Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/49

Cette page n’a pas encore été corrigée
1365
1366
CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


patriarches byzantins. Quant à l’évêché de Santa Severina, seconde métropole de la Calabre, il est de création purement byzantine, ainsi que trois de ses évêchés suiïragants : Umbriatico, Cerenzia, Isola di Capo Bizzuto ; le quatrième, Gallipoli, dans la terre d’Otrante, est beaucoup plus ancien, puisqu’il est déjà mentionné dans les lettres de saint Grégoire le Grand.

Depuis la mort de Léon VI (912) jusqu’à l’avènement de Nicéphore Phocas (963), l’organisation ecclésiastique de la Calabre n’a pas subi de changement appréciable. Reggio et Santa Severina sont toujours les seules métropoles et elles comptent, comme auparavant, l’une 12 suiïragants et l’autre 4, ainsi que l’atteste la Notitia de 940. II. Gelzer, Georgii Cyprii descriptio orbis romani, p. 58, 77, 82. Cependant l’hellénisme se propage de plus en plus, grâce surtout à l’action des moines grecs, soutenue et favorisée par les fonctionnaires byzantins. La vie religieuse byzantine est des plus intenses en Calabre, qui devient par excellence la terre des moines et des ermites. Citons surtout saint Élie le Sicilien et saint Elie de Reggio, pour la contrée située aux environs de Reggio, dans les solitudes de l’Aspromonte, J. Gay, L’Italie méridionale et l’empire byzantin…, 801-1011, p. 255-261, les saints Nil de Rossano, Cbristopbore, Macaire, Sabas le jeune, Luc d’Armento, Vital, Léon-Luc, etc., pour la contrée située surtout au nord de la Calabre. J. Gay, op. cit., p. 261-286. Tous ces moines errants, qui fondent çà et là des maisons religieuses, sont aussi les instruments les plus actifs et les plus efficaces de la propagande byzantine. Nicéphore Phocas décide d’utiliser ces forces et, pour faire cesser un dualisme fâcheux dans la province d’Apulie, il décrète, au plus tôt vers 968, que la liturgie grecque sera substituée dans toutes les villes à la liturgie latine et que l’évéque sera partout un évêque grec. Tel est du moins le sens d’un décret qui ne nous a pas été conservé et que lui attribue Luitprand, De legatione constanlinopolilana, 62. Si l’évéque de Crémone n’a pas été. une fois de plus, dupe de son imagination grossissante et si ce décret a réellement existé, il était condamné par avance à rester lettre morte, car la grande majorité de la population de l’Apulie étant latine, la liturgie latine devait continuer à être employée. Une chose beaucoup plus sûre, c’est que Nicéphore Phocas éleva en Calabre l’autocéphalie d’Otrante au rang de métropole et lui constitua cinq évèchés suiïragants : Acerenza, Tursi, Gravina, Matera, Tricarico, dont deux au moins appartenaient auparavant au patriarcat romain. Dr. la nouvelle province ecclésiastique se trouvait comprise dans cette région mixte, si souvent contestée entre les officiers grecs et les Lombards de liénévent ou de Salerne ; elle devait provoquer entre les deux clergés, grec et latin, une rivalité de plus en plus grave. Pour répondre à ces empiétements arbitrai le pape Jean Mil (965-972 vinl créer, à son tour, des provinces ecclésiastiques latines dans l’Italie méridionale, comme i Capoue, Bénévent, Salerne, Naples, Amalli, et quelques-unes de ces métropoles exerçaient en territoire grec une partie de leur juridiction. Le pape voulait ainsi fortifier l’unité du clergé lombard i I rendre plus étroits les liens qui l’unissaient au saint Pourtant, il n’est pas probable que, (1rs cette

époque, les évéqui cette contrée aient cessé

i » reconna tn comme suiïragants de Reggio et, par nlinople.

maintint ou à peu prés jusqu’au

concil" de M< Ifl, tenu en 1058 par le pape Nicolas II, qui voulut rétablir dans l’Italie du Sud le pn itige du tin, tel qu’il existai) en cette contrée s va ni li - i’i cutiona Icoi. L’appui des Nor mands, nrd’hui qu’ils étaient

hier pillards intrépides, lui i but. t., m à fait

assuré. En courbant sous leur domination les ten

byzantines, ils contribueront à grandir l’influence et la liturgie latines. Selon la promesse faite par Robert Guiscard à Nicolas 11, il faut, pour qu’elles soient soumises à l’autorité de Rome, que toutes les Eglises soient d’abord placées sous la domination normande. Ainsi, vers 1071, l’évéque latin d’Acerenza revendiquait la succession des évêques grecs qu’on avait, sous Nicéphore Phocas, fait dépendre du métropolitain d’Otrante. J. Gay, op. cit., p. 519 sq. Ce prélat avait pourtant assisté au concile de Constanlinople de 1066, Mansi, t. xix, col. 1043, mais les Normands durent profiter de son absence pour installer à sa place un évêque latin. Il ne faudrait pas conclure de ce fait que les métropoles de Reggio, d’Otrante et de Santa Severina sont devenues latines immédiatement après la prise de Bari par les Normands en 1071 ; les notices épiscopales, aussi bien que les autres documents d’ordre moins officiel, sont là pour prolester contre une pareille conclusion.

La notice de l’an 980 reproduit la nomenclature de la Notitia de 910 : Reggio est au 31e rang, Santa Severina au 47e ou 48e, mais, fait absolument nouveau, Otrante figure au 54e ; ce qui confirme la donnée citée déjà de Luitprand. II. Gelzer, Ungedruckte… Texte der Nolitiæ episcopaluum, p. 570. Le nombre des suffragants que ne donne pas M. Gelzer doit être resté stationnaire. De même, Reggio, Santa Severina et Otrante figurent dans les notices d’Alexis Comnène (1081-1118), de Manuel Comnène, entre les années 1 1701179, et d’Isaac l’Ange (1186-1196), et toujours au même rang. La Notitia de Manuel Comnène, II. Gelzer, op. cit., p. 585, donne même à Santa Severina cinq suiïragants au lieu de quatre qu’elle possédait, et treize à Reggio, Parthey, op. cit., p. 119, au lieu des douze de jadis. Nous avons encore ces trois métropoles sur les listes officielles d’Andronic II, vers 1298, et d’Andronic III, entre les années 1328 et 1341 ; en revanche, il y a sur elles silence absolu dans les listes rédigées après la prise de Constantinople par les Turcs. Si maintenant nous faisons appel aux sources latines, nous voyons que dans les diocèses de Cosenza et de Bisignano, suiïragants de Reggio, le rite latin est officiellement rétabli dès la fin du XIIe siècle. Pour la même province, nous avons un diplôme adresse en I09’i au premier évêque latin de Tropea, et un autre diplôme de 1096 qui a pour objet le rétablissement de la liluryie latine dans le diocèse de Squillace. D’autre part, les anciens évèchés de Vibona et de Tauriana. ruinés [iules incursions arabes, disparaissent ; Aman tea. est réuni au siège latinisé de Tropea. peut-être aussi Nicotera, que mentionne encore une charte grecque datée de 1 173. La métropole de Reggio garde sous les Normands les prérogatives qu’elle avait acquises sous les Byzantins ; elle possède, dès Lp82, un archevêque latin, en même temps qu’un métropolite grec. D’autres diocèses encore ont réussi à conserver buis évêqo Ainsi, la

métropole de s. min Severina est grecque au début du XIIIe siècle, et il en est, sans doute, de même de ses évèchés suiïragants. Dans la province de Reggio, le clergé grec reste le maître à Cotroneel à Rossano, qui devient au

siècle un archevêché grec, reconnu par le saint-sii Normands sont contraints de faire

d’autres concessions à la population byzantin* avoir supprimé’plusieurs dioi d’en établir

deux nouveaux -i Bova et Oppido, dans la Calabre méridionale. Los papes reconnaissent l’existence officielle des deux rites et. eu 1165, une bulle d’Alexandre III autorisait l’archevêque de Reggio à consacrer évéqu que latins, .1. Gay, Revue d’hisl

, i tir littérature religieuses, 1900, t. v, p. 266-259 ; tons -ils sont emprunté : textuellement i cette étude. Gallipoli, en 1329, l’évéque était un bastllen de Saint-Nicolas d ; Calamizi et, en 1331, un basilien de Saint-