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CREDIBILITE


tude spéculative majeure Je la crédibilité. Autrement, on pourrait plus tard légitimement douter de sa foi, ou la rejeter, sous prétexte que les probabilités sur la vue desquelles on l’avait gagée ne tiennent plus. Ajoutez, dit-il, que la certitude de la crédibilité doit être spéculative. Ibid., n. ">.

0° En conséquence, Suarez, déclare que, pour avoir l’évidence requise, la vérité de foi doit être si croyable qu’elle défie la crédibilité de tout autre objet ou doctrine contraire..4 lias talis credibilUas necessario pareret formidinem, ibid., n. 6, et cela doit s’entendre non seulement de la crédibilité simple, qui rend possible la foi, mais de la crédibilité rationnelle obligatoire : ndum est secundum reclam rationeni.

Cette exigence d’une évidence spéculative, omni e cceptiorw. major, de la crédibilité, est une conséquence des positions de Suarez toucbant le jugement surnaturel de crédentité. Le jugement de crédenlité n’est, en elfet, pour lui, surnaturel, que quoad modum, non quoad substanliam, disp. VI, sect. viii, ii, H, c’està dur que c’est identiquement le jugement naturel : ndum est, mais surélevé, renforcé en certitude, par le secours divin. Cf. Franzelin, Analysis fidei, Rome, 1870, p. 570. Il garde donc en soi ses attaches à ses motifs rationnels, tout en étant surnaturalisés, comme initium fidei, c’est-à dire en tant qu’il exip, e, objectivement s’entend, l’acte de foi. Si ces motifs rationnels sont caducs, le devoir de croire se trouve sans justification substantielle, puisque le secours divin n’a qu’un rôle complémentaire. Évidemment ceux qui admettent que le jugement de crédentité est surnaturel quoad tubstanliam n’ont pas à redouter cet inconvénient. Cf. Schiffini, De virtutibus llieoL, de fide, disp. III, seet. vu. n. 1 18, 151, 152.

7° L’évidence spéculative majeure des assertions de la foi n’exclut pas la liberté’de la foi, tant à cause de la c< rtitude plus grande que doit avoir l’acte île foi, que par suite de l’obscurité où, même pour les hommes instruits, cette évidence laisse la vérité en elle-même, disp. IV. sect. v, n. 6 ; chez les simples, la crédibilité n’est pas au même degré que chez les savants, hanc ntiam non esse vequalem in omnibus. Ibid, n. 8. Mais cette relativité n’affecte pas l’évidence ; elle ne concerne que les motifs sur lesquels l’évidence est fondée. Ibid. D’ailleurs, la certitude du jugement de crédibilité est renforcée riiez eux, s’il en est besoin, par des suppléances surnaturelles. Ibid., a.’.'.

8 ^ a-t-il des suppléances totales de la crédibilité ? Fidèle à son principe du surnaturel quoad modum, Suarez ne l’admet pas. La lumière de la foi crée dans le fidèle une disposition subjective qui l’aide à percevoir la crédibilité rationnelle, mais ne la supplée pas. Disp. l. sect. vi, n. ; ce propos, H prêté à Cajetan l’idée que le jugi ment de crédibilité sérail toujours élicité par la lumière de la foi. Ibid., n. I. C’est une méprise, cai Cajetan tient au contraire que ce jugement -i tantôt rationnel, lu Su, , , , theol., Il’II » , q, i. a i.

i 6, tan toi élicité par la foi. Ibid., ad n. 7. Voir en particulier n. 5, g lu littera’". dicendt tergaquodauclorloquiturin2<>de e, et n. 8 i onvenii fideli ea duplit, capite Ile I très ru de dire, d’ailleurs, que, normalement, le i". emi ni de i rédibilité n’eal pas élit Ltë par la i, n. 2. puisqu’il est prudentiel, ce qui n erni |, r i, | atteindn on i ontenu, non

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uni l >’' i di gagi ment du jugement nu naturel de eréd < nti i m. ipal progrès que Suarez a lait faire’la doctrine de la crédibilité, Fer* nil inverti d* Mo dit tum n dot lot ibue, dit II, De fide, disp. VI, " t. vui, Il li ce qui n’< il pas tout é fait exact, puisque l’auteur’lute ni i opinion de ceui qui veulent un

jugement de crédibilité surnaturel quoad substanliam, n. 0, par cette raison principale que ce serait la foi avant la foi. A quoi ces auteurs répondent qu’ils le regardent comme un jugement prudentiel émis sous une illumination objective spéciale, mais toujours de l’ordre prudentiel. Pour Suarez, le jugement de crédentité’a un contenu naturel, fruit des motifs de crédibilité, mais ce jugement est élevé par une excitation surnaturelle pour pouvoir servir de principe à la volonté de croire, pius affeclus. C’est uniquement en vue de cet effet qu’il doit être reconnu surnaturel, n. 12-14. Et cela suffit pour se mettre en règle avec saint Paul, saint Augustin, saint Célestin I"’, et le concile de Milet, n. 3.

Jean de Saint-Thomas († 1614). — Sur la conciliation avec la foi de l’évidence de la véracitédivine de l’attestation, il émet ces deux propositions : 1° Evidentia testificationis se sola et formalilêr non contrariatur /idei ; ’1° Facto discursu qui nilitur non soli évident iæ in attestante sed etiam evidenliæ aliarum proposilionum, scilicet, quod Deusnon potest dicere falsuni, quod evidenter cognoscitur sensus in quo loquitur, etc., probabile est quod lollitur obscurilas fidei, et probabile est quod manet /ides. In Sum. theol., II » II", q. i, disp. II, n. 3, i, p. 38. C’est une concession à lîanez contre Cajetan. Quant à l’évidence, non plus de l’attestation, mais de la crédibilité même des mystères, elle va de soi et se concilie avec la foi. Ibid., a. 3, n. (i, p. 16. Cette évidence, considérée dans la teneur objective du jugement qui la formule, est le fruit d’une expérience, d’un raisonnement prudentiel, ou encore d’un instinct du Saint-Esprit (suppléances). Ibid.. n. 13. Cependant la foi la considère à sa manière, in ipso exercitio credendi per modum condilionis requisitse e.r parle objedi. Ibid., n. 15, p. 50. Cette trouvaille de Jean de Saint-Thomas donne la solution d’une difficulté pendante depuis Hugues de Saint-Victor et fixe le sens de nombreux textes de saint Thomas qui attribuent à la foi la vue de la crédibilité. Cf. ibid. Pour le reste, Jean de Saint-Thomas suit la doctrine commune des thomistes qu’il rend d’une manière très pénétrante. Cursus théologiens, Paris, 1880, t. vil.

Ripalda (y 1045). — 1° Sur les motifs d, - la foi. — Contemporain de.1. de Lugo, dont il connaît et critique les théories, Ripalda n’admet pas plus que Suarez la foi discursive. Il tient, avec Scot et les noininalistes. que, dans certains cas, l’assentiment de la foi peut être émis sans dépendance de l’autorité de Dieu et de la révélation, De fide divina, disp. II. sect. v, n. 30 sq., mais il se sépare d’eux en ce que, même en pareil cas, il exige une connaissance antérieure, prælucenlia, de l’autorité divine, n..V2. Dana la plupart des cas, la considération de l autorité divine entre dans l’assentiment de la foi. Il la lient d’ailleurs pour naturellement évidente, comme de Lugo, bien qu’on y adhère surnaiurellement, disp. II. sect. vii, vin ; disp. III, sect. i. n ;

mais il esi très éi lei tique sur le for I constitutif de

l’autorité divine. Ce n’es ! pa aécessairement la vérité de Dieu, in cognoscendo et testificando. Ce peut être, pour la loi aux promesses du moins, la fidélité de Dieu, disp. II. sect. i. n. 71. ce peut être, pour la foi en erilcu divina in essendo. Ibid., sect. xi. La révélation active de Dieu, verilat in testificando, n’est pas exclue. Diap. II. sect. xiii, n. 134. L’existence de la révélation est. elle aussi, connue naturellement, bien

qu’on adhère pai un i i ni ni surnaturel. Ripalda

la résolution de la foi divine en une foi humaine,

contre Scot et les i nalisti i, disp. lll. sect, tu, n

cf. disp. VI, sect. il, mais ii ne reul paa davantage en «  tendre parler de l’opinion opposée de Cano et de Banez qui fait du lumen fidei divine la cause de

ni mu ni a la i évélstion. I lisp. III. ICCt. lll. 11. 90,