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CREATION


verain Bien aux êtres et des êtres an Souverain Bien. Proclus, ibid., xxiii, xxxvii sq., p. i.xiv ; pseudo-Dens. De cal. hierarch., c. i, g 1, col. 120, citant Kohi., xi, 36. A mesure qu’on s’éloigne de l’I’n, ] a perfection des êtres diminue de degré en degré depuis 1rs dieux ou les anges déiformes, Proclus, ibid., xxvi, p. i.w ; pseudo-Denys, De csul. hierarch., c. vii, g 12, col. 206 sq., jusqu’à la matière seule pleinement inactive et inféconde. Proclus, ibid., XXV, XXVI, p. lxi ; pseudo-Denys, De div. nom., c. iv : §28, col. 729. Enfin sur le problème si important de la limite et du mal, le pseudo-Denys, comme l’a établi le P. J. Stiglmayr, Das Aufhommen der Pseudo-Dionys. Schriften… bis ztim Laleran. Konzil, 640, in-8°, Feldkirch, 1895, introduit simplement dans son texte De div. non)., c. iv, § 18-34, col. 713 sq., un extrait du De malorum subsislenlia de Proclus.

Mais si l’Écriture que le pseudo-Denys professe recevoir comme règle souveraine, ibid., c. i, § 1, 2, col. 585 sq., si saint Paul qu’il nomme son manuducteur, ibid., c. il, s’11, col. 649 ; c. iii, S 2, col. 681, et son soleil, c. i, § 1, col. 865, lui permettent de faire siennes toutes ces idées, l’un et l’autre lui interdisent toute conception émanatiste, toute confusion de Dieu et du monde. Le choix des termes dans les passages déjà cités, Proclus, Inslit. Iheol., c. xxxv, p. lxv ; /.% : [xévscv tt5v èv tw aÎTiw, -/.ai Tcpoïévai an’aux où, xal in : <y-çéï=.r/ Ttpo ; a-jTÔ, et le pseudo-Denys, De div. nom., c. v, n. 8, col. 821, xat i aùroù àp ; (ôp.sva, /.où Èv ol-j-iû çpovpôp.£va, /.ai si ; aùxàv TrspaTÔviJSva, a bien déjà quelque valeur. Voici la déclaration explicite : tel est le caractère de la divinité : communiquée tout entière à chacun de ses copossesseurs (les trois hypostases divines), à personne elle n’est communiquée par partie, De div. nom., c. ii, §5, col. 641 ; on peut la comparer au sceau. Cf. Plotin, III En » ., 1. II, c. i, édit. Didot, p. 118. Or le sceau ne demeure en rien dans ses multiples images ; encore l’exemple est-il impropre à traduire l’imparticipabilitô divine : elle n’admet même ni contact, ni union. Pseudo-Denys, ibid. ; cf. Proclus, ibid. C. xxxv, p. lxv. Bien que Dieu soit en un sens le tout de tous, il n’est ni dans aucun des êtres, ni quoi que ce soit des êtres, ours à’v rivi t<5v ovrcov, oiiôé ti tojv ovtiov ov, De div. nom., c. v, § 10, col. 825 ; il n’est ni la partie, ni la collection, ibid., c. il, § 11, col. 61-9, àtu-pic v.a’t àicX^ôuvoç, ibid. ; o’Jocv ètti. t « 5v TtâvTwv, c. v, s’8, col. 821 ; Proclus, c. xxx. p. lviii. Autre différence aussi considérable : au lieu d’être, comme les hypostases divines, chez Plotin, II Enn., 1. IX, ci ; III Enn., 1. II, c. i, ii, édit. Didot, p. 94, 118, et Proclus, c. xxxv, xxxvii, ibid., p. i.xv, des dégénérescences de l’Un et des intermédiaires nécessaires entre lui et les créatures inférieures, les personnes de la Trinité constituent pour le pseudo-Denys un seul et unique principe d’opération ad extra. De div. nom., c. ii, S 1 sq., col. 637 sq. ; c. XIII, §3, col. 980. Si malgré tout ses formules ne sont pas toujours aussi nettes que celles de saint Augustin, on tiendra compte de ce fait qu’il écrit en mystique non en polémiste. Cette précision parfaite nous la trouvons plus tard, en dépendance certaine de son œuvre, chez saint Jean Damascène. Tout ce que les sept premiers siècles ont conçu de mieux sur le problème qui nous occupe a été en quelque sorte drainé par cet auteur. On relèvera chez lui les traces des mêmes spéculations philosophiques, mais on notera surtout l’élimination des théories moins solides de Philon, d’Origène et même des Pères cappadociens, indice frappant qu’il y a dans la vie du dogme, comme dans la vie corporelle, pour diriger la synthèse des éléments chimiques, un principe distinct des principes philosophiques et des systèmes que la foi paraît s’assimiler. On pourrait résumer ainsi, sinon l’histoire de sa pensée, du moins l’ensemble de sa doctrine sur la création. Ce qui n’a pas eu de commence ment n’a pas de fin ; ce qui change, ce qui se corrompt n est pas sans avoir commencé d’être. Cont. manich.,

n. 12. ! ’. (’., t. xciv, col. 1545 ; n. 5. col. 1512 ; /> ortliod., 1. I, c. ni, col. 796. Des lors l’être lini appelle hors de soi un principe distinct, et ce principe est unique. En effet, s’ils sont deux, ils diffèrent en quelque manière et cette différence emporte quelque imperfection qui les empêche d’être premiers tous deux. De fide orthod., 1. I, c. v, col. 801. Et comment si raient-ils opposés entre eux, ayant comme marque d’une nature identique d’être tous deux substances, principe, sempiternelles ; l’être peut-il être opposée l’être ? Conl. manich., n. 11-17. col. 1516 sq. Et s’ils ont même nature, comment seraient-ils tous deux premiers : la multiplicité suppose l’unité comme source commune, T.^’i- 3s xat fjîi/.r, àvù-’/r giovâSa Eivai SvâSo ; àp/r ( v. De fide ortliod., 1. I, c. v, col. 801 ; Cont. manich., n. 3, 18, 19, 51. 52, col. 1509, 1524, 1549. Ainsi comme principe de tous les êtres, l’Être ineffable, De fidi 1. I, c. I, xiv, col. 790, 798, 799. substance supersubstantielle, oiaia ûîrspovcrio ;. Dialect., c. iv, col. 537, porté à créer par l’excès de s, -, bonté. Û7rspëo)irj i ir, Toç, ibid., 1. II, c. n. col. 864. 866, même lorsqu’il crée ceux qui se damneront. Un acte immobile de sa volonté suffit à cette production de toutes choses, ibid., 1. II, c. xxix. col. 963, le seul changement qui survient de ce fait étant en dehors de Dieu dans l’objet produit. Ibid., 1. I, c. viii, col. 812 ; Cont. manich., n.6. col. 1512. Cet acte, tout différent de la génération du Fils. De fide orthodoxa, col. 812, commun aux trois personnes, xTÎÇet 5£ Èvvoûv, /.ai t’o Iwi’^ui spvov û ?£ « rraT<xi Avm au|iiiX ?]poû|i£vov xaè IIvï.u.xt’. re).eiO’J|i.evov, (’<i<’., 1. II, c. il, col. 864, est prérogative exclusive de la substance divine. Ibid., 1. II, c. ni, col. 873. Tout ce qui existe est par lui venu du néant à l’existence. =I. toC yr, àVroç s’; tô eïvac napâvE ! -/.aï Zr ipioup’;  ; -.y. t. a-ravra. ibid., 1. II, c. ii, col. 864, et tout, du fait de cette origine, diffère de Dieu, sinon par le lieu, du moins par la nature, su -6-M à’/./a y’j'ïv.. Ibid., 1. I, c. xiii, col. 853. I omme la seule volonté de Dieu a été action créatrice, elle est encore conservation et providence. Ibid., col. 856 ; 1. II, c. xxix, ccl. 963. Intimement présent à son oeuvre, transcendant et immanent à la fois, qui veut voir Dieu le trouve partout, car il est le tout de tous, 1. I, c. xiii, xiv, col. 856, 860.

Tel est l’ensemble de ces conceptions que peu de temps avant la composition des Sentences de Pierre Lombard, la traduction de la Ilr, --r, yvtitrsd) ; due à Burgundiode Pise devait apporter à l’Occident. Avant de passer à cette phase importante, éclairés par l’étude qui précède sur la pensée des Pères et sur le sens de leur terminologie, essayons de déterminer la portée dogmatique des symboles et des définitions conciliaires.

Documents ecclésiastiques.

1. Avant Nicée. —

a) Le symbole romain qu’on a tout lieu de croire antérieur au texte de Nicée puisqu’il en inspire, à ce qu’il semble, la rédaction. Kattenbusch, Dos apostoliche Symbol, in-8 « , Leipzig, 1894-1900, t. i. p. 388 sq. : t. ii, p. 957 ; Apotues (Symbole des), t. i. col. 1669, et dont le témoin le plus ancien serait le texte de Marcel d’Ancyre, cf. s. Épiphane, Ilxr., i.xxii. /’. G., t. xlii, col. 385 ; Ilahn, Bibliothel ; der Symbole, g 17. et les symboles qui lui sont apparentés comme ceux du roi Ethelsban, Ilahn. s’S. 36, de Turin, g 31. de Ravenne, g 35. d’Aquilée, g 36, ne comportent dans le premier article que ces seuls mots : Credo in Deum pu/rem omnipoteniem. Le texte découvert par M. Bratke, voir Apotrics [Symbole des), t. i. col. 1662, probablement d’un symbole gallican antérieur à 100, el même au vi 8 siècle, le symbole de saint Césaire d’Arles, Ilahn, § 62, ne connaissent pas encore les mots que nous lisons a la suite des précédents : creatorem cseli <’t lemv. Voir cependant CÉSAIRE D’Arles (Saint), t. ii, col. 2174, 2175.