissante,

pour les premiers sièclede l ère chrétienne, dans l’existence des catacombes romaines, ci, pour les je.es suivants, dans cette magnifique floraison de cathédrales et de cloîtres qui s’est épanouie, on peut le dire, .m milieu des cimetières. L’Église lutta contre la pratique de la crémation païenne, qui était accompagnée de rites incompatibli avec la foi chrétienne.

Toutefois il arriva qu’un jour certains chrétien

ni plus ou moins de remettre en honneur parmi eux le rite de I >n, ou quelque autre du même

genre. Mais cette tentative p. nie Me ne dut pat tenir longtemps contre leprohibitions et les peines promulguées par les papes. Tel paraît être le sens iv la

taie DeU ls, lit. vi, De lepulturis,

I. III, Extravag. commun. -u Boni face vin d. <

que roux qui feront subir un impie et cruel traitement

par l’action du fou aux corpt dei défunts, plutôt que

, 1e bdépo i i intai ti dan la pulture de leur choix, -cront excommunii par le fait même, et, en nuire.

que les restes, 1 | ni pilM - de

puitiiie e, clésiastique, l de ce décret lut la