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CREDII5IUÏE

n. 47. P. L., I. v, col. 779 ; cf. n. fâ, col. 772 ; n. i~> 16, col. 775-779 ; 1. II. n. 11. col. 826 ; m. 34, col. 863. Il s’est posé li’problème il la vérification des miracles ns et l’a résolu-par l’autorité de la tradition historique Sed non creditis gesta hase. Sed qui ea conspictiii sunt fieri… lestes optimi, certissimique auctores, et credidemnt hsec i/isi, et creilenda postent uobis hiiiul exilibus cum a]qirobationibus tradiderunl, etc. Instit., 1. I, n. 54 ; cf. n. 55, P. L., t. v, col. 792-793.

Si saint Augustin qui a un mot approchant : veracissimis’libris, ne fait jamais appel à l’autorité historique des Évangiles pour prouver l’existence des miracles, Tunnel, Histoire de la théologie positive, 1. 1, c. î, p. 12, telle n’est pas l’idée d’Arnohe : témoins oculaires et excellents, historiens très sûrs, qui ont cru eux-mêmes sincèrement, et ont transmis leurs preuves, rien ne manque dans ce texte pour parfaire le concept de la tradition historique. Ceux qui de nos jours procèdent par cette voie pour atteindre la crédibilité rationnelle peuvent donc se réclamer tout au inoins d’Arnobe.

Saint Hilaire (366). — L’Index des œuvres de saint Hilaire, P. L., t. x, col. 953 sq.. nous offre les éléments d’un traité complet de la foi. L’auteur insiste sur son caractère de don, sa liberté, son indépendance vis-àvis de la raison. La foi précède la raison ; elle peut demander cependant la démonstration de la chose crue. Il s’agit dans ces deux affirmations de la raison théologique. L’œuvre spéciale d’Hilaire ne comportait pas une étude de la crédibilité. Cependant il est facile de reconnaître qu’il professait la doctrine commune sur l’évidence rationnelle de la crédibilité. Il fait appel aux miracles pour justifier la foi en la naissance du Fils du Dieu. Volens itaque Filins nativitatis suse fidem facere, factorum suorum nobis posuit exemplum. .. cum aqua fit vinum, cum quinque jmnes saturatis quoique niillibas virorum… Habiteras in exemplo operationum, ut crederes Deum efficere posse, quorum intelligere effi tien liant non posais. De Trinitate, 1. III, n. 18, cꝟ. 20, P. L., t. x, col. 86. Il prélude au célèbre dicton de Richard de Saint-Victor, en rejetant sur Dieu, s’il se trompe, l’erreur de sa foi : Quid me miserum de te fefellisti… Decepit me post rubri maris divisionem glo)*ia descendentis de monte Moysi… Huic ego de te verbis tuis credidi. Perdidit me repertus secundum cor tuum David. De Trinitate, 1. VI, n. 20, col. 172. A propos du texte : Tanto tempore vobiscum sum ; et non nostis me, Philippe, il se demande sur quoi est fondé le reproche du Sauveur, et il répond : Cum enim ea quse gereret propria Dco essent, calcare undas, jubere ventis, inintellecta demutatione vini, incrementoque panum cum gestorum fide gerere, fugare dœmones…, vitam mortuis reddere, et hsec agere carnalem et Dei se Filium inter ista profitentem, hinc querelse omnis orta conquestio est. De Trinitate, 1. VII, n. 36, col. 230. On remarquera la mise en relation du témoignage avec le miracle : Dei se Filium inter ista profitentem, qui développe la notion très précise du verum credibile ex testimonio miraculis ciinfirmato. — Le commentaire sur les Psaumes est d’un bout à l’autre une argumentation en faveur de la divinité du Christ tirée des prophéties. La foi en l’avènement du Messie dans le Christ est selon saint Hilaire la clef même de l’intelligence des Psaumes. In Ubr. Ps., prolog., n. 5, 6, P. L., t. IX, col. 235 sq.

Saint Ambroise († 397). — Il revendique énergiquement l’indépendance de la foi vis-à-vis des arguments philosophiques : Aufer hinc argumenta ubi fides guseritur, etc. De fuie, 1. I, c. xiii, P. L., t. xvi. col. 548. Il ne veut pas, dans l’acte de foi, que l’on demande raison de sa foi au Seigneur : Etenini quam indignum ut humanis testimoniis de alto credamus, Dei oraculis de se non credamus. De Abraham, 1. I,

c. m. n. 21, P. L., t. xiv, col. 428. Mais, cette affirmation faite de la foi d’autorité, le saint docteur admet, pour ceux qui n’en sont point encore là, une intelligence préliminaire, basée spécialement sur les miracles : Intellectus ergo datus est etiam lus qui perfectam sajiientiam non haberent, dum muti loquuntur, morlui ressuscitaniur. His enim tignis intellectum est ab liis qui rudes erant et adhuc quasi in cunabulis / consiituti, ut erat populus nationum, ipse venisse gui exspectabatur. In Ps. cxviii, sect. xvii. n. 8. /’. /.. t. xv, col. 1443. Cette preuve a la portée d’une manifestation évidente : Dominus autem salvos volent facere peccatores, et occultorum cognitione Deum se esse demonstrat, el admiratione factorum… In Luc, 1. V. n. 12, cꝟ. 13-15, P. L., t. xv, col. 1639. Elle est caractéristique de l’Évangile : Interrogalus de se, non ve aliquo, sed factis se esse signavit. Ite, inguit, nunt Joanni, quseaudistis et vidistis ; cseci vident… Ergo non humanse ista sed divins virtutis insignia sunt, cœcis perpétuée noclis tenebras aperire, etc. Hsec, ante Evaugelium, vcl rara vel nulla. In Luc, 1. V. n. 99 sq.. P. L., t. xv, col. 1663. Et l’on est un impie quand on s’y soustrait : Nos vero impii, qui divinitatis fidem, miraculis operum colligendani, contemplatione c<> ris negabamus. In Luc, 1. IV, n. 45. P. L., t. xv. col. 1626. C’est la part faite aux dispositions morales. Et c’est bien le témoignage divin qui est directement l’objet de la preuve par le miracle : Non inter fuir cum a Pâtre Dei Filius nasceretur : sed interfuimus cum a Pâtre Dei Filius diceretur. Si Deo non credimus, cui credimus ? Omnia enim quse credimus, vel visu credimus vel auditu : visus ssepe fallitur, auditus in fide est. An asserenlis persona discuti tur ? Si viri boni dicerent, nefas putaremus non credere ; Deus asserit, probat Filius, refugiens sol faletur, tremens terra testatur. In Luc, 1. IV. n. 71, P. L., t. xv, col. 1654. La crédibilité en résulte : Testis doctrines virlus est, ut quia quod prxdicatur, incredibile mundo est, gestis fierel credibile. In Epist. ad Rom., c. i, P. L., t. xvii, col. 50. On ne peut rendre en termes plus exacts la notion de crédibilité rationnelle extrinsèque. A rapprocher ce passage de l’Ambrosiaster : Manifestum est quia semper in Deo est veritas, lioc est : Amen, manifestata per Christum. post, per apostolos prxdicala ad gloriam Dei, signorum virtutibus testimonium perhibentibus vera esse, quse promisit Deus per Christum Dominum nostrum. In Epist. Il ad Cor., c. i, 20, P. L., t. xvii, col. 280.

Saint Jérôme († 420). — Il n’a pas de théorie sur les rapports de la foi et de la raison : c’est un témoin d’autant plus impartial et plus objectif des idées courantes de son temps. Il lui échappe, dans ses commentaires, des vues qui reproduisent la doctrine commune de la crédibilité extrinsèque. Il paraphrase ainsi le texte d’Isaïe : Quse prima fuerunt, ecc*’uenerunt, Xi.ll, 9. Quse locutus sum, i/use per Moysen prophetasgue pollicitus sum, universa compléta sunt. Aune autem annunlio vobis Evangelium, vocationem gentium, passionem Christi, twvitatem fidei : ut quomodo priora cernitis rébus e.cpleta. sic et ea quse nunc /nilliceor credatis esse vent ura. In Is., 1. XII, c. iii, P. L., t. xxiv. col.’423. C’est la crédibilité prouvée par l’accomplissement des prophéties. Ailleurs il la prouve par les miracles : Neque enim potuissent omnes gentes in lam brevi tenipore credere nisi signorum miraculis /ides eorum essel quodammodo extorta. In Is., I. XVIII, c. i.xvi, P. L., t. xxiv, col. 650. A l’appui, plusieurs brèves remarques du commentaire sur saint Matthieu : i/f per virtutem miraculi prseleritus apud audientes sermo firmetur. In Matt/i., viii, 1, /’. /, .. t. xxvi, col. 50. — Ostende le sacerdotibus… utmundatum videnles leprosum, aut crederent Salvalori, aut non crederent. Si crederent.