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CREDIBILITE


Dans les Essays on sortie iheological questions of the T)ay, Londres, 1905, œuvre des professeurs de l’université de Cambridge, nous trouvons un article de M. Murray sur la connaissance scientifique du miracle, où est justifiée cette assertion que l’évidence requise pour établir un fait merveilleux est essentiellement la même que celle requise pour tout autre événement historique. Application à la résurrection du Christ. Dans le même recueil, M. Barnes met en lumière le point de vue de ce que Bossuet nommait la suite de la religion, une correspondance plus profonde que celle des mots (des prophéties verbales) entre l’Ancien et le Nouveau Testament. M. Chase conclut d’une étude sur les Évangiles envisagés selon les méthodes critiques, que la résurrection du Christ, ses miracles, etc., conservent leurs droits devant l’histoire. M. Mason ne doute pas que le progrès incontestable de la connaissance dont le Christ est l’objet n’ait son point de départ dans des évidences primitives. L’ensemble de ces articles manifeste un effort scientifique d’autant plus remarquable qu’il vient de Cambridge, la rivale théologique libérale d’Oxford, pour maintenir, sur la valeur persistante de la crédibilité rationnelle et de ses motifs, les positions traditionnelles.

Actuellement l’apologétique anglaise semble devoir partiellement s’orienter vers l’utilitarisme pratique. Le pragmatisme bien yankee de W. James et l’humanisme de I’r. Schiller proclament la non-valeur des éléments rationnels de la connaissance en dehors de leur appropriation à la vie réelle. Cf. Dessoulavy, Revue de philosophie, juillet 11)05, qui donne la bibliographie. (1. T

. I estime que c’est là placer pour la première fois la métaphysique sur une base stable. Annales de philosophie chrétienne, décembre 1905. L’avenir montrera ce qu’a au contraire d’instable et de compromettant pour la vérité ce dernier avatar de la substitution, au primat de la raison spéculative, du primat de la raison pratique, envisagée ici non plus comme raison supérieure et ordonnatrice, à la manière de Kant, mais comme pure fonction ministérielle. En attendant, il est permis d’en relever l’illogisme. Qui dit utilité dit ce qui sert à quelque chose. Tant vaut la fin tant vaut le moyen. C’est donc du coté’de la valeur des tins en soi que Ion doit chercher la valeur de l’utilité. < » r. cette rechi I pas du domaine de la raison prac tico-pratique, qui n’est qu’une raison seine. El l’on est ainsi ramené à la raison pratique supérii ure, qui n’est que la raison spéculative B’appliquant à découvrir les lois du Bien, propriété de l’être.

On i vi ri des Dotions plus étendues sur l’histoire

de la notion de crédibilité dans l’Angleterre moderne,

dani i - de F. W. Macran, lùit/lis/t apologetic

Theology (Donnellan Lectures, 1903-1904), Londres, 1905, auquel nous avons fait pour cette contribution de nombreux emprunts.

3* I." France. la réforme h’eoroa en France

qu’une influence restreinte sur le i ivementdes idées

théolo n de la connaissance ri ligieuse Ait reléguée à l’arriën plan par le succès des doctrines’i lii n de s’i n foncer, comme en Aliène, dans des d ni i métaphysiques, la pensée

protestante fui de bonne heure orientée dans la con marques de la’I i I. I < I < I | i

Au xvii n oduit, contre les déistes, un

mouvement apologétique analogue an mouvement an dont on trouvera la bibliographie a l’article vq

I la notion traditionnelle <le la crédibilité,

. qui inspin l’apologétique comme

àpn - la’i' ii’'i idi théologiqæi de II Itévolulion et de l I mpire, l apologi tique te relève ioos 1 1 du traditionnall me. Pour de Bonald, la crédibilité résulte de l’accord d’une assertion ave< la raison

UICT. Dl THÉOL. GàTHOk

ciale. Voir Bonald, t. II, col. 980. Avec Lamennais, elle résulte du seul fait pour une doctrine d’être enseignée par la plus grande autorité visible, laquelle est l’Église catholique. Preuve de cette dernière affirmation : les quatre notes de l’Eglise. Essai sur l’indifférence, c. xxii sq., t. m. Lamennais n’exclut pas d’ailleurs les preuves par les miracles et par les prophéties, c.xxxiii, xxxiv, par l’établissement du christianisme, etc., ce qui prouve que, s’il récusait la raison abstraite, il admettait cependant une certaine efficacité de la raison individuelle dans la recherche des motifs de crédibilité. Dégagée de ses attaches au traditionnalisme, cette idée de partir de l’Eglise comme fait divin pour arriver à la crédibilité, idée déjà formulée par saint Augustin, a été reprise par le P. Lacordaire, Conférences, Paris, 1872 cf. Folghera, L’apologétique de Lacordaire, dans la Revue thomiste, mars 1901 ; Julien Favre, Lacordaire orateur, Paris, 1906 ; et par le cardinal Dcchamps, Œuvres complètes, Malines, 1874, t. i, iv, xvi ; cf. t. i, préface de la i’édition. Ce dernier auteur insiste sur la préparation morale et religieuse du sujet, cf. Mallef, L’œuvre du cardinal Dechamps, dans les Annales de philosophie chrétienne, octobre 1905, sans diminuer pour cela, quoi qu’on en ait dit, le rôle de la crédibilité objective, qui est pour lui aussi nécessaire que pour les scolastiques.

Dans le sillon traditionnaliste se situe l’apologétique selon la méthode d’autorité qui, chez Brunetière, semble n’avoir en vue qu’une crédibilité de caractère utilitaire et social. Voir APOLOGÉTIQUE, t. i, col. 1Ô73 sq. Nous avons parlé, col. 2233, des thèses que durent souscrire Bautain et Bonnetly.

Avec l’introduction en France des doctrines de Kant, la situation change. C’est surtout sous la forme du néocriticisme de Benouvier, fusion des idées d’Auguste Comte et de Kant, que le kantisme prépara les voies à une conception nouvelle de la crédibilité et de l’apologétique. Pour le phénoménisme rationnel, tout, sauf le phénomène actuel, y compris, et surtout, le sujet et l’objet, n’est donné dans la conscience qu’à l’état relatif. Chacun des phénomènes qui constituent l’unique réalité, est donc solidaire d’autres phénomènes, et, par ceux-ci, de l’ensemble îles phénomènes. C’est l’immanence universelle diversement interprétée par les diverses philosophies qui ont été touchées par l’influi du néocriticisme. La plus significative de ces interprétations est celle qui par l’idéalisme et le criticisme s’est orientée vers un positivisme nouveau. Cf. L. Weber, Vert le positivisme absolu par l’idéalisme, Paris, 1903 ; les ouvrages de Bergson ; les articles de F. Le Boy, etc. Dans le système de Renouvier, la foi ou croyance, seul procédé’représentatif qui produise la certitude, résulte de trois fonctions inséparables : l’intelligence, la p et la volonté. Cf. Séailles, La philosophie de Renouvier, Paris, 1905 ; 1. Janssens, Le néocriticisme de Charles Renouvier, Louvain, 1904, mi se trouve une abondante bibliographie. La théorie renouviériste de la connaissance religieuse, touti de ni galion à l’égard du surnaturel chrétien, n’a pas sa place dans me h toire de la crédibilité, mais l’influence, exercée par Bon phénoménisme critique sur toute la philosophie l n

i pani ité de la part de philosophes catholiques

un effort pour renouveler l’apologétique en se pi

au point de vue de l’immanence, En I Ii i

lisme positiviste qui nie l’ancien rationalisme objectif et le surnaturel, el feil ainsi de la notion d’imman

odition de toute philosophie, « la question est aujourd’hui de savoir bI, dans l’ordre seul conservi

itl pas impi i un ci ne ni le besoin de l’autre, ! ordre surnaturel. M Bli odi I, Lettre sur l’apologétique’, dan les Annalet dû philosophie chrétienne, 1906,

i i enter de m< ttre ce besoin en évidence est i objet de L’action de M. Blondel, Parie, 1893, qui été

lll.