y a des erreurs spéculatives dans l’appréciation des motifs de crédibilité, ces erreurs ne rejaillissent pas nécessairement sur leur résultat, et il pourra arriver que l’on ait l’évidence de la crédibilité à la suite d’une preuve défectueuse, non certes par la vertu d’une telle preuve, mais par l’effet de la grâce du Dieu véridique dont l’action fait prime dans la genèse de la foi.
I. Pour l’évidence de la crédibilité : S. Thomas, Sum. theol., II’II-, q. i, a. 4, ad 2°" ; cf. le commentaire de Cajetan ; Capreola’s, In IV Sent., I. IH, dist. XXI-XXXII, q. i, a. 3, § 2,
- Bafiez. In Sum. theol.. II" II’, q- i, a. l, dub. iii, concl.,
col. 49 ; Cano, De locis, 1. H, c. viii, S quarto prins, t. I, p. 53r. T ; Valentia. Comment, theol, q. I, p. iv ; Suarez, De fide div., disp. IV, sect. ii, n. 3-7 ; sect. v, n. 7 ; Granado, Comment, in Sum. theol., tr. II, disp. III, sect. I, n. 3 ; De Lugo, De fide di lisp. V, sect. i, n. 3, p. 24’* ; Ripalda, De ente sup., de fl.iediv., disp. VI, sect. v, n. 43, 48 ; Viva, Damnatm thèses ab tnrtoc. XI, prop. 19, 20, n. 12, p. 49 ; Patuzzi, De virtutibus theol., tr. IV, S 5, n. 15, S tamen ; § at vero hase, p. 5 ; De Mainte, ExpositiO comment, in II’" II-, q. v, c. VI ; Jean de .- ; i nt-Thomas, Curs. theol-, de fide, q. I, disp. II, a. 3, n. 45 sq. ; Hurler, Theol. dogm. compend., t. I, n. 98 ; Vacant, De certitudinc ossensua, etc., c. iii, a. 1, p. 66 ; Schiffini, De virt. infusis, disp. III, sect. vii, n. 150-152, p. 268.
II. Pour la relativité de la preuve de l’attestation divine : S. Thomas, Skmi. theol, II" II’, q. VI, a. 1 ; S. Bonaventure, In IV Sent., 1. III, dist. XXIV, a. 2. q. H, concl. ; Capreolus, loc. Cit. ; Bnftez, loc. cit., ad * ; Th. Sanchez, Theol. mer., I. 11. r. i, n. 7 ; De Lugo, loc. cit., sect. ii, n. 25, 36, 37 ; Paluzzi, loc. cit., c. il, n. 11, 14, 15 ; Jean do Saint-Thomas, loc. cit., n. 5 sq, p. 16 ; Lefianc de Pompignan, n. 731, 759, 849, Mignc, Curs. theol., t. vii. col. 1070 ; Kilner. Tr. de fide, part. II, C. I, a, 2, Higne, Curs theoh, t. vi. COli 472 ; Vacant, Etudes
< consl. Dei Filius, n. 690 sq. : De certitud. assensus, etc., loc. cit. ; Scheeben, La dogmatique, 1. I, c. VI, S 42 ; Hurtei, Theol. dogmat. comp’, t. i, n. 469, § 4, 471, § 6, p. 494 ; Sdiillini, disp. Ili. sect. vii. n. 150-152 ; Billot, De virt. inf., thés, wi, | : ;. p. 300 sq. ; S 4, p. 304 ; Wilmers, De fide divina, 1. ii, c. i, prop. 22 ; Gardeil, La crédibilité et l’apologétique, I. I. c. ni ; Bainvel, La foi et l’acte de foi, part. II, c. a, S 3.
Y. La démonstration de la crédibilité. — La relativité de la force probante spéculative des motifs de crédibilité admet une exception. C’est lorsque les exigences intellectuelles d’un sujet donné sont telles que la crédibilité- ne peut être pour lui évidente que moyennant un.’démonstration rigoureuse du fait de la révélation divine. D’aucuns ont affirmé la nécessité absolue de cette démonstration, t ; mdis que d’autres ont contesté sa possibilité. Noos devons donc examiner la question sou> ces deux aspects contradictoires.
I. LA DÈMOSSTRATIOb hl. /i CRÉDIBILITÉ /-/- ;
NÉcBSSAiRBf — Cette nécessité peut être envias soit en regard de la foi individuelle, soit en regard de la foi collective de l’Église.
1 » Au point (h vue individuel, nous n’avons que fort pen de choses à ajouter à ce que nous avons dit plus liant, col. 221 I Bq., a savoir : I. L’on ne doit pas mesurer l’absolu de l’assentiment de foi divine à la force probante des motifs rationnels d’adhésion. — 2. Le but moral des motifs de crédibilité est atteint du moment que le croyant l’évidence de l’aptitude dune proposition ; i êtr foi divine, évidence qui est celle d’une donnée pratique tr< - spéciale, requérant des motifs de l’ordre intellectuel, niais non des motifs nécesni dén iidémonstra que dans le C tires
Intellectuel !) - i l i ocore est >l que, dans
. comme dans les autres, c’est l’illumination dide l.i Vérité première qui communique la ceriitade spéculati I acte de foi.
I..il ration i Igoui rare de la en’ii bilité n’aui aia h rejel de l*as « entiment de 1.1
Ideuea de ut crédibilité
i lui’de foi. Dieu Intervient, d’abord pour inspirer le jugemi n’ui n itun i ! ’n dentité dont le principal mot il.i la ( rédibililé, ensuite i
mouvoir la volonté au pius credulitalis affectas, enfin pour motiver l’acte de foi proprement dit. Une fois donc que l’évidence de la crédibilité a rempli son rôle prudentiel de garantie morale dans l’ordre intellectuel, c’est Dieu qui a repris l’œuvre de la foi commencée par lui et qui, directement, a inspiré la conviction de la foi, argumentum non apparentium. Heb., xi, 1. C’est à cause de cette conviction surnaturellement produite en nous par Dieu que le rejet de la foi est toujours coupable.
C’est ce que manifeste la lecture des propositions condamnées par Innocent XI. La condamnation de la proposition 20e, laquelle autorise le rejet de la foi antérieurement acceptée, n’est que la conséquence de la condamnation de la proposition précédente, à laquelle elle est reliée par le mot hinc, laquelle affirme que la volonté (surnaturalisée, évidemment, pius affectus consommé) ne peut rendre plus ferme l’assentiment de la foi naturelle que ne le comportent les motifs de crédibilité. Ce n’est donc pas la thèse de la relativité probante des motifs de crédibilité considérés dans leur teneur intrinsèque qui est condamnée, mais la prétention de faire passer cette relativité dans l’assentiment de la foi. La proposition 20e interdira de même de la faire passer dans la connaissance subjective, notifia, du fail de la révélation, laquelle doit être certaine pour chaque sujet individuel, et produire en lui l’évidence rationnelle de la crédibilité. Et c’est, ce qu’a marqué à son tour le concile du Vatican, lorsque, après avoir exposé les motifs de crédibilité dans toute leur force probante, avant de conclure à l’illégitimité du rejet de la foi contractée, il a intercalé ce passage : Cui cuidem testimonio ef/ico.v subsidium accedit ex superna virtute. etemm benignissimus Dominas, et eos quos de tenebris transtulit in admirabile lumen siutm, in hoc eodem lumine ut persévèrent, gratia sua confirmât, non deserens, wisi deseratur. Le mot etenim appelle l’attention sur la vraie cause de l’illégitimité du rejet de la foi ; c’est la légitimité d’une conviction surnaturelle qu’opère dans l’âme la grâce de Dieu.
L’expérience des Ames atteste, d’ailleurs, que ceux qui sont tentés d’infidélité, à cause de l’imperfection de leurs motifs de crédibilité, même au milieu des plus profondes ténèbres, éprouvent ce sentiment et entendent ce verdict intime de conscience, à savoir que, s’ils des. i taient leur foi, ils feraient une mauvaise action.
1° Au point demie de la foi collective île tome l’Église, l’urgence d’une démonstration semble s’imposer davani. n effet, I fidèle, pour justifier l’insuffisance objective de ses motifs personnels >i adhésion, peul toujours en appeler au motifd adhésion supérieurs de la collectivité dont il fait partie, el c’est ce qu’il fait d’ordinaire en invoquant les lumières des majores qù font partie de l’Église et di l’Église elle-même, Poui que ce recours soit fondé, il semble que ces lumi doivent être telles que le bien fondé rationnel de la foi de i Église soit au-dessus de toute discussion, ce qui ne peut être que si sa crédibilité est démontrée en perma ie HNous répondrons par une distinction : a prendre la chose en elle-même, la foi de l’Église n’étant rien de pin-, subjectivement, parlant que la somme di - foi individuelles et dépendant, pai -mi’- et uniquement, d< l’illumination divine et non des motifde crédibilité, rien ne nous oblige absolument que la
preuve scientifique et évidente de l’attestation divine lui soit nécessaire. Hais il sembl’ire,
de cette nécessité qui n lève de la suavité du gouvi m, ni il’- la divin que quelques hommes aient
m n de Dii n la r& élation des choses de foi. de h lie -, , rt. qu’ils aient eu l’évidence de leur révélation divine, et devinssent ainsi ura attitrés des autres
l i il.-i dans ii nature de l’homme’le -m--