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CREDIBILITE


nécessité du secours divin, outre les motifs humains de conviction ; l’existence de suppléances même totales ; la nécessité des motifs de crédibilité pour déterminer la vraie foi ; la réduction au miracle de toutes les démonstrations de la révélation divine. Mais si on y trouve reconnue comme un fait la relativité des motifs de crédibilité, on sent que l’idéal personnel de Leibniz reste une logistique du croyable. Ce besoin d’intellectualité parfaite, joint à un reste de préjugé prolestant, lui fait commettre une curieuse ignoralio elenchi au sujet d’une cerlaine analyse de la foi, romanam, seu curialern, quam tuentur jesuitse. Celle-ci prouverait que £)ieu a révélé, quia papa de/inivit ; tandis que l’analyse « gallicane » établirait le fait du témoignage divin par les motifs de crédibilité. Leibnitiana, n. 72, Oi>cra, t. vi, p. 507. Il y a ici confusion enlre le critère naturel du fait de la révélation et le critère surnaturel des dogmes de foi, qui ne vaut que pour les fidèles. Opéra m, lia, Genève, 1768 ; cf. pour les principaux passages, Emery, Pensées de Leibniiz, sur la religion et la morale, 2e édit., Tours, 1880.

Huet († 1721). — Toute sa doctrine, très juste, tient dans quelques lignes des Alnelanx qusestiones de concordia rationis et fidei, I. I, c. iii, Leipzig, 1719. Pour que les vérités de foi méritent l’assentiment de l’intelligence, il faut qu’elles lui soient d’abord proposées comme croyables. Elles ne paraîtront croyables que grâce aux motifs de crédibilité. C’est la l’œuvre de la raison qui d’ailleurs fait appel en cela aux directions de la grâce. Ce n’est en tout cas que par l’inlluence de la grâce que l’intelligence donne l’assentiment de la foi proprement dite. C’est sous le bénéfice des réserves que commande cette notion de la crédibilité qu’il faut entendre les prétentions à la démonstration rigoureuse du christianisme que présente la Démonstration évangélique du même auteur. Cf. Démonstrations évangéliques de Migne, Montrouge, 181l, t. v.

Billuart, 0. P. († 1757), reproduit saint Thomas dans son traité de la foi, en s’arrétant de préférence aux positions de Cajetan et de Jean de Saint-Thomas.

Kilber, S..1. (fl716), dans son traité De fide, définit heureusement la crédibilité : merilum exlrinsecum ut aliquid firmissime credatur lanquam a Deo révélais, n. De fide, part. I, a. 2. Cet article 2 et l’article ; } exposent 1res clairement la tins.’de l’évidence de la libilité el -es limites. Bien qu’il se rattache ordinairement a Suarez, Kilber se sépare de lui en n’admettant pas la certitude spéculative absolue îles preuves de la crédibilité et en ti nanl pour la certitude relative, part. II..i. -l. ce propos, il expose la théorie du discern’u aie par lequel certains théolo. Perez, Palavicini, Esparza, prétendaient fortifier

la for< n aincante des motifs de crédibilité de valeur

irerelative qu’onl pour l’ordinaire les ignorants. Il se

prononce contre la nécessité el l’utilité de ce disc&ni’. ibid. Dico S » , col. 548, dans une thèse qui.

pour ce sujet spécial, est devenue classique. Nous

i I" De fide, qui (ait partie de la thi Wurzboui |, . i. vi. du Cursus theologicui de

Migm, Montrougi. 1841, col 135 sq.

Lefranc de Pompign iii, 1790 la conférence

de Claude I de B rattache la Contri

(ique, publiée dans Migne, Cur$u » theol

vi, col. 1070, i' ciali pour >. point que la

tavail seulement effleurée ment

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fol l’i m i’raisonnabli’Les d< ni lettn du Savant de G n. t. mi. mettent en lumière la

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ne. (ils de crédi bilité par les croyante, 1 1 le libre examen qui équivaut à un.’m. melle de l’objel de la fol Le’, plus prononcées que celli

Bossuet en faveur de l’examen méthodique que peut faire l’adulte de sa foi, ne contredisent pas la position de Bossuet, mais la complètent. La relativité des motifs de crédibilité et le principe des suppléances sont excellemment mis en lumière dans les deux lettres de l’évêque du Puy.

Pendant le xix c siècle, la notion de la crédibilité a continué à être exposée dans des traités de la foi, manuels ou Cursus de théologie, qui ne font que reproduire l’enseignement des anciens maîtres. S’il y a eu des progrés au point de vue pédagogique, les idées sont restées ce qu’elles étaient. Parmi les événements les plus récents, il faut noter l’abandon, encore partiel, des maîtres de sa Société par le P. Billot dans l’introduction du De Ecclesia Cltristi, Borne, 1903, et dans son De virtutibus infusis, Borne, 1901, et sa tentative de retour pur et simple à saint Thomas. Cf. Bainvel, La foi et l’acte de foi, Paris, 1898.

Un fait qui n’a pris toute son importance qu’au xixe siècle est la constitution, comme doctrine théologique distincte do la théologie, de l’apologétique, sous le nom de traité De vera retigione et de Ecclesia, que l’ancienne théologie jusqu’à Billuart lui-même, ne connaissait que comme discipline dépendante du traité de la foi. Nous ne décrirons pas cette discipline nouvelle que tout le monde connaît et dont la bibliographie se trouve à l’article Apologétique, t. i, col. 15521572.

Signalons seulement un grave inconvénient de la séparation. En devenant autonome, l’apologétique n’a pas tenu toujours un compte suffisant des liens qui, dans la pratique, rattachent l’évidence de la crédibilité aux causes morales et surnaturelles qui influent sur la genèse de l’acte de foi réel. On a conçu l’apologétique non plus comme une défense, organisée par la théologie contre les adversaires de l’objet de foi, supposé admis, mais comme un « pont » construit avec des arguments rationnels, qui de l’incrédulité totale amènerait les esprits, par reflet de l’évidence naturelle, à la connaissance scientifique de la crédibilité, La prétention est, en soi, admissible, et nous avons essayé de le montrer. Voir col. 2227 sq. Mais, la réalisation d’une apologétique, satisfaisant à des exigences proprement scientifiques, est devenue de plus en plus difficile, d’abord en raison des difficultés opposées par la critique à la connaissance rationnelle elle-même, ensuite en rsiSOn des iM^en-.’s d iiHeui jusllli ;  : s, des sciences si nombreuses que l’apologétique est obligée de mettre à conlribution. De l’insatisfaction causée par des apolo étiques qui se présentaient comme démonstratives et qui parfois 6 feignaient de retrouver à l’arrivi la fui au surnaturel, qui (’lait à leur poinl de départ, sont nées diverses théories, en partie fautives, mais qui rendent ce service de rappeler aux théologiens que la crédibilité n’est pas un vrai rationnel ordinaire, nuis l espèce de vérité qui affecte l’objet de la foi surnatui elle, laquelle est essentiellement actus intellectus moti a voluntate. Elle a donc en définitive une signification pratique, encore que ce rôle ne puisse s’exercer, saut exceptions d’ordre divin, que par la mise en lumière .te motifs rationnels. Rien d’ailleurs, du côté de la foi. ne s’oppo eà i |ue ce travail rationnel puisse constituer une véritable science, mais rien ne l’exige absolument. Si l’apologète i cette prétention, il doil la justi lier de m i sciences, Le but ordinaire des apoli

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