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CRÉATION


la création. Col., I, 16-17 ; 1 Cor., viii, 6 ; cf. Heb., i, 2, 3, 10-13 ; iii, 4, doivent-elles être attribuées à ses réflexions personnelles, à ses études des livres sapientiaux, ou à l’influence de l’alexandrin Apollo ? Aucun de ces facteurs naturels n’est vraisemblablement à négliger, encore qu’il soit, dans le détail, impossible de préciser leur action respective, pourvu qu’on n’oublie pas quelle lumière supérieure dirigeait cette maturation de sa pensée. La théorie du Verbe-créateur, en germe dans les Synoptiques, est déjà tout entière dans saint Paul avant d’être dans saint Jean. Voir Dictionnaire de la Bible, art. Logos, col. 324 sq. ; Reuss. Histoire de la théologie chrétienne, 3e édit., in-8", Strasbourg, 1861-, t. ii, 1. Vil, c. xvi.

De l’apôtre des gentils au quatrième évangéliste il y a non seulement accord parfait, mais influence probable. Ce n’est pas en tous cas dans le logos platonicien qu’il faut aller chercher le parallèle du logos johannique. « C’est ainsi, concluait M. Loisy après les avoir rapprochés, que dans l’ordre cosmique le Verbe de Jean était créateur et dans l’ordre humain révélateur. » — « Tout cela est fort juste, dit le P. Lagrange, si on change c’est ainsi que en tandis qu’au contraire. » Bulletin de Toulouse, 1904, p. 8, note. Même remarque à faire pour le logos philonien : o) notion abstraite et non personne distincte ; b) ordonnateur de la matière et non créateur ; c) fils de Dieu, comme le monde, et non par nature comme le Verbe de saint Jean. Dic tairede la Bible, loc. cit., col. 326. A tout le moins chacun de ces caractères du Logos est accusé chez. l’évangéliste avec un relief inconnu au philosophe juif. Saint Paul et saint Jean continuent, à la lumière de l’histoire évangélique, la théologie des livres sapientiaux ; Philon s’en montre beaucoup plus indépendant ; l’hellénisme, malgré qu’il en ait, l’entraîne en plus d’un point hors de l’orthodoxie. Que maintenant saint Jean ait emprunté le titre de Logos, puisque I.-us-Christ ne l’avait pas pris, Origène, In Joa., toin. i, n. 23, /’. G., t xiv, col. 65, aux Grecs de Corinthe ou aux Alexandrins, c’est de toute probabilité’: voluit ergo Johannes accommodate ad usum loqiti, lit intelligi… — erat quoque [nomen] ad ea quse dut mn s erat accommodatum, Maldonat, In 1 Y E rang., Paris, infol., 1668, p. 1233, n. 31 ; mais tandis que la spéculation juive hésitai ! entre la personnalité el I i [ ! rsonnification métaphorique, saint.ban g à l’énigme

are et embarrassante substitua clairement et hardiment le mystère : le Verl si de nature divine et il

eiisle il" touti éternité comme hypostase distincte » .

i accentuer cette différence — yot et non pas

— i il usa dans l’exposé de sa doctrine d’un

lin parallélisme avec Gen., i, I, el releva l’activité’du Verbe dans la création. » Hackspill, loc, cit., 1902, p. 72. C’était moins accepler les spéculations humaines que les ri former i ar la révélation.

I. dans un milieu aussi accoutumé que le

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ommodation i semblable. Il avait d’ailleurs grande

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trouver dans la dogmatique chrétienne toutou

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|*iîi inoîc(Ç » <oç, S..lustin. Apol., i, ’. vi, col 387. Quelques-uns défendront la Ihése du plagiai : l’Iaton doit à Moi

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œpi firistianiami s l’hellénisme. C’est que les

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point la sagesse humaine qui est en cause, mais la vertu de Dieu qui les fait parler, m Apol., i, n. 60, ibid., col. 420.

Rien sur le Verbe dans l’exposition de la création chez saint Clément, I Cor., 33.36. Funk, Apostat. Voter, 1901, p. 50 sq. Pour saint Ignace, c’est Lui qui a prononcé le fiât créateur. Ad Eph., 15, ibid., p. 85. Dans le Pasteur, ilsupportetoute la création, Sim., IX, c. xiv, n. 5, ibid., p. 224 ; cf. Heb., i, 3 ; le messager du Père, ce n’est pas un ange, mais le démiurge lui-même. Epist. ad Diognet., c. vii, ibid., p. 139.

Les Pères apologistes développent la doctrine de saint Paul et de saint Jean. Aristide. Apol., c. XV, Texts andStttdies, 1893, t.i, fasc. 1, p. 110 ; cf. P. G., t. xevi, col. 1121. S..lustin. Dial., n. 62, P. G., t. vi, col. 620 ; Apol., II, n. fi. ibid., col. 153 ; S. Théophile, Ad Autol., 1. II, n. 10, 22, ibid., col. 1064, 1088 ; Tatien, Oral., n. 5, 7, ibid., col. 813, S20. Saint Irénée définit ainsi la « règle de foi » : « Un seul Dieu tout-puissant, qui a produit toutes choses par son Verbe, les a formées et faites de ce qui n’était pas pour que toutes existent, comme l’enseigne l’Écriture. Ps. xxxii, 6 ; Joa., i, 3. Le Père a tout fait par Lui… Cont. Iiœr., 1. I. c. xxii, n. 1, P. G., t. vii, col. 669 ; cꝟ. 1. II, c. ii, n. 4, col. 71 4.

Si l’on réserve le problème délicat du comment, la question de fait, c’est-à-dire la doctrine de la production de toutes choses par le Verbe, ne fait historiquement aucune difficulté. Qu’il suffise d’indiquer quelques chefs de preuves : a. l’usage constant, infinito in us » , dit Petau, de cette expression. le l’ère a fait toutes choses par le Fils, cf. De Deo, 1. V, c. vin. S 12. Venise, 1745, t. i, p. 229 ; ti. les noms spécialement donnés au Verbe de force, de puissance du Père, S’jva|j.i ;, ô’jvajj.’. ; /.ai n r iz, : i, Èvépyeia, oJvay.t ; ÈvepYeTtxr, , Petau, ibid., S> 7, p. 227, de main ou de bras du Père, ibid., % 8, de volonté, ou conseil, ou volition, [JrjXr, , 0£Àr l jj.a, SrçjKovpytxbç’/â ; o ;. ibid., S 10 ; c. l’axé

non seulement des textes qui fournissent à ce dog

une base scripturaire incontestable Rom., xi, 36 ; I Cor., vin. 6 ; Col., i, 16, 17 ; Heb.. i. 2, 10-13 ; iii, 4, Joa., I, 3 sq., mais de plusieurs autres encore dont l’interprétation prête à critique. Ainsi lorsque la tête est pleine d’une doctrine aimée, s’imagine-t-on fai ilement la rencontrer partout. Cette exégèse garde du moins un haut intérêt dogmatique. Dans Gen., Il, 1. les mots in ppincipio sont traduits, , / Verboou in Filio. s. Théophile, Ad Autol.. I. II. n. 10, /’. G., t. vi. col. lofiii ; Origène, In Cou., homil. i. P. G., t. xii, col. 145 ; cf. de Hummelauer, /// Gen., Paris, 1895, p. 85 ; Petau, Deopif.sea dier., I. I, c. i, § Ifi, t. m. p. 118. On retrouve cette traduction jusque dans la is tique, s. Bonaventure, Opéra, Quaracchi. t. ii, p. 37. et note 9. — C’est au Verbe que le créateur B’adressail en disant Gen., i, 2fi. faciamus hominem. Barnalm epist., v, fi, Punk, Apost. Vâter, p, 50 ; s. Théophile, Ad Autol., I. II, n. 18, P. G., i. vi, col. 1081 ; s..lustin, Dial., n. 62, ibid., col. 617 ; s. Iit. hmr., I. IV, c. x. n. I. /’. <’., t. vu.

col. 1032 ; Tertullien, Adv, Praxeam, c. . P. /… i. ii,

col. 167, 168 ; Novatien, De Trinit., 28, P. t., t. iii, col. 936 ; Eusèbe, Prssj a., 1. VII, c. , /’.'…

t. exi, col 544 ; cf. Petau, De Trinit., I. U.c. vu. i 6, t. n. p. ks. — Les Septante ayanl traduit Prov., viii, 22, le Seigneur m’a i réée, ou m a constitua

|).e ip/T, v, au lieu de l’hébreu « |

É/.Tr, <7 2C’, . b-s Pères i ni. iei.ni ces mots i la Saf que Dieu I enfantée, en vue de la création du monde. s. Justin, Dial., n. Bi, 62, /’. G., t. vi, col 613 l Uhénagore, Légat., 10, ibid., col. 909 ; S Irénée Cont. loi’, -.. I. IV, i. n. ;. t i… i. vii, col 103 I ; i ei tullien, Ad, Praa. c. vil, P /.. t. il, col 0>i. Uermog, c. kviii, ibid. i pl. 213 I il