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CREATION


créer, théorie de l’exemplarisme. nécessité d’un intermédiare, toutes doctrines qu’il trouvait spécialement dans le Timée et qu’il pouvait, au inoins pour une part, appuyer sur l’Écriture. Sur la création de la matière, sa pensée est fort douteuse. Quelques passages semblent nettement dualistes. Cf. De cherubim, c. xxxv, édit. Wendland, in-18. Berlin, 1896, t. i, p. 197 ; De mundi opificio, c. il, ibid., p. 2. etc. Il est curieux par ailleurs qu’Eusèbe nous ait conservé, en témoignage de la création ex nihilo, un extrait d’un ouvrage de Philon aujourd’hui perdu. Præp. evangel., 1. VII, c. xxi, P. G., t. xxi, col. 568. Pour la discussion des textes pour et contre le dualisme de Philon, Drummond, Philo Judæus, in-8°, Londres, 1888, t. i, p. 299-307 ; Schûrer, "/<. cit., t. iii, p. 557. Le fait qu’il eût interprété dans le sens d’une matière éternelle Gen., I, 2, prouverait seulement un dessein de concordisrne plus i rmlit qu’éclairé, et ce ne serait pas le seul cas où, malgré ses intentions, la philosophie profane l’aurait entraîné hors de la doctrine traditionnelle. Ailleurs, dans « sa théorie sur le monde, sur sa constitution intrinsèque, sur le réde qu’y joue la raison et la loi, 9 la pensée du docteur juif se nuance fortement de stoïcisme Lebreton, dans les Éludes, 1906, t. cvi, p. 764 sq. Nous aurons à rappeler les positions qu’il a prises presque i.n chacune des études qui vont suivre.

l’n témoin de grande auloril’lui aussi, puisqu’on en trouve dans les livres canoniques des réminiscences, et même une citation. Jud., v. Il ; cf. lien., i, 9, c’est le livre d’Hénoch. La doctrine de la création y est enseillén. . i.xix. losq., Kaul/sch, op. cit., I. il, p. 276 ; cf. i xxxiv..’!. ibid., p. 289. On y retrouve Gen., i, avec plus de détails. En même temps qu’il accuse un développement considérable et plus ou moins cohérent de l’angélologie, Hén., i xix. ibid., p. 275 ; vi, p. 238, ce livre orte aussi ^on témoignage sur le rùle de la Sagesse. Elle est près du trône de Dieu, llén.. i.xxxvi, 3, p. 289 ; elle juge la terre, Hén., xcii, 1, p. 301, et n’ayant pas trouvé’de place sur terre demeure au ciel. Hén., xi.n, I. 2. 3. p. 261. Cf. Martin, Le livre d’Hénoch, in-8°, Paris, 1906, p. x sq. Les mythes babyloniens et pares ont marqué dans le livre leur influence, ibid., p. c sq., et ont été modifiés dans un sens créatianiste.

lalivre des Jubilés, i’siècle après Jésus Christ,

témoigne dans le ri - i. -J7. n. 1 sq. Kautzsch,

t. ii. i » il. Même affirmation de la création sans noter

ni qu’elle a pour point île départ le néant ;

même encombi ml de l’angélologie.

L’A — mpt I Moïse, parue dans les premières

mu’M-t. prétend rapporter la pro le patriarche l’an 120 de son le’-'’Mon du monde… Sur ce calcul,

Kautzsch, op. i it.. p. 317. note ». Dieu i i r> é le m

12, Kautzsch, t. m. p. 319 ; il ne l’a pas manifestée plus t"i pour ancrer les _ utils dans la conviction île leurs péchés.

IV livre il l Jésus-Christ, III - ii. I. Kautzsch, t. ii, p. : i< ; 7. s’exprime ainsi en con niant Gen., i : ii, au

ment de la création, au premier jour, tu as dit i : et la terre loient. Et ta parole a accom pli i :.. Il n avait alors qu’esprit flottant,

ilence…, la voix de l’homme

ut toi. i ii ordonna

a lit il., tes trésors pour éclai On notera que Gen. i. I. est

expliqué illu création du ciel et de la terre à l’état

oi.. in. i.., N. res de Dieu.

n le " iiple i lu. i. 56 ni, I.

Kauu Il nof h tu i I Lévia tb.m « ont produits pai Ii, i erdn di Dieu, el

qu’il nions babylonienm i. i t Martin, op cit.,

p. 120. Ailleurs, IV Esd., iv, 1-11 ; vi, 38, 54, le créateur humilie par sa puissance l’impuissance humaine et proteste que la fin des temps lui appartient tout comme leur commencement, vi, 1-7.

Ces écrits extracanoniques semblent donc prouver eux aussi, cf. Bousset, Die Religion îles Jiidentums im neutestamentlichen Zeitaller, in-8°, Berlin, 1903, p. 296, notes 1-3, que le peuple juif, en s’appuyant toujours sur Gen., i, professait une création au sens strict. Cf. Josèphe. Ant. jud., 1. I, c. ii, Opéra, in-fol., Genève, 1635, p. 4. Seules les formules abstraites de l’École ne s’y trouvent pas ; aussi bien n’est-ce pas leur place naturelle.

Cependant la théologie juive ne persévéra pas dans cette stricte orthodoxie. Elle mêle, par la suite, aux explications de la Genèse des rêveries incohérentes. La Mechilta, qui commente vers la première moitié du nie siècle les premiers livres du Pentateuque, garde encore la pure doctrine : Dieu crée d’un mot. Le Talmud de Jérusalem, v siècle, traite Hag/iiga, ii, I, trad. Schwab, Paris. 1883. t. vi, p. 268-269, 275-277. quoique relatant les avis différents des rabbins sur la manière dont Dieu a créé le monde, reconnaît que Dieu a tout créé’, et entend le chaos de l’obscurité et des ténèbres. Le plus ancien des Midraschim, Bereschit rabba, xv siècle après Jésus-Christ, montre déjà l’univers insoumis à la parole créatrice. Dieu est obligé de s’j reprendre à plusieurs fois pour former la femme, etc. I (’autres Midraschim renchérissent, comme si la’inalière, aussi bien que dans le dualisme païen, avait une force propre et indépendante. Weber, Jùdische Théologie, in-8°, Leip/i^, 1897, p. 200 ; Bousset, op. cit., c. iv, p. 326 sq. C’est bien plus tôt queces fantaisies auraient dû se donner carrière, si Gen., i. avait laissé quelque doute sur la nature du chaos et si Dieu n’avait veillé à ramener constamment son peuple du polythéisme qui le tentait, aux leçons qu’il lui avait données.

II. vpi vi rssi mem-.

I" Les Synoptiques. — Chez les trois premiers évangélistes l’apport matériel des textes est presque nul ; l’apport formel des id est considérable. Aucun enseignement direct sur la création ex nihilo ; il n’y av. ni donc pas, ce semble, d’erreur grave à dissiper sur ce point. Par ailleurs, la narration mosaïque. Gen., i, II, est partout supp l Ile était reçue ili m ul des Samaritains et des Juifs ; Jésus y renvoie ses interlocuteurs. M al th., xix, I. Gen., i, 27. Lei rni té divine et de création

Be tTOUVei I i es dans Matth., XI, 25 ; Lue.. N, 21 :

Confiteoi libi, Pater, Domine cssli -t impliquée dans les déclarations du Sauveur sur la’i providi née, < te. Matth., i’.5. A défaut de théories explicites, l’histoire évangélique elle-même est ici de la plus haute importance. Par le fait de la mission du Fils, et par ses déclarations expresses à ee suj. t. se trouvent en I i iden tité du Dieu suprême, du Dieu créateur et du Dieu rédempteur, puisque c’est lui. loin de se désintéi de son œuvre, qui lui envoie son Verbe poui la recréer, Is., i.xv. 17 ; 2° Ut paternité de Dieu déjà proclai dans l’Ancien Testament, Rackspill, Bévue biblique, 191 0,

p. 570, mais obscurci exil par l’idée préd i uante de la transcendance divine, s’afDrme par

preuve non équivoque d’amour et i incarnation écli

ein de bonté qui avait motivé la création. 3 le d’intermédiaire propre au I ilapparat ! ensible dans l’exécution du plan de la rédemption. On comprend la i ichei pour la i » . niaiioii théi

gique, pour la piété, pour la polémique que le ^hon|j. cisme va rendre bientôt nécessaire. ifiHalntPaui a Dans les A u fout autre devait