comme un rellet plus divin du créateur, on comprendra sans trop de peine que Dieu n’ait pas regardé aux mètres cubes de matière ou à la profondeur des espaces pour donner aux milliards d’êtres humains qui devaient se succéder sur terre une idée moins indigne de lui-même ; qu’il n’était pas forcé, comme un architecte humain, de dire tout son secret au premier habitant du monde, et qu’il était assez digne de lui d’user d’une prodigalité telle, qu’on fût certain, à chaque progrès des sciences naturelles, qu’il reste encore plus à apprendre qu’on n’en sait. « Car, je le répète, dit saint Jean Chrysostome, ce n’est pas pour notre utilité seule que Dieu a tout produit, mais par souci de sa gloire, afin qu’en voyant le nombre et la multitude de ses œuvres, la puissance de l’ouvrier nous frappât de stupeur. ïv.-’i r--’, ».-J)3., et que nous pussions connaître avec quelle sagesse et quelle indicible philanthropie,
- t>avOpto-
- a, il avait opéré toutes choses. »
lu Gen., homil. vin. n. 5, P. G., t. lui, col. 66 ; Lessius, op. cit., n. 67, p. 210. Ne serait-ce pas le cas de répéter, en voyant les objections d’une certaine littérature et la simplicité avec laquelle le peuple chrétien, sans le moindre orgueil, accepte la théorie précédente, la pensée de saint Augustin : « Si quelqu’un veut comprendre la volonlé de Dieu [ce pourquoi il a créé], qu’il devienne son ami, fiât amicus Dei. Si quelqu’un prétendait pénétrer la volonté d’un homme dont il ne serait pas l’ami, tous railleraient son impudence et sa sottise… Or on ne devient ami de Dieu que par la pureté de la vie et la charité… quod isli si haberent non essent hæretici. » De Gen. contra manich. , 1. I, c. il, n. i. P. G., t. xxxiv, col. 175.
r//.’. rapports AVEi le TEMPS. — 1o Question de fait. — 1. Le monde a été créé dans le temps, ou mieux, avec le temps. L’Écriture l’enseigne à maintes reprises : Dieu existait avant lui et sans lui. Prov., VIII, 32 ; 1’» . lxxxix. -2 ; Joa., xvii, ."> ; Eph., i, 4, etc. L’enseignement des Pères est aussi net : contre la thèse néoplatonicienne, ils arguent de la liberté divine et de l’immutabilité de la cause première en toute hypotl contre l’arianisme, ils arguent de l’éternité du Verbe à sa divinité, c’est dire qu’ils tiennent même l’impossibilité d’une créature éternelle. Voir plus loin. Il suffit de voir les commentaires et homélies sur Gen., i, et les ehatnes bibliques sur les mêmes versets. Zacharie de Mitylène réfute la thèse de l’éternité du monde dans ! -">> traiti spéi Ammonius Hermiae. P. G.,
t. i xwv. col. lui II |’, : ’, . ci. Schwane, Hist des dogmes, trad. Dégert, 1908, t. iv, p. 291-302. Enfin c’est un d< défini au IV concile de Latran, Denzinger, Enehiridion, n. 355, el au concile du Vatican, dans les mêmes li rmi 3, ihui.. n. 1632 ; la proposition contraire a été condamnée par Jean ll dans tre Eckart. Ibid., n. 129
l i raison pour sa pari établil que notre monde n’est
rnel d’une éternité incréée ; il est même
ut certain que ce caractère d’être créé
I titude par la raison naturelle.
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atteint déjà leur minimum ; mais elles n’établissent pas que sa substance n’a pas été créée de toute éternité. En tous cas cette seconde question logique parait d’ordre purement philosophique, et assez indifférente en soi ; c’est la question réelle, le fait de la création, et l’autre question logique, la possibilité de l’établir par la raison, qui importent à notre vie religieuse. Scheeben, Dogmatique, trad. Bélet, 1881, p. 19 sq.
2. En quel temps le monde a-t-il été créé ? Voir Hexae.meron.
2o Question de droit.
1. La création est-elle nécessairement ab seterno ? —Ce problème est tranché par la solution que la foi donne au précédent : le fait emporte la possibilité, ab actu ad posse valcl illatio. En faisant abstraction de ce motif de foi, on arriverait, bien qu’avec une certitude moindre, à une conclusion analogue.
A vrai dire, ce motif que Dieu est libre, S. Thomas, Sum. theol., I a, q. XLi, a. 1 ; Conl.genl., 1. II, c. xxxi. n’est pas un argument décisif : de la pleine liberté de Dieu il résulte bien que Dieu peut créer ou ne pas créer s’il lui plaît, non pas encore qu’il puisse créer quand il lui plaît : il ne le peut faire que si cela est possible en soi, et c’est cette possibilité même qui est en question. Pour établir cette possibilité ceux-là sont dans une situation privilégiée qui admettent la répugnance intrinsèque d’une création ab seterno : ils arrivent ainsi à se prouver la possibilité positive d’une création dans le temps. Pour les autres, il leur suffit d’établir, pour qu’il n’y ait pas désaccord entre la question de fait tranchée p.ir la foi et la question de droit étudiée a priori, que la notion de création temporelle n’entraîne pas d’évidente contradiction. L’objection la plus forte contre cette possibilité se tire de l’immutabilité divine : un créateur qui passe du non-agir à l’agir paraît changer. Nous avons exposé la solution. voir col. 2137. La raison ne peut donc prouver cette nécessité d’une création ab seterno. Suarez, Disp. met., disp. XX, sect. v, n. 6 sq.
2. La création est-elle possible ab seterno ? — a) Le problème est très nettement posé par saint Thomas, Opusc, XXIII, contra murmurantes, Paris, t. XXVII, p. 450 sq. : la question de fait étant résolue par la foi, on se demande s’il était théoriquement possible que le monde existai de toute éternité, non pas indépi ndant de Dieu, ce qui supposerait l’erreur panthéiste, mais créé par lui intégralement. — b) Ainsi limitée, la question est-elle théologique ou philosophique f Me ce que les Pères l’ont traitée, il ne s’ensuit pas qu’elle soit devenue théologique, s’ils ne parlent pas, dans l’espèce, en juges et témoins de la foi. sur les questions de foi. Or, ce qu’ils onl tenu A affirmer sur ce point, i
contre le panthéis l’impossibilité d’une éternité
quelconque indépendante de Dieu, mais ici on la suppose due tout entière au créateur ; c’est, pour sauvegarder la transcendance divine, l’impossibilité d une.’ternit.’identique en tout à celle de I lieu, niais
ici on la Buppo ssentiellement différente, incr
simple, loto simul d’une part, créée, successive el purement analogue d’autre part. Les attributs divins ainsi sauvegardés, on se borne s cherche ! -i l’éternité est une perfection communtcable au même titre que l’existence, la beauté, la sagesse. C’est là une qui de pure philosophie, si elle n’est préjugée par la foi. Or les textes de l’Écriture que l’on peut accumuler pour prouver que Dieu revendique pour lui seul l’éternité reçoivent une explication, semble-t-il, très suffi - 1 1 1’_ si on n ce sens que l lieu est
le seul É qui 1 ét< nui appartienne ru propre et défait,
qu’il -"il nécessi d’ajoutei i ncore que.’. droit
(Ile est même imparlicipable Quant aux Pères, s’ils
-..ni témoins de la foi pour les deux.1…
l’instant, i 1 ne pai ill pas qu’ille -..uni pour la troi-