Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/495

Cette page n’a pas encore été corrigée
2257
2258
CRÉDIBILITÉ


nutrita, charitate aucla, vetuslate firmata, etc. Cont. epist. Fundam., n. 5, P. L., t. xlii, col. 175. Cette conception de l’Église comme témoin permanent de la crédibilité de la foi, ramassant sur sa route des motifs de crédibilité de toutes sortes, index prxteritorum prxiiuntia futurorum, De fide rerum, c. v, n. 8, P. L., t. xl. col. 178, avec lesquels elle se présente, est caractéristique de saint Augustin. De nos jours elle a été reprise par le P. Lacordaire dans ses Conférences, développée systématiquement par le cardinal Deschamps, consacrée par la constitution Dei Filius du concile du Vatican, c. in.

S ; iint Léon le Grand (461). — L’autorité de l’Évangile est, à l’entendre, accrue et servie par les miracles et figures de l’Ancien Testament. Ut major Evangelii csset aitctoritas cui, tôt signis totque mysteriis, Veteris Testamenti paginée deservissent. Serm., lxvi, c. ii, P. L., t. liv, col. 365 ; cf. xxiii, c. iv, col. 202 ; xxv, c. iv, col. 210.

Saint Grégoire le Grand (f601). — La finalité du miracle est, selon lui, d’amener à la foi, ou de confirmer celle-ci : Ad hoc quippe visibilia miracula coruscant, ut corda videntium ad fulern invïsibilium pertrahant, ut per hoc quod mïrum foris agitur hoc quod intus est longe mirabilius esse sentiatur. In Evang., 1. I, homil. v, n. 3, P. L., t. i.xxvi, col. 1090. Et la preuve extrinsèque produit pleinement cet effet : Plus enim iiuhis Thomas infidelitas ad /idem quant (ides credentium discipulorum profuit, (/nia dum ille ad (idem palpando reducitur, noslra mens, omni dubitatione poslposita, in fide solidatur. Ibid., 1. II, homil. xxvi. n. 7, /’. L., t. i.xxvi, col. 1201. Leur nécessité’est relative à cet elïel et n’a plus sa raison d’être ensuite : Htec necessaria in exordio Ecclesise fuerunt. Ut enim fides cresceret, miraculis fuerat nutrienda, quia, et m, s, cum arbttsta plantamus, tamdiu cis aquam infundimui ijuousque eu in terra jam coaluisse videamus’; et si semel radicem fixerait, irrigatio cessabit. Ibid., I. II, hornil. xxix, n. i, P. /.., t. i.xxvi, col. 1215.

Saint Isidore i-|- 636). — Il a nettement exprimé la destination aux infidèles des prophéties et des miracles. Quibus omnibus testimoniis cogendus est infidelit, ut eligat sibi de duobus, aut Cbrislnm Filium lin credere, aut mendace » putare prophetas, qui ista cecinerunt. De fide catholica contra Judeeos, I. I. c. i. n. 8, P. L., t. i.xxxtn, col. 152. Eecesignum non est fidelibus necessarium, sed infidelibus, ut converlantur, Sam Paulvu pro non credentium infidelitate patrem l’iihin de infirmitate febrium uirtutibus curai, infirmant’tn virii Ti miii lii’imi fldelem, non oratione, sed medicinaliler tempérât. Sent., 1. I, c.xxiv, ii, 3, /’. L., t. lxxxiii, col. 592. "n ne saurait se prononcer plus explicitement contre l’opinion qui veut que, pour admettre la vertu probante de miracle, on ait déjà lafoi.

Saint Bède, 5ea commentaires conçus selon

ni spirituel et allégorique ne donnent guère sur

i de notions précises. Nous avons rencontré

dans le texte suivant relatif au miracle de Lazare une

bonne intelligence de la finalité du miracle : Ait : non

est a i quia ipsa mors non est ad mortem

potius ad mil ou ulum, quo fat to

hristum, ei vitarent veram mortem. lu Joa.,

P. /.., t xcii, col 775. Quo facto crederent, dans

té, implique une Influence en fait, sinon en

droit, infaillible.

Noua rattacherons aux Pères saint Pierre Damien, « mit knselmeel Hermann, la question de la crédibilité n’entrant a proprement parler dana la périodi théologicoistique qu avec Vbélard

v’Pierre Damien ; 1072). — C’est dans ion opua < nie il que m n m ontn la sentence que les tl

li attribueront sous < Ite for

est tutu, , , ii, ._| indigne d un

chrétien, dit le saint docteur, de ne pouvoir, à cause de son ignorance, défendre rationnellement le Christ contre ses ennemis ; puis il ajoute : Hue accedit, quod stepe hujus rei noxia imperilia et cavenda simplicilas, non solum audaciam incredulis suggerit, sed eliam errorem et dubietatem in cordibus fidelium gignil.El cum hœc scienlia ad fidem cerle tota pertineat, fides autem sit fundamentum… Les arguments rationnels employés doivent d’ailleurs être présentés en telle manière que l’on puisse espérer la conversion de celui avec qui l’on discute. Opusc. II, Antilogus contra Judœos, P. L., t. cxlv, col. 41. On ne peut mieux caractériser la double ordination des preuves de la crédibilité à la défense de l’objet de foi, d’une part, à la certitude prudentielle de l’acte de foi, d’autre part.

Saint Anselme († 1109). — Le point de vue de saint Anselme est, personne ne l’ignore, celui de la foi cherchant l’intelligence. Ubi dicit : Nisi crediderilis non intelligelis, aperte nos monet intentionem ad intellectum extendere. Liber de fide Trinitatis, proef., P. L., t. clviii, col.261. Cf. Cur Deushomo, 1. 1, c. i, col. 361. Mais il sait distinguer entre le chrétien qui a la foi et l’infidèle : Fides enim noslra contra impios defendenda est : non contra eos qui se cliristiani nominis honore gauderefalentur. Ab his juste exigendum est ut cautionem in baptismate factam inconcusse teneanl ; Mis vero iiATinsABiLiTEn oslendendum est quam irrationabiliter nos contemnant. Epist., xli, ibid., col. 1 193. On constate chez saint Anselme l’absence de la préoccupation d’amener les incrédules à la foi. L’apologétique est une pure défense contre des adversaires. On sent que désormais la foi possède et qu’elle aspire à ne considérer la raison que comme un instrument du développement théologique interne. Mais Abélard est proche et ne la laissera pas s’endormir sur ces positions.

Hermann de Cologne (1122). — Avant d’entrer dans l’époque troublée par les innovations d’Abélard, l’esprit de l’historien se repose, comme en un port tranquille, dans l’épisode de la conversion d’Hermann, racontée par lui-même. Amené par des raisons d’ordre mercantile à vivre dans la société d’un évéque catholique et de son entourage, sous rinlluence du motif de crédibilité qui ressort de l’attrait de leur doctrine et de leur vertu, le juif Hermann se convertit, par le seul effet, semble-t-il, de causes intérieures divines. C’est un beau chs de suppléance surnaturelle de la crédibilité. A noter la doctrine de l’évêque Ekebertus sur l’inefficacité des miracles pour la conversion, c. v, col. 814 ; il ne soupçonne pas, semble-t-il, le besoin d’une crédibilité rationnelle. Opusculum de sua conversione, P. L., I. clxx, col. 806 sq. Cette histoire d’âme clôt pour la question de la crédibilité la période patristique ouverte par une autre histoire d’âme, celle de saint Justin, et, >i elle est au pôle opposé en ce qui concerne la préoccupation rationnelle, elle complète son enseigni ment, en faisant valoir le rôle purement instrumental

que jouent 1rs tifs <lr crédibilité dans la genèse de lu

foi, par rapport à la grâce du Dieu qui peut s’en passer.

XII.. CRÉDIBILITÉ DANS I v THÉOLOGIE 9C0L&STIQ1 B.

— A partir du u siècle, la notion de la crédibilité commence à être étudiée en fonction dum’systématisation rationnelle des données scripturaires et patriatiques touchant la r< > i. Cette systématisation aboutit à nettement le problème de la resolutio de l’assi ntiment de foi surnaturelle. Les solutions oscillent du rationalisme absolu représenté par abélard, Raymond Lulle, Hermès, i nn piétiame qui, tantôt développe le côté vertueux, méritoire, affectif ou volontaire di de foi aux dépens’i" iii, tels sont les Victorins

on, selon Sii.nr/, Guillaume de Paria, tantôt même

suppri’second aspect, comme chei les protestants,

iditionnall