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CONSTANTINOPLE (EGLISE DE’1346

ment au trône de Théodose I er. Les premiers couvents de Constantinople dont l’existence est tout à fait assurée renfermaient des hérétiques attachés à l’évêque Macédonius et à son diacre et ami Maréthonius, mais fondés pour soutenir l’erreur et dotés sans doute avec les dépouilles des temples païens, ils durent se fermer quand parurent les lois spoliatrices de Julien. Telle fut la première tentative, éphémère autant qu’inféconde, du monachisme à Byzance. Sous le règne de Théodose le Grand et de ses successeurs, durant les vingt dernières années du iv c siècle et les premières du Ve, surgissent coup sur coup des établissements monastiques célèbres et nombreux, qui devaient faire de Constantinople la rivale heureuse des solitudes les plus en renom. On voit s’élever tout d’abord le monastère dit de Dalmate, vers 382, puis celui de Rufinianes ou du Chêne, et le monastère fameux des Acémètes, ces deux derniers, il est vrai, sur la côte asiatique, dans la banlieue de Chalcédoine. Au ve siècle et dans les siècles suivants, c’est toute une floraison de maisons religieuses ; empereurs, impératrices, consuls, patriccs, sénateurs, patriarches, tout le monde rivalise d’émulation pour édifier des couvents à ceux qui ont « revêtu le vêtement des anges » et sont devenus « les citoyens du ciel » . Déjà, en 518, on voit 51 supérieurs de monastères d’hommes de Constantinople signer une pétition au pape Ilormisdas, et G8 assistent au concile de 536 qui dépose le patriarche Anlhime, tandis que le diocèse voisin de Chalcédoine en délègue 40 autres, à lui seul. En peu de temps, les villes et les campagnes se couvrent d’institutions monastiques et la contagion du cloître gagne jusqu’à la cour. Il faut tout un arsenal de lois pour régler les rapports des moines entre eux et vis-àvis de la société civile ou ecclésiastique ; parfois même des mesures draconiennes deviennent nécessaires contre des hommes qui fuient le monde pour déserter leurs devoirs de famille et cherchent dans les monastères un lieu de retraite ou de repos plutôt qu’un asile de prière et de travail. Malgré ces prescriptions rigoureuses, le monachisme fait tache d’huile et gagne sans cesse du terrain ; il domine la société byzantine et lui commande sans appel. C’est dans le cloître uniquement que se forme la caste des dignitaires ecclésiastiques à tous les degrés et chez lui que cherchent un refuge les empereurs sans couronne ou les fonctionnaires de la cour aux abois. Les moines sont historiens, chroniqueurs, théologiens, poètes ; ils créent les hérésies et les cornbattent, nécessitent la tenue des conciles, assistent les Pères d leurs lumières et souvent troublent les sesclameurs ; bref, ils jouent le rôle principal dans I Eglise et absorbent peu à peu toute sa vie Intellectuelle et religieuse.

Au point de vue r ] 1 1 régime suivi, on distingue deux es principales de moines : les solitaires et les cénobites. Les solitaires varient de nom d’après le lieu qu’ils habitent ou les exercices qu’ils pratiquent. On les appelle ermi li, reclus ou inclus, stylites ou kiom dendrites, s’ils ont choisi une colonne ou un arbre pour théâtre de leurs mortifications, laurites ou kelliotes, s’ils sont groupés dans une laur’. dei niei - appartiennent plutôt au monde oriental : I gypte, Palestine et M pot. unie, qu’au monde byzantin proprement dit, En

nche, re|ui-ci s’honore de posséder surtout di Oénobiles, qui m< nent partout et toujours la vie commune, lis ont, I les autres, un costume spécial, dont nom i t l’u âge, ainsi

que i ii le composaient, .1. Par’7 n x’il, Pari. 1905, p. 68 aq.

jvents ont leur supérieur, qui s’ap tanlot archimandrite i t lantôl lii, oumèm L i

dilTérenci. nulle au début entre ces deux termes, va

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tères d’une ville ou d’un diocèse. Au-dessous du supérieur vient le deutérévon ou prieur, au moins jusqu’à l’époque de Justinien, et qui est remplacé ensuite par l’économe. Tout monastère, pour être bâti, a besoin de l’autorisation de l’évoque, qui, d’ordinaire, en signe d’autorité, bénit l’emplacement et y plante une croix. Parfois aussi le couvent est soustrait à la juridiction de l’ordinaire et placé directement sous l’obédience de Constantinople ; c’est ce que l’on nommera un monastère stavropégiaque. Encore au IXe siècle, chaque diocèse, chaque district forme une sorte de fédération sous la présidence d’un des higoumènes, qui s’intitule exarque ou archimandrite. En ce qui regarde la capitale, celle présidence continue, depuis les origines, à être dévolue au supérieur du couvent de Dalmate ; on connaît encore, vers 800, l’archimandrite Sxméon pour la Décapole et Anthime Caïaphos, qui jouit de l’exarchat sur le golfe de Nicomédie en 817. Vita Uilarionis junioris, n. 2, dans Acta sanctorum, t. i junii ; Vita Nicelec Medic, n. 43, dans Acta sanctorum, t. i aprilis ; Vita Grcgorii Dccapolilani, n.4, éditée par Th.Ioannou.

Après les monastères, il convient de mentionner les églises et les chapelles de dévotion. Byzance en était littéralement couverte et le même phénomène se constate, toutes proportions gardées, dans la plupart des autres villes de l’empire. Tout basileus, même le moins dévot, prodigue son argent et celui de ses sujets à de folles constructions. Que n’a pas dépensé Justinien à bâtir des édifices religieux et à les doter ? Les meilleures ressources de son empire y furent employées et l’on a peine aujourd’hui à concevoir la misère profonde qui étreignait les provinces sous un règne aux dehors si brillante ou si maquillés. Pour élever SainteSophie, s (’-lise telle que depuis Adam il n’y en eut jamais et qu’il n’y en aura plus, » comme dit un chroniqueur, un fleuve d’argent coula et des sommes fabuleuses furent englouties. On draina tout l’avoir des pauvres gens et l’on confisqua à son profit les dépouilles opimes des monuments antiques. Lorsque la grande église fut achevée et que sa coupole provocante eut plané dans les airs, Justinien voulut pourvoir à l’entretien de l’édifice, aux besoins du culte, à l’organisation du clergé ; il lui assigna 305 domaines, un pour chaque jour de l’année, et cela seulement dans la banlieue de Constantinople, et il s’occupa toute sa vie de protéger et d’accroître son immense patrimoine. Le personnel ecclésiastique qui vivait de ces revenus était formidable ; rarement une église en a vu un nombre pareil. Déjà une loi en 535 fixait à 425 le nombre des clercs de Sainte-Sophie et des trois églises adjacentes, à savoir : 60 prêtres, 100 diacres, 48 diaconesses, 90 sous-diacres, 110 lecteurs et 25 chantres, auxquels il convient d’adjoindre 100 portiers. Novelle III, c. I. De Justinien à Héraclius ce nombre augmentait encore, et celui-ci était obligé, en 627, de déterminer combien de clercs devaient desservir cette église. A moins de dotations postérieures, il y en avait 5-25, dont 80 pi diacres, i" diaconesses,

70 sous-diacres, 160 lecteurs, 25 chantres, sans compter 75 portiers, 2 syncelles, 12 cancellaires el 40 notaires. La petite église des Blachernes comprenait à la m< époque un personnel de 75 membres, dont 12 prêtres, bs diacres, 6 diaconesses, 8 sous-diacres, 20 led 4 chantres et 7 portiers. Par ces deux exemples on peul juger de ce que devaient requérir les autres églises de petite ! ou de grandes dimi

i i qui pou tit p ni - tra tant de personnes vers les rangs du clergé, c’étaient les exemptions considérai dont il jouissait exemption des chargea munici|

i traordinairea, privilèj i du for compi teni dans les questiona judiciaires, etc., et toutes ces

n tannin avait accordées, Justinien consacra en les élargis mi. Héracliua confirmait, le 21 mars 029, ces privilègei coni lues,

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